
un monument qui fembte appartenir au tems d’Hadrien.
On le voit au n°. ; , VI. CCXL. Il eft confervé a la villa
Albani ( Bift. de rArt , liv. 1 , char- I , cdit.de Jatiffcn ,
Iomcl.pag. 1 1 5 ,P/. X ) . Il y en a un de même efpece
& dans la même attitude dans la galerie. de Florence
(Gcm. I , tab. (9 , n°. 1 ) .; il eft de Calcédoine 8c de
ronde b o fle, de la hauteur du dernier deflin.
' Les habitans d’Hermopolis rendoient un culte particulier
au Cynocéphale ou magot : ceux qui habitoient les
environs de Memphis 3 &qu e l’on appeloit Babyloniens,
adoroient le cercopithèque ou la guenon, qui diffère du
premier parce qu’ il a une queue , & parce que fa tete a
moins de rapport avec celle du chien.
CERCOPITHÈQUE. ( Voyei C ynocéphale.)
HIPPOPOTAME. Ce quadrupède étoit regardé à
Hermopolis comme’ le fymbole de Typhon ou du Genie
du mal3 mais on l’ adoroit à Paprémis , autre ville d’Egypte.
On n’ en voyoit plus dans cette contrée dès le tems
d’Ammien-Marcellin, à la fin du quatrième fiècle. VHippopotame
s’étoit retiré au deffus des cataractes j aufli fes
ligures font-elles très-différentes fur les monumens. J’en
donne ici au n°. 2 , PI. CCXL1, une qui eft prife dune
pierre gravée de la colleCtion d’Orléans (tom. I l , PL
L X l l ) . On en voit une aufli dans le Mufeum Capitolinum
(tom. I I I , tab. 90). On pourra la confulter pour rectifier
momies des animaux facrés, & dont le couvercle repré-
fente une tête d’animal.
celle-ci.
CROCODILE. C e quadrupède, devenu le fymbole
de l’Égypte , étoit honoré d’ un culte particulier à Thè-
b es , à C optos, à Arfinoé & à Crocodilopolis fécondé ,
parce qu’il é to it , félon Plutarque, un fymbole de la
divinité i mais dans d’ autres villes on le pourfuivoit à
outrance, parce q u e , difoit-on, Typhon, le meurtrier
d’Ofiris & l’ennemi de tous les Dieux, s’étoit transformé
en Crocodile. On en voit ici la figure au n°. 3, PL CCXLIS
d’après les quadrupèdes ovipares de Lacépède ( PL
X I V ) .
IBIS. Cette efpèce de courli étoit confacrée particuliérement
à Thoth î cependant Ifis eft repréfentée quelquefois
avec une tête à’ Ibis. On voit ici au n°. 4 , PI.
CCXL1, une des Ibis peintes à Herculanum ( tome 11.
pag. 31J ) dans un facrifice égyptien.
. MENDÈS : bouc facré. C e dieu étoit le fymbole de
la Nature ou de la puiffance créatrice de tous les êtres
fublunaires, & les Grecs lui aflimilèrent Pan, qui étoit
pour eux le même fymbole. D’ailleurs, on adoroit dans
quelques nomes un bouc que l’on regardait, à caufe de
fa fécondité, comme l’emblème de Mend'es. On voit dans
la Table iliaque cet animal facré3 mais il ne porte aucun
attribut particulier.
Le deflin des Canopes que l’on confervé dans les collections
eft grec 3 principalement celui de la tête 3 mais
les figures en bas-relief quiornent le corps de ces vafes,
font imitées des fculpturés égyptiennes. On voit ici au
«°. 1 PL CCXLII, le beau Canope de bafalte vert qui
eft placé dans le câlin de la villa Albani 3 il eft tiré du
tome 1 , PL X V de YHifioire .de l’Art de Winckelmann
(édition de Janffen). On y retrouve prefque tous les
objets révérés en Egypte. La tête qui forme le couvercle
eft celle d’ Ifis, comme le vafe eft Pemblême de Sérapis.
Les éperviers facrés, coiffés avec la fleur du colocafia,
font placés fur la niche qui renferme deux enfans accroupis,
peut-être Harpocrate & Horus naiffans. Au deflous
eft le Globe entre deux ferpens. Au lieu d’ être ailé comme
à l’ ordinaire, il eft ici porté par le fearabée ou l’efcarbot
facré , qui a les ailes eployées. A 1 côté du fearabée font
aflis le Cynocéphale & le dieu Chat. Derrière le vafe
font fculptés Anubis à la tête de chien, & Oiiris a la tete
d’épervier, tous deux agenouillés. On voit aux deux
côtés de la niche deux figures d’homme qui ont des coiffures
différentes, mais qui portent tous deux l’index a la
bouche. Seroient-ce Harpocrate avec le fruit du colocafia
fur fa tête, & Horus, devenus grands ? Derrière eux font
placés Oiiris & Ifis fous les formes humaines. Du menton
de la tête d’Ifis, qui fert de couvercle , pend une trefle
formée, à ce qu’on croit, avec les feuilles du perfea,
arbriffeau confacré à Ifis. C ’ eft aufli l’amande de fon
fruit, formée en coeur, qui pend du col d Ifis. Les Egyptiens
attachoient des idées myftérieufes a toutes les parties
de ce végétal. Enfin, derrière les animaux aflis on
apperçoit deux repréfentations de l’oeil humain. Cette
repréfentation eft fréquemment fculptee & peinte fur les
monumens égyptiens. Diodore de Sicile (lib. \ ,p . îô;Y,
Macrobe & Eufèbe difent que l’oeil etoit le fymbole
d’Ofiris, le dieu à plufieurs yeux, & qu’ il fignifioit la Providence.
M.'Blumenbach penfe que ces figures ÜoeiL font
des repréfentations des organes fexuels de l’homme.
J’ai donné avec autant d’étendue l’explication des bas-
reliefs fculptés fur ce Canope, parce qu’ils renferment
prefque toute la théologie égyptienne. C ’eft une figure
Pantnée. v #
On voit au Capitole ( Muf. Capitol, tom. I I I , tab. Xi)
un Canope de bafalte de même efpèce 3 mais c’eft le boeuf
Apis, qui eft placé dans la niche. •
Lachauffe a fait connoître (Muf. roman, tab. 3Z, etc. )
un Canope qui étoit chez le cardinal Chigi. On y voit de
plus qu’aux précédens, deux crocodiles. Celui d’agate
orientale de la galerie de Florence (Gem. I , tab. 59 ) eft
à peine ébauché.
(E IL . (Voyei CANOPE.)
COE U R . (Voyei CANOPE.)
CANOPE. Le Sérapis du Nil étoit adoré à Canope}
ville fituée fur un des bras de ce fleuve, & il reçut le
furnom de Canopien. C ’étoit aufli Sérapis que l’on adoroit
à Alexandrie, mais Sérapis-Pluton. Canope faifôit un
grand commerce de ces vafes d’ argile , qui fervoiént à
filtrer l’eau du Nil pour la rendre potable ou à la rafraîchir
, & fes habitans prirent pour fymbole de leur dieu
un de ces vafes. Il eft douteux qu’il nous foit parvenu
des Canopes antérieurs aux Lagides I car on ne doit pas
donner ce nom à des vafes qui ontfervi à renfermer les
SCARABÉE oa ESCARBOT. Les Égyptiens rendoient
un culte au Scarabée ,• ils avoient pris pour le fymbole du
Soleil;, félon M. de Pav/, le grand Scarabée doré, qui
dans les jardins dévore les fourmis & chaffe les vers. En
général, le Scarabée facré étoit de l’efpèce des bouliers
qui vivent dans les fientes d’animaux, & qui préviennent
l’ infeétion par la promptitude avec laquelle ils les dévorent.
Plufieurs enferment leurs oeufs dans des boules
qu’ils forment avec la fiente defféchée. On trouve dans
les colle étions plufieurs Scarabées égyptiens &-étrufques>
dè ronde bofle & de diverfes grandeurs. Leur matière
ordinaire eft le bafalte, le jade, la prafe & la ferpentine.
Le deflous eft aplati, & porte des figures ou des hiéroglyphes
gravés 5 il a toujours les ailes cachées tous
leurs etuis. On le voit avec les ailes éployees fur le ca--
nope defliné dans ce Recueil.
SPHINX. Sous les lignes du Lion & de la V ierge, le
Nil croifloit & fe. débordoit pour porter dans les campagnes
la fertilité. C ’étoit là ce que rappeloit aux Egyptiens
la vue du Sphinx ou de la réunion des formes d une
vierge & de celles d’un lion. C ’eft pourquoi on plaçoit
cet emblème à l’entrée des temples. Il fut fimple dans
fes premiers tems, & c’eft ainfi qu’il paroït fous le bras
gauche de la ftatue du Nil ( Perier, PL X C 1V ) . On le
voit ici au n°. 2 , PL CCXLII. Pour conferver plus des
formes delà Vierge que de celles du Lion , on lui donna
les bras & les mains de l’homme 3 il paroït ici au n°. 3 ,
PL CCXLII, fous cette forme, d’après les deflins de
Caylus ( Rec. d'Antiq. tom. I , pag. 13 ) . Il y en a quatre
pareils fur l’obélifque du foleil à R ome, vers fa pointe,
un fur chaque face. Au refte , malgré les mamelles des
Sphinx égyptiens , on leur donnoit l’ organe de la virilité :
il eft apparent à fix Sphinx. de la villa Borghèfe , à deux
de la villa Albani, à un du cabinet Pio-Clémentin, &c.
La raifon de ce double fexe nous eft inconnue, à moins
qu’on ait voulii conferver au Lion fon fexe propre. Cet
ufage a peut-être fervi d’autorité aux artiftes grecs &
romains, qui ont donné la barbe à des Sphinx. On en
voit un ici au n°. 1 3 PL C CXLIII, qui eft tiré des peintures
d’Herculanum (.tom. V , pag. Z90). Il y en a deux
femblables dans le même Recueil ( ibidem, pag. 29 ) , &
un autre, traité dans le genre.appelé arabefque, fert de
vignette au chapitre III du livre 1er. de l’ Hifioire de l’Art
(édition de Janflen).
Ces Sphinx, qui ont de la barbe pour la plupart, ont
des ailes. Quelques favans ont fait de l’addition des ailes
le caractère diftinétif des Sphinx grecs. En effet, on en
voit à tous ceux que l’on fait être l’ ouvrage de cette
nation. Un Sphinx ailé paroït fur les vafes grecs appelés
étrufqucs (tom. / , PL CX X ) . On en voit un femblable
fur les médailles de C h io s , de Métaponte, & c . J’en ai
fait defliner un feul fous le n°. z , PL CCXLIII, parce
qu’il eft remarquable par la forme de fes ailes & de fes
ornemens 5 il étoit de marbre, & Pafieri le confervoit
dans fon cabinet (Lucerne Fiftil. tom. I I I , pag. 7 J ),
S E C T IO N II.
trouve que deux, qui paroiflent avoir quelqu’analogie
avec leur culte. Le premier, defliné ici fous le n°. 3 ,
PL CCXLIII, eft répété plufieurs fois dans les bas-
reliefs de Perfépolis, qui appartiennent à la dynaftie des
Achéménides 5 dans ceux de Nakfchi-Rouftam, du mont
Bi-Sutoun ou de Kirmanfchah. Un homme , coftumé
comme les figures les plus diftinguées de ces bas-reliefs,
tient dans fa main gauche un cercle. Une ceinture fort
large, qui l’entoure au milieu du corps, a deux extrémités
Figures mythologiques des autres Barbares.
PERSES. Sous la dynaftie des Achéménides, les Perfes
rendirent un culte au feu , & les Mages en furent les mi-
niftres. On ne fait quelle fut la religion des Perfes fous
Alexandre & les Rois de Syrie fes fuçceffeurs 3 mais les
Parthes, qui fondèrent la dynaftie des Arfacides, affectèrent
de refufer de la conlidération aux Mages, & ils
permirent l’introdu&ion des Divinités grecques, & même
du culte des Chrétiens. Enfin, Ardefchir, qui vainquit
les Parthes & qui fonda la dynaftie des Saflanides, en
rendant l’empire aux Perfes , leur rendit l’ancienne religion,
celle du feu facré. C e feu brûla long-tems, jufqua
ce que les califes renverfèrent les pyrées, & établirent
riflamifme fur leurs ruines.
N’ayant poiiit eu 4e Divinités vifibles, les Peefes n ont
point laiifé de monumens religieux inconteftables. Je n’en
qui fe projettent à une grande diftance, & qui ref-
femblent à des ailes. La figure n’eft point terminée au
deflous de cette efpèce de ceinture. Mon favant collègue,
M. de Sacy, a donné de cet emblème l’explication la plus
fatisfaifante (Mém. fur les Infcript. de Kirmanfchah ,p .6 j ) .
Le Férouher eft, dans la religion des Perfes, une fubftance
fpirituelle qui eft liée intimement aux hommes & aux
Génies , & qui eft le principe de leurs fenfations. Cet
emblème repréfente donc un des Férouhers qu’Ormus a
produits pour protéger ceux qui rendent au feu le culte
qui lui eft dû. C ’eft pourquoi il eft placé au deflus du
Prince, qui eft devant l’autel du feu facré. Ce font de
véritables ailes qui le foutiennent 3 car dans les livres des
Perfes, les Férouhers font comparés à des oifeaux 5 aufli
le même emblème paroît-il fur les mêmes bas-reliefs fous
une forme plus fimple. On ne voit que les deux ailes
éployées , & au milieu la ceinture , dont les deux extrémités
fe prolongent fous les ailes, mais vfans figur®
d’homme.
Le fécond monument, qui paroït appartenir à la religion
des Perfes, & en particulier au culte du feu , forme
le revers des médailles des Saflanides : c’etf un pyrée ou
autel du feu facré. Du milieu des flammes paroït fortir
une tê te , fur laquelle nous femmes dans une ignorance
abfolue. Onia voit ici au n°. 4 , PL C CXLIII.
M1THR A étant une divinité originaire de la P erfe,
devroit trouver fa place ici. Nous dirons plus bas, à foa
article, pourquoi il eft tranfpofé.
SYRIENS. Nous avons des habitans de la Syrie deux
Divinités figurées fur les monumens , la Déejfe fyrienne ÔC
Afiarté.
DÉESSE SYRIENNE. On voit ici fous le n°. 1 ,
PL CCXLIVy une figiire de cette déeffe, prife d’un
marbre du Capitole ( Muf. Capitol. I V , pag. 231 ). Une
femme eft aflîfe entre deux lions, vêtue d’une longue
tunique à manches courtes : elle a le bas du corps enveloppe
dans une draperie 5 elle tient les mains élevées.
Dans l’ une eft un fruit de pavot ou une grenade 3 dans
l’autre, une patère garnie d’ un manche ou un miroir. Sur
fa tête s’élève un ornement conique, terminé par un
croiffant, dans lequel eft fculptée une étoile. De ce
croiffant pend un voile parfemé d’étoiles. Enfin, fur la
bafe on lit : p. a c il iv s . felix d. d . d ia s v r me. c vm .
s y i s . Cette infeription fait feule reconnoître la Déejfe
fyrienne (Dia furia) : on l’auroit prife pour C yb è le3
aufli Macrobe nous dit-il ( Satum. lib. 1 , cap. 23 ) que
des lions étoient placés fous la ftatue d’Atargatis......
qu’Atargatis étoit une divinité femblable à la grande-
mère ( Cybèle ) 5 & Pline avoit dit que la Déejfe fyrienne
étoit appelée Derceto par les Grecs, & Atargatis par les
habitans du pays. Apulée ( Metam. lib. 8) eft du même
fentiment. Saint Auguftin ( De Civit. Dti 3 lib. 7 ) l’appelle
aufli la Grande-Mère & la Terre. Aflîfe fur un lion, elle
fert de type aux médailles d’Hiéropolis de Syrie.