
aient employés (après le feulement avec les pieds, tel j
que le préfentent quelques bas-reliefs relatifs a Bacchus I
& à fon cortège ) ; c’eft celui qui eft formé par une preffe
fans v is , 8c dans laquelle on enfonce des coins avec un
marteau. Il eft tiré des peintures d’Herculanum (tom. I ,
tavola 3 S »PaB' *87). Sur des médailles de Boftra en
Arabie ( PelUrin, Peuples, 1JI, png. 15 5x) > confacrees a
Bacchus, eft gravé le preffoir à étiquet ( à vis perpendiculaire)
du n°. 1 7 , P L CCCX X X IV . Enfin je rappellerai
ici que les Gaulois, habitansdes Alpes, avoient invente
les tonneaux de bois (Plin. 14, a i ) , moins fragiles que
les grands dolium de terre cuite. On voit des tonneaux
fur la colonne trajane > ils ne diffèrent en rien des
nôtres. Strabon dit ( y , pag. 118 :1610 ) que les Gaulois
cifalpins fabriquoient des tonneaux de bois plus grands
que des maifons : les Modernes les appellent des foudres.
Moulin a huile. En fouillant dans les ruines de Stabia
en 1779, on trouva le moulin à huile des nçS. 18 19 »
P L C C C X X X IV , & les vafes de terre cuite à demi enfoncés
dans le pavé, deftinés à contenir la liqueur. M. le
marquis Grimaldi en fit conftruireàCaferteunfemblablé,
qui fe trouva plus avantageux que ceux du pays. Il l’ a décrit
dans un Mémoire ( Memoria fulla economia olearia an-
tica, e moderna, &c. Nap., 178 3 ,^ -4 ° .) Ilconfifte dans
une cuvette, avec une colonne ou un arbre dans le milieu
, & deux meules taillées en portion de fphère, jyJ
un trou carré pour recevoir l’ effieu : la cuvette & j j
meules font faites de pierre volcanique très-dure & per(! j
d'une infinité de trous.
Dans le Mufée d'Arles on voit un farcophage J
marbre, fur lequel eft gravé le n°. 20, P L CCCJCXXm
qui repréfente la cueillette des olives & un moulgj
huile. La meule eft placée de champ, & foutenue pat J
axe perpendiculaire, autour duquel elle tourne à l’ajj
d’un levier horizontal ( Voyage de M. Millin , ]/J
P l .L X l , n°. 3, ). ,
Moulins a blé. Les Grecs, dès le tems d'Homère, J
fervoient, pour moudre le blé, de moulins à bras, c'eft-J.
dire, de petites meules ordinairement de bafalte,«
tournoient horizontalement l’une, fur l’autre, à l’ajj
d'un levier horizontal. Les Romains , jufqu’ aux dernieé
tems de la République, pilèrent le blé après l’avoir 11
rôtir : le pilon dont ils fe fervoient pour cet ufage étcg
un peu pointu (Polyb. Z , cap. 22, pag. 22 : 1600),&j
l’ aide de l'anneau qui le terminoit, il étoit fufpenduàl’ei.
trémité d’ un levier flexible fupporté par un axe. Acete
époque ( Procop. de Bello gothico , lib. 1 ) ils établirent!
le penchant du Janicule des moulins qui étoient mus pa
l’eau des aqueducs. Quant aux moulins à vent, ilsp
roilfent n'avoir été inventés que dans le neuvième lièdi
de l’ère vulgaire.
livré1
L I V R E V.
V A S E S.
O b s e r v a t i o n s générales.
N # us f°mmes étonnés de la grande quantité de vafes
St de débris de vafes, de toutes fortes de matières & de
toul|s fortes de formes, que l'on découvre en fouillant
dariales endroits qui ont été habités par les Anciens.
Notre étonnement ceflfera fi nous conlidérons que les
objets 'dont fe compofoit leur mobilier éfoient peu va-
rié|§& que les vafes en formoient la partie la plus nom-
brelfîe 8c la plus riche : c’eft pourquoi j’en ai fait un
livrtlpamculier.. Des fiéges, des tables ou trépieds, des
tapfflétoient, avec les vafes, les feuls ornemens des ap-
patramens, même les plus fomptueux : tel étoit encore,
daèlle mdyén-agè, le mobilier de nos ancêtres, celui
délimte l’Europe j tel il fut encore dans la Belgique,
dans-la Hollande 8c dans l’Allemagne jufqu’au milieu du
dernier fiècle, époque où les vafes ceffèrent d’ être Tor-
némént de luxe & l’annonce faftueufe de la richeffe. On
voyoitencore avant 1790, à Paris, dans le garde-meuble
• du Roi près des Tuileries , une des plus riches collec-
tionsjde vafes modernes & du moyen-âge : il y en avoit
plus^de huit cents de criftal de roche ou de pierres pré-
cieufes, tous montés en or. ou en vermeil, la plupart
émaillés avec goût. La plus grande partie de ces vafes
ayoig été raffemblée par- le grand-père de Louis XV.
Quelques-uns font décrits dans l’ ouvrage de Piganiol de
la Ilrce fur Paris.
wéron (V I ) dit qu’un fils d’Antiochus, Roi de
^yhqj.ayant abordé en Sicile, où Verrès étoit Préteur ,
v*nt a bout de lui dérober plufieurs vafes d’ or
enrichis de pierres précieufes, dont les Rois, principalement
ceux de Syrie, etoient dans l’ufage de fefervir,
entre lefquels on en diftinguoit un qui étoit d'une feule
pierre j & qui avoir une anfe d ’or. On lit dans un frag-,
ment? d Athenée , qu’on avoit trouvé dans les dépouilles
e IJarius pour 73 tglens babyloniens 8c 12 mines'de
D M 1nr • s 4e Porteries (environ un million de fri).
a<r j! 6 triomph,e de Pompé© on porta des vafes d’or en
MpB k s ï no™°re Pour garnir neuf buffets, fans parler
3 * mur.rl?lns On voit ici fous le «°. 1 . PL C LX V
& dlnft ^atni de,va^es P^oés fur les tablettes intérieures,
feroii- r lu-mens 4,e ^aCrrhce fur la plus élevée ; ce qui
fur -in* T j aPParter,dit à un temple. 11 eft gravé
( J Ï ^ t6rre CU*te dtl ^ecue^ ^e Paftori
halK°Uc S S Vafes S® P °n trouve dans les lieux qu’ont
M W m W m Plus giand nombre a probable-
des éiorrc ■ , -S S repas ou pour renfermer les cendres
défifbe nar ^ais une grande partie a fervi d’ornement. Je
méii! dîne raot, grands vafes employés pour orne-
t e ^ f eeux temp, ®s-»’4ans maifons /par les archi-
vaiiMueurs n ÎM ^onù°it pour prix aux athlètes
plufiem-« ont gravés avec les noms des jeux fur
ceux<qui n*a 1 e? » ePtre les vafes de terre cuite, enfin,
3 Y ut jamais eu de fond, n’ont fervi j comme
l’ont dit Caylus (Rec. d’Antiq. 7, i o j ) & Winckelmann
(Hiß. de l ’Art3 liv. 3, chap. 3, n°. 3y ) , qu'à orner & à
décorer les lieux où ils etoient placés. J’ai fondé fur ces
confidérations la divifion des trois fe étions qui partagent
ce livre, fans la préfenter comme exclufive, mais en
l’employant feulement comme une méthode de claffifi-
cation.
Je terminerai ces obfervations générales par le deffm
d’un tombeau antique, découve^.;jpàr M Hamilton
( Vafes étruf. tom. I / , pag. 57 ) dans1 Tes monts Tipha-
tins, à dix lieues & demie au defliis de l’ancienne Ca-
pou e, près.de Trebbia. On. le voit ici fous le n°. z f
PL CLXV. Le fquelette du mort étoit étendu dans le
milieu.du tombeau. La tête étoit oppofée à l’ entrée du
fépulcre, & placée contre la muraille, à laquelle etoient
attachées fix baguettes de fer courtes & plates, mobiles
autour d’un clou comme les branches d’un éventail : il y
avoit près de la tê te , & à la gauche du mort, deux candélabres
de fer criblés de rouille, deux épées de f e r , un
couloir ( colum vinarium ) de bronze percé de plufieurs
trous pour paffer le vin , 8c garni d’un manche ( on en
voit un ici dans le livre des Meubles 8c ïn strum en s ) ‘î
vers les pieds, une jate ronde de bronze (cratère), dans
laquelle étoit un fimpulum, petite'coupe ronde, fixée à
un très-long manche recourbé en crochet par le haut],
deftinée à puifer le vin dans les dolium ou dans les cratères
pour le verfer dans la coupe de chaque convive j
enfin, deux oeufs 8c une râpe. Plufieurs vafes dè terre
cuite étoient fufpendus contre les murailles avec dès clous
de bronze , ou placés à terre à la droite 8c vers les pieds
du mort. « Ces vafes, dit Winckelmann ( Hiß. de L'Art,
» liv. 3,■ chap. .3, «Q. 31 ) , ne peuvent pas.être regardés
» comme dés vafes .cinéraires , parce au’ alors cë n’étoit
» pas l’ufage en cet endroit (ainfî que l’annonce le fquê-
» lette ) de brûler les morts, parce qu’on n’y a trouvé
» qu’ un feul corps, 8c enfin parce que tous ces vafes
» étoient découverts, tandis qu’en général les vafes ci-
» néraires ont leur couvercle. »
S E C T IO N PREMIÈRE.
Vafes employés habituellement.
Vafes employés a table ou qui y avoient rapport. Les premiers
dont je doive parler font ceux dans lefqùels on
confervoit le vin. On s’accorde à dire que les Anciens,
8cles Romains en particulier, ne laiffoient point, comme
nous le faifons, fermenter entièrement le vin dans des
cuves , après l’ avoir extrait des raifins à l’ aide du preffoir
, ni dépofer dans ces cuves la lie la plus groffière.
Après un commencement de fermentation, ils le vidoienc
dans les dolium ou amphores ; ils l’y laiffoient fermenter,
8c rejeter une partie de la lie la plus groffière par l'ou-
G g