
leur langue, l'été & l'hiver ; enfuite on en compta trois.
Phidias ne fculpta que trois faifons fur le trône deJupiter
olympien. Winckelmann a publié ( Monum. ant. n . 47 &
48) la bafe triangulaire d’ un candélabre, fur laquelle font
fculptées les trois Heures ou Saifons. L ’on voit ici fous le
n°. 3, PI. CCII, le Printems. L ’Eté & l’Hiver ne portent
point de draperie volante, ne tiennent rien , & devant
èlles font placés un feu allumé fur des pierres pour
l ’Hiver , un arbufte pour l’Eté.
SAISONS (Les quatre). Les Grecs des âges pofté-
rieurs à celui de Phidias ajoutèrent l’ Automne aux trois
Heures des anciens Grecs. Les nos. 1 ,2 , 3 ,4 , 3
font pris du bas-relief des noces de Pelée. (Monum.
antichi , n°. I I I . ) , . . , , ...
Les Génies des Saifons fervent de type a des médaillés
de Commode. ( Gejfn. I I , tab. 121. ) On les voit auffi
fur l’arc de triomphe de Septime-Sévère.
que cette femme étoit appelée Luftre. (En grec, l’ef-
pace de cinq années eft exprimé par un mot du genre
féminin. )
AN ou ANNÉE. Dans la pompe décrite à l’article
précédent, on voyoit (cap. 7 ) marcher entre deuxSi-
ènes un homme d une taille élevée de quatre coudees
(probablement la coudée facrée, d’ environ vingt pouces
ou 0.542 du mètre) , avec le mafque & le coftume d un
aéteur tragique, portant une corne d’abondance : c etoit
pAnnée, en grec ,éw«ur«s, du genre mafculin.
MOIS. Le mois eft défigné en grec par le mot men ,
qui eft du genre mafculin 5 auffi fut-il adore, dans plu-
heurs villes d’Afie, & furtout à Carrhes en Mefopota-
mie, fous la figure d’un jeune homme vêtu en Phrygien
ou en Barbare, avant le croiffant placé fur fes épaules.
A Rome on l’appela Lunus. On trouvera fon article parmi
PLANÈTES & SIGNES DU ZODIAQUE. Au n°. 5
de la Planche V I I I du premier volume, "on voit une tete
deMédufe, gravée fur une agate-onyx de trois couleurs.
Le revers de cette pierre eft auffi gravé 5 n e“ deüine
au n°. 1 , PI. CC1V. La zone extérieure préfente les
douze lignes du Zodiaque, tels à peu près (mon les
voit dans le Zodiaque porté par A T LA b , PL CCV LL,
n°. 2. Ils ont de plus ici une étoile gravée au ddius de
chacun d’ eux, & la Vierge eft placée entre cette etoile
& u n croiffant. — Dans la zone intermédiaire font gravées
les fept Planètes perfonnifiées, & les étoiles leurs I
fymboles. Le Soleil nu , tenant un flambeau, monte fur
un char tiré par quatre chevaux, eft placé fous le Belier,
entre Vénus & Mars. Le dieu des combats,couvert d un
cafque & d’une cuiraffe, tient l’épée d’une main, & de
l'autre les rênes des deux chevaux noirs qui tirent fon
char. Jupiter tenant la foudre, monté fur un char tire
par deux aigles, précède Mars,. Saturne, arme de la,faulx,
monté fur un char que traînent deux ferpens, précédé
Jupiter. La Lune, tenant le croiffant^ & montée fur un
char tiré par deux chevaux, précède Saturne. Mercure,
tenant le caducée, monté fur un char trame par deux
co q s , précède la Lune. Enfin, Vénus nue , tenant un
fceptre , montée fur un char traîné par deux colombes ,
précède Mercure & fuit le Soleil. — Les Planètes fem-
blent tourner autour d’une figure affife, cjui occupe le
milieu de la pierre. Voici tout ce que la petitelie de cette
figure permet de diftinguer : elle eft affife fur un cippe
rond, porté par un piédeftal & furmonté; d un chapiteau
, comme une colonne ; elle répréfente un homme ,
la tête ceinte d’un bandeau ou diademe, la ceinture &
les cuiffes feulement couvertes d’une draperie, tenant
d’une main un fceptre ou bâton, dépourvu d ornemens :
fa chevelure & fa barbe font touffues. Les éditeurs des
pierres gravées du Palais-Royal (tome I , PL X C V l l ♦
pag. 302) s’expriment ainfi : “ Au centre, la Terre elt
» repréfentée , comme ailleurs, fous la forme d un vieil-,
35 lard affis fur un cippe, fymbole^ de fa Habilité. 33 Ne
feroit-ce pas plutôt Pan, qui paroît fouvent entouré des
lignes du Zodiaque ?
L U S T R E , période de cinq années. Athénée dit
( Deipnofopk. lib. 5 , cap. 5 ) que dans la fameufe pompe
ordonnée, par Ptolémée - Philadelphe en l’honneur de
Bacchus, on voyoit une figure de femme remarquable
par fa grandeur, habillée très-richement, tenant d une
main une couronne de perféa, de l’autre une palme, &
Euftathe, dans les Amours d3 I f me ne & dlfmemas
(lib. 4 ) , trace les portraits des douze mots corref-
pondans aux mois des Grecs. — M ars, epoque de 1 ouverture
des campagnes : un guerrier. Avril : berger
jouant de la flûte. A fes pieds , une chèvre qui met bas.
— Mai : jeune homme vêtu gaiment, au milieu d un jardin
rempli de rofes & d’autres fleurs. — Juin :j>ayfan
fauchant un pré. — Juillet : moiffonneur. — Août : un
homme nu, fortant du bain & b u v a n t .S e p tem b r e .
un homme preffânt des raifins. — Oftobre : oifeleur
chaflant à la glu. — Novembre : lever des ITeiades au .
tems d ’Hëfiode : laboureur. — Décembres femeur. —-
Janvier : un jeune chaffeur avec des chiens. février :
vieillard fe réchauffant à un grand feu.
Aufone ( ou un poète fon contemporain, dont les vers
fe trouvent après le trois cent foixante dix-feptième poeme
’’Aufone) décrit ainfi les mois des Romains. — Janvier,
onfacré a Junon : un conful jette dans Je feu d’un autel
e l’encens en l’honneur de Janus & des Lares. Un coq ,
lacé près de l’ autel, défîgne la première heure du premier
jour où fe fait le facrifice. — Février, fous la pro-
îètion de Neptune î mois des pluies a Rome : vêtu de
leu , & la tunique relevée par une ceinture jTl porte
es oifeaux aquatiques. - Mars,fous la proteôtion de
riinerve : un homme couvert de la peau d une louve, ■
nimal confacré au dieu Mars : près de lui, un bouc 8t
ing-'hirondelle. — Avril, fous la proteèhon de Venus :
:ouronné de myrte ,. il danfe au fon des mftrumens &
lans la fumée des parfums. — M a i, fous la protection
l' Apollon 5 il favoure le parfum d’une fleur un-paon
:ft auprès de lui.— Juin, fous' la protection de Mer-
:urè, paroît nu, montre un cadran pour indiquer la di-
niriution 'des jours , porte une torche allumée. : a les ■
)ieds, la faucille & des fruits. — Juillet , fous la pro-
eétion de Jupiter : nu, blond, couronne-d'epis, por-
:ant une corbeille remplie de mûres. — A o û t , fous la
>roteétion de Gérés : nu, portant une coupe a fa borné
e î, tenant un éventail fait de la queue d un pa°n.
septembre, fous la protection de Vulcain, cueille des
■ aifins & tient un petit lézard fufpendu a un hl. u c -
•obre fous la protection de Mars : chaffeur j un lièvre
i fes pieds j des oifeaux.au deffus de.la tête ; un_grand
,afe ou une cuve auprès de lui. - Novembre, fous,1a
jroteétion de Diane : vêtu (en pretre d lus ) d une tu-
îique de lin - la tête rafée > tenant le ciltre, appuyé
-ontre un autel fur lequel eft placée la tête d’ un chevreuil.
Aux calendes de ce mois on celébroit les fêtes
d’Ifîs. — Décembre, fous la protection de Velta : îe-
meur.
DIVINITÉS DE LA SEMAINE. Quoique la diyifion
des jours par fept, commençant par le jour du Soleil, «
appelée' femaine, n’ait eu lieu proprement que chez les
Chrétiens du Bas-Empire, cependant les Grecs & les
Romains avoient confacré à Saturne, au Soleil, a la
Lune, à Mars, à Mercure, à Jupiter & a Venus, une
période de fept jours. On trouve ici au n°. 1 , PI. CCLV,
un deffin tiré d’ un manufcrit de Peyrefc, qui fe trouvoit
dans la bibliothèque de Saint-ViCtor. Sur cette portion
de planifphère on voyoit quatre, des Divinités de la fe maine,
rangées ainfi fur une portion de cercle : Saturne,
la Lune, Mercure, Vénus. Les débris plus confidéra-
bles d’un femblable planifphère trouvé a Rome, & publié
par fîianchi, nous ont montré les divinités intermédiaires,
placées en oppofition directe fur l’autre bord du
planifphère, mais dans l’ ordre rétrograde pour fuivre la
correfpondance d’oppofition : Jupiter correfpondant par
oppofition à Mercure, Mars à la Lune, & le Soleil à
Saturne, qui commençoit Gette période feptenaire. —
Dans un cercle intérieur étoient repréfentés les Génies
~ui préfidoient à chaque ligne du Zodiaque ; l ’un coiffé
'une peau de bélier, l’autre d’une dépouillé & des
cornes d’un taureau, & c . La tête ailée d’un vent eft
tracée hors de la circonférence du planifphère.
AURORE. Sur une belle agate-onyx du Palais-Royal
(PL X L IV , tome 1) , on voit l’Aurore qui traverfe les airs
dans un char traîné par deux chevaux. Le fond du camée
eft blanc. L’Aurore & les chevaux font pris dans un lit
de fardoîne > ils ont cette couleur obfcure que leur don-
hoient les poètes. Je ne le donne point ic i, parce que la
déeffe n’ a aucun attribut particulier.
LUCIFER ou PHOSPHORUS. VESPER ou HES-
PERUS, Ces noms défignoient l’étoile du matin & l’étoile
du foir, ou plutôt la planète dé Vénus, qui tantôt
précède le foleil à fon lever, & tantôt le fuit à fon coucher.
On l’avoit perfonnifiée, dans ces deux phafes,
fous la figure d’ un enfant on d’un jeune homme qui porte
un flambeau. Sur un autel rond de la villa Borghefe
( Winckel. Monum. inediti, n°. 21-),, on voit le bufte d’ un
jeune homme : à fes côtés font fculptés deux flambeaux
allumés, l’un droit & l ’autre renverfé, qui exprimeiît le
jour commençant & le jour finiffant.
- ) Lucifer ou Phofpkorus ( porte-lumière ) étoit fils de
T Aurore, qu’il préôédoit. C ’étoit lui qui, avec les Heures,
atteloit & dételoit les chevaux du Soleil. Nous le
verrons précéder le char d’ Apollon. Voefper ou Hefpérus
( du foir ) fuivoit ce char chez Thétis,
M A T IN , M ID I, SOIR. Les artiftes anciens indi-
qtioiént dans leurs compofitions, lorfque cela étoit né-
■ eeffaire,,ees trois divifîofïs du jour par la figure du Soleil
porté fur un char. Ce char étoit-il placé à la gauche du
fpeéiateur , & montant vers le ciel? c’ étoit le Matin. Si
au contraire il defcendoit vers la droite, il défignoit le
Soir.-Occupoit-il dans le ciel le milieu du tableau? il
défignoit le milieu du jour.
NUIT. On voit fur une lampe antique (Lucern. Fictil.
\ ? 97 ) uqe fémme vêtue de longs habits, qui développe
fon vafte manteau j elle porte fur la tête un croiffant.
(N° . 1 , PL CCV.) Pafferi reconnoît ici («°. 23 )
la Nuit ou plutôt les Ténèbres divinifées, félon les dogmes
des Orphiques.
HEURES du jour & de la nuit. On ne trouve pas,
dans les auteurs grecs mêmes , un mot pour les de-
fîgner.
MORPHÉE, dieu des Songes. Sur un bas-relief du
palais Mattéi,publié par Winckelmann (Monum. antichi,
n°. 1 10 ) , paroît Morphée, verfant avec une corne les
fonges fur les humains j il eft â g é , & porte une double
paire d’ailes; celles de la tête appartiennent aux oifeaux ;
celles des épaules font des ailes de papillon. ( N°. 2 ,
PL C C V .) -Philoftrate ( Icon. lib. 1 , cap. 27 ) peint re
Songe ou Morphée, avec l’ air accablé de fommeil,vêtu
d’un habillement blanc fur un noir, & tenant une corne
des deux mains.
SOMMEIL. Dans la colledtion d’antiques confervée
à la bibliothèque de Saint-Marc à Venife (tome 11,
tav. 39 ) , fe voit un enfant ailé, couché fur une peau
de lion & endormi. A fes pieds eft un lézard : un chien
dort à fes côtés, & des fruits s’échappent de fes mains.
Cette multitude d’attributs, fi oppofee au génie des Anciens,
pourroit faire naître des doutes fur la haute antiquité
de ce marbre. (N®. 3 , PL CCV.)
LUNE. Portée dans une bige (char attelé de deux
chevaux ) & le front orné du croiffant de Diane , la
Lune brille fur une pierre gravée de la galerie de F lo rence.
(M u f Flor. Gem. I I , tab. 88, » . I . ) -— Dans
une peinture d’Herculanum (tome I I I , pag. 1 7 ) , la Lune
a une draperie de couleur rouge-changeant.
OCÉAN. Je ne donne point de figure de YOcéan,
parce qu’ il ne diffère des fleuves que par les ferres de
crabe, qui font placées fur fon front comme des cornes.
On trouvera l’explication de cet attribut à l’artiçle des
Têtes mythologiques. Aucune ftatue attribuée à
Y Océan ne portant ces pinces, je n’en ai point fait def-
finer ici. Au refte, celle du Capitole (M u f Capitol.
tome I I I , tab. I ) , à laquelle on donne le nom d’ Océan ,
eft affife fur un monftre marin au milieu des ondes. C ’ eft
un vieillard qui tient d’une main une coquille, & de
l’autre une partie de la draperie qui le couvre de la ceinture
aux pieds.
AMPHITRITE. Sur un-bas-relief de la villa Borghèfe ,
qui repréfente la chute de Phaéton, Winckelmann (Monum
enti antichi, n°. 43) reconnoît Amphitrite dans une
figure de femme affife, tenant une rame & portant fur
le front des ferres d’écreviffe ou de crabe, attribut qui
caraétérife auffi l’Océan. (N ° . 1 , PL CCV1. )
TÉTHYS ( Tethys, Tetkyos ) , fille du Ciel & dé la
T erre, époufe de T Océan fon frère, fut mère de trois
mille Nymphes appelées Océanides, & fut l’aïeule de la
Néréide Tnétis, qui époufa Pélée. On la prend quelquefois
pour la Mer perfonnifiée. Diomède dit ( verf 541) :
. . . . . Licet ille Jbnantibus antrif
Tethyos adverft.....
On n’en connoît point de figure.
THÉTIS ( Thetis, Thetidis), Néréide, fille d eNérée,
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