
lement tein’t en écarlate. En rejetant les riches chauffures
{FÉlagabale, il ne reprit point la chauffure rouge de les
prédéceffeurs ; mais il en adopta une blanche avec des.
bandelettes de même couleur. .
Gordien-FAncien ( Capitol. cap. 4) eut, le premier des
Romains, étant fimple particulier , primas Romano rum pn-
v tu$ 3 la toge des triomphateurs, ornée de bandes de
brocard & de pourpre. Auparavant, les Empereurs ne fe
fervoient que de celle qui étoit confervée au Capitole
ou dans le palais impérial. ' ,
Gallien le revêtit d’une tunique de pourpre ornee d or,
& garnie de longues manches 5 il porta dans Rome une
chlamyde de pourpre liée avec une agraffe d o r , ornee
de pierres précieufes. Il reprit la caliga , mais il 1 enrichit
de pierres précieufes. Enfin, il porta la couronne de
rayons, & il parut en public avec les cheveux couverts
de poudre d’ or. ■ . .
Aurélien, plus hardi que fes prédeceffeurs, ceignit habituellement
le diadème ; il porta des habits tiflus d o r ,
& ornés de pierres précieufes 5. mais on ne les voit point
fur fes médailles. . .
. Tacite effaya de ramener la (implicite antique : il ne
porta pas d’ autres tuniques que celle des particuliers 5 il
porta la caliga, chaulfure des militaires.
Dioclétien, vers la fin du troifième fiècle, adopta les
attributs & les'formes de la royauté ( Eutrop. I X , cap.
16 ) ufités en Europe , & il y ajouta tout le luxe de
T M e . Cet appareil royal eft défigné dans Zofime (' H ,
pag. 1 19 , edit. 1679 ) par les mots w sox*i. Dioclétien
fut imité par fes fuccelfeurs, par Conftantin & fes
defcendans. Voici les détails de ce coftume : fur la tunique
intérieure on plaçoit la tunique impériale, blanche*
ornée de broderies en o r , de riches bordures, & q ui, à
l’aide de la ceinture, ne defcendoit pas plus bas que
les jarrets. On mettoit enfuite une chlamyde de pourpre
marine , très-longue, que lioit une large agraffe dor-,
ornée de chaînes d’ or & de pierres précieufes. Cette
chlamyde étoit le feul des attributs de la royauté que
gardaient dans le deuil les Empereurs de Conftantinople
( Liban, apud Fabric. Bibi. Grec. F , cap. ). Aliffî ne
permettoient-ils pas aux Rois des La çi, ni a ceux des
autres peuples tributaires , de porter la chlamyde pourpre
i ils ne leur en accordèrent qu’ une blanche brodée
en or ( Jigath. Hiß. Jußiniani , //, pàg. 60. 1660 ).
Leur chaulfure, de cuir perfique ( efpèce de maroquin),
étoit rouge, ainfi que les bandelettes qui la lioient : cette
couleur fut exclufivement réfervée aux Empereurs. Ils
portèrent habituellement un diadème d’or , orné de
perles & de pierres précieufes. Dans le muféun Napoléon
on conferve une ftatue de Julien , vêtue du pallium,
avec un diadème de laurier orné de pierreries. Enfin, ces
Empereurs portèrent le bonnet impérial.
Conftantin quitta la barbe que les Empereurs avoient
reprife depuis Hadrien. Julien la laiiia croître vers la fin
de fon règne, comme il le pratiquoit avant d’être Céfar.
Son fucceffeu-r Jovien la quitta. Enfin, l’empereur Phocas
laiffa croître fa barbe dans toute là longueur, & fes fuccelfeurs
l’imitèrent. ä ^
Deux figures de Juftinten , delïinées ici fous le 1
PI. C C tX X X U l, & n°. unique 3 PL CCLXXXlV, donneront
une plus jufte idée du coftume des Empereurs
depuis Dioclétien , que n’a pu le faire la deicriptio-n.
La première , qui eft la plus fimple , eft une mpfaique
confervée à Ravenne ; elle' ne préfente que la maffe. La
fécondé, plus riche en détails, eft feu-lptée fur un ancien
diptyque ( Thcfaur. Diptyc. Çorii , I l ). On y remarque
avec quelle profufion les Empereurs ornoient tous leurs
habits de broderies, de perles & de pierres précieufes.
‘ Les médailles de Dioclétien ne le repréfentent pas avec
ce luxe afiatique. De même, fur l’arc elevé par le peuple !
romain en l’honneur de Conftantin, on voit dans les bas-
reliefs, que les artiftesn’ avoient pas ofé retracer ce luxe
fur le marbre. Une de ces figures, deflinée. ici fous Le
nQ. 1 , PL CCLXXXHI, Je préfente vêtu d’une longue
tunique, d'une chlamyde; la tête nue, fans diadème,
fans couronne , tenant le globe impérial & un rouleau.
Une fécondé, ici n°. 3, PL CCLXXX1I I 3 le repréfente
vêtu de même , avec le lorum mis en travers fur la poitrine
, tenant, non le g lob e, mais une tablette de libéralité.
• g N . . _
Les Céfar s , c’eft-à-dire , ceux a qui les Empereurs
donnèrent ce titre, n’étoient diftingués des .fénateurs
que par la couronne de laurier , qu ils portoient fimple
& dépourvue de lemnifque. Depuis Diadumémen ils
portèrent la couronne de rayons. Commode, écrivant a
Albin ( Capitolinus in Albino, cap. X ) , lui dit : ..... « Vous
» prendrez le titre de Cefar..... Ann qu une portion de
„ fa majefté impériale brille dans votre perfonne, vous
» porterez le manteau d’écarlate ; en ma préfence & au-
» près de moi vous porterez le manteau de pourpre,
» mais fans broderie d’or. Ainfi l’a porte, par la volonté
» d’Hadrien fon père adoptif, mon aïeul Férus. » Sous
Conftantin & fes fuccelfeurs , les Céfars portèrent un
manteau qui leur fut propre ( Julian, ad Athen., I , pag.
277 ) ; il etoit teint en écarlate & bordé de broderies en
or ,-xo3coÇuç>ti 3&f mçtxç'jo-t» (Tiofim. , H , p. 117- 1 ^79)•
Les Impératrices , fous le Haut-Empire, ne fe diltin-
guèrent des femmes des fénateurs que par la richelfe
( non par la forme ) de leurs habits, & furtout par
l’ufage de la pourpre marine & de la foie. Agrippine ,
femme de Claude , feule çfa paroître dans une .nauma-
chie à côté de fon époux , portant un paludamentum tilfu
d’o r , fans mélange d’aucune autre matière. Seus le Bas-
Empire , les Impératrices étalèrent le même luxe que
leurs époux. Elles portèrent tantôt une chlamyde ornée
de perles & liée avec de riches & larges agraffes : telle
paroît Théodora, époufe de Juftinien, dans une mofaïque
de Ravenne, deflinée ici fous le n9. 4, PL CCLXXXUl;
tantôt elles portèrent une mandua, efpèce de penula ,
fendue des deux côtés-, depuis le bas jufqu’aux coudes ,
chargée des mêmes ornemens que la chlamyde. : telle
paroît une Impératrice fur un diptyque publié par Mont-
faucon ( Amiq. expliq. , 111 } t L X X V I bis ) . Elle eft
deflinée ici fous le n°. i 3 PL CCLXXXF.
\ Les coiffures des Impératrices font : la couronne de
laurier, que l’ on voit rarement fur leur tête; le diadème,
ou le bandeau royal, qu elles ne portent que fous le
Bas-Empire ; le diadème terminé en -pointe , qu’ elles
portent avec un voile lorfqu’elles font repréfentées fous
la figure de quelque Divinité'. Quant a 1 arrangement de
leur chevelure, chacune des Impératrices paroît toujours
, fur fes médailles , avec la même , quoiqu’ il foit
trè s - vraii emblable qu’elle en ait change quelquefois.
Des lifteurs precédoient les Impératrices , & l’on
’ portoit aufli le feu devant elles comme devant les Empereurs.
, \ .• 1 e > i.
Officiers du. palais. Lampride ( cap. 34 ) dit de oevere-
; Alexandre, qu’aucun de fes officiers ne porta d’habillement
orné de dorures , pas même dans les feftins pu-
blics 4 ce qui prouve l’ ëxiftence de ce luxe fous fes pre-
; décefîèurs. . ,
Cura paLatii. C e nom défignoit le chef des officiers du
ratais. On voit, dans Caffiodore ( Variar.. V i l ) , qu’il
pôitoit une verge d 'o r , & qu il précedoit tous, les offi-,
oe vicairt de Rome , dans le fiècle. de Juftinien , portoit
toujours en public la chlamyde ( JW « ). ■
Préfet du Prétoire , dans le fiècle de 1 empereur C onfiance
, portoit un coftume femblable à celui de l’Empereur
'mais fans aucun ornement .de pourpre ( Eunap.
Fiia’Pro&rejîi3 pag. i S f H?0) - . . .
Préfet de l’Annone , dans le fiecle de Juitmien , parta-
eeoit en-public le char ( carpentum ) du préfet de Rome
/ Caffiodor. Far bar. , F I ).
' Préfet de Rome ( Urbanus ) , dans le.fiècle de Juftinien
paioinoit en public , revêtu de la toge & monté fur un
char, carpentum ( Ibid. F I ) . , ■ ■
Cornes provincie, un gouverneur de province, quoique
magiftrat civil & . revêtu d’habits civils, portoit toujours
l’épée pour marque de fa dignité ( Ibid. F i l ).
' Orateur. Che z les Romains , comme chez les Grecs ,
les orateurs des premiers tems parloient .•enveloppés dans
leur manteau. A peine leur main & leur avant-bras droits
fortoient - ils. Mais C . Gracchus ( Dio Caff. ) fit pa-
roître fon bras droit entier , & par ce mouvement il dé-
[ couvrit l’épaule droite en faifant tomber en arrière le
! haut de la toge. Quoique les Romains, après Augufte ,
- euffent fubftitué, dans, l’ufage habituel, la penula à la
| toge, on voit dans Quintilien (au tems de Domitien) ,
I que les avocats la portoient toujours. I Grammairien. A Rome , comme à Athènes, les granï-
i mairiens étoient ce que font aujourd’hui les. critiques ou
I les philologues. Suétone ( de ILufir. Grammat., cap. 9 )
[ dit du grammairien Orbilius— « On voit à Bénévent ,
- » dans le Capitole, fa ftatue de marbre. Il eft affis , re-
I » vêtu du pallium : deux caffettes à papiers font auprès
| >5 de lui. « ■ .
P0dilatons. C ’ étoient des adolefcens qui fervoient à
table. Les Grecs & les Romains eurent pour les jeunes
gens une paffion très-blâmable : de là vint la parure recherchée
des pocillatores. Voici la description recherchée
qu’en a faite Philon ( Fit. Contempl. ) : ...... « Les plus
» jeunes d’entr’eux verfent le vin. Les plus âgés font
i » lavés avec foin * ils font fardés ; leurs cheveux, très-
| » longs, font treffés & arrangés en foime de cafque.
m Quelques-uns font entièrement rafés, ou ils ont les
» cheveux aplatis fur le front & treffés en cercle autour,
r » de la tête. Ils portent des tuniques très-blanches,
i' » auffi légères que des toiles d ’araignée. Une ceinture
j »» retient ces tuniques abaiffées jufqu'aux genoux par-
I m devant, & au deffous par-derrière. Les côtés de la
[ » tunique, foutenns par des bandelettes., s’écartent &
__ *» font agités au gré des vents. » J’ ai fait deffiner ici deux
f pocillatores. Le premier , -n**. 2 , ‘P/. C C LX X X F 3 eft tiré
du Muf&utn Romanorum delà Chauffe. Le fécond, n°. 3 .
PL C C LX X X F , eft tiré du cabinet de Saint-Germain-
[ des-Prés ( Andq. expliq., I I I 3 PL L X ').
Dapifeâ. Ceux qui fervoient à .table étoient ceints avec
F un linge, & l’on vit l’infenfé Caligula faire tenir debout,
1 aux côtés de fon lit de table , des fénateurs , fuccïaStos
I Lateo ( Suet. Caius. y cap. 26')-.
f En 1780 on déterra à Rome, près de Saint-Jean-de-
t Latran, des peintures à frefque qui. repréfentoient des
f dapiféres. Elles ont été publiées par Caffmi & Amaduzzi.
\ les croit du tems de Théodofe. Je donne ici le def-
| fin de trois de ces figures. Elles ont des cheveux frifés ,
I ,es avec un bandeau ; elles font chauffées. Elles portent
S longue -tunique d’ un blanc ehangeant, qui defcend
jufqu’aux chevilles ïe s pieds. Sur cette tunique eft un
habillement un peu plus court , tirant fur le violet.
Chaque fervant a fur les épaules un large écuffon en broderie,
Le n°. 1 , PL. CCLXXXF 1 s porte un plat long ,
couvert. Le n°. 2 , Pl. CCLXXXF13 porte un large plat
découvert., dans lequel on diftingüe, entr’autres objets,
un oifeau Un écuffon rond en brod rie eft placé an bas
de fa tunique. Lé n°. 3 , PL CCLXXXFI, tient un vafe.
Il fe fait reconnoître pour un pacillaior à la rkhëffe'de
fon vêtement, qui’ eft orné pat le bas , par le haut, fur
les épaules , à la hauteur des genoux & fur le bord des
longues manches, d’écuffons en broderie. La forme générale
de ces habillemens, les bandes de broderie qui
defcendent fur la poitrine de la troifième figure, les
fonctions des figures ici repréfentées, & c ., rappellent
les dalmatiques des diacres & des fous-diacres de l ’Eglife
romaine, & en font connoître l’origine.
| Populace de Rome. Elle .ne portoit qu’une tunique
: rouffe, liée avec, une ceinture, pour fe défendre de Fin-
| clémence des-faifons ; les plus aifés portoient la la cerna
ou la penula.
Agriculteurs. Plutarque dit de Caton-F Ancien ( Briani,
II, pag. 3 30 ) que, revenu de la ville à fa métairie, il pre-
n o itl’exomide fi c’étoit dans l’hiver, & que dans l’été
i l travailloit à la terre , nu , & avec fes domeftiques. Par
le mot nu , Fhiftorien ér.tend qu’il ne portoit point
de tunique., mais qu’il étoit feulement ceint d’une efpèce
de caleçons très-courts. L’exomide étoit une tunique
très-courte, dépourvue de toute efpèce de manches.
- ^ s
Le payfan Corydon dit, dans une églogue ( F I I 316,
79) de’ Calphurnius, poète du troifième fiècle, en parlant
des jeux du cirque auxquels il avoit affifté......«= Je
» -me plaçai dans 1 endroit où la populace, couverte
» d ’ habillemens de couleur obfcure, regarde les jeux
« derrière les chaifes des femmes; car la partie déeou-
» verte du cirque étoit occupée par les chevaliers & par
» les tribuns, revêtus de toges d’une blancheur écla-
» tante. Plût aux Dieux que je. n’euffe pas -porté l’habit
» des payfan s ! J’auroisvu de plus-près ma divinité ( l ’Em-
w pereur ) , mais j’en ai été empêché par la pouffière
» dont j’étoiscouvert, par la couleur rouffeâtre de mes
»5 pauvres habits , & par mon manteau que -lioit une
» agraffe groffière.rv .y , a ' / w
Les gens de la campagne, pris en général,,.portoient,
hors du travail des champs, des habits de couleur obfcure
, une tunique, une efpèce de chlamyde & -an
bonnet.
Laboureurs. Denys d’Halicamaffe ( X , 17) , parlant de
Quintius Citidnriatus, qui venoit d’être;élu confiai, dit :
ce Dans ce moment il Iabouroit fon champ peur l’enfe-
» mencer, & il fuivoit les geniffes qui ouvro-ient le s fil-
» Ions. Il n’avoit point de tunique; il étoit feulement
» ceint d’une étoffe groffière, & il avoit la tête couverte
» avec le piieus » Thémiftius ( O rat. F U I ,-pag. 1 1 4 ,
» edit. 1684 ) dit qui! portoit la tunique fans manches ,
Fexomidè, dçoo/j» d
Dans le poème intitulé Moretum , & attribué à Virgile,
le laboureur Simulus, après avoir pris fon repas
frugal, chauffe fes bottines, fe couvre du piieus, & a telle
fes boeufs à la charrtie. ,
On verra la figure d’un laboureur dans ta feélion des
Etrufques.
Bergers, Patres , Chevrier s. Les deflrns que je donne
ici feront plus utiles que les deferiptions. Les nos. 4 , y,
PL C C L X X X F I , préfentent des bergers ; ils font tiré»