
Génie fcie du bois fur l’établi du n®. y, P L C C C X X IX , -,
auquel la planche eft fixée p'ar un fergent.
Outils du forgeron 3 du balancier, au monnayeur. Sur un
bas-relief antique ( Admirand. roman. Antiq. tab. 66 ; les
Cyclopes forgent le fer fur l’enclume du n°. i , Planche
CCÇ.XXX.
Les Anciens monnayo.ient au marteau lorfqu ils ne
mçulo.ient pas fimplement leurs monnaies : le balancier
leur fut inconnu. Ils mouloient les flaons fous la forme ,
approchée de la pièce avec fes principaux reliefs ; ils les
faifoient rougir au feu , & dans cet état ils les frappoient
4vec des coins de bronze allies d un fixieme d étain. Sur
les médaillés des Triumvirs-monétaires on voit l’enclume,
le marteau, les tenailles & le coin. Les coins antiques
qui nous font parvenus, ont la forme de nos pains de
lucre , celle d un cône arrondi au fommet. Ils ont de hauteur
o mètre 054 (deux pouces). O11 voyoit dans le
cabinet de Sainte-Géneviève un morceau de bronze carré,
fur lequelctoient gravés la tête d’ Honorais & ces mots :
Exagïum folidi. C ’étoit un poids-étalon du fol d’or.
Les Anciens avoient plufieürs fortes de balances :
i ° . la balance ordinaire, à deux baflins & a plufieurs
poids , raQ. 2, PI. C C C X X X , fur une pierre gravée de
fa galerie de Florence ( i l , 9 1 , a. ) 5 i°- le pefon (appelé
aufli romaine ) qui fert à pefer avec un feul poids mobile
le long d’un levier gradué. Dans les Recueils de Caylus
( (. IV , Planche X C 1V ) on trouve le beau pefon du ra°. 3,
P L Ç C C X X X , qui porte un plateau, plufieurs crochets
& le poids mobile travaillé fous la forme d’une coquille
j 3°. enfin un pefon-balance garni de deux baflins
&- d’un poids mobile. Le poids mobile du n*. 4 ,
P L Ç C C X X X , eft travaillé fous la forme d’une tête
coiffée avec le pétafe, parce que Mercure avoit les
poids & les mefures fous fa furveillance. Ce numéro
eft gravé fur une pierre de la galerie de Florence ( I / ,
tab. tyi, ra°. 1).. . ... - # .
Les Poids des R omains avoient la forme d’une fphère
tronquée parallèlement en defliis & en deffous. Le plus
grand nombre de ceux qui fubfiftent encore font de ba-
faîte. Le nombre des onces ou des livres eft ordinairement
gravé en defliis ou incrufté en argent. Tout autour
on lit des infcriptions qui indiquent le temple où ils
étoient confervés lorfqu’ils étoient étalons, ou le nom
du Frince fous le règne duquel, ou celui du Préfet
devant qui ils ont été étalonnés. Sur celui du n°. j ,
PI. c e €X X X {Antiq expliq., III, PL X C I I I ) on lit :
T empl. Opis. Au g. , le Temple d’Ops Augufta. On lit
fur le n°. 6 , P l. Ç C C X X X , D. N. Hong r i . Al g. D omini.
noflri Honorii Augufii.
Le Pied des Romains reflembloit au nôtre, pour la
forme. On en a trouvé qui font droits & fans charnière ,
tels qu’ ils font gravés fur les farcophages de Cofîatius,
deStatilius, d’Æbutius, &c. confervés au Capitole &
deflinés dans le Mufeum capitolinum (tom. I V ) ; d’autres
qui ont une .charnière dans "le milieu & qui fe plient
comme des compas. Les uns font divifes en douze parties,
appelées uncia,• les autres le font en feize parties,
.appelées doigts.
Les principales Mesures de capacité étoient le conge
pour les liquides, & le modius pour les grains. L’ on con-
ferye à Naples un conge antique de bronze, qui ét'oit jadis
au palais Farnèfe, On voit ici au/i°. 1, P L C C C X X X I 3
la copie très-exaéte qui en avoit été faite pour Peirefc
( cabinet de Sainte-Geneviève), & qui eft placée aujourd
’hui dans le cabinet des Antiques impérial, avec le
congé antique de bronze du n°. 2, Pl. C C C X X X I , qui
avoit appartenu au même favant ( Antiq. expliq, *13
PL L X X X V I I ) . On lit fur la panfe du conge dupi ;
Farnèfe, ces mots : imp. c a esa re v e sp . v i cos.c.^
A V G . F. I IU M EN SVR A E EX A C T A E IN CAPITOLIQ f ï
Ils nous apprennent que c’étoit un étalon dëpofé
pitole parVefpafien, & qu’ilcontenoit 10 livres romaC;
d’eau.
Le Modius , mefûre des grains, analogue à notrebo®:
feau ( mais qui avoit d’autres proportions), eft ordin J
ment conique fur les monumens romains. On voit cep J
dant un modius cylindrique, comme le font nos mef.RjI
fur un monument fépulcral des premiers fiecles de l'èfl
vulgaire, defliné dans la Diflertation de Lupi lur l’épi» J
de fainte Sévère. Il ne faut pas prendre pour moa;«!
calathup ou la corbeille, qui a conftamment la forme d'I
cône renverfé, _ 1
T isserand chez les Anciens. Ses outils ne différoiel
pas des nôtres. On trouve dans les peintures du man!
crit de Virgile, dit duVatican ( pag. 1 19 ) , le métier!
n°. 3, P L C C C X X X I i il eft droit, comme nos métitl
de haute-liflè..
C uisine (Inftrumens de ). Sur des farcophages pu®
par Muratori ( Thef. Infcript. ) , on-voit lés inftrumens!
curfîne des n0i. 4 0 5 , PL C C C X X X I : Un trepied,!
gril, une lèchefrite, un couperet (grand couteau debt
cherie & de cuifine ). On voit un femblable couperei
tiré des fouilles d’Hercuîanum ( P in . , V , 239), fe
le ra°. 6 , P l. C C C X X X I . Le n°. 7, PL CCCXUi
préfente un pain tire des peintures d’Herculanum (1!
pag. 141 ). On a trouvé dans cette ville deux pains eiitiî;
& de même volume, de o mètre 33J ( un piedé
lignes ) de diamètre , & de o mètre 095 ( trois pouce
& demi) d'épaifleur. Tous les deux ont huit e n t a i l l e s *
le defliis, c’eft-à-dire que l’on a formé une croix ,■
que chacune des premières divifions a été fo u f c l i v i i e e
deux. I
R e p a s . On ne peut douter que les Anciens ne fefej |
viflent de cuiller en prenant leurs repas. Martial (2/fl
121 ) dit expreflèment qu’on en faif iit ufage pour iffiî :
gerles oeufs & les coquillages. Le n°.8; PL CCC'XIIM
en prefente une de.bronzë ( Antiq. expliq., I I . Pl- LVm
Les Anciens fe.fervoient-ils de fourchettes comme no®
Baruffaldi ( de Arntis Convivalibus , Thef. Ant. SdttiffM
, III) a répondu négativement à cette queftion en
! rappelle qu’un écüyer-tranchant coupoit fur la table lésina
’ en plufieurs & en très-petits morceaux jqu’Ovide (diM
amundi, I I I , 7 y5 ) recommande à un amant qui n®|
! géra près de fa maîtrefle, de ne prendre les mets que®
j bout des doigts, carpecibum digitis, & de ne pas lalKq
| lèvres avec une main fouillée, or a nec immunda toun
: range manu. XJ ne preuve plus décifive eft l’ ufage qu’avoiaj
les Anciens, de fe laveries mains après les repas, uiàgefl
! fubfifte encore chez ceux des peuples modernes qui
! gent fans fourchette. Cependant le n°.‘9, PL (7CC2 2 J
en préfente une de bronze, que Caylus a publi e coiMJ
antiqué ( Rfè. cCAntiq. 3111, PL L X X X lV ). Quel enW
été l ’ufage? I
V err e. Les Grecs & les Romains l’employèrent Mjl
tems pour faire des vafes avant d’ en garnir leurs fener ■
Ils fe fervirent d’abord de pierres demi-tranfparentesij
l’alabaftrite ou fulfate de enaux ( albâtre-gypfeux );
fous les premiers Empereurs ( Philon. Légat. a<^ /’“'M
circa finem ) on fubftitua aux pierres fpéculaires le m
blanc. Dans le même tems on employa le verre entam
Amples, ou colorées également, ou color es? (QjJ
compartimens, foit en rinceaux 6c én figures d arum ■
pour former pavés & les incmftatïons des murailles
jes appartemens. Le verre travaille en bas-rehel f rvit àufli de d. coration : on en a trouve des reftesdans
a S fouilles faites à Rome & dans fes environs. On en fit
nullquefois des miroirs. ( Koye^ plus haut cet article ).
M Agriculture. Je donnerai quelqu etendue^ a cet article
parce qu’on lui en a donné trop peu jufqu’à ce jour,
&paice que j’ai écrit un premier Mémoire fur les char-
ruls feules, & un fécond lur les autres inflrumens d’agri-
Ci®ure des Anciens 3 qui ont été lus dans l’Académie des
Bêles-Lettres, & dans la clafle de littérature ancienne de
lïftitut. M _ . .
Labour, charrue. Cet mitrument rut toujours le premier
déltous Sa forme a dû varier, félon la nature des terres
qiiè l’on avoit à labourer. On fe fervit d’abord pour puvrir
laprre comme le font encore quelques peuples fauvages,
d’ine branche d’arbre bifurquee, & coupée en forme de
crôlc; elle férvoit comme le pic des Modernes. Sur quel-
qtiës tombeaüx étrufquès (Muf. etrufe. 3 I I 3 r.ab. 157) on
vlftle héros athénien, Echetlus (l’homme à la charrue),
combattit à Marathon avec le croc ou la charrue
i llffple du n°. G PL CCCXXXLl. On fe fervit encore pour
remuer les terres avant de les enfemencer 3 comme on le
fait aujourd’hui avec avantage dans les pays où les bras
fojtt abondans, de la bêche- Sur le tombeau d’un chré-
tien des'premiers fiècles ( Fabretti. Infcriptpag. 574)
obfvoit la bêche du n°. 1 , Pl. CCCXXXI!. Son manche
ëflgami d’un double croifillon, fixé aune petite diftance
de laibêche proprement dite, pour fupporter le pied. Elle
ejgencore en ufage en Italie & dans quelques-uns de nos
dfflartemens méridionaux, où on l’appelle hoche-pied.
.Mn trouve fur les monumens plufieurs charrues : je ne
dflneraiici que les mieux caraétérifées, &je les rangerai
fè||nleur degré de fimplicité. Nos. 3, 4, PL. CCCXXXlI3
cMrues faites d’un feul morceau de bois bifurqué une
fois, ou bifurqué deux fois. La première, tirée d’une
peinture antique, fe voit dans le Traité de Roman. Gr&-
côSmque ponaeribus de Lucas Pætus 5 la fécondé, fur une
pillre gravée de la galerie de Florence ( Gemm. , I l ,
W r n°. 3). N°s. 5,. 6, Pl. CCCXXXlI-, 13 2, Pl.
CÿCXXXIIl, charrues faites de plufieurs morceaux. La
prejîiière eft tirée des Mifcellan. érudit. Antiq. de Spon
mffl°L > pag. 3O-8) -, la fécondé, des médailles romaines
||fe)lonies 5 la troifième , du Mufeum etrufeum de Gori
Il f?^,2,00) » quatrième, des peintures d’un manuf-
cr« d Héfiode, du moyen-âge, publiée par Leclerc dans
JJjl édition de ce poète ( 1751, ). N°. 3 , Pl.
, charrue'compofée d'après les Géorgiques
d f îrgfle (I, 160, &c.).N°. 4, Pl. CCCXXXIII, char-
ïaagarme de roues, & d’un coutre placé avant le foc
[ lèylus, Rec,, V, PL L X X X 11I ).
,(*rUr .term*ner l’article des charrues je ferai voir,
lMg?jUS «apte PL CCCXXXIII, le développement du
f ies ôoeufs , qui, fur les monumens, tirent tou-
riirF ?arrr,^ cou ^ non Par fes cornes 3 il eft dans les pein-
,of5-du ,: ®fence du Vatican ( Heautontim. a B. I , je. 1 ) ;
Si 6 f°: 13 CCCXXXIV, la manière dont on
1 , rfue fur le cou des boeufs, pour que le foc
( M'-i v/-t ,P01llt fe ten-e quand on ne labouroit'pas
\W aUU. dea la famille Cafta ; Morelli , tab. 1 , 4) ; ;
1 ■ T..CCCXXXIV, la manière dont on ■
a-vèc L reS ^ probablement aufli les chevaux, !
îSlWA " HalIe. autour de chaque j » 0It dans le mi Uv, la_m_/b eis, u&.- .qnu.i s’af- I 3«s le milieu par un noeud commun (Médaille
ppr -a ~rete i PelUrin , Peuples, I I I , PL CI nos.
P ; f nho ^ fous le «°. 3, Pl. CCCXXX1F, la r
nière dont on conduifoit les boeufs attelés, en les guidant
avec une courroie liée à leur cou en guife dé
bride, & en les piquant avec un long aiguillon, tiré d’une
peinture antique ( de Roman. Gr&corumque pondérions dé
P&tus.)
J’ ai dit que pour labourer on fe fervoit de la bêche ; jè
dois ajouter que l’on fe fervoit quelquefois d’une bêche
pointue , appelée encore vanga dans les environs de Rome;.
On employoit aufli la fourche à trois & même à quatre
dents ( Cato. R. R. cap. 10 6’ 11 ) , mais furtout la houé
fo-urchuë, appelée aufli hoyau, crochets, & le pic. On
voit ic i, fous le n°. 4, PL CCCXXXI y , le pic : c’eft une
des mille afeia gravées fur les farcophages. Quelquefois lé
pic , au lieu d'être terminé en pointe, eft aplati : on l’appelle
alors pioche a prés, nom qui défigne fon ufage. Oh
trouve dans les peintures du Terence du Vatican (Heautontim.
a c i. 1, J e . 1 ) le hoyau ou les crochets du n°. 7 ,
P L CCCXXXI P. Le hoyau du n ° .6 ,P L CCCXXXI P ,
fôlide dans la moitié du fer qui tient à la douille, eft tiré
d’une pierre gravée des Monum. antichi de Winckelmmn
(«°- H ) -
Herfage. Sur une médaille de grand bronze d’Augufte,
au revers de Céfar ( Gejfneri, Impp. roman, tab. y , n°. 7 ),
on voit laherfe triangulaire du n°. 7 , P l .C C C X X X lP . '
Moijfôn. Les Anciens avoient plufieurs inflrumens
différens pour môiflonner : tantôt ils coupoient les épis
avec une faucille fimple, telle que celle du n°.. 8 ,
P L CCCXJXX IP ( Col. traj. tab. 83 ) ; tantôt avec une
faucille dentée , telle que celle, du «°. 9 , Planche
CLXIII. (Pajferii, Lucerne fictil. I , tab. o) ; tantôt ils
fauchoient les blés comme les prés. L’on voit fur les
médailles confulaires (Gejfner. I l , tab. 32, n°. 75) la faulx
dura0. 10, PL C C C X X X IP , & fur une pierre gravée
(dont l’antiquité eft conteftée ) , publiée par Mariette,
la faulx du n°. 1 1 , P L C CC X X X IV y enfin ils déta-
choientles épis avec une éfpèce de fourche à cinq dents :
tels font les inftrumens dès moiflonnèurs que nous pré-
fentent les monumens , excepté le dernier.
Battage. Les monumens ne nous préfentent ni le fléau
ni le chariot armé en defious de pointes aiguës & tranchantes,
ni les boeufs , ni les chevaux employés aujourd’hui
dans diverfes cbntrées pour faire fortir les grains
de blé de leurs baies j cependant les textes des auteurs
grecs & latins nous apprennent qu’on s’en fervoit dans
leurs pays.
Pannage. Le van des Anciens fe trouve, repréfenté dans
plufieurs bas-reliefs relatifs à Bacchus ou à fes myftères.
Il reflemble entièrement aux nôtres & n’a point d anfes :
on en voit un différent fous le n°. 12 , PL CCCXXXIV3
tiré des peintures d’FIerculanum ( P 3 95 ) 5 il fe fait remarquer
par fes anfes. La corbeille élégante du ra°. 13 ,
P L C C C X X X IV , eft tirée de vafes grecs dits étrufquès
d’ Hamilton ( I I , 2 y ) y c’ eft le calathus que Sérapis porte
fur la tête. i>a forme , de cône renverfé, empêche de le
Confondre (comme on l’ a fait cependant quelquefois)
avec le modius 3 mefure à blé des Anciens. On voit un
modius tiré des pierres gravées du Mufeum florentinum
( I l , tab. 21 ) , fous le raQ. 14, P L C C C X X X IV.
Le ra°. 1 y , PL CCCXXXIV, préfente une efpèce
de facoche ouverte, remplie de légumes & de fruits
qu’elle fervoit à recueillir. Elle eft tirée des peintures
d'HercuIanum ( I I , 203 ). ^
La vigne. Des objets relatifs à la vigne , ceux qui appartiennent
au preflurage des raifins font les feuls que Ton
trouve fur les monumens. On voit ic i, fous le n°. 16 ,
P L C LX I I I , le plus fimple des prefloirs que les Anciens