
des pierres gravées delà galerie de Florence ( Gemm. i l ,
tab. y 4, n°. 3, & rai. 54, n°. 1), Le berger du n°. 6S PL
CCLXXXVI 3 eftfculpté fur le farcophage d’un chrétien
du fécond ou du troifième fiècle de l’ere vulgaire ( Roma
fubtcrranea} 1659, Paë- *87). Ilfàut remarquer l’efpèce
de camail qu’il porte fur la tuniqpe » & qui peut être
l ‘humerale ouYcofiofoçioi. Lepâtre du.*0.7, PL CCLXXX VI3
& le chévrier du n°. 8 , Pl. CCLXXXVI 3 font tirés de la
colonne de Théodofe ( PL V I I & X IV ) .
■ Pêcheurs. On en voit ici deux fous les nos. 1 & i 3 PL
CCLXXXVII. Le premier eft tiré des Peintures d‘Hercu-
lanum ( tom. I I , p. 273 ) 5 le fécond eft tiré des pierres
gravées de la galerie de Florence ( Gemm. I I 3 tab. 49,
u°. 1 ).
Voyageurs. Lorfque les Romains alloient à la campagne
ou en voyage 3 ils prenoient la tunique garnie de
.longues manches 3 comme Cicéron le dit d'Antoine
{ Philip. X I t car. i l ) , àccipit manie as. Ils fubftituoient
enfuite à la toge l’habillement fermé 3 appelé penula3
comme Cicéron le dit de Milon, penula irretitus. Ils por-
toient le pileus ; fouvent auffi ils portoient l’efpèce de
chlamyde appelée lacerna3 à laquelle étoit quelquefois
attaché un capuchon 3 laçema cucullàta.
On ne peut douter que les habillemens de voyage des
Romains ne différaffent des habillemens de ville. Démé-
t.iüs , fils d’Antiochus 3 Roi de Syrie 3 étant en otage à
Rome 3 fe fauva vêtu de fes habits ordinaires 3 & il recommanda
à fes affidés de venir le rejoindre avec des
habits de voyage, uùjoùs H huOEov'jus îsèîf]cts t*s 0V0wyx.às
( Polyb. Excerpt. Légat. 1 14 , pag. 946 ).
Macrin-, voyant fon armée détruite par celle d’Élaga-
bale, quitte les ornemens impériaux 3 il fe déguife dans
fa fuite en fe faifant rafer la barbe, en prenant l’habit de
voyage, èffrf]» 3 & en fe couvrant la tête , r*v
«£(p«Aij» àù <rxX%u't ,• ce qui prouve qu’ il prit un manteau à
capuchon.
Cabaretier. Philoftrate ( Vit. Apollon. IV , cap. 42 ) dit
que Néron avoit chanté dans un cabaret, nu , ceint d’un
caleçon, comme les cabaretiers les plus vils. Le même
écrivain dit auffi ( Epift. 23) que les cabaretiers portoient
une tunique de lin.
Mineurs & Carriers. J’ai trouvé dans les peintures des
Catacombes de Rome ( Roma fubtcrranea, 1659, lib. 4 ,
pag. 43 ) les figures des nos. 3 & 4 , PL CCLXXXVII :
la première , qui eft vêtue d’une allez longue tunique &
qui a des cheveux, tient une lampe fupportée par une
longue tig e, garnie d’un crochet, telle que celle qui eft
peinte auprès de l’ autre figure, pour l’ éclairer dans fon
travail. Elle repréfente un chef de mineurs ou un infpec-
teur des travaux 5 l’autre figure eft un des chrétiens condamnés
ad. metalla ( aux travaux des mines & des carrières
) , qui extrait avec une pioche la pouzzolane pour
la conftruaion des thermes de Dioclétien. Il n’ eft vêtu
que d’une tunique groffière à manches courtes. Il a la
tête rafée 3 & l’on voit fur fon front les ftigmates que
l’ on gravoit aveç un fer rouge fur le vifage des criminels
Condamnés ad metalla^
S E C T IO N I I I ,
Figures religieujes des Romainsf
Je ne puis mieux commencer la feérion qui traite des
cérémonies religieufes des Romains qu’en rapportant le
témoignage d’ un G re c, Denys d’Halicarnaffe, q u i, dans
le premier fiècle avant l’ère vulgaire, écrivoit fur les antiquités
romaines. II dit (lib. i y cap. 18 & 19)...... ««Ro-
»» mulus établit dans fa ville les cérémonies religieufes,
»» les temples, les fêtes, les facerdoces, les jours de
?» repos, conformément aux ufages religieux les
» plus fages établis chez les Grecs 3 mais il n’adopta
?» point les fables qui font injurieufes pour les Divinités,
» ou qui confacrent la mémoire d’ aérions criminelles.....
?» On ne voit point chez les Romains de deuils religieux
»» pour des Dieux enlevés, comme le pratiquent les
»» Grecs pour Proferpine & Bacchus 3 ni_d’nommes agités
»» par le fouffle divin ( quoique leurs moeurs foient déjà
»» corrompues ) , ni par les fureurs des Corybantes, ni
?» des affemblées fecrètes, ni des veilles nocturnes avec
?» des raffemblemens d’hommes & de femmes, ni d’au-
>» très cérémonies blâmables^ on y voit au contraire les
?» rits religieux exécutés avec prudence, & non à l’ exem-
»» pie des Grecs & des Barbares..... Lors même que les
»» oracles ordonnent d’admettre dans Rome certains cul-
»» tes étrangers, on ne le fait qu’en les purgeant des
»» fuperftitions fabuleufes, comme celui de la Mère
»» Idéenne (Cybèle). Chaque année les préteurs ordon-
»» nent des facrifices & des jeux en fon honneur 5 mais
» ce font un homme & une femme, natifs de Phrygie,
»» qui offrent les facrifices, qui promènent les attributs
33 de la Déeffe dans la.ville, demandant l ’aumône, ayant
?» de petites images attachées fur la poitrine, marchant
?» au fon des flûtes qui les accompagnent, & de ceux
>3 qui les fuivent en chantant des hymnes en l ’honneur
»» de la Déeffe, & frappant fur des tambours. Aucun
»» Romain n’ oferoit demander l’aumône pour la grande
33 Déeffe, ni parcourir la ville revêtu d’une longue tu-
>» nique de diverfes couleurs, au fon des flûtes, ni
»» prendre part aux cérémonies phrygiennes 5 les lois &
>3 les fénatus-confultes l’ ont défendu. »
Un caractère diftin&if .des cérémonies religieufes,
chez les Romains, fut la fimplicité des vafes & des uften-
files. Pofidonius , cité par Athénée , ( V I , cap. 21 ) , dit :
« Ils n’y emploient rien au-delà de ce qu’ exige le fimple
>» néceffaire, ne prenant point des habits plus amples ni
» plus longs.. Nous ne portons alors que clés habits, des
33 chauffures d’un prix ordinaire, des bonnets de peau
:»3 de mouton garnie de laine , & nous ne noiis fervons
»3 que de vafes.de terre & de bronze. »»
Après la leéture de ces paffages on demeurera per-
fuadé qu’il faut rechercher chez les Grecs l’ origine des
cérémonies religieufes des Romains 3 qu’ il faut donc recourir
à leur article dans cet ouvrage , & que je n’ ai à
retracer ici que les chofes qui furent propres aux derniers.
§. Ier. Prêtres & Prêtrejfes.
La prétexte, c’eft-à-dire, la toge bordée de pourpre,
fut un habit diftinétif des Prêtres romairfs. Pline dit de la
pourpre ( I X , cap. 36 ) , qu’elle marque la diftinérion
des Ôrdres de l’État..... ec que les Prêtres la portent lorf-
»3 qu’ ils invoquentlesDieux.....Diis advocaturplacartdis.>»
Trebellius Pôllion ( cap. 81 ) , décrivant le triomphe de
'Gallien , dit que, « revêtu d’une tunique ornée de
33 bandes de brocard, d’ une toge richement brodée, il
>3 monta au Capitole, entouré des fénateurs & de tous
33 les Prêtres revêtus de prétextes. »»
Le mot tutulus défignoit deux objets différens dans
J’idiôme particulier des Prêtres. S’agiffoit-il des Prêtres,
le tutulus défignoit ( Fulgcnt. Expof.Serm. ant. p. m. 174)
la partie de la toge ou du pallium, que l’on ramenoit
fur la tête en facrifiant. S’agiffoit-il des Prêtreffes, Veftaies
ou autres , le tutulus étoit une portion de cheveux
liés Sr relevés fur la tête avec une bandelette de pourpre
(Feftus).
On donnoit auffi au mot infula deux lignifications dif-
tinftes. C ’étoit, dit Servius (Æneid. X , verf.y38), un
bandeau que l’ on ceignoit comme un diadème, & duquel
péndoient des bandelettes de chaque côté : dans ce
fens \‘infula étoit Une bandélette facrée, de laine blanche
ou rouge, dont.les Prêtres fe couronnoient, que l’on
fufpendoit aux portes des nouveaux mariés, aux têtes
des viérimes, aux branches de verveine que portoient
les. fupplians & ceux qui invoquoient les Dieux, &c.
Dans Firmicus ( V y fap. 4 ) ôn voit le mot infula donné
aux bandelettes qui nouoient les couronnes, & qui
retomboient enfuite fur les épaules : coronarum infulis
adomatos.
Verbèna fe prenoit auffi dans deux fens différens : tantôt
c’étoit la verveine véritable, qu’ Ariftandre tenoit à
la bataille d’ Arbelle ( Quint. Curt. I V 3 cap. 1 3 ) , dont
les Prêtres, les Féciaux, &c. fe couronnoient, que te-
noient les fupplians & ceux qui approchoient des autels -,
tantôt le mot verbena , comme s’il eût été écrit herbena
défignoit toutes les plantes que l’ on employoit dans les
mêmes circonftances , de quelqu’ efpèce qu’elles fulfent
( Servius & Donatus ).
I Pretres de certains colleges, aux citoyens qui fe dé-
I vouoient, au conful ouvrant les portes du temple de
! Janus, aux chefs des colonies traçant l’enceinte de là
I ville,&ç. Elle eft décrite dans la deuxième partie ( livre
I; //, ckap. I , feH. 3 ).
f Albogalerus, Galerus, Apex, Apiculum. Les Flamines,
| Prêtres de Jupiter , de Mars, & c ., portoient dans leurs
[ fondions un bonnet de forme p ;rtieulière, que fa forme
É fit appeler galerus y fa couleur blanche, albogalerus ; l’ or-
! nement qui tenoit lieu du cimier des cafques, apex. On
i voit ce bonnet fur la tête de deux Flamihes, dans un
[ bas-relief de la villa Médicis , publié par Bellori ( Admi-
f fauda roman. Antiquit. , tab. 1 y ). Ce monument repré-
r ^ente la pompe d’un facrifice. Un de ces Flamines eft
: deffiné ici fous le ra°. y , PL CCLXXXVIl. On voit
[ encore Y apex fur une frife du temple de Jupiter-Tonnant,
[ fur des médailles de Jules-Céfar, où il défigne fa dignité
de grand Pontife, &c. U apex (reffembloit un peu à la
f caufiaàes Macédoniens, des Épirotes : il étoit fait de
j peau de brebis, étoit lié fous le menton avec des cour-
p roies appelées offendices. Au lieu de cimier, on y fixoit
; une baguette d’ olivier recouverte de laine, appelée pro-
| prement apex. Les Flamines ordinaires ne portoient ce
bonnet que dans les cérémonies religieufes 3 mais le Fla-
1 • Tlne B ia^,e. 011 Jupiter ne pouvoit le quitter que
! ans 1 intérieur de fa maifon. « Dans les grandes cha-
eurs, le bonnet des Flamines étoit infupp01 table,
f, » dit Servius 3 alors ils lé ceignoient avec une bandelette
“ rtr<Vte » aPP_elée apiculum , parce qu’il leur étoit dé-
I ” ten<au d’ avoir la tête nue. *>
T. ^ a7lînes‘ Ce nom défignoit les Prêtres de plufîeurs
ivinites, des Empereurs déifiés, & c ., & les Prêtreffes
1 e cCertain ordre. L’article précédent de l‘ albogalerus, &
gute qui y eft jointe, font connoître le coftume des
amines. Ce F Lamine porte le bonnet facré, une ba-
p etîe de la main droite , des rameaux d’olivier de la
& une t0Se - Un paffage de Tite-Live ( lib. 27,
Dmi ° . /^us app.rend que cette toge étoit bordée de
F tpre ( la pretéxte ) j ce que la fculpture n^a pu indiquer
, fi cette bordure étoit tiffue avec l'étoffe & no»
appliquée.
Pour 1 efpèce d'etole des Flamines, la lana facrée, on
confultera la deuxième partie ( livre 1 1, feêlion 3 ).
Saliens. Une fardoine gravée, de la galerie de Florence
( tom. 11 y tab. 25 , n°. 3 ) , préfente deux hommes '
portant des boucliers.ovales fufpendus à un bâton. Ces
hommes ont les jambes & les bras nus , de la barbe, la
tête couverte aveç une draperie qui enveloppe le torfe
jufqu’ à la ceinture, & fous cette draperie une efpèce de
tunique relevée par-devant. Sur la draperie extérieure de
l’un on voit un cheval marin3 fur celle de l’ autre, une
figure humaine dont les jambes font remplacées par des
corps & des queues de ferpent. L’un d eux eft deffiné ici
fous le n°. 6 , PL CCLXXX V IL Agoftini & Gori les ont
reconnus pour des Saliens, à caufe des boucliers facrés ,
ancilia , qu’ils portent en pompe.
Cherchons quel étoit le coftume bizarre de ces Prêtres
de Mars. Tite-Live dit ( 13 cap. xo ) qu’ ils portoient une
tunique brodée ou ornée de pourpre (piclaSy&t fur cette
tunique une cuiraffe de bronze. Denys d’Halicarnafte
( I I , cap. 70 ) dit : ..... « Portant des tuniques de di-
>» verfes couleurs 5 fur ces tuniques des ceintures de
»3 bronze 5 des manteaux bordés de pourpre, attachés
»3 avec des agraffes, appelés trabea ( c’eft un habillement
>3 propre aux Romains, & des plus honorables ) 3 Y apex
>3 fur la tête , &c. >» Quoiq ue le mot r^ in » , employé
par Dehys pour défigner le manteau qu’ il appelle ex-
preffément trabea, défigne ordinairement la toge, cependant
la mention des agraffes qui le lioient, doit le faire
placer dans le nombre des manteaux reffemblant à la
chlamyde pour la forme C ’eft donc la trabea des chevaliers
: on en verra la defcription dans les coftumes confi-
dérés en détail. Au refte, la figure jointe à cet article ne
laifle appercevoir que le bas d’une tunique retrouffée
par-devant, & un manteau ramené fur la tê te , qui n’ eft
point coiffée avec Y apex. C e manteau eft trop court &
trop étroit pour rappeler la toge : ce feroit tout au plus
une trabea fort courte Auffi je ne reconnois pas ici un
Salien, mais un de leurs adjoints, qui, dif.l’ hiftorien un
peu plus bas, portoient les boucliets fufpendus à des
bâtons, tandis qu’il dépeint les Saliens « tenant de la
33 droite une lance ou une baguette , & de la gauche
33 la pelta des Thraces, bouclier oblong, ayant lès côtés
33 échancrés, femblables à ceux que portent les Grecs
»> qui figurent dans les myftères des Çurètes. »» Cette
defcription convient parfaitement aux boucliers que porte
la figure deffinée fous ce numéro.
Le fouverain Pontife. « Lorfque , dit Zofîme ( IV a
3» pag. zjOy edit. 1679 )» un Empereur prenoit les rênes
33 de l’Empire, les Pontifes lui préfentoient la ftole fa-
33 c ré e , & il étoit reconnu fouverain Pontife. »» Cet habillement
que l’Hiftoire appelle iiç*r}tx.ij soAjj , étoit-il la
prétexte ? C’ eft ce qu’ on ne peut affurer, malgré les
probabilités. Étoit-il la bande d’étoffe appelée lena ?
Vejlales. Une figure de veftale, que 1 on ne peut mé-
connoître pour telle, eft celle du «°- 7 , PL CCLXXXV11 ;
elle eft fculptée fur un autel antique du muféum du Capitole
( IV , pag. 67 ) , où elle tire , avec une bandelette
formée de globules enfilés, le navire qui porte une
ftatue de Cybèle. Une infcription apprend que ce monument
a été confacré à Cybèle & au navire fauveur ,
navi filviA , par une femme de la famille Claudia. On re-
connoît ce trait fameux de l’Hiftoire romaine, lorfque
la veftale Claudia Quinta traîna feule avec fa ceinture, de
1 embouchure du Fibre à Rome , le navire chargé de la