
SUPPLÉMENT. •282
— On a pris fouvent pour des ex-voto de guérifon les
pieds & les plantes des pieds gravés fur des pierres avec
des infcriptions latines en l’honneur d’ ifis , de Sérapis,
*de Çélefte-Uranie ; mais ces infcriptions font toutes
adreflees à des Divinités étrangères aux Romains , Divinités
qui d’ailleurs ne font point Efçulape , Hygie ni
Télefpnore. Il faut donc reconnoître des ex-voto d’actions
de grâces pour l’heureufe iffue, ou des voeux formés
pour le fuccès de voyages entrepris par des Romains
vers les contrées où ces Divinités étrangères
étoient adorées. Le pied de terre cuite du 3 3
PI. CCCLXXIX, publié par Pafferi ( Lucerne ficiiL I I ) 3 j
en fournit un exemple : on lit fur ce pied les mots !
FAUSTOS REDIRE , pour faufius.
— Les «os. 4 & y , Pi. CCCLXXIX3 font des préfens
d’étrennes que fe donnoient les Romains. Les riches
donnoient en réalité les objets repréfentés fur ces petits
monumens, comme nous l'apprennent les vers de Mar- j
tial : probablement les citoyens pauvres en offroient feu- j
lement la repréfentation. Le premier eft un çriftal gravé j
qui appartenoit au baron de Stoch, & qui doit fe trou- :
ver à Berlin, avec la Collection de cet amateur. Les
objets repréfentés font, i°. une médaille de Commode,
•qui donne l’époque du monument, & qui devoitêtre de
bronze, comme l’annoncent les figles S. C : le revers de
cette médaille a pour type une Victoire ; z ° . un autre
revers qui préfente le périftyle d’un temple de Jupiter ;
30. une figue ;.4°. une feuille de laurier; y°. une coquille.
L’infcription contient une acclamation en l’ honneur
de l’ Empereur : felici im p er ato r i annum
ÎÎOV.UM ET FELICEM.
Le fécond monument eft d’un prix très-commun :
c’ eft une lampe de terre cuite, publiée par Pafferi ('Lucerne
fiai l. 1, tab. 6 ). Rien ne peut éclairer fur fon époque.
Une Viétoire tient une couronne de laurier , dans
laquelle on lit cette acclamation : anno n o vo faùs-
tu m felix t ib i sit. Autour de cette figurefont repréfentés
un as ancien , portant pour type la double tête
de Janus; une tête de pavot, un vafe, une pomme de
pin & une malle de figues. .
— Non-feulement les Anciens recueilldient avec un
felpeCt religieux les dernières paroles des mourans, mais
encore ils recueilloient avec le même foin leur dernier
foupir, en appliquant leur bouche fur celle des perfonnes
chéries. C’elt ainfi que s'exprime Anne, la foeur de l’infortunée
Diddn ( Æneid. IV 3 684) :
..... Extremus f i quis fiiper-kalitus errât,
OreLgam.,...
Cicéron dit des Siciliennes dont Verrès avoit fait mourir
les fils ( Verr. V} 4 c ) : Maires mifiere pepioctabant ad
oftium carceris , ab extremo complexu liberorum exclufe, que
■ nihïl aliud orabant , nifi ut filiorum extremum fpiritum exci-
pere fibi liceret. On trouve cet ufage pieux mis en action
fur le vafe grec de terre cuite du n°. 6 , PI. CCCLXXIX.
Il appartient à M. Trivulfi de Milan, 8c il eft deffiné dans
l’édition qu’ a donnée M. Janfens de YHiftoire de L'Art de
Winckelmann ( IV 3 chap. 2 , h la fin). Une mère recueille
le dernier foupir de fa fille, qui eft étendue f Ur y
de mort.
— Des mains étendues, gravées fur les tombeaux*
des épitaphes grecques 8c latines, avoient fait la t0J
des antiquaires, jufqu’ à ce que Paciaudi découvrit'
Rome , vers le milieu du dernier fiècle , un marbre fi
lequel on lit au deffous des deux mains : pR0C(J
MANUS LEBO (Levo) CO N T R A DEUM QUI Me ikJ
CENTEM SUSTUL IT Q U Æ V I X I T ANN. X X . P O s .pR(.
clus. 11 en conclut avec raifon ( Greci anaglyphi lm
pretatio : Rome, 17^2 ), que cet emblème extraordini
exprimoit un reproche , une imprécation contre les h,!
ques, auteurs d'une mort fi prompte , foit naturel
foit violente. On ne le trouve en effet que fur les toi
beaux de perfonnes mortes à la fleur de leur âge : tA
la jeune Bréfalis du n°. 7 , PL. CCCLXXIX, dont!
pierre fépulcrale eft confervée dans la Collediomli
Antiques impériales : tel M. Aur. Theodotus, qui n’av«
vécu que quatre ans , 8c dont l’ infcription recueillie»
Fabretti fe trouve ici fous le n°. 1 , PL. CCCLXXX.
— Je terminerai ce Supplément comme fe termine!
drame de la vie, par lés funérailles , ou du moins pari
monument qui eîl relatif à ce trifte devoir. Le n\\
PL. CCCLXXX, eft tiré d’un bas-relief du Capitcl
(Muf. capitol. 1V3 tab. 4 0 ) ,qui repréfente la mort&li
mnérailles de Méléagre. Une femme fe prépare à fs
des libations fur le bûcher ; elle tient d’une main uni!
rond, peu élevé, qui n’en excède pas ld longueur ; &i
l’autre un vafe étroit, long, à goulot refferré, qui b
femble aux prétendus lacrymatoir.es. Ces vafes, quefi
trouvé dans lés urnes cinéraire^,' dans les fépulture
font de verre 8c de terre cuite. Leur grandeur varie.é
puis cinq centimètres, jufqu’à trois décimètres. Versl
•fin du quinzième fiècle fe forma l’opinion bizarre d’arc:
laquelle on croyoit que ces vafes avoient fervi à reçue!
les larmes des parens 8c des pleureufes gagées, &t
leur donna un nom analogue. J’a'i fait voir', dans un ü
moire lu à l’inftitut, la frivolité de cette opinion, qui »
eu jamais d’autre fondement apparent que l’explicani
littérale de quelques expreflîons métaphoriques des ép
taphes, tellesque celle-ci : Cum lacrymis ponce. On va
de la renouveler depuis peu, 8c l’on .s’eft fervi» pow
prouver, d’un bas-relief confervé, avant la révolution,ù*
l’églife des Charitains de Clermont en Auvergne,«
lequel onvoyoit un des perfonnages qui affilient a®
funérailles, tenir fous fes yeux un des prétendus
matoires. Mais ce bas-relier, dont le deffin a été exaiffl
par des antiquaires 8c des artiftes (la pierre n’ayantf
être retrouvée ) , loin d’ être antique, a étéreconniipjjj
un monument au feizième fiècle, & comme un relui-
de l'opinion que j’ai combattue ( ainfi que l’avoient ^
fait Schoeffling 8c Paciaudi), loin d ’en être une preutf-
récufable. Je perfîfte donc à penfer avec ces deux 1 av ,
que les vafes appelés Lacrymatoires ont fervi a coh^
les huiles odorantes 8c les parfums que l’on repam»»
fur les bûchers. •
— N°. 3, P L C C C L X X X . Développement de lato?
annoncé dans l’article de ce manteau.
CORRECTIONS ET ADDITIONS.
P r « n i, S» ■ tolonne 1 31 - I , ,
fige m i, à fupprimer, parce qu elle eft repetee dans
1 avant-dernière ligne, lifii : N” . 4,
M r *. colonne, ligne RH ltfe{ : publiée.
vL * 1 2e colonne, Ligne 28.: On trouvera dans les
X h e s des marques (livre des Jeu x )£ ne belle tête
I f Cyclope, page 247, & « •*4 j CCCXL. _
p jae / ire. & 2 ■ colonnes : Le lavant Lanzi a prouve
Mpufc. délit Acad. Piren^e, 1S06, i/i-8°. ) que, dans l’an
: 'llnne Mythologie grecque, i°. Pan avoir feulles cuif-
fel les jambes 8c les pieds de bouc; 20. que les Satyres
afoient les fermes humaines, excepté les oreilles 8c la
qîeue de cheval; 30. que les Su e n e s n’étoient que de
yieux Satyres; 40. que Faune étoit.une Divinité de la
Mythologie romaine feulé ( Mythologie, qui diffère en
Rieurs points.de la grecque ) , 8c qu’il reffembloit aux
y0, que Pan avoit auffi les çornès, 8c fur le
vfage les formes du bouc; 6°. enfin que, dans laMy-
tlrologie grecque, depuis Zeuxis, ces formes reçurent
i quelques altérations : entr’autres, la queue des Sa t y r e s .
| i v i n t une queue de bouc.
^mPage y, iie. colonne, ligne 1$, d’une pintade, life£ .*
[ dun vautour. .
Page 6 , CHAPITRE I I , obfervations, &c. En lifant ce.
cfapitre, on fe rappellera qu’il a été imprimé en 1804 ;
qüe l'Iconographie grecque de mon favant confrère 1VL V if
çpnti n’a paru que fix ans. après, en 1810, 8c que fon
güyrage a été compofé dans le but unique de faire con-
nlître tous les portraits antiques , tandis que cet objet
nfeft qu’une petite portion de ce Recueil. Je prie le lecteur
de ne pas les comparer enfemble. Au fefte 3 pour
faciliter les recherches à mes leaeurs, je vais donner les
ijpms des principaux perfonnages dont on ne voit point
iM les portraits , qui fe trouvent dans l'Iconographie grecque
Hommes illustres : Agathémère, de Sparte,
médecin; Alcée, poète; Anacréon,.poète; Andréas, de
Caryftos , médecin ; Annibal ; Antifthène, philofophe
éfnique; Apollonius,.de Memphis, médecin; Apollô-
p ùs, de Tiane, pythagoricien; Aratus, poète; Archi-
Ifque, poète 5 Ariftomaque , péripatéticien ; Ariftote,
|l-St.agire, philofophe ; Chryfippe, ftoïcien ; Cratévas,
®tanilte ; Diofcoride, botanifte ; Efope, fabulifte ; Eu-
®aris, aébrice grecque à Rome; Euclide, de Mégare,
philofophe ; Galien, médecin ; Héraclide, de Tarente,
médecin ; Heraclite, d’Éphèfe, philofophe; Hipparque,
de Nicée, aftronome; Lais, de Corinthe , courtifane ;
!Mpodamas, orateur athénien; Mantias, médecin ; Ni-
l a en ? ^ te ^ phyficien ; Pamphile, médecin 8c bota-
« e; Périandre, de Corinthe, un des fept fages; Pofi-
* P P e , poète comique; Pytliagore, de Samos, philo-
1 , V û’Ephèfe , médecin; Sextius N ig er ,
I , 1 °(°phç & médecin; Sextus l'Empirique, philofophe
l y f ;^ in j Solon, légifiateur d’Athènes ; Stéfichore,
lèn< ° » , e Smyrne, philofophe ; Théophane, de Myti-
. 1 htorien ; Tyrtée, a Athènes, poète lyrique;
Goc C,ra' j * -^phrodifée , médecin; Xénophon , de
Sicile dp ^e-ci^q ^®non, d’É lé e , philofophe : Rois de
lè-Gran^Ui>i? • rotl î Macédoine depuis Alexandre-
■ * ^ ^Plre depuis Pjyrrhus j de Sparte ( Cléomène
feul ) ; de Thrace depuis Lyfimaque ; d’Illyrie ; de Pont
depuis Périfa.de II ; de Bithynie depuis Nicomède I ; de
Pergame depuis Philétère : Rois particuliers de l'Afie *
mineure ; de Capp'adoce depuis Ariarathe IV ; d’Arménie
depuis ArfamëS ; de Syrie ou Séleucides ; de Cilicie ; de
Commagène ; de quelques villes de la Syrie ; de Judée j
d'Ofrhoëne; des Parthes ou Arfacides depuis Arface II-
Tiridate ; de Perte ou Saffanides depuis Artaxerxe I ou „
Ardefchir-Babékan ; de la Baftriane ; de la Characène ;
de la Babylonie (Timarque feul ) ; d’Egypte depuis Pto-
lémée I ; Princes africains ; fupplément a ces fuites de
Rois. - _ H H
Page 9 , 2e. colonne , ligne y2 , ajouteq : M. Vifconti
(M u f Pio-Clem. VI,.pag. 1 1 ) reconnoît Hercule vainqueur
aux jeux d’Olympie.
Page i l , I e. colonne, ligne 12 , ajouteç : ou des iym»
, boles qui faifoient allufion à leurs noms (ce que nous
| appellerions des armes parlantes ) , telle une Mufe pour
Pomponius Mufa , &c„
Page i l , 2e. colonne, ligne 24 ’ C e bufte ayant été
apporté à Paris, a été examiné plus attentivement, &
reconnu antique. On le trouvera ici dans le Supplément,
P l . c c c L x x v i n . ,
Page. 1 1 , 2e. colonne, ligne 50 : M. Vifconti a publie
cette peinture dans fon Iconographie grecque, 8c il attribue
à Scipion-l’Africain-1’Ancien la tête qui eft iei gravee-. .
Page 12 , 2e. colonne, ligne 13 3 ^ijeï • les pierres gravées
du cabinet impérial. ' ; - ' .
Page 13 , I re. colonne, ligne 3 é , ajoute£ : ( Ç elt ainli
que font couronnés les Empereurs lorfqu’ils font représentés
dans le coftume des F/eres-Arvales. ) ,
Page 13 , 2 e. colonne, ligne 24, •' les antiques du,
cabinet impérial. . . . .
Rage 18, i re- colonne3 ligne 7 , ajoute% : On la voit ic i,
PI. C C L X X V I , n9. 3 • ' . . - ' ;
Page 1 9 , 2e. colonne, ligne 19 , üfex. • du cabinet d Antiques
impérial. . . . .
Page 2 1, Ire. colonne, ligne 54, life^ : On le voit ic i, 8tc, •
Page 22, i IC, colonne, ligne 45 , Itfe^ : des Antiques du
cabinet impérial. ! n ^ . . . . .
Page 24, l re. colonne, ligne 38 , ajoute% : Quintuiani
Declam. IX 3 pro filio, "
Page 2y , i ie. colonne, ligne 3 y j - qui etoit un
manteau fémi-circulaire ; & comme celle-ci, 8cc.
Page 2C, 2e. colonne, ligne 13 , ajoute^ : Il eft certain
que cpt alongement eft l’ ouvrage du reftaurateur ; car il
n’y a d’antique, dans la figure, que deux bouts de doigts.
| ( Iconogr. grecque, I , page 101 ) ,
Page 16, 2e. colonne, l :gne y 3 , ajoute% - Le graveur a
mal-à-propos mis un A ( alpha ) au lieu d un A (•lambda ).
Page. 2 7, I re. colonne3 ligne 6l , ajouteç : ( n , tab. 25 ,
” p\ge ,8 , 1 " . colonne, ligne 44, ajouteJ : ( Quintiliani
Declam. 11 13 pró milite). ^
Page 28 , 2e- colonne, ligne I y , Hfc[ • deux aides des
Prêtresfaliens. .
Page 3Ó , i re. colonne, ligne 57, ajoutei : Le mors des-
Mamelucs eft de cette efpèce.
Page 4 1 , i ïC. colonne, ligne 4 8 , ajoute{ : Je me fuis
trompé dans cet article. 11 eft fait mention de la trompette
dans l’ Iliade, X V M , verf. 1 1 1 , & dans le combat
des dieux.
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