les autres ont la tête nue. Leur .chevelure, moins courte
que celle, des Romains, deicênd peu au deffous des
oreilles. Ils ont une barbe courte & frifée. Tous ont les
pieds nus. Quelques-uns portent la penula fur une tunique
de moyenne longueur 5 les autres, une efpèce de
pallium. _, ,
Germains. Les Romains défignoient fous ce nom general
tous les peuples qui-habitoient au nord du Danube.
C ’eft auffi leur çoftume général que je vais décrire. Si
quelques-uns de ces peuples en-avoient un particulier,.
on le. trouver a décrit à leur article.
s» les Gaulois le plus grand, 8c, comme il difoit lui-même I
33 en grec, le plus remarquable pour un triomphe ; il I
33 choifît auffi quelques-uns des chefs, & les deftina pour I
>» la même fête 5 il les força non-feulement à teindre en I
»3 blond leur chevelure & à la replier, mais encore à ap-1
»» prendre la langue des Germains, & à porter des noms I
»3 barbares. ?» Cet Empereur infenfé ( Herodian.. /K}!
cap. 12) , « voulant plaire à ces mêmes Germains, quitta I
»» fouvent le paludamentum des Romains pour revetir le I
»» fagum brodé en argent, à leur manière ; il prenoituneI
»» perruque blonde, agencée félon l’ ufage de ces peu-
»» pies.»-' ' i,- , . -
Céfar ( Bell. gall. F l , cap. 21 ) dit des Germains
« qu ils fe couvrent de peaux entières ou de petits man-
m teaux ( rhenones) faits avec des portions de ces peaux,,
?» &. que prefque tout leur corps eft nu. »» Les rhenones
font ainfi décrits par lfidore ( X IX 3 cap. 23) : « Ce font
?? des manteaux qui couvrent feulement les épaules & la
?» poitrine jufqu’au nombril ; ils font hériffés de longs
?» poils tortillés pour les empêcher d’ être pénétrés par
?» les pluies.. »» On fait que les longues chauffes n’empê-
çhoient pas les Romains d’appeler les Germains, midi,
intefti lorsqu’ils ne portoient pas de tunique. Tacite
trace de ces peuples un portrait plus détaillé { de Morib.
.Germ. cap.. 1 7 ) ..... « Tous portent un Jagum lié avec uné
?» agraffe, & , à fon défaut, avec une' épine. Du refte ,.
*> ils font nus , & ils paffent les. jours entiers auprès du
?» feu. Les plus riches font diftingués par. un habillement
,?» qui n’eft pas flottant, comme celui des Sarmates &
- J? des Parthes, mais qui eft ferre, & qui exprime la forme
?3 de chaque, membre 5 ils portent auffi des peaux de; bêtes
p» féroces. Ceux qui font lés plus voifins du^Rhin por-
?» ttent les plus groffières ; ceux qui en font éloignés en
• ?» portent de plus recherchées, parce que l’ abfence des
?» communications les rend moins cultivés. Ils choififfent
?» certains animaux, •& ils chamarrent leurs dépouilles
»» avec les taches & les peaux entières d’autres animaux
?» qui habitent l’Océan extérieur & la mer inconnue.-Les
»» habillèmens des femmes ont la même forme que ceux
D’après les traits que renferment ces divers textes, on I
croit reconnaître un Germain dans ta figure du«0. ^ ,1
PI. CCCIII, tirée de la colonne prétendue antoninel
• ( tàb. 1 1 , n°. 4 ) , & qui représenté un frondeur; uneI
Germaine de la Planche X V de la même colonne, ici|
7i°, 6 , PI. CCCUIs un chef des Germains couvert d’uni
manteau à deux parties, affembléès avec deux^agraftes,
tiré de là même colonne, PI. L U , n°. -2, paroit ici fousI
le n°. 1 , P L C CCI V .
?» des hommes. Seulement les femmes ont le plus fou-
.»3 vent la'tête couverte avec des toiles de lin ornées de
?» pourpre, & ellesne prolongent point leur habillement
,?3 extérieur pour couvrir l’ avant-bras , qu’ elles ont tou-
»» jours nu, ainfi que le bras & la partie du fein qui en
.93 eft près..-... »» ( Ibid, cap. 22. ) « Ils fe lavent avant de
.»3 manger ; ils ont chacun une table & un fiége particü-
,?» liers; ils font, armés dans les repas, comme en traitant
.33 des affaires. »
Tacite dit des Suèves, un des peuples de la Germanie
( ibid. cap. 38 ) :>r« L’ufagè particulier de ce peuple
~?» eft de retrouffer leurs cheveux & de les lier en un feul
,?» noeud. C ’eft-par-là que les-Suèves fe. font diftinguer
?» des autres Germains, & que chez eux les hommes
,9» .libres font.diftingués des efclaves. Les autres peuples,
, ?» foit qu’ils foient alliés des Suèves par la naiffance,
.33 foit ( ce qui arrive fouvent ) pour les imiter, en üfent
» quelquefois ainfi mais feulement pendant leur jeu-
._?». néffe. Les, Sueves-au contraire , jufqu’à la vieilleffe ,
,.»3 relèvent groffiérement leurs cheveux en arrière, &
?» fouvent ils les lient fur le fommet de la tête : les chefs
.. 9». ont leur chevelure mieux agencée. »»
Un paffage. de .S.uétpne- nous apprend que les Germains,
qupique reffemblant aux Gaulois,. par les moeurs
&.les. uflig.es 0 ^ay oient.une langue différente de celle des
G.aulois., « Caligùla , dit-il ( cap 47 ) , voulant triompher
93 des Germains V régla les cérémonies de cette pompe :
»3 outre les Barbares captifs & transfuges, il choifît entre
Libyens. Ce nom défignoit le plus fouvent , chez les!
Grecs, tous les Africains.des bords de la Méditerranée,!
les Égyptiens exceptés. Diodore de Sicile ( I I I , cap. 49)
dit qu’ ils fe couvroient avec-des peaux de chèvre, & l
qu’ils faifoient avec les mêmes peaux leur armure déten-|
five. Du tems de Strabon (X V I I 3.pag. 828), leurs cavaliers
, qui montaient des chevaux fansfrein, avoient de!
petits boucliers ronds de cuir, portoient des tuniques!
ornées de bandes diverfement colorées-, fans ceinture,1
& des peaux liées avec des agraffes, qui fervoientdel
cuiraffe. - - I I
-Euftathe (verf. 138, V Midi. ) ......« Hérodote (hb. 4,1
»» pag. 189) dit que l’habillement & les égides des fta tu e s l
»3 de Minerve avoient été faits par les Grecs d’ après ceux!
3» des Libyennes, en faifant obferver cependant que l’hi-l
»3 billement des Libyennes étoit de cuir, & que des!
»3 courroies péndôient de leurs peaux de chèvre, non d e s !
?» ferpens. En effet, les Libyennes fe revérifient de peaiiil
33 de chèvre teintes en rouge, courtes & liées autour du!
’»» corps avec des courroies.?a Long-tems après -Hero-I
dote, Dion-Ghryfoftôme ( Orat. V , pag. 86) difoit encore
que les Libyennes portoient un vetement de cui:;
Une fardoine gravée du Palais-Royal ( / , PI- XIII)>^M
repréfente une Minerve, efi deflmee ici fous le« • •:!
PI. Ci CIV. On croit reconnoître dans fon coftume ce.a|
des Libyennes , d'autant plus qu'elle ne porte pois!
l’égide proprement - dite; Sa tunique flottante- deiesnil
juiqu’aux chevilles des pieds. Sur cette tunique eft p t î l
un habillement très-court, terminé en longues éclua-i
•crures pointues, croifé'fur la poitrine., &■ ’ lié avec
ceinture dont les-bouts fort larges font terminés par. -I
femblables échancrures. Sur une médaille de Syracul«|
,(ibid. pjg. 6o) , deflinée ici fous le «°. 3 , PI- CCCliM
on voit les deux bouts de cette ceinture paffés fut'»!
bras, & flottans. Eckel les,prend pour les ailes mM
liennes. ( Voyeq- l'article des Thêjfalkns. ) . n vp I
Lydiens. La Lÿdie, fous le règne de Créfus & de ®
prédéceffeurs, comprenoit prefque toute l’Afie mineute,|
jufqu’au fleuve,Ha!ys. Devenue une province de ƒ 11.1
pire-des Perfes, elle eut pour bornes l’ Ionie du côte de ■
. m er, la Myfie, ia Phrygie & la Carie du côté de la tetr ■
Quel qu’ait été le fort des Lydiens, ils fe font fait to 1
jours remarquer par ce luxe qui caraélérifoit les Per ■
Voici le coftume de Pélcps ( qui étoit Lydien ) <laIf rt| l
portrait que décrit Philoftrate (Uon. / , cap.- 30) ■ “ I
I orte une tiare avec des pendans dorés ; la chevelure
'i 5e ce jeune homme eft longue, ramenée fur le front,
*, mais flottante avec art des deux côtés. Gn ne voit nus
ni fa poitrine ni fon do,s ; car les Lydiens & les Barbares
I»» qui habitent les contrées élevées, fe couvrent d habil-
(>» lemens qui font 1 objet de toutes leurs recherches, au
I»» lieu de faire paroître la beauté du corps, cet ornement
Icc naturel. Seulement le peintre a rabattu la longue tuni-
I»» que de Pélops du côte gauche, afin que l’on vit l’éclat
!» de l’épaule que Jupiter lui avoit donnée.»» Ailleurs
W(cap. 9) Philoftrate parle « de la tiare droite. & de la ftole
B?» lydienne du même héros.»»Déjà (ibid. 30) il avoit dit :
1« La tunique longue & d’ une étoffe légère^ telle qu’oq
!»» la porte en Lydie, & le léger duvet qui couvre fes
!»» joues......font reconnoître Pélops lydien. >»
E Créfus, dit Hérodote (lib. i , pag. 73 ) , répondit à
■ Cyrus, qui lui demandoit par quel moyen il rendroit les
mLydiens fournis & tranquilles : «Il faut les efféminer, &
1 ,, pour cela leur faire porter dés tuniques fous leurs man-
E»» teaux, & leur faire prendre des chauffures élevées. »»'
'■ -Ces longues tuniques devinrent l’attribut qui caraétérifa
Iles Lydiens. Tunicas fiuéntes ( Eleg. in obit. M&cenatis,
Mverf.yj)...... Lydus veftifluus ( Petron. cap. 133 ). Aviénus
! i (defitu Orbisy.ic o 8 ) nous apprend que, dans les pom-
■ pes de Bacchus, les Lydiens portoient des manteaux de ;
■ foie (ferica pallia). Enfin, ils avoient les oreilles percées,
& ils y attachoient de riches anneaux (Xenopk.
WkCyr.Exped. I I I x cap. 1 , n°. 21 ) . -Philoftrate (Icon. 1 ,
I cap. 17 ) dit qué, du tems de Pélops, les Lydiens ai-
;. moient paflïonnément les chevaux, qu’ils avoient déjà •
K les biges, des quadriges même, & qu’ enfuite ils inven- i
É itèrent les chars a quatre timons & à nuit chevaux.-
! On trouve le coftume des Lydiennes dans un paffagecu-
f lieux d’Ariftenètes (/, epifi. 15). Un Roi de Milet, faifant
■ laguerre à la ville de Myus3 devint amoureux & fe fit écou-
« e r d’une belle fille de cette v ille , qui n’exigea d’autre
■ récompenfe que la paix pour fa patrie.....« Rien n’a-pu
vous détourner de votre fage demande, nilespréfens
■ »» qui vous étoient. offerts dans ce deffein, ni les chaînes
K?» d’or, .ni les boucles d’oreille, ni les ornemens que
| l’ on admire le plus dans les villes, tels que.les colliers,
»»» la tunique lydienne qui flotte fur les pieds, les étoffes
■ »» de pourpre, ni les femmes efclaves nées en Carie, ni
K » les Lydiennes célèbres1 par, leur habileté à tiffer les
■ »» étoffes précieufes, objets qui font defirés par toutes
B » les femmes. »
■ _ Les figures deffinées dans l’article général des Afia-
mtiques ont quelque rapport avec celui-ci.
B Orientaux. ( Voyez A fi a tiques. )
■ Parthes. ( Voyez Perfes. ) •
■ Perfes. Il faut reconnoître chez les Perfes ,plufieurs
K époques très-diftindles : le règne des Achéménides, depuis
■ Cyrus jufqu’ à Alexandre 5 celui d’ Alexandre & de fes
■ iucceffeurs peu nombreux ; celui des Arfacides ou. des
■ z j / S ■» ^ePu'is ' les fucceffeurs d’Alexandre jufqu’à
p Ardevaq; enfin, celui des Saffanides, depuis Ardefchir ,
I 8U1 détrôna Ardévan ,| fous le règne de Macrin, fuccef-
| ^aiaca!^a » jufqu’à la conquête des Califes-, an 63.7
» oe 1 ere vulgaire. Le coftume des Perfes ne changea pas,
;§ a averite, a chaque avènement d’ une nouvelledynaftie,
B comme celui des dynaftes ; il éprouva cependant quel-
■ ?Ue^ T ..n§emens à différentes époques. -On-en trouvera
■ M, details dans deux Mémoires que j’ai lus àTlnftitut,
°nC dans fes Recueils ( Littérature & Beauxmi
H tof e/ P r)' & dont je.ne donnerai ici qu’ un-extrait.
■ . n doit remarquer en général que les parties diftinctives
du coftume dés Perfes ont toujours é té , depuis
Cyrus, la tiare , l’habit long & les chauffes longues &
amples. Souvent l’habillement long, fait d’étoffes a fleurs
ou de diverfes couleurs , caraétérife. feul les Perfes chez
les anciens écrivains. Des textes précis de Strabon & de
Pollux donnent pour habillement aux Perfes, la tiare, un
manteau ou une tunique longue tic flottantë ; fous ce.
manteau, deux tuniques plus courtes; de longues chauffes,
une double chauflure; enfin, divers ornemens,.tels qué.
colliérs & bracelets. La'tiare des Perfes reffembloit au
turban fimple des Turcs-,, à quelques différences près«
Elle étoit ordinairement élevée, prefqu’auffi large par le
haut .que par le bas. La cidaris & la mitre, au contraire*
fe terminoient en hémifphère ou en pointe. La tiare étoit
auffi tantôt pleine, tantôt évidée, tantôt crénelée, &c.
Le Roi feul portoit la tiare droite ; tous les Perfes la por-:
toient repliee fur le front : on ne fait rien fur fa couleur*
Leur chevelure & leur barbe étoient longues & frifées
avec foin.
Pollux dit de la candysy le manteau des .Perfes, que
c’étoit une tunique garnie démanchés & atcachée aux
épaules. Elle reffembloit donc à cette efpèce de robe que
les Orientaux portent encore aujourd’hui; qusil$ fixent vers
le cou, & qu’ils laiflent fouvent flotter, fans faire ufage des
manches. La candys étoit ordinairementde foie, teinte avec
la pourpre végétale (écarlate) pour les fujets ; mais l’hiver,
toujours faite d’une étoffe à fleurs. Les agraffes qui la
Jioient aux épaules la firent appeler, par les G recs, (piZ\u-
'jàçion ( Suidas ) . Comme elle étoit fort ample, & comme
elle defeendoit jufqu’aux talons, les Perfes la quittoient
lorfqu’ils étoient obLigés de faire un travail pénible. Des
deux tuniques que les Perfes portoient fous la candys ,
celle de deffus étoit d’ une étoffe à fleurs , & celle de
deffous , qui tenoit lieu de notre chemife, étoit blanche,
probablement de coton, dont les Afiatiques faifoient un
grand' ufage ( Herodot. , V I I 3 pag. 181 ) . Elles defc.en-
doient jufqu’aux genoux; elles avoient des manches fi
longues, que I on pouvoit s’en couvrir les mains. Quelquefois
ces manches, étoient garnies de fourrures, & cependant
les Perfes portoient auffi des gants. Au lieu de
manteau , ils portoient quelquefois une longue tunique
de coton, appel ée cala fins 3 Sc fouvent teinte de différentes
couleurs , telles que. les indiennes ,- quelquefois
l‘allée 3 faite avec une étoffe ferrée, ornée, de grains d’or
liés avec des fils de pourpre ; quelquefois la farapis ,
habillement commun aux deux fexes ; quelquefois la
mandya , vêtement reffemblant à la penula y quelquefois
enfin, en é té , la caunaces , manteau garni d’un côté de
longs poils , ou fils , telle que la porte ordinairemont Ifis.
On obfervera que les deffins de ces toiles peintes & des
broderies réprefentoient des animaux & des.végétaux.
: Les chauffes longues des Perfes defeendoient jufqu’ au
coudepied. Elles étoient faites de peaux au tems de Cyrus.
Depuis elles furent faites de coton & d’ étoffes rayées de
diverfes couleurs; elles étoient fort amples, Strabon dit
expreffément que la chauflure des Perfes étoit « profonde
.33 & double. »» On la retrouve dans la bottine des Turcs
& dans la babouche qu’ils chauffent par-deffus. Celle de
Darius étoit jaune ( Æfch. Perft} pag. 612 ). Pour terminer
la defeription du coftume des hommes en Perfe , il
faut parler de 1’ulage du fard, des colliers , des boucles
d’ oreille. & des bracelets d'or ornés de perles ou de
i pierres précieufes.
j Les femmes des Perfes portoient la tiare, l’habit exté-
! rieur, les deux tuniques à manches longues, les chauffes
longues , comme les hommes ; mais elles en étoient