
fein. 3> Ipfâ cunSto prorsits fpoliatâ termine, t&nia. quom I
quâ décoras devinxerat papillas. C ’étoit entre le fein &|îi
bandelette, que les femmes cachoient ce qu’ elles avoieJ
de plus précieux.. Ovide dit ( Artis amat. I I I , 621 ) <y
tablettes envoyées par un amant à fa maitreffe :
4e o met. 487 ( 1 pied & demi ) j de forte qu'il de voit
pendre fur la poitrine. On en voit ici des portions fous
le /i°. 1 1 , PL C L 3 airafi que celui de la déeffe Rome * .
peinture antique du palais Barberini, n°. 12? PL CL.
Les colliers étoient le plus fouvent de petites chaînes3
des cordes d'or ou d’argent 3 des fils de perles, &c. Je
n'en donne point de modèle parce qu'ils font faciles à
compofer.
J’ ai parlé des bracelets que les hommes portoient au
bras & à l'avant-bras, lime refte peu de chofesà dire fur
les bracelets des femmes 3 qu'elles placèrent aufli tantôt
au bras a tantôt à l'avant-bras 3 quelquefois a tous les
deux en même tems. La forme la plus ordinaire de ces
bracelets écoit celle, d'un ferpent. J'en donne ici fous le
n°. 13 a PL C L , un modèle. Ce bracelet d’or pur a été
defliné de la grandeur de l'original 3 par M. Fauvel 3 cor-
refpondant de l'Inftitut de France (en Égypte, l'an 1790).
Sous la tête du petit ferpent font gravées les lettres K Y.
On voit à Portici des bracelets de bronze & des bracelets
d'or, qui tous ont la forme d'un ferpent. U y en a
un d'or entr’autres > qui eft du plus beau travail. « Le
« cifelet, dit Caylus, ne peut aller plus loin. Le corps
33 du bracelet eft formé par un ferpent qui fe. replie deux
» fois fur lui-même. Philoftrate ( Epift.ap) parle de bracelets'placés
vers le poignet, & de la même forme : ù
imxZfirttt 0 cpus. Lucien ( Amores, n°. 41 ) dit « des dra-
» gons autour des poignets & des bras ; plût à Dieu
»3 qu’ au lieu d’or ce fuffent de véritables dragons ! Beyer
& Lachauffe ont publié des bracelets à tête de dragons
(Moncfaucon, I I I . 31 ) . Ils font deflinés ici fous les nos. 1 ■
Ô* z 3 PL CLT & CLII. Les bracelets faits, en ferpens entortillés
autour des bras de deux figures de femmes endormies,
l’une confervée jadis à.Ja.villa Médicis, aujourd’hui
dans la galerie de Florence 5 l’autre placée autrefois
au Vatican, aujourd’hui dans le Muféum Napoléon
, leur ont fait donner mal-à-propos, le nom de Cléopâtre.
M. Vifconti reconnoît, dans ces figures, Ariadne•
abandonnée.
Les bracelets ont eu aufli d’autres formes. Caylus ( II }
PL L X X X V I I I ) en a publié un très-précieux. 11 porte
à fes extrémités les buftes de Sérapis & d’Ifis. On le
voit ici fous les nos. 3 & 4 , El. CLT. Les plus Amples
font tirés du cabirlet de Kircher, & deflinés ici fous les
«os. y , 6 & 7 , PL CLI. - :
On croiroit, d’après Feftus, que les bracelets du bras
s’appeloient fpinther, & ceux du poignet armilUp mais
on ne voit pas que les auteurs latins fe foient aflujettis à
Cetce diftindtion. ; v .
' Quelquefois les bracelets étoient formés par des fils
de métal trefles. Dans le cabinet de Sainte-Geneviève,
on en voyoit un femblable de fils d’ a-gent..
Quant aux anneaux & aux gants, je n’ai rien à ajouter
ic i à ce que j’en ai dit dans le paragraphe précédent.-
■ Les femmes, chez les-Anciens , portoient ordinairement
une peinture fur la tunique extérieure 5 quelquefois
.. elles en portoient deux. Winckelmann ( Hift. de l'Art 3
liv. 4 , ch. y ) a décrit cette dpuble ceinture , & a parlé
dë fon ufage particulier., - . ' ■ - •;
Il ne faut pas confondre les ceintures, avec la bandelette
que les femmes plaçoient fur la peau pour foutenir
leur fein. J’ai parlé de celle-ci dans le §. III de.la fec-
tion I,e. du chapitre 1er. de ce livre, & l’ on y voit une
figure de femme qui ceint cette bandelette» Les Grecs
l’appeloient »«mihoy. Apulée la fait connoîtrê ( M e t .X ) :
te Cette femme fe dépouilla, fur-le-champ de tous fes
* habits, mêrqe de la bandelette qui foutenoit fon beau
Confcia cùm poffit feriptas portare tabellas,
Quas tegat in tepido fafeid laid' Jinu ?
Dans les Étkibpiques d’Héliodore (lib. 8 , cap. 22,$l
lib. 10 , cap. 28 ) , on voit que Chariclée portoit les bj.1
joux qui dévoient un jour la faire reconnoitre, « deftoosl
33.fes habits, entre fon eftomac & fa ceinture,» d
tsÉijros év'Jo's L ùtto y as tf a ^axruftinj. Enfin, dans Arifténète
(lib. 1 , epift. zy ) , une femme « baife un fruit qu’avojl
>3 mordu fon amant, & le cache entré fes deux feins J
3> fous la bandelette qui les ceignoit) , ptqulù tû,
0V0 ru 7Tiptdi<rfi'f> 3 ou TTipterepno-atjo } 7Ttxptourrt. Les .Romain J
l’appeloient ftrophium 3 félon Nonius Marcellus ( cap. q l
8 ) , qui dit : « Ce mot défigne une bandelette qui
33 roitlefein des vierges. Une efclave s'écrie, dans le
33 Philopater de Turpilius : Malheureufe que je luis ! quel
»3 faire ? J'ai perdu en chemin la lettre que j’avois placés
3? entre ma petite tunique & mon ftrophium, inter tunk
. 33 lam & ftrophium. 33
J’ai parlé en détail de cette bandelette ou de la ceinture
intérieure, parce qu’elle eft peu connue des Modernes.
Je reviens aux ceintures extérieures. Les femmes
plaçoient leur ceinture immédiatement fous le fein,
comme le font encore aujourd’hui plufieurs Grecques
(Pocok‘s 3 &ç. tom. I I y PL I3 pag. 2 6 6 ) .^C’eft Itflï
cinctus d'Horace & le fiuôù^avus yvy<*iK.*s d. HomereS
des autres poètes grecs. Les Amazones feules portai
ordinairement la ceinture , non immédiatement i*.üs!t
fein, comme les femmes, mais plus bas & fur les reins,
comme les hommes; ce qui défigne leur humeurbeltl
queufe. A la plus jeune des filles de Niobé (LmË
PL I V ici «°, 8 ., PL CL Is on voit les deux bouts à
la ceinture paffer fur lés épaules & fur lé dos, pour!:
foutenir à la même hauteur. Les Caryatides de la vil
Albani préfentent le même agencement. Sur les deflînséil
Térence du Vatican , la ceinture eft Emportée par demi
rubans qui dévoient être liés fur les épaulés; car il f l
des figures qui préfentent ces rubans devant & derriereb
La ceinture d’une petite Pallas de bronze de la v® I
Albani, & des figures dé femmes du plus beau vafeoe I
la collection d’Hamilton, après avoir formé un nosuU
fe divife en deux bouts pendans. De l’extrémité de cb
cun de ces bouts fe détachent trois petits cordons tenf
nés par un noeud ou. par un gland. On voit ici la ceinture
de la Pallas, tirée de Lachauffe ( Muft rom.fect. 2, w-fl
' n°. 9 , PL CLI. . ■ -, - ï. «
On trouve des figures de femmès dont la ceinture»
d’une largeur remarquable, de plus de quatre doigts-
telles font la Mufe coloffale qui étoit à Rome à lac»
eellerie, qui eft aujourd'hui dan s le Muféum Napoléon:
l’Aurore de l'arc de Conftantin ; une Bacchante de ■
villa Madama. La Mufe tragique, Melpomène, p°rte. I
dinairement cette large ceinture. On la voit ainfi dans l
bas-reliefs qui repréfentent le choeur des Mufes. I
Quelques1 figures de femmes, vêtues d’une tunrç I
détachée fur une épaule, & tombant négligemment: ■
le bras, n’ ont point de ceinture. La prétendue r I
Farnèfe porte fa ceinture très-baffe , au deffous dun J
bril. Les peintures ( Ercolan. I , tav. 31), les mai t ■
les pierres gravées préfentent des danfeufes & des ■
chantes qui n'ont point de ceinture ou qui 1
4 ns la main pour défigner la Molleffe & la Volupté. Bac-
chus par la même raifon, eft quelquefois repréfenté
fans ceinture. Les Anciens repréfentoient conftamment
fans ceinture les femmes affligées ou dans le deuil. C'eft
àinfi que Sénèque introduit (Troad.verf. 83) lesTroyen-
_es pleurant la mort d’H e a o r , vefte remiffâ. Sur un bas-
relief de la villa Borghèfe (Monum. antic. 13 y ) on voit
Andromaque & le s autres Troyennes recevant le corps
■ ÉHedtor aux portes de Troye. ; elles n’ ont point de ceinture
& font vêtues de longues tuniques traînantes .
WÈiYàmÈ comme le dit Nonnus (Dionyfiac. V3 406 )
de la malheureufe Autonoë.
Diane chaffereffe eft fouvent repréfentée avec une
fécondé ceinture, qui fert à tenir relevé le bas de la
•Unique, parce qu’il àuroit gêné d’ans la courfe. Le même
Ifeflïn a pu faire donner une double ceinture à d’autres
Jjgures, même à des figures d’hommes. Claudien (fec.
-■ Qpnf. Stilich. verf. 242. ) parle de la double ceinture des
.Nymphes de Diane : Duo cingula veftem.crure tenus pendere
vêtant. Les ornemens & la hauteur de la ceinture fer-
vbient à faire diftinguer les femmes de Perfe de leurs
maris, qui portoient des habillemens aufli longs & aufli
ainples que les leurs. Le feholiafte d’Efchyle, expliquant
Ië vers ( in Perfis, verf. 131 ) où le poète appelle la femme
de Darius « la très-puiffante Reine des femmes de Perfe,
»'qui portent des ceintures hautes, 33 dit que leurs cein-
:tures étoient ornées de franges.
. '.j.On ne voit aucune apparence de poches dans les habits
dès figures de femmes. Nous avons dit plus haut qu’elles
-eâchoient ce qu’elles avoient de plus précieux entre la
bandelette du fein & le fein. Pour les autres objets, elles,
les plaçoient comme les hommes, entre la ceinture extérieure
& la tunique. C’eft ainfi qu’en ufent encore les
:f|mmes dans l'Orient.
■ ■ Les femmes mettoient à leurs jambes des anneaux
4for, appelés, félon les glofes , perifceüdes......Ornamerua
)fmÇ, vel circuit aurei funt crurum mùhebrium. C ’étoit aufli
Jejnom des bandelettes qui fe croifoient fur le coude-
pied &le long de.la jambe pour fixer la chauffure. Ces
'^odelettes font -cinq fois le tour des jambes de deux
Ijittoires peintes fur un vafe de terre cuite qui appartenait
à Mengs. On en voit des modèles dans mes planches
dés chauffures. :
^ËPline (Ub. c), cap. 3y , feB. y6 ) dit : «Les femmes
” [ornent de perles leurs pieds. Non-feulement elles en
^■ mettent fur les liens de leurs.chauffures, mais elles en
“ couvrent même ces chauffures. Ce n'eft pas affez de
»> porter des perles fi elles ne les foulent aux pieds , fi
»-llles ne marchent fur. ces riches parures. 3,
, . ^ ajouterai ici à ce que j'ai dit de l'ufage des mou-
% paragraphe précédent, que le paffage fui-
d Aframus , (7« Divqrtio , apud ts onium de Propriété
je/jw. ;o) .Une femme faifant l’ énumération de fes bonnes
qua îtes, dit qu'elle a un tempérament fec : VigÜdns,. ac
°aerS/ ->lcca 3 fana}fobria : virofa non fum......Ætas integra
elm 9rmA:fafis. ggfl 6
î;-^es .aêraffcsj les boutons 3 avec lefquels les femmes
MUr,m/anl:eau 3 leur palla3 furent un objet de luxe,
JM e I‘s 1 etoierit pour les hommes.
§. I II. Des enfans„
o a r v 3aPeii de chofes à dire fur les. ornemens dont on
^ ien reS/1 en |S* Hs.-étoient fouvent nus; & Iorfqu'ils
ne différoient de ceux '
P%tiaasÊS ^€S m®res ^ e par la petiteffe dés. pro-
Ap ulee dit de Platon ( in D o g m . Plat, p a g , y70 in
uf a m ) : et A fa mort il laiffa pour tout patrimoine un
>3 pe tit jardin fitué près de l’A cadémie , deux efclaves ,
” une coupe avec laquelle il faifoit des libations en
»» I honneur des d ieu x , & autant d’or qu’ un enfant de
»3 condition libre en porte à l’oreille pour annoncer fon
33 état. 33 D e là vint que ces boucles d’ oreille furen t
appelées ù w é ê f l * . Jfidore ( O r ig in . X I X , y ) dit qu’en
Grè ce les jeunes filles en portoient aux deux o re ille s ,
mais que les jeunes garçons ri’ en portoient qu’ à l’oreille
droite.
A R om e , les enfans des Patriciens de l’un & de l’ autre
fexe portoient la* prétex te ; les garçons depuis l’âge de
d ouze ans jufqu’à d ix - fe p t, & les filles jufqu’ à leur mariage.
La prétexte étoit une to g e blanche , bordée d’une
bande de pourpre tiffue avec l ’étoffe. Les g arçon s , en
la quittant, prenoient la to g e ordinaire, to g am p u r a m ,
c ’ eft-à-dire , blanche, fans aucun ornement. Tarquin-
l’Ancien ordonna (M a c r o b . fat. i 3 c a p . 6 ) que les jeunes
Patriciens portaffent la prétexte & la bulle d’or. Spon a
publié un monument fépulcral, fur lequel on voit le bufte
d’ un enfant mort à l’ age de quatre ans & deux m o is ,
qui porte une bulle ro n d e , fufpendue à fon cou . C e bufte
eft ic i gravé fous le n ° . 10 , P I . C L I .
En 1 78 6 , lorfqu’ on détruifit la tour du palais d’A ix en
P ro v e n c e , on trouva une bulle d’ o r , faite en forme de
len t ille , de o mètre 0609 (2 pouces 3 ligne s ) de diamèt
r e , & de o mètre 018 ( 8 lignes ) d’ épaiflèur au centre ;
elle é to it fixée à une agraffe d’ or par trois crochets de
même métal qui la traverfoient. L ’ agraffe é to it p la te , &
large de o m è tre05-41 ( 2 p o u c e s ) . La bulle s’ ouvroit à
charnière : elle é to it pleine d’ une fubftance humide qu e
1 on n a pas examinée ; elle n’é to it compofée que d’une
feuille d'o r très-mince, unie , fans aucune gravure, fans
aucun re lie f; elle peut appartenir aux deux premiers fiè-
cles d e l’è re vulgaire. On la conferve dans la collection
impériale d'an tiqu e s, & on la v o i t ici de face & de profil
fous les nos. 11 & j 2 , P L C L I . Je donne aufli fous le
n ° . 13, PI. C L I 3 la bulle qui eft confervée dans le palais
Chigg i ( M o n t fa u c o n 3 I I I , P L X X X V I I ) . Lorfque le s
enfans prenoient la t o g e , ils fufpendoient leur bulle au
cou des dieux lares ( P e t r o n . c a p . 38). Probablement
ils la confaeroient quelquefois à d’ autres Divinités ; car
Peyrefc difoit avoir vu une bulle d'o r fufpendue par une
chaîne du même métal au cou d’une Vén us de marbre',
trouvée auprès de Nîmes.
Macrobe ( i b i d em ),dit que les triomphateurs po rtoient
la b u lle , fans doute comme un talifmancontre l ’en vie>
mais on ne la v o it ni à Titu s ni à Ma rc-Aurèle, ni aux
autres perfonnages dont les marbres & les médailles préfentent
les triomphes. Peut-être la portoient-ils fous leurs
habits.
Quant aux bulles de bronze que l ’on conferve dans le s
'collections d’ antiques, il eft douteux qu'elles aient été'
de véritables bu lles , c’ eft-à-dire, les marques caraCté-
riftiques d'un Ordre ou - d’un état civil ; elles fe rvo ient --
probablement à renfermer quelques objets que l'on
croyoit préferver des enchantemens , car le plus grand
nombre font creufes. C 'é toien t des amulettes q u i, pendues
au cou des enfans, d étru ilo iën t, d ifoit-on, les effets
de l ’envie :• aufli en voit-on fur lefquelles- eft gravé un
Priape, & l ’on fait que la figure de l-'organe male de la
génération paffoit pour un puiilant préfèrvatif de c e
genre.
Les Romains opulens avofent des enfans nés en pays
é tranger, av ec lefquels ils j o noient dans l ’intérieur dé'