
de plomb. Ôn en voit ici un au a°. 3 , P/- Cc IXPTiT;
il eft tiré des bas-reliefs delà colonne .trajane (tau. Ü6).
Les vélites-archers portoient un calque, une cuiraffe a
écailles , une ép é e, un arc & un carquois. Vegece
( lib . i , cap. 20) dit qu'ils couvroient leur bras gauche,
celui qui étoit le plus avance quand ils tendoient 1 arc-,
avec une manche. Sur la colonne trajane ( tab. 03 ) on
voit un archer auxiliaire dont le bras droit elt nu, & le ■
gauche qui tient l'a r c , couvert jufqu’au poignet d une
manche de cuir ou de quelque tiffu très-épais. Procope
(de Bello perjico, Lib. 1 , cap. i ) dit que de fon tems (le
fiècle de Juftinien ) les archers portoient des cuiranes,
des jambarts qui s’élévoient jufqu’ au genou, des fléchés
à droite, & l'épée à gauche. Quelques-uns portoient
encore un javelot fufpendu à leur corps, un petit bouclier
fans anfe pour couvrir le vifage & le col. Ils montaient
aufii à cheval, §g ils lançoient, ainfi montés, des
flèches en avant & en arrière, avec tant de force qu'ils.
>erçoient boucliers & cuiraffes ; ils élevoient l’arc a la
îauteür du front, & ils attiroient la corde jufqu a 1 o-
reille droite. Les vélites qui lançoient le javelot portoient.,
dans le fécond fiècle de 1 ère vulgaire , un calque,
un bouclier,une épée, la cuiraffe a écaillés ou les
lames de brome, & un javelot d'environ un mètre de
longueur , garni d'une pointe trés-effilee, qui fe recour-
boit du premier coup. On voit dans la galerie de Florence
( Muf. Flor. Statu*, tab. 7 7 ) un guerrier pofe avec
un genou en terre, ayant une cuiraffe de cuir fur fa
tunique, une épée au côte gauche, tenant de la main
droite les débris d’un javelot, & de la gauche un bouclier
carré, mais replié trois fois en forme de'tuile courbe,
à triple courbure ( ijnbricatus). Gori a cru reconnoitre
un vélite. On le voit ici au n°, 4 , PI. CLjrXF'lIf. A la
vérité il n’ a point de cafque, & cependant Polybe en
donne un aux vélites avec un bouclier 5 mais comme les
autres écrivains ne parlent point du cafque, on peut
croire, avec Valtrinus ( de Re milit. vet. Roman.), quils
ne le portèrent pas danS les premiers tems. .
L ’armure des vélites en général e to it, félon Polybe
(lib. 6 ) , l'ép ée, lès.haltes légères (javelots ) , un bouclier
rond de trois pieds de diamètre, & un bonnet de
Ce'bas-relief paroît pbftérieur au fiècle de Sévère. Enfin,
peau,de loup. Suidas dit que lés troupes armées
a la légère portoient \e fagum & les chauffes. . j
Les haftats portoient le javelot ( pilum ) , 1 epee efpa-
gnole, le grand bouclier ( fcutum ) , le cafque & un
plaftron d'airain. Les plus riches fe. fervoient, au lieu de
plallron, d'une cuiraffe de mailles. Polybe^ dit que les
princes & les maires étoient armés de meme que les 1
haftats , excepté que les triaires portoient. la pique au
lieu du javelot. Le bouclier romain étoit carré, lo n g , .
convexe ; 8c lorfqu’il étoit porté, il defcendoit jufqu aux !
pieds : togtis, dit Plutarque ( UJEmil. U , pag. ;
I7Soûs les B 1 & i , PI. CCLX1X , on voit un.légion-
aire de la colonne trajane ( « 4. 5 S,). La tunique.de cuir
( fcortea ) , qui tient lieu de cuirafle, 8c dont les bords
font découpés; les longues chauffes (campeflre), la chauf-
fure avec les bandelettes, qui montent vers le milieu de
la jambe ( caliga) y la cravate (focale ) , les formes du
cafque 8c du bouclier , font très-apparentes. Sur la.co-
lonne prétendue antonine ni fur l'arc de Sévère, pn ne
voit point de changement eflentiel dans l'armure du lé- ;
gionnaire. Muratori, dans fon Recueil d.1 Inscriptions, a
publié celle d’un légionnaire, à laquelle eft jointe la
figure que l’on voit ici fous le n°. 3, P/. CCLXIX. On
remarquera 1$ forme du bouclier 8c la longueur àu fagum.
je donne fous le «°. 4 , CCLX1X , un foldat -de
la’ colonne théodofienne (PL. l , n ° . z ) . La forme^du
calque, la petiteffe de l’epee 8c de la lance, doivent etre
obfervées. ." • .
L’armure de la cavalerie romaine omeroit peu de celle
des fantaflins ; ils portoient feulement une lance armée
dé pointes àfes deux extrémités. Les fantafîins n’auroient
pu faire ufage d’une femblable lance, parce qu’ ils au-
roient blefie quelqu’un du rang qui les fuivoit. On trouvera
cette lancé au n°. 1 de la Planche L X X IV . Le n°. 1 ,
PL. CCLXX, préfente un cavalier de la colonne trajane
( tab. ) , marchant en paix 5 il a la tête nue, comme
il étoit d’ufage dans les marches. Son cafque eft probablement
attaché à la houffe du cheval d’un côté, comme
le bouclier eft lié de l’autre. Sa pique ( ainfi que toutes
les parties foibles 8c Taillantes des bas-reliefs de cette
colonne) a été brifée. Sur la colonne antonine (tab. 47),
les cavaliers portent le fagum frangé. On en a defljne un
defcendu de cheval, au «°. M M CCLXX. Enfin, le
n°. ' ' PI. CCLXX, tiré de la colonne theodolienne
/ p/.5 X I I ) \ préfente un cavalier du Bas-Empire.
La cavalerie qui fut la plus célèbre à. cette époque ,
étoit celle que l’on défigna par le nom de Caiayhr actes ,
couverts de tous côtés ; elle étoit en ufage depuis long-1
tems dans l’ Orient. Les Romains virent les Câtaphractes
pour la première fois lorfqu’ ils vainquirent Antiochus
I Tit. Liv. Lib, 35, «°. 48, & lib. '3 7 , n°. 40) : ce fut
Confiance, fils de Conftantin (Julian. O rat. pnm^ m |
laudem Conftantii ) , qui les introduifit dans leurs armées.
Héliodore, qui écrivoit fous Théodofe 8c Arcadius, les 1
décrit ainfi ( Æthiopic. lib. 9 , pag. 443 , eût. 161 1 ) :
« Un homme d’élite 8c doué d’une grande force fe couvre
d’Un cafque trël-folide , qui embraffe toute la tête
en exprimant les traits du vifage, comme les mafqués de
théâtre : ce cafque enveloppe la tête 8c le c o l, 8c ne
préfente d ’ouverture que devant les jtèux, pour laiffer
la vue libre. De le main droite ce guerrier eft armé d’une
pique plus longue que les lances ordinaires, 8c fa gauche
tient les rênes du cheval. Une épée eft fufpendue a fon
côté. La cuiraffe couvre non-feulement fa poitrine, mais I
tout fon corps. En voici la forme. Dès lâmes de fer ou 1
d’airain taillées en carré, de la longueur d’un palme
( quatre - vingts millimétrés, ou trois pouces , félon
Pauûon ) , fe-recouvrant les unes des autres, font liées
par de fortes coutures, 8c représentent une tunique for-
mée d’ écailles , qui s’applique au corps fans le gener :
i elle embraffe chaque membre, 8c fe prête à tous les mou-
I vemens en s’alongeant ou fe refferrant,; elle eft garnie
| de manches, 8c prend du col jufqu’au genou, fans au-
I très ouvertures que celles qui font pratiquées vers les
| cuiffeS pour permettre au cavaliet d’embraffer le dos du
cheval : cette cuiraffe repouflè les flèches, 8c réfifte a
| tous les coups. Une botte liée à la cuiraffe couvre le
; pied 8c la jambe jufqu’au genou. A. .
| » On revêt le cheval d’ une armure de memè forte,
f Des efpèces de bottes enveloppent fes jambes; la tete
' eft cachée entièrement fous un frontal ; la croupe 8c les
j côtés, jufqu’ aii ventre, font défendus par un caparaçon
! tiffu de chaînes de fer qui les met à couvert, 8c qui ne
gêne point la marche du cheval, à caufe de l’efpaçe vide
qu’ il laiffe entre fes parties. Le cavalier ainfi arme ei
placé fur le cheval ; il n’y monte pas, mais on 1 y place,
a caufe du poids dont il eft chargé. Lorfque le fignal du
combat eft donné, il rend la bride à fon cheval, le frappe
des éperons , 8c il eft emporté avec'force dans les rangs
r 1 ennemis»
ennemis ; de forte que l ’on croit voir fe mouvoir un
Ihomme de fer ou une ftatue de métal. La pique eft très-
laloneée vers la pointe, 8c elle eft foutenue par le• col du ?
Icheval à l’ aide d’un lien ; de même le talon eft fixe aux i
leuiffes du cheval, à l’ aide d’ un noeud qui ne cède, point
»pendant de combat, mais qui au contraire aide la main i
15u cavalier, uniquement occupée à diriger le coup. Le
! point d’appui donne à la pique une telle force, qu’elle
perce tout ce qu’elle rencontre, 8c que fouvent même,
elle perce 8c enlève deux hommes d’un feul coup. »
| On ne connoît aucun monument fur lequel on voie
ides cataphraéfes romains ; mais fur la çolonne trajane
\(tab. z-j ) , des cataphraéles auxiliaires combattent avec
Iles Romains , 8c l’ on, en a de-fliné ici un fous le n°. 4 ,
P/. CCLXX. On obfervera que le vifage 8c les mains ne,
! font point couverts, 8c qu’il ne porte point de pique.
■ Les Auxiliaires des armées romaines furent des alliés
■ ou des tributaires. Ceux qui combattoient contre Carac-
ïtacus 8c les Bretons portoient de longues-épées (fpathis)
1 & des lances (haflis) ( Tacit. Annal. 12 , 35). Du tems
flde Pline ( 33, cap. 1 , feci. 10) on donnoit pour récom-
penfe militaire des colliers d’argent aux Romains, 8c des
. colliers d’or aux auxiliaires 8c aux étrangers. De plus,
«ceux-ci.ne pouvoient porter les chaînes ( armilU) que
lion donnoit aufli pour récompenfe aux nationaux.
SL . La cohorte des Prétoriens, compofée de foldats choi-
fis, feryoit de garde au général ou au préteur. Je n’ai
point à parler ici de leur ptiiffance, mais de leur coftume.
On voit fur les colonnes trajane 8c prétendue antonine,
|es prétoriens monter la garde à la porte du Prétoire ou
auprès de la pesfonne du général. Ils n’ ont d’autre arme
offënfive que l’épée ; ils ont le bras droit 8c Vindex àioït
. élevés ; de la gauche ils tiennent le bouclier. Ils portent
l’épée du cpté droit ; ce qui les diftingue du refte de
l’armee (No.tSalnïafii in Spartian, pag 135 ,• Hift. Aug.
;>‘p-8°.). Dion Caflius (iib,:.78, ça.p. 37) dit que Macrin,
voulant rendre la matche des prétoriens plus légère, leur
,|fit quitter les. cuiraffes. à écailles 8c les boucliers faits en
forme de.tuiles courbes. Sous le n9. 1 , PL- CCLX X I,
$ètt deffiné un prétorien en faélion ( Colon, anton. tab. 4).
ffpous le 2 , PI. C Ç LX X l, on voit un foldat qui étoit
fftulpté fur un. tombeau (Muratori, Infcript.) , dont l 'é pitaphe
le qualifie de prétorien. La grofliéreté du tra-
gvail & la forme de l’armure annoncent le fiècle de
jGonftantin.
B . N . II, Confuls, Généraux & autres officiers romains.
i ]•, Confuls & Généraux. Les généraux romains n’avoient
de marques diftinéiives que le paludamentum. C ’étoit un
Wjft’y”1 U “k ms fugulum) , dit de celui de Scipion Siliu:
Italiens: ( 1 7 , 528 ) , femblable, pour la forme, à celu
des loldats, mais qui en différoit certainement par la cou-
|gj|.ur * 8c probablement par l’ampleur 8c par la fineffe de
|la laine dont il étoit, tiffu... Cette couleur étoit le blanc
ou le rouge-clair que donnoit le .caccus ou kermès du
içnene-vert, tandis que le fagum de l’Ordre équeftre ou
tra ea etoit teinte en rouge-violet avec, le coquillage
W $ i my lex.3 ^c. (lue le fagum des foldats étoit roux
K» a(*r. Maxim, lib. 1., cap. 6, n°. 2). Plutarque raconte
«comme une cfiofe très-remarquable , que Lucullus ( pag.
H Ü '* 3 Brttini)3 marchant contre Tigrane, portoit
gn paludamentum orné de franges ; il ajoute qu’il portoit
■ J1 ■ ' u.ne epiraffe à écailles de fer,.très brillante. Le même
vecnyam dit que Paul Emile (pag. 169, tom. U ) , dans
H 10a ou Perfée fut vaincu, fe promenoic â cheval auj
près des combattans, avec un front fereîn , fans cafque
8c fans cuiraffe. Les généraux ne prenoierit le paludamentum
que hors de Rome. Gallien le premier le porta
dans la capitale.
La manière de porter l’épée étoit encore une marque
diftinétive des officiers, depuis le général jufqu’au
tribun. Nous voyons fur la colonne trajane les foldats
porter l’épée fufpendue à un baudrier qui paffe fur l’épaule
, comme la portoient les héros grecs ; mais les
officiers paroiffent ceints à la hauteur du nombril, du
baudrier ou , d’où pend l’épée. Suidas dit que
l'on appeloit une ceinture qui fe plaçoit fur
la cuiraffe, « i-xmu tS S-eiçuxos %çmtcu : de là vint à
l’ épée des officiers le ■ nom para^onium, auprès de la
ceinture , tandis que l’autre étoit appelée par les Grecs
viraXtnos, fous l’ aiffelle (Schol. Pind. 01. l , verf. 149).
La forme de l’épée des officiers, dupara^onium, diffëroit
aufli, comme on peut le conclure des vers de Martial
( lib. 14 , 32 ) fur cette arme :
Jfefilitict- dccus hoc & erati nomen honons ;
Arma tribunitium cinèere digna Lotus.
Là cuiraffe des officiers différoit de celle des fo-ldats
par les ornemens, & furtout par les efpèces de franges
qui couvroient les bras & les cuiffes. On voit fur la colonne
trajane plufîeurs rangs de franges aux cuiraffes. des
officiers. Peut-être le nombre des rangs & la longueur
des franges défignoient-ils les divers grades ; mais on ne
peut rien dire de précis fur Cet objet.
Le dictateur & le confül qui commandoient les armées
, étoient vêtus comme les autres généraux; mais
ils étoient précédés, le premier par vingt-quatre , & le
fécond par douze liéleurs. Six précédoient les procon-
fuls, les généraux, les maîtres de la cavalerie. Les tribuns
n’avoient point de liéteurs ? mais des viatores ou
meffagers. Sur la tunique , les liéleurs portoient dans
Rome une toge courte, togulam, dit Cicéron ( in Pifon.
cap. 23 ) ; & hors de la capitale, un fagum court, fagu-
lum ( ibid. ). De même ils ne plaçoient une hache dans
leurs faifeeaux'qu’après être fortis de Rome. On ne
connoît point de figure de conful armé avant celles qui
font tracées fur les dÿptiques.
En voici une du cinquième fiècle ( Thefaur. Dypticor.
tom. I I ) ; elle eft deflïnée fous le n°. 3 , PL CCLXXI.
On remarquera les broderies, dont fa tunique & fa'longue
chlamyde font chargées , l ’énorme agraffe qui lie cëlle-
c i , & les portraits dès Empereurs qui font peints fur le
bouclier.
■ La tente du général étoit appelée Prétoire, quoique les
préteurs ne commandaffent pas les armées ; mais Afco-
nius dit que ce nom lui fut donné parce que les premiers
Romains donnoierit le nom générique Prieur à celui qui
-cômmandôît l'armée; * ' y
Le préfet du Prétoire ou Je commandant des prétoriens
étoit le chef dé la garde dé l’Empereur. L’épée'&
le baudrier étoient les marques de fa dignité, & il ne les
quittoit jamais.
Six tribuns militaires commandoient la légion , rece-
voient 8c donnoient le mot d’ordre , pofoient les fenti-
! nelles, 8cc. Au lieu des liéteurs qui précédoient les officiers
fupétieurs , les tribuns militaires n’avoient que des
huiffiérs ou meffagers , viàtores. Alexandre-Sévere les
leur ôta, & il ordonna qu’en leur place quatre foldats
marchaffent ( Ldmprïd. c. 52) devant les tribuns. Ces officiers
portoient le para^onium 8c des-anneaux d’ or. Les
foldats ne pouvoient avoir que des anneaux de fer. Les