
qui eft auffi celui des officiers de notre cavalerie, étant
étenduj forme un cercle entier, qui a pour rayon la
hauteur, environ i mètre 386 ( 4 pieds 3 pouces ) : fa
furface n’eft donc que la moitié de celle d'une toge.
Les proportions de là toge étant fixées, je n ai plus à
parler ici que de fes diverfes parties, & de la manière de
la porter dans certaines occafions. On trouvera dans la
partie des figures romaines, la defcription des divers or-
nemens que recevoit la t o g ë t e l s que la bande de pourpre
qui étoit appliquée fur les bords de la prétexte ; les
bandes de pourpre perpendiculaires de la toga palmata
les ornemens , figures & portraits brodés fur la toga
pista , &c.
La c in ia togæ défignoit chacune des deux extrémités
de la toge . qui tomboient prefque perpendiculairement,
l'une de l’eftomac aux pieds, & l'autre par-derrière, de
l'épaule gauche aux pieds. C'eft fur la première que
marcha Caligula (Suetonius 35 ) , lorfqu'enflammé de colère,
il voulut fortir d'un fpeétacle, calcata lacinia toga3
& qu'il tomba fur les gradins. C ’eft la fécondé que
l'on ceignoit autour de fo i, félon Servius ( Æneid. V II3
v 6 1 2 ) , au lieu de la jeter par-defîus l’épaule gauche
lorfqu’ on ceignoit la toge à la manière des Gabiens.
• Généralement le mot lacinia défignoit le bord d'un
vêtement : on s'en fervoit fouvent pour efliiyer la fueur
( Plauu Mercatore, I,- 2, 16 ) '& les larmes (idem, Afi-
naria, 3 , 2 , 41 ) . Apulée emploie plufieurs fois le mot
lacinia, pour défigner plufieurs vêtemens. On appela auflî
lacinia. certains ornemens appliqués fur les vêtemens,
près des bords.
Gabinus cinctus. LesGabiens, dit Servius ( Æneid.
V I I , verf. 612), étant occupés à offrir unfacrifice, furent
attaqués par leurs ennemis. Sur-le-champ ils relevèrent
leurs toges autour de leur corps, & ils marchèrent au
combat. Ayant remporté la vi&o.ire, ils confervèrent depuis,
à la guerre, cette manière de relever leurs toges:
comme un heureux augure. Les Romains les imitèrent.
Lorfque des citoyens fe dévouoient, lorfque le Conful
ouvroit les portes du temple de Janus, lorfque les chefs
des colonies conduifoient la charrue pour tracer l’enceinte
des villes, & c. ils portoient la toge relevée à la
gabienne. Cette manière de fe ceindre confiftoit quelquefois
en deux points : fe couvrir la tête avec une partie
de la tog e, & en relever le refte autour de foi comme
line ceinture : toga parte caput velati, parte fuccincti, dit
Caton, cité pair Servius (ibidem'). Les Gabiens, faifant un
àéte religieux, avoient, félon l’ufage, la tête couverte
avec la tog e , & ils la confervèrent ainfi dans le combat
pour leur tenir lieu de cafque. Enfuite, pour que la togë
n’embar raflat, dans la mêlée, ni les jambes ni les cuif-
fe s , ils ramenèrent fur l’ eftomac la partie de la toge
qui defcendoit par-derrière l'épaule gauche, la pafle-
rent fous le bras gauche, autour des reins, & , la ramenant
fur l'eftomac, ils la lièrent avec le finus, & la
partie qui tomboit auparavant de l'eftomac aux pieds,
Gabinus cinctus eft , toga fie in humerum rejecta , ut üna cjus
lacinia à tergo revocata, hominem cingat (ibidem). Par
ce moyen la tête feule étoit couverte, les deux bras
furent dégagés, & les jambes furent découvertes.
Les médailles des colonies préfentent fouvent un
Romain conduifant une charrue pour tracer l'enceinte de
la ville. On fait qu'il doit être ceint à la gabienne, & l’ on
voit fa tête couverte de la toge ; mais autant que l'on
peut raifonner d’après des monumens auffi petits , on
n’apperçoit point les maffes de plis que devoit faire la
toge relevée autour de la ceinture.
Cette manière plus fimpie d'être ceint1 a la gabienne
c'eft-à-dire-, avoir feulement la tête couverte avec |!
to g e , fans l’avoir relevée autour des reins, feroit-el!*
devenue habituelle ? Alors elle pourroit s'appliquer ilj
trabea, qui par fa petitefte, comparée à là toge , n’auroit
pu être relevée comme celle-ci.
Le n°: 6 , PI. CX V I I I , préfente un buftè de la v illj
Borghèfe. Voici l'explication qu’en a donnée M.Vifcomjl
( tom. 1 3 pag. 63, tavol. 20 ). ce T ête & bufte antiques»
» d’ un perfonnage inconnu, avec la toge enveloppéefiiJ
« la poitrine, & repliée de cette manière, que p l u f i e u r s
» perfonnes ont prife pour le l a t i c l à v è . Cette manière m
» relever ( raccoglier ) la toge commence à paroîtrefutl
» les monumens , vers le tems des Antonins, époque è|
» cette belle fculpture. »J'ajouterai à cette e x p l i c a t i o n ,
que c'eft probablement de cette mafle de plis qu'a v o u l u !
parler Tertullien dans plufieurs endroits de fon Traité!
de Pallio. Cètte mafle paroît être fixe , & foutenue pat|
quelque moyen caché. Tertullien dit (cap. 1) .• Pallii...I
redundantiàm, tabulata congregatione fulcitis. ce Vous fo u -
• » tenez l’ampleur de votre manteau avec une mafle del
» plis. » Apulée, qui écrivoit dans le fécond fiècle,diJ
auffi ( lib. X I ) du manteau d’Ifis : Umbonis vice dejtâil
parte lacinia, multiplici contabulatione dependularTertullienl
C ibidem, cap. y ) parle du foin que l’on prenoit, chaque!
foir, de préparer les plis que devoit faire la toge,
ab exordio formarey des fuites de plis que l’on é t a b l i f l o i t ,
deducere in talias ; àes efpèces de tenailles qui les affuje-l
tifloient, totumque contracte umbonis figmentum , cuftodibiïm
forcipibus adfignare3 & d'une mafle de plis, pareille à celle!
du devant de la to g e , qui foutenoit par-derrière la chute!
de la partie, tombant de l’épaule gauche, cum aliopariî
tabulato in terga devoto; enfin, ajoute-t-il, un homme aifilîj
vêtu, fembloit être chargé d’un double havrefac, ^«1
ita hominem farcirta vefiiat.
Toga palmata & tunica palmata étoient des vêtemens!
ornés d’efpèce de bandes brodées ou de bordures bro-l
dées. Dans le gloflaire de la baffe latinité de Ducange (w«l
C a su l a , pag. 402 ), on litle mot palmus, employé dans!
ce fens..... Cafula........Phrygiopalmum habtnte..... pmen-t
débat,.
Toga pista étoit ornée de peintures brodées, c'eft-à-1
dire, de figures d'hommes ou d’animaux, de fleurs, del
fruits, &c. - i
Toga pr&texta. La toge-prétexte, ou Amplement la I
prétexte, étoit une toge blanche, bordée de pourpre,!
brochée avec l’ étoffe ( pr&texta ) : toga albfipurpumt
limbo 3 ditVarron. I
Toga vitrea.V art on (Mo dio, apudNonium : T unica).
dit : Quorum vitrea toga oftentant tunica clavos. «Des t o g e s I
» tranfparentes , au travers defquelles on apperçoit les I
» bandes de pourpre de la tunique. » Ces toges é t o i e n t u
de l in , de coton, ou de F étoffe de laine,; appelé®I
voile. ' ' I I
T r a b e a . C ’étoit, après la toge, le manteau affeftéau* I
citoyens de Rome les plus diftingués. J’ ai dit (imme-l
diatement avant l’article de la T oge ) que Romulus, 1®*|
premiers R ois &les principaux citoyens portoientla traMl I
-depuis elle devint l’ attribut diftinétif des chevaliers.I#I
Augures, les Saliens, la portoient habituellement; es.
Çonfuls, en certaines folennités; les chevaliers dans I
pompes- ( Dionyf. Halic. 6 , 13 ) . ^ I
Les antiquaires ont été partagés d’ opinion fur la forlllj
delà trabea. Pour moi, lifant dans Tacite ( 3 , V6I
que les chevaliers portoient ce manteau aux funéraillesd I
Germanicus, & dans Hérodien 3 qu’aux funérailles d® I
Empereurs les chevaliers faifoient, a c h e v a i, plufieurs
?ourfes autour du bûcher, j’ai cherché la trabea dans une
pompe funèbre. Celle d’Antonm-Pie efl*fculptée fur gg
M fe de fa véritable colonne, & on l’a gravee au commen-
jlment ( tab. 3 ) de la colonne antonine prétendue. J’en
ï t i r é le chevalier porte-enfeigne, que l’on voit ici fous
j l J l 7 i pi, CX VU I. Sa trabea eft très-apparente j elle
ne différé point, pour la forme, de la chlamyde3 & elle eft
attachée de même fur l’épaule droite avec une agraffe.
(g’eft auffi avec une agraire, félon Denis d’Halicarnafle
Imib.i 3cap. 70), qu’étoit attaché le manteau des Saliens,
qu’il dit avoir été appelé trabea. O r, on verra dans le
livre de la Religion, a l’article de ces prêtres, une pierre
gravée de la galerie de Florence , fur laquelle leurs aides
M)rtent les ancilia. Ils font revêtus d’un manteau court,
le même forme que ia chlamyde, agraffé fur l’épaule
droite , & ramené fur la tête félon l’ ufage religieux. Enfin
Codinus , cité par Suidas ( voce Aqç« £ « * 7 f dit ex-
|reflement que l’ on donnoit le nom de trabea à des chla-
mydes précieufes. On ne peut donc plus avoir de doute
fur la forme de la trabea.
4 Quant à la couleur de la trabea 3 Suétone, cité par Ser-
€us, dans fon commentaire fur le vers 612 du VIIe.livre
de l'Enéide, Ipfe Quirinali trabea cinStuque Gabino , dit
ue celle dès dieux étoit de pourpre-marine; celle des Rois
1 pourpre-marine, ornée de bandes blanches; & celle
des Augures de pourpre-marine, ornée de bandes de p our-
pre-teireftre ou d’écarlate. Denis d’Halicarnafle, cité plus
haut, dit que le manteau dont étoient revêtus les cheva-
lièrs dans les pompes, & que l’on appeloit trabea, étoi'
oe pourpre-marine, 7roç<p6çxs, orne de bandes d’écar-
îlie, tpoiHKOTrctçbipiss. Ces bandes étoient appelées tantôt
cÂivi, tantôt trabes. Servius ( Æneid. V III3 verf . 660 , de
Qpllis ) dit : Sagula virgata , etiam trabeata dicta funt.
Tpabea vint probablement de trabes, bandes Routées ou
tlfues : celles-ci étoient appelées trabes, poutres, lorf-
qp’elles étoient placées horizontalemenr fur la perfonne
Habillée, comme le font les poutres dans les charpentes..
L^s clavi étoient des bandes perpendiculaires. Le pan
c® manteau des généraux étoit de couleur écarlate ou
ji^t avec le cpecus, & dépourvu de bandes; ce qui le
qïftinguoit de la trabea-.
t« p i l’on ne fait confifter le cinStus gabinus qu’ à fe cou-
vln la tête avec le manteaii, on a pu appliquer cette ex-
Pîeflion a la trabea, & les aides des. Saliens , portant les
nnciha3 en feroient une preuve ; mais fi l’on entend auffi,
IfjLc®tte expreffion, fe Ceindre avec fon manteau , il eft
d|ricile de l’appliquer à la trabea, qui , étant beaucoup plu:
{furte (îue la toge, n’empêchoit point l’aftion des jam-
es, comme celle-ci, & n’exigeoit point d’être relevée
dans les combats* '
Lacerna. Artëmidore, qui, fous Antonin-le-Pieux ,
► nyoït un Traité de l’interprétation des fonges, dit (CW -
moe-'Wm caP‘ 3) expreflement que ce la chlamyde
nr 01t aPPflee , par quelques-uns, mandua; par d’ au-
. S eS"-cftns; par d’autres enfin, birrus. « O r, le birrus
danc lîuf lacc.rna couleur roufle. On voit plufieurs fois
o lw , 1 vr6 r m°t birrus 3 donné pour fynonyme à rufus3
SreG 'srvffos. L’auteur des A êtes de faint
bclnr, lC ^u e j Pr^s Savoir la tête tranchée, il quitta
liaftp Ïg. d 'rH.neaA lacer no birro expoliavit. L ’ancien feho-
É b . ^er^e j expliquanote vers de la Iie. fatyre,
^c,s comitcm horridulum trita donare lacerna,
flûè la ^ ^irrum- attritum comiti condonare ; ce qui prouve
B b acern& & le birrus étoient un vêtement de même.
forme. La lacerna étoit donc la chlamyde ou la lena des
Romains j c’ eft-à-dire, un manteau ample & épais, qui
s’attachoit avec une agraffe. Le feholiafte de Perfe la définit
un manteau garni de franges, dont les militaires
feuls fe ferv oient autrefois. Sur la colonne trajane(wA z6
& alibi ) on voit l’Empereur & les premiers officiers revêtus
de lacerna frangées : les cavaliers en portent de
femblables fur la colonne antonine..Ce vêtement, joint à
d’ autres cara&ères particuliers, fait reconnoître les Barbares.
V ers la fin de la République on porta la lacerna3 &
du tems de Martial, fous lé règne de Domitien, on en
couvroit les toges dans les amphithéâtres lorfqu il faifoit
froid ( lib. 14 , 137 ). La penula au contraire ne fe pla-
çoit que fur la tunique, parce qu’elle étoit fermée comme
un fac.
Lacerna cucullata, lacerna garnie d’ un capuchon.
On ne trouve point cette expreffion dans les auteurs
latins; mais on lit dans Columelle (lib. 2, cap. 1)
faga cucullata. J’ ai fait voir ailleurs que la chlamyde, le
fagum 8c la lacerna ne différoient point par la forme ; que
leurs proportions & le degré de finefle étoient feuls aif-
férens. D’après cela on peut dire que la lacerna étoit
quelquefois.garnie d’un capuchon, foit à la guerre quand
elle fe faifoit dans des pays froids, foit à la ville lorfqu’on
vouloit n’être pas reconnu. On trouve fur la colonne
prétendue antonine (tab. j6 ) & fur la colonne
trajane ( tab. 65 ) des foldats vus par-derrière, qui portent
des lacerna garnies d’ un capuchon, à la vérité plus
petit que celui de la penula des Thélefphores, mais aflez
grand pour couvrir la tête. On voit dans Spon ( Mif-
cellan. érudit. Antiq. feSt. 9 ) un homme couvert d’un
manteau avec capuchon ; mais rien n’indique s’il eft ouvert
comme la lacerna, ou fermé comme la penula. An
refte, on agraffoit devant l’eftomac la lacerna garnie de
capuchon.
CU CU L L IO M U L IO N ICU S , ou vulgaris viatorius d o n t
parlent Lamp ide (in Elagabaio) & Vopifque (in Vero) :
•c’étoit probablement une penula très-groffière.
C ucullus défignoit auffi un capuchon lié , non à un
manteau entier, mais à une forte de camail fermé, qui,
par-devant & par-derrière, ne defcendoit pas au-delà
des coudes. Spon ( ibidem ) a publié un bas-relief antique,
fur lequel on voit des enfans ainfi affublés & montés
fur des échelles, cueillir des olives : c’étoit un Vête-»
ment à l’ufage des payfans & des voyageurs.
Omophorium, af.io<poçtov, la même chofe que le lo-
rum. ( Voyé{ plus bas ce mot.)
Endromïs. Le nom grec de ce vêtement, formé des
deux mots tv fyouu, dans la courfe ou dans la paleftre,
' annonce que c ’etoit une variété de la lacerna que l’on
portoit en voyage, & dont on fe couvroit après les fatigues
du gymnafe. Martial ( I V , i j ) dit que les Lacédémoniens
lui avoient donné fon nom, qu’elle étoit fabriquée
par les Gaulois-Séquanois, qu’elle étoit fort
groffière, 8c qu’elle garantifloit du froid & de la pluie.
Ephestris; Hefychius dit que Yepheftris étoit une
forte de lana : c’étoit le nom grec du manteau militaire
des chevaliers romains; aufii Artémidore (Oneirocritic. I I ,
cap. 3 ) la compare-t-il à la chlamyde.
Mandua étoit une forte de chlamyde, félon Artémidore
( Oneirocritic. U , cap. 3 ) , & félon Pollux ( V I I ,
cap. 13 ) c’étoit « un vêtement qui avoit quelque reflem-
» blance avec la penula. « Il paroît, d’ après cela,'quele
mot mandua avoit la lignification vague d’habillement
qui couvroit les autres, foit qu’ il fût ouvert, foit qu’ il
fut fermé ; c’eft d’après le vague.de fe lignification qu’elle