
alais d e'la partie fud-oueft de T h è b e s , près du bourg
e Médinet-à-Bou. « C e tte t ê t e , d it - il, eft fans doute
po r tra it, puifqn’elle eft toujours la même dans fes répétitions;
elle n'a rien du caradtère africain ~( des N è g r e s ),
mais elle a toute la nobleffe & l’ élégance des figures
grecques. La fé cond é , deffinée plus en grand, eft aufli la
tê te d’ un héros ; elle fait partie des bas-reliefs de Ten--
tÿre ( D é n i e r a ) . _
Pour terminer ce que j’ ai à dire fur les E gyptiens, je rapporterai
une obfervation de M . Denon _ (p a g .'2 .2 .7 ) ., qui
p eu t être relative à leur ftature. « A Tentyre. je fis la découverte
du tracé au crayon rou g e d’aine figure dontl
r ep en t ir s ^voient été couverts par un ftuc lé g e r , 1Ï10.,£J
que les Egyptiens employoient fans doute pour termina
davantage leurs b a s -re liefs, & les peindre d’une manièt
indeftruélible. Je fis un deffin du con tour du bas-relief j
des lignes tracées pour la divifion des proportions de h
figure...... On peut remarquer q u e , dans les principeséga,
t ie n s , la figure étoit divifée. en vingt-deux parties &jT
m ie; que la tê te en a deux & deux tie r s , c’eft-à-dire
la huitième partie du to u t , & que ces proportions fojj
c elles des Grecs pour le ftyle héroïque.
C H A P I T R E II.
R E L I G I O N .
X jORsqu’ on parle des Égyptiens quivivoient dans les
fiècles antérieurs à Cambyfe, la religion & fes miniftres
font les objets fur lefquelsi’ hiftoire & les monumens four-
niflent le plus de matière, & cependant on n’eft point
encore parvenu à déchirer le voile qui les couvre. Peut-
être même n’y parviendra-t-on jamais, parce que cette religion
, du moins quant à l’enfeignement public, n’eut pour
fondement ni un dogme unique ni un fyftème complet.
Un nome adoroit des animaux que l’on fe permettoit de
tuer dans un autre, & réciproquement. On peut rapporter
à la théologie égyptienne ce que Diodore de Sicile a dit
{ lib. 4 , cap. 44 ) de la Mythologie : « Il eft arrivé que
les anciennes fables n’ont plus contenu une hiftoire unique
& liée. » N’y ayant donc point de fil pour me conduire
dans ce labyrinthe , je fuivrai l’ordre alphabétique
dans les deux fe étions qui partageront ce chapitre : i° . les
Divinités & les êtres divinifés ; 20. les perfonnes & les
chofes relatives au culte.
§. Ier. Les Divinités & les êtres divinifés.
Lucien (De fyriâDeâ, «°. 3 ,pag. 4 JJ, tom. 3, z r c - 4 0 . )
.dit : « Et les Egyptiens aufli n’admirent anciennement
aucune fculpture aans leurs temples. » De quel tems a-t-
il voulu parler ? Tous les temples dont nos compatriotes
ont vu & defliné les refte^ font ornés de beaucoup de
/culptures. ‘ ,
Quoique je n’aie à confidérer les Divinités de l’Egypte
que relativement à leurs ftatues & à leurs emblèmes ou
attributs, je crois cependant faire une chofe utile à mes
leéteurs, que de rapporter ici la filiation de ces Divinités,
.qu’ a extraite d’Hérodote, de Diodore, &c. M. Gatterer,
profefieur à Gotting ( Comment. Gottihg. 1784, p. 3 ).
Ire. Clalfe. Huit Divinités préfident à chaque heure du
■ jour : 1. Mendes ou le ciel étoilé, TJranus ou Pan des
•Grecs, & Japîter optlmus maximus des Romains; 2. Rem-
pjia, Phaénon & Saturne.; 3. Pi%eus+ Pidfoeis, Phaéton
Jupiter; 4. Ertofi, Molcck, Pyroeis & Mars ; y. Pire,
Helios, Soleil; 6. Sûrot, P hofphorus ( Leto ) , Vénus
( Latone ) ; 7 . Piermeç, Anu'ois, Stilbon ( Hermès ) &
Mercure; 8.P iio h , Selene ( Zo ) & Lune. — Ces huit
Divinités ont produit les fuivantes,
IIe. ClalTe. Douze Divinités qui prélidoient aux douze
mois de l’année aftronomique, & aux douze lignes du
zodiaque, 1. Tkouth, Cancer , T h o t, Hermès; 2. Phaopi,
Lion, Vulcain ; 3. Athor, la Vierge , Aphrodite, noJ
Vénus;.4. Choiak, Balance, Bâton (foutien ) du Soleil;
y. Tybîy Scorpion, Thyphon ; 6. Mechir, Sagittaire,
Vamere-y 7. Phamenotk, Capricorne, Harpocrate ; 8-PW
muthi, Verfeau ; 5). Pachon, Chon , Poiflons, Hercule-
Egyptien; 10. Payai, Bélier, Amon; 11. Epiphi, Taureau,
Epaphius, Apis; 12. Mefori, Gémeaux : moisis
trente-cinq jours , y compris les cinq épagomènes, délignées
d’abord fous le nom de Cabiri, & enfuite par celui
dè Diofcuri primi & fecundi. — Ces douze Divinités ou
produit les fuivantes.
IIIe. ClalTe. I s i s , Aîj^îjp, Cérès , qui repréfentoit fl
mois.périodique de la lune, fon voyage dans les douze:
lignes, non la lune planète, qui étoit P U oh, ni la lune
éclairant pendant les nuits, qui étoit Bubaftïs. — Osiris J
Aiàtvns, Bacchus, qui repréfentoit le .voyage du foleii
dans les douze lignes, ou l ’année folaire , foit civile«
vague, de trois cent foixante-cinq jours ; foit aftr onomiM
de trois cent foixante-cinq & un, quart, non le foleil-ph-j
nète, qui étoit Piré, ni le foleii éclairant pendant le jour;,
qui étoit Orus. — C r u s , Appollon, qui repréfentoitle|
foleii éclairant pendant le jour, c’ eft-à-dire, le jour naturel,
l’arc diurne, non le foleil-planète, qui étoit %
ni le cours du foleii, qui étoit Ofiris. — BubastisJ
Aflipits, Diane, qui repréfentoit la lune éclairant pendara
la nuit, c’eft-à-dire, la nuit naturelle, l’arcno&urne,non
la lune-planète, qui étoit Piioh, ni le cours de la lunî
ou le mois périodique, qui étoit Ifs. — Neitha, aM
Minerve, qui reprefentoit la Néoménie ( nouvelle-lune) J
la plus voifine du jour où Sinus fe lève peu avant le levefl
du foleii, c’eft-à-dire, le commencement de la nouvel»
année aftronomique ( non de l’ année civile ) : ce n
pas la lune-planète ou Piioh, ni le cours de, la lune ƒ
I fs 3 ni enfin la lune éclairant pendant la nuit ouBubdfc
— Sothis ou Sothes repréfentoit l’étoile Sinus de»
canicule, qui étoit confacree à lfs3 ç’eft-à-dire, au cours
de la lune. L’époque aftronomique des cours de la/0*
( ou le commencement & la fin des périodes ) étoit ai
tachée au lever héliaque ( concourant avec le lever ®j
foleii ) de Sirius. — Séra pis-1j ancien des Egyptien
le Pluton des Grecs, non le nouveau Sérapis àe, ûio°Pl
& des Ptolémées ; il repréfentoit le foleii abaiffé au pe0 J
de l’horizon, éclairant les Antipodes, & non précifeu^
le foleii parcourant les lignes d’hiver. T ithija»'■ >
Divinité dont l’ exifjencç eft très-doûteufe. S. EpTy
H . 1 / Ü 1 Gmt. lit. 1 ) en fait mention, & la reconnoît
feul ( ƒ, ‘ __Cn d ph is , Cn e ph , C hnüphis n'étoit
•l0“rH^eu- c'étoitun perfonnage aftrologique; c'étoit
P SL f r'pnie Aeathodtmon , qui occupolt en aftrologie
1 b0“itaé lieu depuis le figne de l'horofcope. — OsY-
I N H „-étoit ni un Dieu ni un Roi d'Egypte. Il te-
Y rn it l'harmonie des étoiles ou leur liaifon intime;
f ele” t les conftellations, leurs fériés & leurs pofitions
Snïant tous lesjours.de chaque année vague de trois cent
Sxaute-cinq jours. ■ ■ ■
TAMhoJémon. (Voyez Serpent.)
MAmm ou Ammon. On ne fauroit douter cjue ,ce dieu
n’moarcîiit à l'ancienne théologie des Egyptiens car la
dû 1 f 1 1 CCCLVIII eb fculptée ( de «ois
quarts de nature ) de haut-relief fur la porte principale de
fintérieur du portique du temple qui eft fitue a Effneh,
l’antique Latopolis, au deffus de Thebes. M. Denon
( xxxix, PI. CXXIII, n°. I) penfe que cette figure eft
celle du dieu auquel ét.oit dédié ce monument, « le Ju-
mter-Égyptien, celui que l’on adoroit à Ammon. » Le
n°. 6 PI. CCCLFIII, a été publié par le même auteur
(P L X C F I , n°. yo). « Ce morceau de bronze, dit-il,
eft d’une grande perfection, foit par la fon te, foit' par
la manière 'dont il eft réparé. 11 peut donner à lui feul
une idée de la perfection où les Egyptiens ^ avoient
i porté cet art. *> On peut donc penfer que les têtes hu-
I maiues qui ont des cornes de bélier, telles que celle de
là planche X , font l’ouvrage des Grecs, exécuté peut-
être d’après les figures d’Âmmon, qu’adoroient le$ Ly-
||ens & les Carthaginois.
WtAnimaux du Nil. (Voyez Poijfons).
Anubis. On voit dans la Planche CCXLI ( n°. 1 ) ce
dieu égyptien fous la forme & avec les attributs que lui
dbnnoient les Grecs : on le verra ici tel que le repréfen-
toient quelquefois les Romains. La figure du n°. 7 ,
PL CCCLFIII, eft prife d’ une lampe de terre cuite pu-
Bjiée par Pafferi (tom. I I I ).
Apis. ( Foye^ la page 99). ,
ï Arbres. Des arbres ont-ils été adorés par les Egyptiens ,
comme l’ontété des arbriffeaux & des herbes ?......M. Denon,
qui a defliné tant d’hiéroglyphes, dit qu’ il n’ a vu
qu’un feul arbre dans les tableaux hiéroglyphiques : c’ eft
àKarnak (Thèbes oriëntale), dans un bas-relief de la
partie intérieure du grand temple.
-, . Avau-bras ( Divinité fans ) ou , pour parler plus exactement
, fans bras. Le n°. 8, PI. CCCLFIII, eft tiré des
bas-reliefs de Tentyra, «Divinité, dit M. Denon ( Planche
, zi0. 4 ) , que j’ai rencontrée fouvent dans les
tapleaiix hiéroglyphiques, repréfentée toujours grafle
&| fans^ avant-bras.-Ses deux jambes font réunies dans
utie gaine : celle-ci a cela de particulier, qu’il lui, fort de
la| nuque un lotus flétri. Serôlt- ce encore un mauvais
vent engrailïé des défaftrés de la T erre?»
j balance des dieux. Le n°. 1 , PI. CCCLIX,eü tiré des
Peintures d’un manuferit égyptien de papyrus, trouvé à
^èbes. A ce delhn publie par M. Denon-( Planche CXLI,
n, • ° ) ce favant a-joint les réflexions fuivantes : « Les
■ux figures qui font fous le fléau de la balance , & qui
Bfroiflent en régler l’équilibre, femblent être des per-
tfinages vivans , car leurs bras & leurs jambes font
Muges (. couleur des Egyptiens ) , de couleur animée,
dfe f etjf^ ^8ure met une Divinité dans un des baflins
bLr b^ ance 5 ^ qui paroît établir l’équilibre de l’autre
IIlj dans lequel on voit l’emblème delà Terre, n’ eft
itue que d une toile blanche ( vêtement fans couleur
portoient tous les Égyptiens) , & fes chairs font
I rouges. Les deux extrémités du fléau de la balance font
terminées par deux fleurs de lotus , pour dé ligner
peut-être l’équilibre des eaux , qui feul fait fleurir cette
plante. La figure de chien ou de cynocéphale , pla'cée
audefliis du fupport, eft verte ; elle a un gros ventre ,
& elle épanche de l’eau fur l’image de la Terre, que lui
préfente un initié coiffé du mafque d’Ofiris Ce cynocéphale
eft peut - être le vent de la pluie, celui qui prefle
les nuages contre les montagnes de la lune, & qui produit
la trop grande ou la trop petite inondation : la
figure d’Ouris paroît en chercher l’équilibre avec fes
deux mains. »
Bon Génie. (V o y e z Serpent. )
Canope. Quoique j’ aie déjà fait defliner un beau Canope
à la Planche CCXLII, cependant je crois devoir publier
encore celui-ci, parce qu’ il prouveroit l’ ancienneté du
culte de Canope, fi l’on doit lui donner ce nom, «°. 2 ,
PI. CCCLIX. M. Denon l’a tiré des peintures qui ornent
les tombeaux creufés dans la colline qui borde Thèbes au
fud-oueft. » Ce vafe eft, dit-il (PI. C X X X F ,nQ. 3 5), d’une
très-belle forme & peint de couleur d’argent. La richefle
eft diftribuée avec une noble fimplicité. La figure agenouillée
qui l’embraffe & la tête ae Jupiter ( Amon ) qui
lui fert de couvercle, annoncent qu’il devoit contenir
quelque liqueur facrée., & fon gôuleau, qu’il fervoit à des
libations.»
Cercopithèque. (V o y e z Cynocéphale).
■ Coiffures des Divinités, des animaux facrés, des Prêtres,
des Initiés , &c. J’ai fait defliner dans cette Planche
CCCLIX la précieufe collection de toutes les coiffures
emblématiques & hiéroglyphiques que M. Denon a formée
d’après les bas-reliefs & les peintures des monumens
égyptiens ( PI. CX F , noS. 1 & 30). « J’ai pu remarquer,
d it-il , page x x xv , qqg la plupart de ces coiffures,
non - feulement étoient pofées fur la tête des Divinités,
mais encore fur celles des Prêtres & des Héros triomphateurs
, & qu’elles étoient différentes félon la fonction
ou la circonftanee de la fonétion du culte de telle
ou telle Divinité. J’en ai trouvé en bois doré, en pierre
dure, en pâte & en porcelaine, ayant toutes un anneau
qui les rendoit fufceptibles d’être portées, J’en ai vu
attachées au cou des momies , & qui pourroient faire
croire que c’étoit des amulettes indiquant telle ou telle
Divinité, ou une marque de dignité indiquant le grade
d’initiation où étoit arrivé celui qui la portoit. » Des
chiffres" ferviront à les fpécifier.
Chat (le d ieu), Ælurus. d’après le nom grec.- La figure
de cette Divinité, que j’ai donnée dans la Planche CCXLp
n’eft pas afTez caradtérifée pour que la tête puiffe être
diftinguée de celle du lion : c’eft pourquoi j’ai fait defliner
ici fous le n°. 1 , PI. CCCLX, la figure véritable de ce dieu,
qui a été publiée par Caylus dans fes Recueils d’Anti-
qtiités (tom. I I , PI. F i l ). Les hiéroglyphes gravés fur
la plinthe qui le porte lui & deux petits chats doivent
difliper tous les doutes.
Cneph, Cnuphis & Chnüphis. On voit ic i, fous le n°. 2,
PI. CCCLX, la figure du palais Barberini de Rome, citée
à la page 98, & que Winckelmann (Mon. ant. 79) a publiée
fous le nom de Cneph.
Coeur. (V o y e z Canope, pag. 100).
Crocodile. Dans la PL CCXLI j ’ai fait defliner un crocodile
d’ après les naturaliftes. I c i, fous le n°. 3, Planche
CCCLX, on trouve une figure humaine, avec une tête
de crocpdile, qui eft fculptée dans le petit temple placé à
Tentyra, derrière le grand temple. M. Denon, quil’a deffinée
( PL C X X F I , n°f 3 ) , dit auffi que l’on voit dans