
lib. jy , cap. 2) des anciens Rois de l’Atlantide. Eckhel
( DoStrina Num. vet. I I , 127) reconnoît pour attribut
diftin&if des Rois de Macédoine armés, le calque garni
d’une aigrette double, tombant à droite & à gauche,
que l’on voit fur les médailles d’Antigone-Gonatas &
de plulïeurs autres ( Geffn. Rcg. Maced. tab. y., n°. 37 ) ,
& ici fous le n°. 4 , PL CXLIII. Plutarque {in Altxan-
dro, cap. 16) parle « de deux aigrettes remarquables par
» leur blancheur & leur grandeur, qui étoient fixées des
deux côtés du cimier, fur le cafque d’Alexandre.
• Les Rois de Syrie portent, fur les médailles, depuis
Antiochus IV, la couronne de rayons. Séleucus I a une
aile d’oifeau attachée à fon diadème, fur l’oreille ( Geff-
neri I, Regts Syris, tàb. y, n°. 11 ), ici n°. 5. PL CXLIII.
Comme foUfiîs Antiochus I & Prufias II, Roi de Bithy-
nie, la portent aufli, Eckhel la reconnoît pour le fym-
bole de Perfée, dont ils prétendoient defcendre. Le même
Séleucus I porte une corne de taureau attachée à fon
diadème & à fon cafque {ibid , nos. 21 & 2 2 ) , ici
nos. 6 & 7, PL CXL III, pour défigner fa force & fa
puifïànce, félon l'ufage des Orientaux. Antiochus V I ,
& Ptolémée XII ont une couronne de lierre, plante
confacrée à Baechus, de qui ils fe difoient iffus.
Les Rois d 'Égypte, fucceffeurs d’Alexandre, portent,
furies médailles, le diadème : un des Ptolémées fcul
porte la couronne de rayons. Cependant la longueur des
cheveux bouclés & frifes femble être, pour ces Rois, un
caractère diftinétif. Je donne ici fous le«0. S, PL CLXUI,
la tête de Ptolémée-Apion, Roi de Cyrène, dont le
bufte en bronze a été trouvé à Herculanum ( tom. I ,
20y ) , & fous le n°. 1 , PL CXLIV, celui d’un Roi
d’Egypte inconnu, tiré d’une pierre gravée de la--galerie
de Florence (/ , 26 , r i ).
Les Reines d’Egypte & de Syrie, fur les médailles,
portent, avec un- voile, l’ornement terminé en pointe
obtufe, appelé aujourd’hui diadème , & quelquefois le
véritable diadème.
Les Rois de Sicile ne portent le diadème, fur les médailles
, que depuis Géîon.
Les médailles frappées en l’honneur d’Augùfte api
fa mort, le repréfentent avec la couronne de rayo*
ligne de l’apotnéofe.
Caligula effaya de porter le diadème, cet orneiJ
royal fi odieux aux Romains ; mais il fe borna à l-i,
( S ne ton. X X I I , PiSlor , cap. 3 )•
Néron porta la couronne de rayons, qu’on ne.donn!
aux Auguftes qu’après leur apothéofe. Depuis Néit
! l’ufage de cette couronne devint ordinaire. Depuis Di
duménien elle femble avoir été le partage des Céfatfl
qui ne pouvoient porter la couronne de laurier desü!
pereurs. # |
Jofèphe { Ahtiq. judaic. lib. 1 7 , cap. 10 y , décrivant
la pompe funèbre d’Hérode, Roi de Judée, dit que fon
corps étoit enveloppé dans un manteau de pourpre > que
fa tête étoit ceinte du diadème,, fur lequel étoit placée
une couronne, & qu’il tenoit un fceptre.
En général, on peur affiner que toutes les Reines,
époufes des Rois grecs, portoient le bandeau royal. On
le fait pofitivement de Monimë, femme de Mithridate ,
& par le témoignage de Plutarque {in Lucullo} , & par
celui de Suidas , qui dit que ce diadème étoit un tiffiu
fort léger,-travaillé à Tarente. On trouve dans le Recueil
( I , PL X V ) desvafes grecs d’Hamikon , publiés
“ en 1800, une Reine coiffée avec la couronne de rayons,
. On la voit ici au «®. 2., P l . CXLl V.
cap. 2 ) le dit expreffément : In theatro diftiniïa
corona.
On doit obferver que la couronne de laurier p0 J
par Céfar, Pl. X X I I , n°. 6 , n’ a point de lemnif J
ou de bouts de rubans pendant derrière la tête, coibJ
on en voit fur les médailles à Augufte & à fes fuccefiè^
( ici à Néron, PL X X V , n°. 3 ) . Ces lemnifques étoi!
les extrémités du diadème J qu’ ils entortilloient avec|l
couronne de laurier. Cette couronne ainfi ornée fut U
tribut exclufif des Empereurs. Les Céfars ou filsd’4. j
gufte, les Confuls, &c. ne portèrent plus que desc«l
ronnes de laurier Amples.
Les Rois de Rome portèrent le diadème comme les
Rois grecs. On voit ic i, PL X X I , n°. 1 , celui de
Numa.
Les Empereurs adoptèrent pour attribut diftinétif l’ ufage
habituel de la couronne de laurier , à l’exemple de
Jules-Céfâr. Dion-Caffius {lib. 4; , cap. 4 $) dit que
«c par un fénatus-cônfulte Celar fut autorité à porter ,
» dans tous les jeux, l’habit triomphal, & en tous lieux
» la couronne de laurier. » 11 ajoute {lib. 44 ,cap. 6 ) :
« Dans les théâtres il avoit un nége doré , & il portoit
•3 une couronne d’or, ornée de pierres précieufes , pa-
33 refile à celle des dieux. « On ne peut pas douter que
ce ne fût la couronne de rayons3 car Florus { lib. 4 ,
Sur les bas-reliefs de Trajan , qui font encaftrés d!
l’arc de Conftantin , on voit un nimbe autour de là *
de Trajan : ici au nQ; 3, PL CXLIV. Cette auréole !
tantôt un fimple cercle d’or qui entoure la tête d’Ap!
Ion dans une peinture des thermes de Titus ( FrummM
vett0 , pag. 61 ) , tantôt elle eft formée par des raytfl
uî partent comme d’un centre, de chacune des têtes!
eux jeunes hommes, dans les peintures d’Herculaal
( tom. I I , tab. io:).- La plus ancienne médaille fut!
quelle un Empereur foit repréfenté avec le nimbe,fl
une médaille de grand bronze ( du cabinet de Viens!
d’Antonin-le-Pieux, C o s u n . La fécondé eft une!
daille d’or de Conftantin , avec la légende gavdi!
r o m a n o r v M. L’ ufage de repréfenter l’Empereur &i
Impératrices avec le nimbe devint habituel dans le 1;
Empire & dans- le moyen-âge. Ce que j’ai ditdum!
paroît, au premier coup-d’oe il, ne pas être néceffaire!
artiftes , parce qu’on ne repréfenteroit pas 1' £mpe!
vivant avec cet ornement ; mais ‘il leur feroit utile!
dans une compofition, ils. avoient à placer le portrait*
Empereur du Bas-Empire. • / • ul
Hadrien laîffa croître fa barbe parce qu’ il étoit pl*
fophe ; affefta de marcher toujours la tête nue, m!
dans le climat fouvent nébuleux des Gaules & dans!
climat brûlant de l’ Égypte ( Dio Cajf., lib. 69, cap. j !
L’înfenfé Élagabale voulut ceindre un diadème *
de pierres précieufes pour imiter la coiffure des*
mes; mais il n’ofa stén parer que dans l’intcneu*
palais ( Lamprid. cap. 23 ).
Gallien parut en public avec les cheveux couvert*
poudre d’or & avec la couronne de rayons (h®l
cap. 16 ). ■
Enfin Aurélien exécuta ce que les plus infenles0 fl
prédéceffeqrs n’avoient fait qu'effayer. Le. premjtffl
Romains, il porta habituellement fe diadème :je*
mier auffi, il porta des habits tiffus d’or & ornes
res précieufes ( ViMor. Epitom. cap. 35 ) ; mais on ■
voit point fur des médailles. 1 , J
Dioclétien l’imita, quoique fes médailles n en k*
gnent rien, r ^ ,
C’eft à Conftantin qu’ il faut rapporter I ufage D M
du diadème, qu’il orna de perles & de pierrespre*
( J comme il en avoit chargé fes habits ( ViSor Efuom.
* * i Çpc fucceffeurs l’imitèrent, & ne portèrent plus
k lo troon e de laurier ni celle de rayons. Je donne ici
g f e des divers diadèmes que Conftantin porte fur les
mfdailles, «os. 4 , p l- CXLIV. On en verra plufieurs
S e s dans les PL X X X I I & X X X I I I , ou il s en trouve
oM ceignent des cafques.
4 t)ans les bas-reliefs de l’arc Conftantin, qui appartien-
nëht à cet Empereur, on voit fon triomphe, il eft affis fur
ulchar à quatre roues ( Montfaucon, Suppl, tom. I V ,
j$f 2 \ tenant le globe impérial, & il porte un bonnet
médiocrement élevé & coupé carrément. On le voit ici
foÉs le n°. 6 , PL CXLIV : ilreffemble au mortier des
Mfidens des Parlemens : c’eft le & le cajnkaucum,
que les écrivains du Bas-Empire comparent
i$k cidaris. Conftantin Porphyrogénète (De Adm. Imper,
cap. 13 ) dit qu’un ange l’avoit apporté a Conftantin, &
qfeles Empereurs ne le portoient que les jours de grand
s fêtes. On y ajouta une croix, & ce fut le bonnet im-
p-||ial que porta Phocas, PL X X X I I I , n°. 6. Ptolémée
Sifvius attribue l’invention du camelaucium à Conftantin
(Hmgius ad Joinvillam , Dijfenat. 24).
■%m)n voit ici, fous le «°. 7 , PL CXLIV, le diadème de
ffonftantin II, tiré des pierres gravées de la galerie de
llprence ( Gem. I I , tab. 18).
. :^ÿ)ans le Muféum Napoléon on conferve une ftatue de
Mien, vêtue du pallium, avec un diadème de lauriers
orné de pierreries. Libanius ( tom. I I , pag. 30y ) , dans
difcours fur la mort de Julien, parle de l’ or qui cei-
gnjoit fon front.
ÿjfclaudien, décrivant le tréfor & les ornemens impériaux
dèThéodofe, que fes fils fe partagèrent après fa mort,
dit ( in pr. Conf. Stiliçk. , lib. 2 , verf. 91 ) :
Et vario lapidum diftinftas igné■ coronas.
léjsousle règne de Juftinien, Hypatius ayant été entraîné
zmforum de Conftantin par les féditieux qui vouloient le
déclarer Empereur, « le peuple n’ayant, dit Procope
*l'| De Relia herfico , / , cap. 24 ) , ni diadème ni aucun
»Mutre ornement impérial, on lui ceignit un collier d’or,
on le déclara Roi des Romains. « Agathias ( Hift.
Juftiniani, lib. 2, pag. 60 ), parlant des ornemens royaux
qui les Empereurs énvoyoient, dans le même fiècle, en
Igîfent aux Rois des-Lazi ( peuple qui habitoit les bords
d| Pont-Euxin ) , parle d’un diadème d’or orné de pier-
r# précieufes.
|gpn lit dans le panégyrique de Juftin I , fucceffeur
“®|Jufilnieri, par Corripus, qu’à fon facre le Patriarche
lui commanda de ceindre le diadème, & quel’ Em-
P.|reur plaça fur fa tête la couronne ( Coronam ) ou plutôt
gfflfonnet impérial.
,|Le bufte de Phocas, le dernier Prince du Bas-Empire,
p ave 1« EL X X X III, h°. 6 , d’après fes médailles, pré-
iente le bonnet impérial furmonte d'une croix. On apper-
çoit les extrémités du diadème qui eft deffous ce bonnet;
1,sI°,nt P*us apparens aux deux têtes qui précèdent celle
oe 1 nocas, & aux deux qui la fuivent.
d i f ° a ] 're 4es opératrices varie beaucoup fur les mé-
^ ailles & les pierres gravées. On peut cependant rappor-
J^ces variétés à quatre types principaux : la couronne.
pî atlner3 ’e diadème ou bandelette, le diadème terminé
•^°înte j Scies coiffures de cheveux, foit naturels, foit
^■ pes. La couronne tle laurier ne fut point un attribut
^ gimperatnces : les Empereurs fe l’étoient réfervée. On
4Ue .tro^s ^tes d’impératrices couronnées de
r • « première eft celle de Livie, époufe d’Augufte ,
fur une pierre gravée du Palais-Royal (tom. II, PL X X V ) ,
ici PL X X X I I I , n°. 5; la fécondé eft celle de la même
Livie, affife à la droite de fon fils Tibère fur l’agate de
la Sainte-Chapelle, aujourd’hui du cabinet impérial des
médailles ; la troifième, .celle de l’impérarrice Sabine ,
fur une médaille de moyen bronze de la collection de
Pellerin.
Le diadème ou bandeau royal ne fe voit ordinairement
fur la tête des Impératrices, que depuis le Bas-Empire.
Il eft. orné de perles fur le front d’Hélène, mère de
Conftantin , ici E/. XXXII., n°. 1. Il l ’elt de même fur
le front d’ Irène, époufe de Léon IV ; mais il eft placé
fous une elpèee de couronne ou de bonnet impérial,
ici PL X X X IV , n°. 2.
Le diadème terminé en pointe eft très-fouvent placé
fur la tête des Impératrices , parce que fouvent elles font
repréfentées fous la figure de C yb è le , de Junan, de la
Pudeur, de la Fécondité , &c. ; quelquefois auffi elles
le portent fans allufion. Dans le premier cas, elles portent
auffi un voile, comme on voit ici Cyb è le, PL /,
n°. 1 ; & Junon, PL I I , n°. 3. Il faut obferver que ce
diadème n’eft pas placé fur le front même^ mais fur le
haut de la tête , de manière que l ’on apperçoit toujours
les cheveux du front. J’en donne pour exemple la tête de
Marnée, mère d’Alexandre-Sévère, prife d’une pierre
gravée du Palais^-Royal ( tom. I I , PL L I ) , ici 8 ,
JPL CXLIV j celle de Sabine , époufe d’Hadrien, ici
Pl. X X V I I , n°. y; celle de Julie, fille de Titus, prife de
la belle aigue-marine de l’abbaye de Saint-Denis, aujourd’hui
du cabinet impérial des médailles ( Montfau-
con, I I I , PL X X I V ) , ici «°. 9 , PL CXLIV.
Les coiffures des Impératrices, faites avec les cheveux
naturels ou avec des cheveux ajoutés, préfentent trop
de diverfité pour que j’ aie pu me borner à quelques
exemples. Je renvoie à celles que l’on trouve dans ce
Recueil Parmi les têtes romaines. Celle de Plotine,
époufe de Trajan, eft des plus remarquables, parce
qu’elle fait voir que l’on arrangeoit leurs cheveux mêmes
fous la forme d’ un diadème.
Quoique l ’on voie furies médailles chaque Impératrice
repréfentée quelquefois avec différentes coiffures , cependant
chacune d’ elles en porte conftamment une, qu'elle
femble avoir adoptée de préférence. J’invite les artiftes
qui auront à peindre quelauTmpératrice, à étudier fa.
coiffure fur les médailles.
§. IX . Coiffures des Rois barbares.
La plupart dés Rois barbares portent, fur les monu-
mens, lé diadème ou bandeau royal, comme les Rois
grecs ou iffus des/Grecs.
Pergamus, PL X X X IV , n°. y, & Priam , PL X X X IV ,
n°. 4 , Rois de Troye , portent le diadème, le premier
fur.les cheveux , & le fécond fur le bonnet phrygien.
Les Rois d’Afrique portèrent diverfes coiffures. Ma-
gas, Roi de la Cyrénaïque, porte, liées à fon diadème
des cornes de bélier, PL X X X V , n°. 3, fymbole de la
force. Juba, Roi de Mauritanie , l’ami de Pompée a fa
chevelure bouclée avec foin & ornée de fleurs. J’ ai parlé
des Rois d’Egypte, fucceffeurs d’Alexandre. Quant aux
Rois de cette contrée, antérieurs à l’invafion de Cam-
b y fe ; j’en parlerai dans l'article général de l’Égypte,
qui formera un fupplément.
Les coiffures des Rois d’Afie ont é té très-variées. Les
Perfes qui habitoient la partie la plus orientale de l’Afie
‘ connue, ont eu quatre dynafties de Rois. Cyrus fonda