
noncet1 qu’on n’a point voulu retracer une véritable cm-
farrêation , mais feulement un fouvenir de cette cere-
m°nie. , . . .. •
L'autre forte de mariage etoit moins folennelle u a n s
auffi plus commune. On la voit ici retracée fous le n°. 01, pl. CCXCI , d’après un bas-relief du palais Juftiniani
CAdmiranda rom. Aiuiq. y tab. y<$ ). Junon Pronuba ( qui
préfide aux mariages ) appuie fes mains fur les épaules
d’ un homme & d’une femme qui fe donnent la main. La
femme a la tête couverte avec une draperie qui ne prefente
aucune différence avec la pella ordinaire. Cependant
on ne peut douter que ce ne foit le flammeumopd
couvroit la tête des nouvelles époufes. Cette draperie
religieufe n’avoit donc rien de particulier que la couleur
& la fculpture ne la repréfentè pas. Nonius ( X IV ,
21 ) dit en effet : Flammeum, veftis veltegmen, quo capita
mueront tegunt. Pline ( X X I 3 8 ) nous apprend que cette
draperie , teinte autrefois en pourpre-orangé , d ou lui
venoit le nom flammeum , l’etoit de fon tems en pourpre
feulement.
CHAPITRE IV.
B A R B A R E S .
O b s e r v â t ion s générales fur les Barbares.
Xj e S Grecs appeloient Barbares tous les peuples qu’ ils
connoiffoient, les Égyptiens mêmes & les Romains. Le$
Romains les imitèrent en cela , & Plaute donne auffi le
nom de barbare à l’ idiôme latin dans lequel il écrivoit
{ Trinummus3 Prolog, verf. 19).
Huic nomen grttcè eft T HESA U RO Fabula :
Philemo fcripfit, Plautus vertit barbari.
Par le mot Barbares je défîgnerai donc, comme eux ,'
tous les peuples de l’antiquité , en n’exceptant que les
Grecs & les Romains. 4 ,
Les artiftes de ces deux nations s’accordèrent à repre-
fenter de la même manière, 8c conftamment, les Barbares
, afin qu’on pût les diftinguer au premier coup-
d’oeil. Dans ce deflein ils leur donnèrent un caraâère de
tête & un coftume très-différens des leurs. i° . Caraétere
de tête......On peut l’étudier fur le prétendu gladiateur
mourant, qui de Rome eft paffé dans le muféum français
5 fur le Scythe qui fe prépare à écorchef Marfyas j
& que l'on défigne fous le nom trivial de Remouleur
( Rotatore) ; fur le prétendu P mus de la villa Ludovifî ;
fur les bas-reliefs des colonnes trajane 8c prétendue an-
tonine , 8cc. &c. Ces têtes préfentent des traits ignobles
, très-éloignés du beau idéal. La ligne faciale s’en^
fonce beaucoup entre les fourcils, & les pommettes.font
faillantes. La barbe manque rarement i & lorfqü’elle
manque, on en apperçoit au moins diftinêtement quelques
touffes-fur la lèvre fupérienre; ce que nous, appelons
une mouflache. Les cheveux, qui aux belles têtes
grecques font en général courts, bouclés & légèrement
rabattus fur le front, font ici un peu longs, très-droits,
relevés fur le front, coupés au deffous des oreilles i &
tombans fur la nuque. Je donne fous le n°. 1 1 , Pl.
CCXC1I , la tête d’un prétendu gladiateur mourant,
parce qu’elle préfente fenfiblement le caractère des Barbares.
i ° . Le coftume général des Barbares, en paix & en
guerre, eft compofé de longues chauffes qui fe réuniffent
avec la chauffure, d’une tunique garnie de longues manches
qui defcendent jufqu’au poignet, & d’ un bonnet
dont la forme ordinaire rappelle celle du bonnet phrygien.
Quand ces Barbares font des perfonnages aiftin-
gués, ils portent quelquefois des manteaux. Les Barbaru
paroiffent-ils armés, ils tiennent alors-des épées le I
plus fouvent courbées, 8c des boucliers de div^fes for- I
mes. Je donne ici pour exemple au n°. 1 , PL CLXUi, I
la figure du Barbare T hoas, Roi de la Taunde, qui con- I
duit au facrifice Orefte & Pylade enchaînés, fur un bas- |
relief du palais Accoramboni ( Winckelm. Monum. ont. I
n°. 149). , , , >
On a peut-être donné trop de généralité a une opi- I
nion de Winckelmann ( Hifi. de l'A r t, liv. 4 , chap. 5 , I
§ . i ç ) b qui femble reftreindre l’ufage des franges pour J
orner les vêtemens, aux Barbares, & vouloir expliquer I
par dès bordures, foit appliquées, foit travaillées avec I
l’étoffe, les textes où l’on croit qu’ il eft parle de franges I
pour des perfonnages grecs. Il eft probable quelle elt I
vraie par rapport aux Grecs, mais on ne peut 1 appliquer I
aux Romains; car on voit à des Romains des paludamen| I
tum 8c des fagum bordés de franges, dans les bas-reliels I
des colonnes trajane & prétendue antonme (voila pour I
les vêtemens militaires ) -, des manteaux bordes de tran- I
ges à la ftatue du Capitole ( tom. 111, tab. 4 4 ) , que 1 on I
croit repréfenter la Pudicité ; a la Cérès du mufeum rran- L
ça is, dont la tête paroît être le portrait de Julie, que I
d’ Augufte , & des vêtemens ornés de même a des mi- I
niftresdes facrifices chez des Romains (M n tr .Am r . I
rom.tab.). 1 0 , 1 4 ) . Il faut lire à la fuite de eet article I
les généralités qui font au commencement de la féconde I
fection de ce chapitre I V , 8c celles qui commencent le I
livre des cofturnes civils.
SECTION PREMIÈRE.
Barbares armés.
N°. Ier. Barbares armés , que l'on voit fur des monumens. I
TROYENS 8c AMAZONES. ( Voyey le commence- ,
ment de ce Livre. )
ÉTRUSQUES. ( Voyei Grecs.)
ÉGYPTIENS. ( Voyei la page 21. )
PERSES. Ils fon t, après les Égyptiens, le plus ancien j
peuple dont les monumens foient parvenus mfqu a nous;
fis furent gouvernés d’abord par les Rois Achéménides,
depuis Cyrüs jufqu’au vainqueur de Darius j pendant un
' flècle feulement par les fucceffeurs d’Alexandre; enfuite
par les Arfacides ou Parthes, fi redoutables aux Romains ; :
enfin par les Safifanides , que détrônèrent les Califes
^ vers le milieu du feptième ffècle de l’ère vulgaire. Nous
avons des monumens des trois dynafties perfes. Deux
médailles d’argent, dont le diamètre eft de trente-un
! millimètres ( ou quatorze lignes ) , & qui font confer-
Ivées dans la colleélion nationale, préfentent des Perfes
[armés d’arcs & de lances, vêtus de longues tuniques
Iferreés avec une ceinture, coiffés avec des bonnets tra-
! vaillés en forme de créneaux ou de tours, portant une
i barbe & une chevelure épaiffes. On les voit ici aux nos.
3 & 4 , PL CCXCII. Ces médailles appartiennent aux
Achéménides » elles portoient probablement le nom
d‘Archers 3 à caufe de leur type, 8c elles donnèrent lieu
[.à un bon mot d’Agéfilas, qui joua fur ce nom. C’eft en-
[ core à la première dynaftie que l’on rapporte les bas-
[reÜefs de Perfépolis, defquels j’ai tire les, figures des
|jios. y, PL CCXCII 3 & i , PL CCXC/II. La première,
»vêtue d’une longue tunique pliffée, tient une lance &
■ un bouclier ovale, échancré des deux côtés, comme
Ircelui des Béotiens. Son bonnet a la forme d’un turban,
■orné de cannelures perpendiculaires. La fécondé figure
■porte Une tunique qui ne. defcend pas au delfous du
■genou > elle tient une lance. Un bouclier d’une forme
■extraordinaire eft fufpendu à fon côté gauche ■: un poi- ;
■gnard l’eft à fa ceinture du côté droit. Son bonnet, rond I
K & élevé en forme de turban, n’a aucun ornement. La i
■barbe & la chevelure de ces deux figures font très- :
Bépaifiès.
■ De la vue de ces figures & de divers textes de Xéno-
iphon (Infl. Cyri. lib. y, cap. I , & lib. 1 , cap. i & 6 ) ,
I d’Hérodote- ( lib. 7, cap. 61 ) , de Strabon (lib. iy) ,
| d’Héliodorê^(lib. 6, cap. 7 ), de Prodromus ( lib. y,
rineunte ) 3 &c., on peut conclure que les Perfes, vaincus
\ par les Grecs en Europe, & par Alexandre en Afie ,
I portoient la ftole des Mèdes, qui defcendoit jufqu’aux
t chevilles du pied, ces longues chauffes qui caraétéri-
Ifoient les peuples d’Orient j des cuiraflès à écailles; les
1 cavaliers, des cafques d’airain ou du moins garnis de
Ibandes de fer & d’airain ; les fantaffins, un bonnet de
I laine foulée , élevé en forme de tour ; un bouclier tiffu
S d ofier, appelé gerra , de forme prefque rhomboïdale ou
I de la forme des boucliers béotiens : telles étoient les
l;'armes défenfives des Perfes. Quant à l’armure particulière
de leurs cavaliers cataphraôles , on la trouvera dé-
PCrlte dans-l’article de la cavalerie romaine, qui l’adopta.
■ Les armes offenfives des Perfes étoient des lances courûtes,
terminées inférieurement par une pomme ; de grands
k h"S 3 ^6S car<luo^s cylindriques ou prifmatiques, des flè-
.s féaux, une épée courte, appelée copis ,* un
I poignard à lame courte, fufpendu à la ceinture, & qui
r cicendoit fur la cuiffe droite , appelé acinaces ; une ha-
; 5 a deux tranchans , appelée fagaris, & la fronde. Ils
;. e ^'voient de chariots armés defaulx, d’inftrumens à
il'611!-• ^6 & ’d’autres machines de guerre. Enfin,
|Lu • eigne.de Cyrus, qui fut toujours celle des Rois,
■ ^ un ai§le d'or fiché fur une lance fort longue. Le
r c° dUme m^'ta^re, dé Cyrus ne différoit de celui de fes
Ü p! aS ■> félon Xénophon, que par l’éclat des armes. Un
l"8c T rtaRerC^S (Chanto. lib. 6 , cap. 4) montoit un grand
I ineiur^C”eva^ ^ont .tout le harnois étoit d’or. Son vête-
I t de pourpre étoit orné d’une broderie babylonienne.
Il portoit une tiare de couleur d’hyacinthe, un cimetère
doré, deux javelots, un arc & un carquois, ouvrage des
Sères, & d’un grand prix.
Les dix mille hommes, appelés immortels3 qui fai-
foient la principale force de l’armée de Darius ( Quint.
Curt. I I I j cap. 3 ) & des autres Rois de Perfe depuis
Cyru s, portoient des colliers d’ o r , des habits tifïus
d’o r , des tuniques garnies de longues manches, ornées
de perles.
Les Romains ne connurent les Perfes que fous la dynaftie
des Arfacides, & ils les appelèrent Parthes. Les
guerres contre les Parthes furent très-célèbres par la
défaite 8r la mort de Craffus, la retraite d’Antoine, les
triomphes deTrajan, deMarc-Aurèle, deSeptime-Sévère,
la paix honteufe que fit Macrin avec Artaban, &c. Enfin,
fous Alexandre-Sevère, ce même Artaban fut détrôné par
Ardefchir, l’Artaxare ou Artaxercès des écrivains grecs &
latins, qui commença la dynaftie des Saffanides. Quelques
médailles impériales, les bas-reliefs de l’arc de Septime-
Sévère, monumens de fes victoires fur les Parthes, fer-
viront à tracer le coftume militaire de ce pèuple, coftume
qui fut le même fous ’ les Saffanides, fucceffeurs d.’Ar-
defchir. Quoique les Parthes euffent adopté des Perfes
qu’ ils avoient fubjugués, l’ufage des longues barbes, des
chevelures frifées, ils eonfervèrent, les jours de combat
, leur ancienne coutume d hériffer les cheveux & de
les rabattre fur-le vifage. L’empereur Julien.( in Conftanc.
tom. 1 , pag. 63 ) nous apprend que les Parthes, pour
paroître iffus des Perfes 3 prirent leurs vêtemens & leurs
armes ; c’eft pourquoi j ’ aurai peu de chofe à ajouter à
ce que j’ ai dit plus haut. Sur leurs médailles (Gejfn. / ,
tab. 1 , n°. 8 ) on voit l’arc du n°. 1 , PL L X X V I I t remarquable
par fa courbure, qui eft placée fur un côté»,
tandis qu’elle l’ eft ordinairement au milieu de l’ arc. Marchant
toujours à cheval, ils faifoient peu de cas des fantaffins,
qui, dit Marcellin ( lib. 23, cap. .6 ) , combattent
couverts à la manière des Mirmillons. Ils portoient fans
doute, comme ces gladiateurs, de longs boucliers, une
épée & un poignard.
On voit fous le n°. z , PL CCXC1I I , un cavalier parthe
fuyant devant la cavalerie de Septime-Sévère ; il eft tiré •
des bas-reliefs de l’arc élevé en l’honneur de cet Empereur.
On reconnoît diftinéiement fa tunique liée avec une
ceinture, fes longues manches, fa chlamyde, appelée
candys, attachée avec une agraffe, & fes longues chauffes.
Étant vu en deffous, on ne diftîngue pas la forme
de fa tiare; mais on la trouvera bien exprimée au n°. y3
Pl. CCXCIII. Ce cavalier démonté eft pris du même
arc. Dans ces bas-reliefs on voit les enfeignes des .Parthes.
L ’une eft deffinée ici au /z°. 4 , Pl. X C V I ; c’eft
un vexillum découpé en flammes : l’autre au n°. 2 , Pl.
XCV11 ; ç’ eft un dragon. Florus ( lib- y , cap. 11 ) nous
apprend qu’elles étoient de foie brodée en o r , 8c Tacite
( Annal. V I 3 fegm. i 3 4 ), que les bataillons des Parthes
brilloient par l'éclat des broderies. L’adreffe à tirer des
flèches, même en fuyant, rendit la cavalerie parthe long-
tems redoutable aux Romains. Une arme qui devoit être
fort dangereufe dans les mains de ces cavaliers, étoit le
lacs ou cordeau, appelé Les Alains, les Huns, lés
Sarmates & les autres hordes fçythiques en faifoient
auffi ufage, 8c les habitans de l’Amérique méridionale
s’en fervent pour prendre les boeufs fauvages. Un bout
de ce lacs étoit lié à la bride du cheval, & à l’autre étoit
attachée une iriaffe pefante, Le Parthe, arrivé à la portée
de fon ennemi, lançoit le lac s , qui, étant fort long,
; s’ entortilloit autour de lui > puis il fuyoit au galop, 8c