
étoient armés comme les Mofchi à la fuite de Xercès
( Hcrod. V U 3 pag. 543 ).
V ANDALES, peuple de la Germanie, qui habitoit le
long de la mer Baltique, entre la Yiftule & l’Elbe. Les
Vandales ravagèrent rEmpire romain dans le cinquième
fiècle & les fuivans. Ils ne favoient, dit Procope ( Bell.
Vanial. , ƒ , cap. 9 ) , lancer les javelots ni les flèches ,
r i combattre à pied. Ils étoient tous cavaliers, armes de
lances , d’épées. Ils attaquoient avec rapidité, mais ils
ne foutenoient point un choc.
VAS CONES, peuple d’Hifpànie, qui habitoit le pays
appelé aujourd’hui la Navarre efpagnole. S Mus Italiens
( V , verf. 197 ) dit qu’ils ne portoient d’autre arme
défenfive qu’un cafque.
U T II , peuples de la Perfide, étoient armés comme
les Pa&yes à la fuite de Xercès ( Herodot. 3 V I I 3 pag.
54° )
S E C T IO N II.
Figures civiles des Barbares.
ObÇervations générales fur les figures des Barbares en cofiumt
civil.
J’ai dit, au commencement de la première feétion de
ce chapitre, que les Barbares font en général repréfentés
fur les monumens grecs & romains , vêtus de chauffes'
longues', furlefquelles, vers la.cheville du pied, font
ordinairement liées .des chauffures groffières. Leurs tuniques,
de différentes longueurs ,~defcendent quelquefois
jufqu’aux pieds-, & elles font le plus fouvent garnies
de manches qui defeendent jufqu’au poignet. Leurs manteaux
font en général bordés de franges lorfque ceux qui
les portent, font des perfonnages diftingués.
Les,femmes Barbares ne fe font diftingüer le plus fou-
vent des Grecques.& des Romaines, que parla manière
dont elles font coiffées., & par l’épaiffeur des draperies
qui les couvrent.
Les caraâères les mieux prononcés du coftume des
Barbares étoient d’abord les cheveux longs, ou du
moins plus longs que les portoient les Grecs~& les Romains
, enfuite les draperies de diverfes couleurs. Olym-
piodore, cité parPhotius (pag. 188), dit que.....'«Sous
» le règne de l’empereur Cohftance on déterra trois fta-
=> tues d’argent avec le coftume des Barbares.....' Elles
» portoient l’habillement barbare de diverfes çoulëurs,
» & de longs cheveux. » Dion Çhryfoftôme ( O rat. a ,
pag. 28. 1704 ) dit « qu’Homère ne donne pas à Aga-
» memnon un habillement de femme ou de diverfes
» couleurs, mais qu’il donne à fon habillement un fimple
» ornement de pourpre. » C ’étoit chez les Grées une
marque de molleffe & une honte' de porter des' habits
de diverfes couleurs. Il en fut de 'même chez les Romains
jufqu’ au Bas-Empire. Sextus Empiricus. dit.( lib. T -, cap'^
14', pag. 38 ) : ...... ce Les Perfes fe croient parés avec
» des étoffes de diverfes couleurs & des habits qui def-
» cendent jufqu’aux talons ; chez nous ce feroit un déf-
» honneur. » Auffi Hérodote fait-il obferver ( I X , pag.
7-28 ) qu'après la bataille de Platée, & dans le pillage
du camp des Perfes...... Lejs Grecs ne firent aucun
» cas des habits de diverfes couleurs« » On voit, dans
les peintures du Térence du Vatican, les étrangers
( Barbares ) vêtus d’ étoffes rayées St thème croifées; Cc|
qui fert d’explication aux paffages,cités.
Rois Barbares, confédérés généralement. Les RomaitJ
voulant récompenfer Maffinilfa de fon dévoùment à leurs!
intérêts, lui firent préfent ( Appiani3 Bell, punie., tom. /,
1670 ) « d’une couronne d’ or , d’un anneau d’or, d’uni
» fîége d’ivoire, d’étoffes de pourpre, d’un habjllemeniB
a: romain, d’un cheval richement enharnaché , St d'une!
» armure complète. »
Je place ici quelques figures de Barbares dont il eftl
difficile d’ affigher le pays. Celle du n6.' 1 , PI. CCcM
eft tirée d’un bas-relief publié par Winckelmann ( Afon.B
ant. n°. 145 ) ; celle du«°. 2 , PL CCC3 fë trouve dans!
les peinturés i'Herculanum ( I I I , pag. .171 ) , & celle|
du n ° . 3, PL CCC3 eft prife de la colonne trajane (lai.l
28). .
• §. Ier. Barbares dont on a des monumens.
Amazones. L’article de ces guerrières-fe trouve à lai
fuite de celui des Troyens, au commencement du deuxièmek
livré de la troifième partie : on en verra la raifon dans cetl
article. ' ' .
Africains en général. Leur article fe trouvera dans le;
§ foivant.
Arabes. Pline d i t .( V I , cap. z8, feB. 32 ) que les ArakI
lioient leurs cheveux avec une bandelette, mitrati, oui
qu’ ils ne les coupoient jamais ; qu’ils ne confervoient del
la barbe que la mouftache. Il ajoute que quelques-uns!
coupoient leur barbe en entier. Nous voyons,* dans Dionl
Çhryfoftôme ( O rai. 3 y , pag. 43 0 ) , que les Arabes por-l
toient, comme les Perfes, la ftole,c’ eft-à-dire, la tunique!
longue. Claudien ( Prim. Conful. SiUick.3lib. i,pag. ijj) >
défîgne l’Arabe par la ryitra qui le voiloit......Mitra w-l
latus Aràbs , d’ où je crois pouvoir conclure que la mitrm
des Arabes étoit une pièce d’ etoffe avec laquelle ils dé-l
fendoient leur tête des ardeurs du foleil.j ce qu’ils ap-l
pellent-aujourd’hui un fchall. Celfe ( lib. 8 , cap. ,io ) ,l
parlant du traitement qu’il-.faut pratiquer pour un brasI
caffé, dit qu’ il faut l’envelopper dans une. pièce d’étoffe!
avecjaquelle on le fufpendra àu col , involutum miteUnM
Or, on fait q üe mitéllà eft un diminutif de mi ira. Je donne I
pour preuve une pierre gravée de la galerie de Florence I
( I I , tab. 84, 7z°. 2 ) , fur laquelle un Arabe que porte I
un dromadaire , a la tête couverte d’ un voile rejeté enl
arrière- Elle eft deffiriee ici.fous le>°. 4 , PL CCC. I
Arméniens : Strabon ( X I3 pag. 5 30'. î 620) dit que « les
» Arméniens5 portoient l’ habilleitfent* dès Tfrelialiens, I
» e’eft-à-dire, dé longues tuniques. » On né voit point 1
ce long habillement fur les médailles ni for le marbre de l
Trajari ( erjçaftré dans Tare, de Conftantin ) , où paroitl
Parthamafîris, fils de Pacôrus, Roi des Arméniens, peut- ■
être parce que ces figures font en coftume de guerre.!
Elles font en général, vêtues dp tuniques courtes’ liées ■
avec une ceinture, & d’une chlamyde épaifïe. Ellfijl
portent de longues chauffés liées avec les chauffures, qw|
font fermées. Léurs cheveux font longs,- comparés a l
ceux des Romains ; -auffi c’eft par cette longue chevelure I
que Claudien fait diftingùer l ’Arménien ( 'Prim.Confm
Stilich., I , pag. ïc y ) , crine- decoro Armenius-. Sur les«
médailles, l’Arménie .& les Arméniens portent un bonnet ■
recourbé, comme celui des Phrygiens. |
Au refte, ce coftume eft celui que les Grecs &/eSl
Romains" donnoient aux Barbares en général. P e u t-e tre i
n’en faut-il rien conclure pour les Arméniens en particu- ;
lier. Strabon, cité plus haut, dit en effet qu’ ils portoient;
dé longues tuniques 5 ainfi, pourconnoître leur coftume,
& iu t rec.o.urir à l’article des Afiadques, .confidérés en
général. _ .
|11 n’en eft pas de même dés Rois d Ar-meme : les Romains,
qui les. avoient vaincus, fe plurent à graver for
Jêurs médailles la coiffure de ces Rois. C ’ étoit une efpèce
dè tiare très-ornée, garnie de fanons, d’un diadème ,
8i furmontée d’une couronne de rayons. On la'voit ici
a| §. 9 du chap. 3 du IIe. livre delà IIe. partie. Xigrane,
plurfuivi par les Romains , fe dérobé en fuyant en
jetant t ia r e & fon d ia d èm e ( Dio Cajf., tom. / , pag. 76 ) ,
q|e l’on rapporta à Lucullus. C e Roi avoit dans fa;prof-
plrité étale, le fafté le plus infolent j il fe faifoit fervir
ÆP lu ta r e . , in Lucullo, B f i a n t , I I I -, p a g . i é f ) par quatre
plois fes prifonniers , qui couroient deyant fon cheval,
vêtus de tuniques courtes, & qui, en témoignage'de
leur fervitude, fe te noient debout autour de ;fon trône-,
ils mains jointes. Abattu & défait, il chercha à fléchir
ihrapée. Il fe préfenta-devant lui avec la tiare & le dia-
Im e ( Dio Cajf., lib. 36', c a p . 33 ) , & dépouillé des
autres marques de. fa- royauté......* de la tunique de
jlpoûrpre, tràverféé verticalement par une bande
^blanchey Ôc de la càndys, faite, de pourpre touté en-,
5*tière. » La. pandys étoit l’habillement extérieur, &
rëpondoit au manteau.
-fcans le fiècle de Jüftinien ( Procop. , Ædific. , I I I 3
cap. 1 ) , lés Empereurs- grecs.donnoient en préfent aux
petits princës héréditaires , appelés Satrapes & Arménie ,
M marques de leur dignité..... « Une chlamyde tiffue
»Éavec le poil des .pinnes-marines, ornée d'or & de
Mlpourpré. L’ agraffe de ce^ manteau étoit d’or garni d’ une ;
»«)ierre préciéufe, & il en pendoit trois hyacinthes por-
>«ées par des .chaînes d’o r . ,La tunique de foie étoit
»lornée de btoderies en or. La chauffure, qui s’ëlevoit.
»ijufqu’au genou," étoit rouge , telle que l’Emperetir
*ïromain & le Roi de Përfe en portoient feuls. »
^^mfiatiqites en général. La figure du dieu Mitkra, dont
le culte étoit originaire de Perfe ou plutôt de Phrygie,
dpit nous fournir, un modèle du coftume afiatique Je
®nne ici, n°. y , PL CCC, une figure de Mitkra, tirée
d|in bas-relief de la villa. Albani ( Eli fl. de F A r t . édit, de
'jmnjfen, tom. I , PL. X IX ) . Le Dieu eft coiffé du bonnet
P|rygien ; il porte des .cheveux longs. Sa’ tunique à lon-
| f es manches 'paroît courte,, parce qu’elle eft relevée
p|r une fécondé ceinture que l’on ne voit pas. La ceinture
vifîble eft très-large & richement; ornée j fon manteau,
terminé par des franges ou par dès ’découpures, "ref-
pible a la chlamyde ; fes chauffes defcéndent jufqu’aux ,
Keds ; enfin ,.fesaçhauffures font fermées. Je, rie puis j
^empecher de. faire obferver què ce coftume eft plutôt ,
celui des Phrygiens, en particulier , que celui des Afia-
en.général, ou plutôt que c'en: celui fous lequel -
^ Komains peignoient généralement les. Barbares. , !
|U n e figure: du bas-rélief Palmyrénien du Capitole
CCii > ia '°- î f ) , defonée ici au n°. 1 , PL
Or- ’ Pre‘entf un coftume très-teffémblant à celui des
^ ëntaux modernes : des chauffures fermées > de lon-
Pàr IC, U e® <lu^ recouvrent la’ chauffure fans être liées
aiiYr j ’ c^un éoliman.dont les manches fe terminent
tîpnr ° , V fous lequel eft une tunique que la ceinture
co u r tr6 V^f ^ur ^es genoux. A la vérité , les cheveux
.r.Rurts iont hes-avec une bandelette (mitra) -, mais il pa-
celn’i !ies'Pro^a^le quel’ufage dë rafer les cheveux, &
intrnrlir! turbans élevés & Ivafés par le haut, n’ont été
s e,ï Afîe qu’avec l’iflamifme. En quittant les
'tiares,, les Afiatiques ont coupé leurs cheveux St abandonné
les bandelettes.
, Que l’on reconnoiffe dans la figure du muféum Napoléon,
jadis du Capitole, deffmé ici fous le n°. 2 ;
PL- C C C l, Sardanapale le jeune, .Roi d’ Affyrie (dont
le nom eft gravé for le manteau, ou (félon moi) £la-
gabale. vêtu. en. Prêtre fy ri en , ou enfin (avec M. Vif-
coriti), Bacchus-Indien, il eft certain qu’elle préfente le
coftume des'Afiatiques. Une large tunique touchant la
terre ; uh vafte manteau enveloppant toute la figure j une
• longue.barbe.-& une longue chevelure relevée avec une
bandelette,; lé coton dont la tunique eft faite, fi l’on en
jugé par -la forme des plis, &c.
Sous le n°. 3, PL Ç CC l, on voit ici une figure qui
paroît afiatique, peut-être même indienne,• car tous fes
nabillemens paroifferit tiffus dé coton ( byjfus ). On
en a fait la ftatue d’un Prêtre en la reftaurant St en plaçant
une patère dans fa main droite. Elle.eft confervée
dans la villa Albani, & Winckelmann l’a décrite dans
YHiftoire.de F.Art ( liv. 3 , chap. 2, §. 2 , & tom. I , PL
X X I , édit. de Janjfen) 3 où il la donne pour étrufque..
Cette figûre eft vêtue d’une très-longue tunique à. manches
rayées’, qui'n"atteignent que les- coudes, St d’un
manteau dont les bords font pliffés a plis parallèles, tel
que, celui des Pallas du premier ftyle. La chevelure , la
barbe, font très-longues, boudées St frifées comme
celles des Rois parthes.
On examinera les figures des Prêtres & des Prêtreffes
de Cybèle, pour conrioître le coftume général des Afiatiques'.
Enfin,-je donne fous le *°. 4 , PL CCCl, un Afiatique
( ou un Africain ) monté for un éléphant.-
Athenée ( I I I s cap. 13 ) dit què les - Afiatiques por-
toient ordinairement des colliers aux bras & aux jambes
des anneaux de perles. .
- Au refte, il eft très-difficile d? écrire quelque chofe de
précis for lé coftume des- Afiatiques en général. La température
des provinces de ce vafte Continent, même
du petit nombre que les Anciens ont connu, eft fi di-
verfe, qu’elle a néceffité une diverfité de coftümès très-
prononcée. La chaleur exceffive des contrées fituées
entre le 25e. & le 35e. degré de latitude, de celles qui
bordent la Méditerranée, depuis le 35e. jufqu’au 40e. ,
fit adopter lé coton, les tiffùs d’ écorce d’arbre, l’ufage
dé n’habiller- qu’une partie du corps, & furtout de laif-
ler les pieds entièrement nus ou_ découverts. Le froid
habituel des contrées fituées au-delà ôu 3ye. degré Sc des
régions élevées ou montueufes dès contrées plus méridionales,
telle que la Perfe proprement dite, força les
hàbitans à fe vêtir entièrement, à portér dès tiffus de
laine, & c . -
Affyriens. Strabon (X V I , pag. 746. -1610) dit de cette
nation : « Leurs habits font une tunique de lin t(ou plu-
33 tôt de coton ) qui defeend jufqu’aux talons, une tuni-
53 que extérieure de laine & un manteau blanc. Leur
33 chauffure reffemble à celle que les Grecs appellent
33 ipcZàs ( fimple femelle liée avec des , courroies ). Ils
33 portent des anneaux gravés-, des bâtons ornés d’une
33. grenade, d’une rofe , d’ un lys’ ou de quelqu’autre
»3 chofe femblable. Ils s’oignent avec l’huile de fé-
33 famé.* 33
- Tousles. Affy riens ( Lucian. Syr. Dea , n°. 59, tom. I I I ,
pag. 149) portoient à la tête o.u aux poignets des ftig-
mates en 1 honneur de la déeffe Syrienne.
• La pourpre, les étoffes brodées .& les toiles peintes
étoient très-communes dans l’Affyrie, d’où leur vint le
X