
fures fermées j comme faifant partie de rhabillement
militaire. . , , , 7- j V1
Caracalla leur avoit fait prendre le long Jagum <jes
Gaulois, c’eft-à-dire, la caracalle faite de bandes d e -
toffes diverfement colorées. _T
Aurelien ( V op ifcp a g . p | tant. U ) permit aux
fimples foldats d’attacher leurs manteaux avec des. agraires
d'or : auparavant ils n’en pouvoient avoir que d argent.
Le premier aufli, il leur diftribua des tuniques ornees
de broderie & de bandes d’ étoffes précieufes, jufqu au
nombre de cinq , telles que les tuniques appelées h nés ,
au tems où écrivoit Vopifcus , fous les régnés de Dioclétien
& de fes fucceffeurs. On ne leur permettoit auparavant
que des bandes de pourpre. i
On apprend de Trebellius Pollion, dans la Vte de Gai-.
lien ( cap1 2 ) , que les baudriers ou ceinturons des foL
dats avoient des ornemens d’or & des étoiles 5 qu’ ils les
détachoient dans les repas d’apparat. C’étoit aufli dans
le ceirituron qu’ils portoient les pièces de monnaies.
Alexandre-Sévère difoit ( Lamprid. , cap. 5 2) : « Le fol-
as dat manque d’ ardeur feulement lorfqu’ il eft bien1 vêtu,
>» armé, cnauffé , bien nourri, & quand il a quelqu ar-
*> gent dans fon ceinturon. » '* ^ • 2, i: •
Camille , conduifant les Romains contre les Gaulois
( P lut arc. Camillo. Briani, II, pag. 532), leur fit prendre
des cafques de fer ( ô\o<n$i\ççt ) fans aücun rebord, afin
que l’épée de l’ennemi gliffât fur le calque ou fe brilat. I l .
entoura leurs boucliers de bois avec une lame de bronze ,
parce que le bois feul ne pouvoit réfïfter aux coups. 1
Depuis les guerres civiles les foldats portoient leurs
armes dans ïlomemême. Des troupes du parti de Céfar,
qui excitoient des troubles' dans la Campanie, •lui en-,
voyèrent à Rome quelques-uns des leurs.-11 leur députa
des lièutenans qui les arrêtèrent dans les faubourgs &
leur demandèrent ce qu’ ils defiroient. « Ces foldats re- ;
» pondirent ( Dio Cajf. X L I I , pag. 52 ) qu ils vouloient.
»>• faire eux-mêmes leurs proportions. Céfar leur permit j
» alors d’entrer dans Rome fans autre arme que l ’epée3 car j
» ils avoient coutume de la porter, même dans cette
x> ville , & ils n’auroient pas fouffert qu’on leur en in-
ter dît l’ufage. » Il paroît que, dans les tems ordinaires, j
les foldats qui étoient campés hors de Rome n’y pouvoient
entrer avec leurs armes. Maximin avoit établi un
camp près de cette capitale. « Quelques-uns des foldats
qui jouiffoient d’une plus grande liberté , parce qu’ils
» avoient mérité une foldé extraordinaire, & à qui l’ on
a» permettait d’aller dans leur maifon à caufe de leur
» âge, fe préfentèrentà l ’entrée du Sénat avec les autres
» citoyens. Pour n’être pas remarqués , ils avoient
» quitté leurs armes ; ils n’étoient vêtus que de la tu-
»9 nique & du manteau , fous lequel ils tenoient les mains
cachées. » ( Herodian. V I I , pag. 27. ) On leur en fit
un crime.
Quelquefois on leur faifoit monter la garde pendant
la nuit, fans lance ni épée, afin que, n’ayant aucun moyen ]
de fe défendre contre l’ennemi, ils ne fe laiffaffent pas j
furprendre p a rle fommeil. Ainfi l’ ordonna Paul-Emile j
( Plutarc. Briani. V I , pag. 70).
Les Romains furpris fans bouclier enveloppoient leur j
Lras gauche dans le fagam , pour en tenir lieu, & fe j
défendoient avec l’épée ( Csfar Bell, civil. I , cap. ,
£* Tacit. Hiftor. V , cap. 22 ) .
Dans les pompes, les foldats portoient dès enfeignes
dorées & des boucliers-argentés ( Appiafi. Bell, civil. I3
pag. 694, tom. I l , Tollii } . Sous le Bas-Empire , dans
les fêtes publiques, les chefs étoient revêtus des habÙlemens
réfervés aux patriciens} les foldats portoient la toge
( Claudian. I V , Conful. Honor. , verf. 5 ). — Lorfqu’ils
rèvenoient viétorieux ou qu’ils apportoient des nouvelles
agréables , ils, couronnoient de laurier le fer de
leur lance.. . . . . 1 j
Lorfqu’on enterroit un militaire, on le couvrent des
ornemens militaires qu’ il avoit obtenus. Apres la bataille
de Pharfale, Céfar, voulant honorer la memoiçe du centurion
Crafiinus, qui avoit le plus contribue a la victoire... ..
ce II le fit chercher parmi les morts , dit Appien ( Be ll.
civil, lit. 2 , pag. 785 , tom. U Tollii ) , p l» a ;&r
» fon corps les ornemens militaires ( ra uysuu) , oc lui
» éleva un tombeau particulier auprès de la lepulture
» commune. »
SECTION II.
Romains en habit civil.
§• Ier. Des Romains en général.
Dans le livre des, cofiurnes civils , j ai fait connoitre
dans un grand détail les divers habiilemens des Romains.
Je ne parlerai ici que de l’ufage de ces habiilemens. i
1 Les Romains des premiers fiècles ne portoient qu un
manteau fans tunique, & , dans les tems pofterieurs, ceux
qui confervoient les moeurs antiques en ufoient quelque-
' fois de même. Plutarque ( Caton. Briani, IV , pagy 261)
! dit que fouvent Caton d’Utique fe rendoit au tribunal,
fans tunique & les pieds nüs.' On doit croire qu au defaut
de tunique, ces Romains portoient un morceau d-e-
toffe qui les couvroit. depuis les hanches jufqu au bas
des cuiffes , foit qu’ il eût la forme d’une jupe- courte,
comme le limus ; foit qu’ il fut croifé & ferre entre les
cuiffes, comme le £»<7** ou des athlètes grecs
(décrit dans le chapitre 1er- du livre II). Sans c e léger
habillement ils auroient été entièrement nus li le vent
ou quelque circonftance imprévue eut développe leur
manteau. Dans les grandes, chaleurs .& dansdes contiees
les plus chaudes de l’ Italie , les agriculteurs ne portoient
que ce léger habillement,-& dans de fens on difoit qu ils
etoient nus. De là vint fans doute que Line innet us , conduifant
la charrue & abordé par les députés du Sénat,
* qui venoient lui déférer la diétature, envoya chercher
i fa toge afin de les recevoir dignement. ' ■ '
Vers le déclin de la République, les Romains, les
militaires furtout, portèrent ordinairement le* campe} rt ,
efpèçe de caleçon- qui defeendoit jufqu au haut de a
jambe i ou ils entortillèrent autour de leurs cuifles des
bandelettes qui en tenoient lieu. 'v .
. La tunique. L’ufage de la tunique: devint general «
habituel à Rome dès le commencement de la République.,
Les riches en portèrent même, plufieurs , au moins |
deux: l’une intérieure (Çubucula & indufum ) , qui tenoit
lieu de la chemife des Modernes, -qui fut appelée camip
fous le Bas-Empire, & qui étoit ordinairement de lin>
l’ autre extérieure,, qui étoit la tunique proprement due.
Les écrivains nous apprennent que l’ on p or toit alors pu
fieurs tuniques, même qu’Augufte'en portoit quatre
la fubucula; mais aucun marbre ne nous en a. montre P11 |
d La forme de la tunique des Romains eft très-connue.
Les premières tuniques.furent courtes, étroites, laiiun
découverts les bras & une partie des épaules,, e.xom,
( A d . Gel. VU» 12.). On leur donna, vers le,milieu ^
la République, plus d’ampleur i de forte que le haut des
bras étoit couvert par les parues latérales fuperieures.
On v adapta enfuite de véritables manches q ui, a la ville
& dans tout le Laiiom , defcendoient ,ufqu aux coudes
/ ibidem ) 5 mais à la campagne, jufqu’aux poignets. Vers
le déclin de la République, prendre les manches, acci-
vere manicas , & aller à la campagne^ devinrent fyno-
t mes ( Ciçer. Pkilipp. X I , cap. 1 1 ).- Ces manches longues
qui n etoient pas étroites comme celles des Bar-
|ares*, devinrent d’un ufage général depuis le troifième
fiècle^de l’ère vulgaire. La tunique des Romains defcén-
doit peu au deffous des genoux : on la lioit avec une
ceinture qui ferv oit aufli aux militaires, aux chaffeurs, & c.
à la tenir relevée jufqu’ au milieu des cuiflès. Dans les
plis de cette ceinture on plaçoit l’argent & les petits o b -.
Jets que l’on portoit. habituellement. •
M La tunique étoit ordinairement blanche ou d’ une feule
Couleur, & .dépourvue d’ornemens. Mais on l’orna quel- '
duefois par le bas, de bandes horizontales de pourpre,
appliquas ou brochées. avec l’étoffe. Des bandes de
pourpre femblables, defeendant par-devant du haut de
fa tunique jufqu’au bas , caradlérifoient, par leur diffé-
uènte largeur, le laticlave & l’angufiiclave. Enfin , fous-le
Bas-Empire^ lorfqu’on eut abandonné la toge , lorfqu'on
lui eut fubftitué la chlamyde que l’on portoit feulement
dans les cérémonies & au palais impérial, on chargea les
tuniques -d’ornemens appliqués , de diverfes formes &
de diverfes matières, pourpre, étoffes à fleurs, brochées-
d’or, d'argent, de perles, de broderies qui repréfen-
tpïent des oifeaux, des quadrupèdes, &c. } qui retra-
,épient même des vers, des fentences, &c. Les vêtemens
des Prêtres catholiques peuvent en donner l’ idée.
A la tunique fe bornoit l’habillement de la populace
romaine & .celle de toute l’Italie. De là vient qu’Ho-
race ( I , Epifi. -j, verf. 6 y ) l’appelle tunicatus popeLlus,
& que Gicéron défigne les-habitans de Capoue par le
mot.tunicati ( de Legeagrar. n°. 34.). Martial, mettant
en oppofition la tranquillité du féjour des champs avec
Jsr'repréfentation exigee dans Rome , l’appelle tunietta
quies. Aufli ne portant point, à la campagne, la toge qui
pouvoit mettre les bras à Pabri du foleil, les Romains
vportoient alors des tuniques avec des manches. Les tableaux
d’un forum ou marché, trouvés à Herculanum
( Pitture I I I ) , préfentent des artifans vêtus feulement
d’une tunique. L’un ( pag. 2 2 7 ), deffmé ici fous le n°. 2,
PI. CCLXXVII, tient un creulèt 5 c’eft un fondeur de
métaux. Un autre {pag. 213 ) deffmé ici fous le n°: 3 ,
PL CCLXXVII, tient un ■ écrit qu’il lit. La-tunique
courte du premier eft celle que defigne Caton le cen-
feur (Nonîus Ephippium par les mots tunica modica,
lorfqu il dit de fon enfance : Alihi puero modica una fuit
tunica & toga , fine fafdis ealceamenta, equus fine epkippio ,
bpineum non qiiotidianum , alveus rarus. Le même difoit
propriétaire d’un bien rural devoir donnef à ceux
qui 1 exploitoient, une tunique (Re rufiie. 59 ) longue dé
-trois pieds & demi ( tunicam pedum trium & femis) , de
ï ,n)ftvrej?*32’2 ( °u trois pieds.deux pouces deux lignés"),
C ' ^'^'oirejUn,peu plus longue que la moitié de la hau-
-jeur d un grand nomme ; de forte qu’-étant raccourcie par
: .a ceinture qui la lioit.fur les hanches, elle ne parbifloit
§as exceaer cette moitié. Voilà fans doute la longueur de
ƒ tunique courte, qui fut celle des agriculteurs , de la
populace de Rome, des Romains ennemis du lu*e, du
Jjpune Caton , &c. : telle eft celle de la première des fi-
gures fax forum d’HercuIanum, citées plus haut. Quant
“ x nomains fiches ou conüitués en dignité, il eft probablé
que leur tunique avoit de longueur les deux tiers
de là hauteur d’un grand homme 5 de forte qu’étant liée
par la ceinture, elle defeendoit jufqu’aux genoux, tandis
que la tunique courte ne paffoit pas lemilieu des cuifles.
A la tunique courte & à la tunique longue il faut
joindre la tunique qui defeendoit jufqu’aux talons , tunica
talaris. Les femmes la portoient ordinairement à
Rome, & quelquefois aufli les Romains débauchés dans
l’ intérieur de leur maifon, à Rome ou dans les provinces,
de l’Empire. Cicéron reproche à Verrès ( V , pag. 320
& 3593 edh. 1695 ) de s’être montré en Sicile, où il
étoit préteur, avec cette tunique, avec le pallium de
pourpre & les crépides des Grecs.
, Le manteau. Les hiftoriens romains attribuent aux
Etrufques le premier ufage de la toge en Italie, mais de
’la toge étroite, togula, toga ar£ta , & ils difent que Tar-
- quin-PAncien l’apporta à Rome. Avant fon règne les Romains
portoient peut-être un manteau moins ample, fem-
; blable à la toge étroite de la ftatue étrufque de bronze
; qui eft confervée dans la galerie de Florence, ou au pal-
'lium des Grecs , qui en différoit très-peu. Mais ils por-
- toient certainement la trabea, dont Ovide repréfente Ro-
•mulus revêtu ( I I , Faft. 504) , que Virgile-appelle quiri-
nalis, qui fe lioit avec une agraire comme la cnlamyde à
laquelle-elle reffembloit par fa. forme, & dont elle ne
’ différoit que par la couleur & les ornemens.
La toge 3 que j’ai décrite ailleurs , fut, depuis Tarquin-
LAncien, le manteau que portèrent les citoyens romains
. & les affranchis dans les cérémonies, dans, les affemblées
du peuple ; qu’ils portèrent prefque toujours à? Rome
julqu’ à Conftàntin. La toge & la chauffure fermée ou
• le calceus devinrent les traits cara&ériftiques du coftume
• romain , comme lé pallium & la chauffure découverte ou
: les crepids, (appelées à Rome foies. ) étoient ceux du cofi-
; tume grec. Dans Rome & dans l’ Italie , ceux qui ne jouifi-
' foient pas des droits de citoyen romain , & ceux qui en
avoient été privés ( P lin. I V , Epifi. 2) portoient le manteau
grée, qui, avec la même forme que la toge', en différoit
par des dimenfions plus petites & par la manière
de l’ajufter.On négligea beaucoup l’ ufage delà toge dans
les provinces } mais on enveloppoit toujours dans ce
manteau, en les portant au bûcher, ceux qui avoient eu
le droit de cité. Juvénal ( I I I , 171) dit: Pars magna Italiz
efi..... in quà nemo togam fumit, nifi mortuus. A Rome
même Àugüfte, haranguant le peuple ( Sueton. cap. 40)
reprocha à la plupart de fes auditeurs cettè négligence.
Une bande de pourpre , coufue ou brochée fur le
bord inférieur de - la tog e, la fit appeler prétexte. Les
magiftrats dans leurs fon étions, & lès enfans jufqu’à la
puberté, portoient cette toge. Les derniers, en la quittant,
prenoiént là toge commune ( toga pura ) , qui etoit
blanche & dépourvue d’ornemens.
La toge des triomphateurs étoit ornée de bandes de
pourpre, de morceaux d’étoffes à fond d’or & d’ argent,
découpés fous différentes formes.
La toge dè deuil étoit de couleur obfcure ( toga
pulla ).
1 La togè ordinaire étoit blanche, mais on en augmen-
toit la blancheur en frottant l’étoffe avec de l’argile
blanche (fréta). Tous en ufoient ainfi dans les fête s, les
cérémonies' (Dio Càjf. LX111, 4 ) , & les candidats
. lorfqu’ils briguoient les charges.
Suétone {Auguft. cap. 4 0 ) , cité plus haut, après avoir
dit qu’Augufte reprocha au peuple romain qu’ il haran-
guoit, de ne plus porter là toge , ajoute : « Il chargea
» les édiles de ne laiffer paroitre perfonoe dans Je