
Vf/ît remi/fâ. Un bas-relief de la villa Borghèfe ( Winch.
Montant. n°. i 3 5)préfente Andromaque accompagnée des
Troyennes, vêtues, d'une tunique traînante, fans ceinture
, recevant à la porte de Troye le corps d Hector.
Dans le deuil, les Grecques & les Grecs; coupoient
leurs cheveux ( Lyfias, Onu. funeir. n*. 17). tchra mère
de Théfée . 8c une femme âgée paroifloient fans cheveux
dans une peinture de Polygnore à Delphes (Paufan. X ,
& Euripil Pkoenijf. 37y ) . Cet ufage defîgnpit probablement
le deuil confiant des veuves : tel celui d Hecube ,
de Clytemneftre (Euripid. Troad. 179 480s Htltti. 109;
1 1 ,4 124S ; Iphig. Aul, 1438). Les enfans coupoient aufli
leurs cheveux à la mort de leur père {Eunpid. EieSr. 108,
148 241 ). On coupoit même les crins aux chevaux dans
le deuil général d'une ville ou d'un pays : tel Admète
à la mort de l'on époufe -.(Eanpii. ALccJt. 41b J) : tels
les Thella liens à la mort de Pelopidas. ( Eluurch. Et-
lopid. )
noître. Dans les peintures du Térence du Vatican, l'eu-
nuque porte une tunique courte d étoffé rayée, liée par
une ceinture ; une efpèce de chlamyde nouee .avec une
agraffe, de longues chauffes rayées , une_ chauiiure fermée,
un bonnet fait comme une barette de Vénitien ;
auffi Phædria dit-il ( Terent. Eunuch. a Si. LP , Je. 4 ) de
Chaeréa, qui s’ étoit travefti en eunuque : Icà vifus ejt
j dudùtn, quia variâ vejle exornatusfuit. Sous les fuccefieurs
de Conftantin, les eunuques jouirent d'un grand crédit.
L'Empereur Julien le leur ôta, & l'orateur Libamus
(parentale Julian, apud Fabric. Biblioth. gr&c. lib. $ ,
cap. a,y pug. 298, edit. 170S ) a faifi ce trait dans Ion
'éloge. "« Les eunuques furent réduits au iervice domef-
„ tîque^ comme cela devroit toujours ê t re , & ils ne
»• tirèrent plus vanité de leurs tuniques. » On peut eon-
jeéturer qu'ils portoient encore les tuniques d et°ttes
rayées. On trouvera ici fous les n°. 2 , PL C CL F i l , la
figure de Chæréa travefti en eunuque ( Terent. Urbmi,
17^6 3pug. 7 6 ) , tirée du Térence du Vatican.
LES E SC LA V ES, chez les Grecs, portoient les cheveux
très-courts, & jamais frifés. « Tu te vantes d être
efclave des Mufes , dit un perfonnage de la comedie
„ fies Oifeaux d'Ariftophane (ver/. 912) a un poète, &
» tu portes une longue chevelure ! » Leur vetement
étoit une tunique, foüvent dépourvue de manches, qui
donnoit iiïiie aux bras , d'un côté par un trou fait dans
la couture, & de l’autre par une ouverture pratiquée
dans l’étoffe. Cette tunique étoit appelée ets^M r^ os .
Une ceinture la lioit. Dans les peintures du Terence du
Vatican, les efclaves portent une tunique très-longue,
garnie de manches qui defeendent jufqu’ aux poignets.
Ils avoient un manteau groffier fort court. Dans les peintures
du Térence du V atican, les efclaves tiennent ordinairement
des deux mains, par les deux extrémités,
leur manteau replié , tendu comme une corde, & appuyé
fur la nuque du cou : de là vint l ’expreflion conjicere in
coüum pallium ( Plaut.fapdv. aSt. I V , Je. I , verf! I I ) .,
pour dire, fe difpofer Féourir. Dans YEpidicus de Plaute
{aSt. V ,J c . 2 , verf. 60) , Périphane voulant rècompen-
fer un efclave, lui dit: Optimum atque &quijjimum or as.
Soccos, tunicam, pallium tibi dâbo. « Je te donnerai une
M chauffure, une tunique & un manteau. « C e qui an- |
nonce expreffément que les efclaves étoient chauffés ,
quoiqu’ils aient quelquefois les pieds nus dans les peintures
du Térence.
Les efclaves dévoient avoir devant leurs maîtres une
attitude humble & modefte. Euftathe dit ( lfmen. Amor.
lib. 3 ineuntc) de certains ferviteurs : « Tous portoient-
o, une torche de la main droite , & ils tenoient la main
3, gauche placée fur leur poitrine, comme les efclaves. »
Plutarque raconte ( in Lucullotom. U , pag. 165, Briani)
que Tigranes, Roi d'Arménie, fe faifoit fervir par des
Rois ; que quatre d’ entr’eux l'accômpâghoient comme-
des fatellites & des valets de pied; qu'ils couroient de-,
vant lu i, vêtus de tuniques légères, lorfqu’il marchoit à
cheval ou qu'il prenoit de l'exercice ; qu'ils fe tenoieçt
debout autour de lui, ayant les mains jointes , quand il
étoit affis fur fon trône pour rendre la juftice, « annon-
33 çant, dit l'hiftorien , par cette attitude, qu’ ils étoient
a, efclaves, qu'ils avoient vendu à leur feigneu'r leur
,3 liberté & leur corps ; car elle n'eft nullement favora-
w ble à l'ad ion , & elle né défigne que la patience. » j
Les Grecs avoient pris des Afiatiques l’ufage des eunuques
; auffi leur laiffoient-ils le coftume des Barbares ,
les étoffes de drverfes couleurs, qui les faifoient reçon-
LES HÉRAULTS étoient très - refpedés chez les I
r-ecs ; ils portoient' ordinairement un caducée pour an-
ancer leur miifion pacifique ; auffi Jafon, débarquant |
ir les rivages de Golchos ( Argonaut. ApolL. l u , ver]. |
97 ) , prit & montra le caducée. Quelquefois les heraults |
ortoient le caducée & la lance pour déclarer la guerre «
u pour propofer la paix; ce qui paffa en proverbe chez ■
:s Grecs (Polyb. IV , pag. 318). On voit fur un vafe de |
srre cuite, dans le cabinet du collège romain, un he-
ault portant les deux fymboles, & le chapeau plat des H
oyageurs rejeté fur fes épaules ( Winch. Monum. ont. 1
ag. xxxvJ ; il eft deffiné ici fous le n°. 3 , PL CCLV1L
Les anciens o r a t eu r s grecs, Périclès,Thémiftocle, |
Vriftide, n’étendoient point la main hors de leur palLm ■
'Plutarch. Gracch) . Efchine (in Timarck. pag. 174) dit: |
; Notre ufage aduel de haranguer avec la main etendue I
3 auroit été regardé autrefois comme mefleant ou trop ■
.3 hardi, & nos prédéceffeurs ne fe permectoient den I
• agir ainfi qu'avec une grande réferve. La ftatue de I
o Solon, qui eft placée dans le marché de Salamme , a I
» la main cachée fous le manteau. Les Athéniens T ont I
» fait repréfenter tel qu'il les haranguoit- » On voit ici ■
fous le n°. 4 , PL C CL V I I , le Génie de Polymnie, Mule I
de la pantomime, vêtu & pofé comme un orateur grec > |
il eft tiré d'un bas-relief du muféum Pio-Clementin (tom. I
IV , tav. 1 y ) , qui repréfente les Génies des Mufes, por-1
tant les attributs de ces Divinités , & fans chauffure. Le I
110. r, PL C C L V ll, préfente la figure de Demofthene na* I
ranguant & tenant un écrit à demi déroulé {Hift- de l’Art, jj
tom. 11, PL X ) . ,Cette ftatue de marbre blanc eft en l
Angleterre^ .
En général, chezjes Anciens, on demandoit leffleioce, I
-on annoncoit que l'on vouloit haranguer en etendant le I
bras & la main. Pline ( X X X IV , cap. b , pag. 657, t ' ■
duini.) avoit en vue ce gefte lorfqu il difoit du feu pu.
Cephiffodote l’ancien, qu’ il avoit fuit une figure : Con- R
cionantem manu elatâ. On en verra un exemple dans ^
chapitre des Étrufques. Hérodien ,( I , cap. 25 ) dit M
cynique monté .fur la fcène : « Il fit taire le peuple avec ■
» la main. ». , •■ ■ ■u.. ’ • • ^ . S
Apulée {Metam. lib. 2 , pag. 54, in ufum Delphi) a; déc«11
le gefte d’un orateur qui fe préparoit à haranguer. « 1 ele I
« phron, dit-il, râffembla les couvertures ei? un inOD'l
» ceau, fur lequel il appuya le coude. A demi releve I
3, fon l i t , il.étendit la main droite, ôc il fit le geite 0 a
„ orateurs, c’efl-à-dire qu’ayant replié les deux der- !
» niers doigts & le pouce, étendu les deux autres, &
s? fouri avec douceur, il parla ainfi. »
LES SOPHISTES étoient des philofophes-rhéteurs ;
[ ils affeétoient un grand luxe. Hippîas, Gorgias, & le plus
| grand nombre des autres Sophifies, portoient des manteaux
de pourpre.
! PHILOSOPHES. Sidoine Apollinaire ( IV , Epifi. 9 )
; nous a confervé la manière diverfe dont on repréfentoit
[ les plus, célèbres philosophes grecs. « On en voit les
,3 portraits dans les gymnafes , les bâtimens de l’Aréo-
[» page & ceux du Prvtanée. Speufippe a la tête penchée
„ en avant ; Aratus, la tête creufe ; Zénon a le front ref-
,3 ferré ; Épicure a de l’embonpoint ; Diogène, la barbe
,3 frifée; Socrate, la barbe blanche ; Ariftote, un bras
I hors du manteau ; Xénocrate^ les cuiffes rapprochées ;
L Heraclite a les yeux à demi fèrmés & remplis de lar-
: » mes ; Démocrite rit & a les lèvres féparées ; Chryfippe
3» a les doigts rapprochés pour indiquer des nombres ;
ï, 33 Euclide les tient ouverts pour indiquer de grandes me-
[ 33 fures ; Cléanthe a les ongles des mains rongés pour
b >3 défigner la réunion de ces deux' motifs. »>
I 11 eft difficile, de peindre le coftume des Philofophes,
Fconfidérés en général. Le plus grand nombre confervoit
Iles cheveux & la barbe ( Ariftopk. Aves , 1282 ) , ne por-
|toit point de tunique, avoit un manteau d'étoffe com-
Bnune & de couleur obfcurè ( Dio Chryfoft. O rat. 71 ,
Ipag. 628 ) , les pieds ou nus' ou- découverts ,- comme je
[l’ai expliqué à l’article de la ckaujfure. Antiphon dit à
iSocrate (Xenoph. Memo t ab. I , cap. 6 ) : «V o u s vous.
|»3 nourriffez des mets & des boiffons les plus viles.: non-
133 feulement votre manteau eft greffier, mais encore
P vous ne vous fervez que de celui-là en hiver comme
r»3 en été ; enfin , vous paffez votre vie nus pieds & fans
1*3 tunique (Eunap. pag. 137 & 157, edit. 1596). 33 On
[voit ici deux figures de Philofophes. L’une, n°. 1 , PL
fC C L V ll] , eft tirée des peintures d’Herculanum. L’au-
Rre, n°. 2 , PL CÇLVIII, eft une ftatue de la villa Bor-
|ghèfe , en marbre blanc, de grandeur naturelle ; elle eft
[( Hift- de l ’Art, Janjfen, I I , 1 1 ) connue fous les déno-
[minations dé Bélifaire , de Diogène, de Chryfippe , chef
Ides Stoïciens 5 &rc. Un paffage de Lucien ( de Sectis ,
:n°• , i é ) peint lesVdiverfes feéles de Philofophes. «Le s
t'»> Epicuriens étoient amis du luxe & des plaifirs ; les
I ” Péripatéticiens atmoient les richeffes & la aifpute ; les
Platoniciens aimo|ent la gloire & étoient vains: 33
[ /-es Stoïciens match oient gravement, étoient habillés
[décemment, avoient toujours l’air penfif, & étoient rafés
[ de très-près pour la plupart ( Lucian. de SeStis, tom. I ,
B>ag. 7*6/. ' ’ ■
Les Pythagoriciens , dont Apollonius de Tyane pro-
: feffoit la doélrine, ne portoient point de vêtement fabriqué
avec des fubftançes animales (Philofirat. Apollon, ƒ,
| pf# 9)- L’habillement de Pythagore étoit blanc (JElian.
wTar' Hifi. X I I , 532 ) ; il portoit une couronne d’or &-
■ des caleçons. Apollonius portoit de longs cheveux, des'
|vetemens de lin, les pieds nus, c’eft-à-dire, découverts
( Philoftr. I , can: 9 ) , un manteau brun ( ibid. I I , cap. 20).■
|Les fages de l'Égypfe avoient des chauffures faites avec:
4 éepree des-arbres. Apollpniùs les approuvoit en cela, &
les imitoit ( ibid. VI / cap. 1 1 , & V ilL , cap. 7 , ;i°. 4).
Antiphane, cité .par Athénée ( Deipn. X I I , cap. r i ) ,
dit d’un Académicien ou Platonicien : «V ous recon-.
»3 noiffez ce vieillard : il paroît Grec ; il porte un man-
33 teau blanc, une belle tunique brune, un bonnet élé-
33 gant, un bâton léger. Une petite table eft placée de-
»3 vant lui. Que dirois-je de plus ? Je crois voir l’Aca-
33 demie même. 33
Les Cyniques fe diftinguoient des autres Philofophes ,
autant par l’ habillement, que par la conduite & les opinions.
On les reconnoiffoit ordinairement ( Luciani Cÿ-
nicus , n°. 1, tom. I I I , pag. J39, & n ° . 20) à l’abfence de
la tunique, à la nudité des pieds, à la tête rafée (
xvçiai ) , au manteau épais & velu ( Antholog. I l , cap.
c 2 , n°. c ) , fccîteo», qui laiffoit une épaule découverte ;
a la barbe courte (irayàm , ibidem'), à la beface, au
bâton. Lucien (bis accufatus, n°. 6 , tom. 11, pag. 798)
ajoute à ce portrait un livre dans la main gauche ; & parlant
de Peregrinus (n°. 36 , tom. I I I , pag. 3 5 7 ) , qui fe
déshabilla avant de monter fur le bûcher, il ait : « Quit-
33 tant fa beface, fon vil manteau, fa maffue pareille à
33 celle d’Hercule, il refta couvert d’un linge groffier,
33 tfij êk ieivq funcisy 33 11 veut parler fans doute
du linge qui ceignoit les reins, & qui ténoit lieu de caleçon.
Sur un bas-relief de la villa Albani ( Winchr. Mon. ant.
n°. 1 7 4 ) , on voit Diogène dans un tonneau de terre
cuite : il ne paroît que jufqu’au nombril ; il a l’épaule &
le bras gauches couverts d’une draperie ; il tient de la
main gauche un bâton court & noueux. Le chien placé
fur le tonneau fait reeonnoître le Cynique. Place aux
pieds d’un homme nu, qui tient un long bâton, dans la
même villa (ibid. nP. 1 7 2 ) , il fait auffi reeonnoître le
même Philojbphe. Enfin, on voit dans la même villa la
ftatue d’un Pkitofopke cynique , grande comme nature,
dont la tête eft rapportée ; elle porte un manteau , une
beface J elle tient un bâton noueux. A fes pieds font plu-
fîeurs rouleaux ou volumes. Winckelmann (ibid. pag. 22S)
fait obférver fur cette ftatue, qui eft inconteftablement
celle d’un Cynique, que fon manteau n’eft pas plié en
deux ou double, comme le dit Horace, quem duplici
panno patientia velat ; & il en conclut que le manteau des
Cyniques étoit double ou fourré , foderato, comme celui
He Neftor, ajoute t-il, défigné dans Homère (lliad. X ,
T54) par le mot J’ai fait voir ailleurs que les manteaux
doubles n’étoient pas toujours pliés en deux,
comme ceux de quelques Pallas , mais qu’ils étoient faits
quelquefois d'une étoffe chaude, ou épaifïe, ou moël-
leufe, ou peluchée, pàiiov, cité plus haut.
LES ARCHITECTES portoient une baguette pour
fe, faire reeonnoître dans les travaux qu’ils dirigeoient,
fi l’on peut genéralifer ce que Codinus die de Stiategius,
infpeélant la conftruftion de l’églife de Sainte-Sophie :
« Il portoit une tuniqiie blanche, fans manches , & il
» tenoit une baguette légère. »
PAYSANS. Je vais donner piufieurs figures de payfaits
grecs , afin que l’ on puiffe entendre les paffages relatifs à
leur coftume groffier («°. 1 , Pl. C CLIX). Eumée, couvert
d’une peau de mouton ou de chèvre, apportant des
vivres à Elyffe que la vieille reconnoit, fur un bas-
relief de terre cuite du collège romain ( Winch. Mon. dm.
n°. 16 1 ). — N °. 2, Pl. CCLIX. Ulyflè vêtu en payfan ,
couvert d’une peau de c e r f, à qui Minerve rend fa première
forme , fur un vafe de terre cuite trouvé à Kola
( ibidem , n°. 15 9 ) . — A'°. 3 , Pl. CCLIX. Payfan qui a
la tête & le dos couverts d’une peau de mouton ou de
chèvre , fur une bague publiée par Béger (Amiq. expliq.