nom général , habillement des Affyriens ( ibid. pag. 4 7 ^ )•
Philoftràte, parlant du fophifte liée (Vit. Soph. I , c. 20),
qui étoit Afiyrien, dit « q u e , dans fa jeuneffe,
3j abandonne aux voluptés......qu'il portoit des habille-
« mens légers... . mais que, parvenu à l'age viril, il chan-
39 gea entièrement...... qu'il rejeta les vêtemens légers
so & les manteaux teints de diverfes couleurs. *> ( Voye^
l'article des SYRIENS.) ,
Sémiramis, ayant obtenu defon époux de lui abandonner
pendant cinq jours le gouvernement du royaume,
cc prit le fceptre & l'habillement royal » ( Diodor. I I ,
20 6? 27).
On trouvera le coftume des Affyriennes dans le récit
fuivant d’Athénée ( X I I , 7 ) . Le mède Arbacès, ayant
obtenu d'entrer dans l'intérieur du palais de Sardanapale
le jeune, Roi d’Aflÿrie, le vit..... ccle vifage farde de
33 blanc, & habillé en femme 5 tiffant de la pourpre avec
33 fes concubines j aflis, comme elles , les pieds élevés,
», les fourcils teints, vêtu de leur longue tunique, le
33 menton rafé, la peau blanchie & adoucie par le frot-
33 tement de la pierre ponce } enfin, avec les paupières
»> peintes. 33
Si la ftatue du muféè Napoléon, qui porte grave fur
fon manteau le mot Sardanapale -, reprefente Sardanapale
le jeune, comme l'a cru Winckelmann , on 1 examinera
pour connoître le coftume des Aflyriens.
Les Romains défignoient fous les Empereurs, par le
nom à’Âjpyrie, tous les pays compris entre la Méditerranée
& l'Euphrate. ; ;
Les Babyloniens ayant fait long-tems partie du'
royaume d ’Aflyrie , on trouvèra dans 1 article fuivant
des traits communs aux deux peuples.
' Babyloniens. L'article des Affyriens eft commun aux
Babylonie s fous plufieurs rapports. Hérodote fait des
Babyloniens ( I , p. 93, Weffelmg.) un portrait qui reffemble
beaucoup à celui que traça des Affyriens', trois
fièclès après, le géographe Strabon, témoignage précis
de la confiance des Afiatiques dans-leurs ufages. Hérodote
dit : « Ils portent une tunique de lin (de coton ) qui
33 touche les talons, fur laquelle ils placent une tunique
33 de laine & un manteau blanc très-léger. La chauflure
33 qui leur eft propre reffemble à \‘tp£*s des Béotiens ( fe-
33 melle liée avec des courroies ). Leur chevelure , fort
» longue, eft liée avec des bandelettes. Ils fe frottent tout
» lé corps avec des huiles odoriférantes. Ils portent tous
33 un anneau gravé & un bâton furmonté d'un fruit, d'une
33 rofe, d’un ly s, d'un aigle ou de quelqu'autre objet. 33
Plutarque ( Apoph. Xenis, Briani, V I ) dit que Xer-
c è s , voulant punir les Babyloniens de leur révolté, leur
défendit de manier les armés ; les contraignit à jouer des
inftrumens à corde, des flûtes } à exercer la profeflion de
cabaretier, à proftituer des femmes & à porter des tuniques
amples & longues. 4 , .
Les tapis de Babylonie étoient très-recherches, ainfi
que la laine teinte en pourpre dans cette contrée, & tiffue
en étoffe. Auffi Jofèphe (Antiq. judaic. X V I I I , 1 1 ) fait-
il obferver que chez les Babyloniens ce n’étoit point une
chofe honteufe pour les hommes, que de travailler la
laine : d’ où l’on peut conclure que c’étoit un déshonneur
dans les autres pays. Ces tapis étoient de diverfes couleurs
, comme Plutarque le ait ( in Catone, Briahi, I I ,
333 ) : IxlôXnfcce r«» ■ srouciXm fia&VXuyiof. CeS 'Couleurs
étoient fouvent formées par des broderies faites à l'aiguille*
acu pi cia.
Je renvoie ,1e letteur aux figures citées dans l’article
des Asiatiques confidérés en général.
Daces. La Dacie comprenoit les pays connus aujourTI
d’hui fous les noms de Valu chie & de Moldavie ; elle eft I
repréfentée, fur les médailles > en habit de femme, te-1
nant une pique furmoritée d’une tête d’âne (animal eftimé I
dans l’Orient) pour marque de fa valeur.
Les plus diftingués entre les Daces portoient des bonnets
, pileati ( Dio CaJJius, LX V 1I I , cap. 9 ) > les autres!
avoient leur chevelure découverte , comati. Peut-etre le l
furnom pileati venoit-il plutôt de la forme particulière
du bonnet, que de l'ufage exclufif; car tous les habitans
des pays fitues au nord de l'Italie & de la Macédoine I
font quelquefois appelés pileati par des auteurs latins, I
Quoi qu'il en foit, on voit ici fous le nQ. f , ? L CCCI \
une figure de la colonne prétendue antonine (tab. 33),I
que Bellori croit être un Dace pileatus. En effet, il eft I
vêtu comme la figure du n°. 6 , PI• CCCI, tiree delai
colonne trajane (tab. 113) , qui repréfente certainement
un Dace , & probablement un Dace cornants. Tous
deux portent d'affez longs cheveux , des chauffures fer-l
mées, auxquelles fe lient les longues chauffes} une tunique
de moyenne longueur , garnie de longues manches:
& fendue des deux côtés, depuis le bas jufqu aux-hanches
j une ceinture} un tres-petit.manteau agraffé fut
une épaule* A ,,
Les femmes daces ont fouvent la tete couverte dune
coiffure de toile, qui .reffemble à celles que portent les
vieilles femmes fur les monumens grecs. On en voit une
ainfi coiffée dans les obfervations générales qui commencent
cette fettion. Je donne ici: fous le « . 7 , P/,
CCCI, le deffin d'une femme dace , tirée de la colonne
trajane ( tab. 1 1 3 ) , & fous le ne. 1 , Pl. CCCI1, celui
d’un enfant au berceau que porte une femme dace (M\
Gaulois. On ne peut douter que, du tems de Céfar,
les Gaulois n’ euffent un coftume & une langue qui les
faifoient reconnoître. Appien (Bell, civil. I I I , pag. 9J®»|
tom. I I , Tollii) dit que Decimus, un des affaffms de
Céfar, fe voyant abandonné de fes foldats dans les Gaules,
ce quitta fes habits, prit les habillemens des Gaulois
33 dont il favoit la langue, & fe fauva avec.eux, comme
33 s'il fût né au milieu de ces peuples. »> -
Strabon ( I V , pag. 195- 1620.) dit des Gaulois, avant
la conquête des Romains...... c. Pour connoître les O l
•33 lois des anciens tems, il faut examiner les Germains;
33 car ces peuples, qui ne font féparés que parle Rhin J
33 avoient une reffemb'.aace prefqu'entière , foit pour le
33 corps , foit pour les coutumes & pour les ufages...
"33 Ils portent des fagum, laiffent croître leur chevelure,
33 fe fervent de longues chauffes}au lieu de tuniques,
33 ils portent des vêtemens fendus, garnis de manches
33 qui defeendent peu au deffous de la ceinture. La lame
33 de leurs moutons eft dure, mais épaiffe : ils en font des
33 fagum épais qu'ils appellent Una. Eux & les Romains
33 eüx-mêmes portent, dans les contrées lésplus fepteit-1
33 trionales, aes manteaux d'e laine affez élégans, ft111
33 reffemblent aux peaux garnies de laine-, dont fe ferv.eM
33 les bergers......Ils ont des colliers d’or, des braceie
33 aux bras & aux poignets, & ceux qui font conltitues
>3 en dignité ont des habits teints & tiffus en or. ”
On voit ces vêtemens fendus, qui tenoient lieu
tunique fermée aux figures des Daces. •
Ce que les Romains regardoient comme 1 habit prop
des Gaulois, étoit les longues chauffes & les long“
manches. C ’eft par-là que Plutarque (Othon. Priant, »
pag. 404) caractérifê le coftume gaulois, que Lecn 1
un des partifans de Vitellius, aSeCtoit de porter.
Iftême qu’ il affeéloit de parler leur langue. La brièveté
fie leur manteau étoit un fujet de raillerie chez les Ro-
ihains ; témoin ce vers de Martial ( I , epigr. 93 ) :
Dimidiafque nates gallica palla tegit.
R La chauffure fermée étoit encore propre aux Gaulois,
«le même qu’aux autres peuples du Nord. Eunapius ra-
B-onte dans la vie du philofophe Proærefius, qu’ il fuivit le
Ké fa r Confiant dans les Gaules. «Les Gaulois croyoient
C que ce Grec avoit un corps de fer, lui voyant porter
•S», un vieux manteau, & le voyant marcher nus pieds
j», pendant les plus rudes hivers des contrées fituées fur
■;,m les bords du Rhin. »3
» Mais lé fagum rayé ( f rgula yirgata , Æneid. V I I I ,
»60 ) étoit le caraétère particulier du coftume des. Gau-
mois, parce que celui des foldats romains & la chlamyde
mes Grecs étoient d’une feule couleur 5 il avoit la même;
■ forme, & fe lioit auffi avec une agraffe. Cette agraffe ne
' tenoit point à la tunique ; de forte qu’élle fe trouvoit
^placée, tantôt fur l’épaule droite, tantôt fur la poitrine
, &c. Il paroît qu’à la guerre , lés Gaulois s’enve-
ffloppoient dans le fagum ; car Céfar dit ( Bell. gali. )
'.;qu’en certaine occafion ils parurent avec les épaules dé
Rouvertes} ce qui étoit leur ufage en tems dé paix.
Les Gaulois cifalpins, placés entre le Rubicon & les :
Àlpes, habitoient la Gaule togata, ainfi appelée parce;;
qu’ils portoient l’habit romain & les cheveux courts
B Dio Caff. 4 6 , y y ) : de là vint que toute la Gaule tran-
lalpine, dont, les habitans laiffoient croître leurs che-
;veux , fut appelée comata par oppofition. 11 eft vraifem i
fiable que, dans la partie méridionale des Gaules, celle
qui gît au deffous du quarante-huitième degré de latitude,
& qui fut appelée Province romaine, ceux des Gaulois qui
’iétoient citoyens romains en portoient le coftume.
R La lacerna cucullata, efpèce de fagum plus épais , plus
«velu que le fagum ordinaire, & garni de capuchon} l’ef-
a>èce de camail garni d’un capuchon, & .coupé en rond
aii deffous des épaules} enfin, la penula,manteau fermé,
"n’ayant d’ouverture que pour laiffer paffer la tê te , &
Igarni fouvent de capuchon , étoient d’ un ufagè fréquent
Rhez les Gaulois qui habitoient un pays froid Une partie
d® ces vêtemens, que l’ on portoit à Rome, étoient
même tiffus dans les Gaules, chez les Santones, les Lin-
m oi:es , &c.
■ Les'Bàrdes ( Diod. V , 21-), une des divifions des
Druides, « fe fervoient a’inftrumens femblables aux
R]lyres pour chanter les hauts faits de leurs'guerriers. »»
,ÿ)n croit que les'Druides, les Prêtres des Gaulois,
fo - e n t vêtus^ d’habits blancs } mais on ne fait fi ces
■ habits différoient, par la forme, de ceux des autres Gau-
niêïs.
P*ll. gall. I I I , 13 ) dit que les Gaulois avoient
pes navires d’ une forme particulière, qu’il appellepon-
mones i mais il ne les décrit pas. Dion-Caflius nous ap-
« e n d que les voiles des navires dont'fe fervoient les
mtenen (habitans de Vannes en Bretagne) étoient faites
P e peaux.
B Je donne fous les nos. 2 è? 3 , PI. CCCII, les deflins
&r6 • ? l?as-reliefs gaulois très-authentiques. On les
■ joyoï.t a. Langres, & ils font deffinés dans les Recueils
antiquités de Caylus ( tom. IV ). Sur le premier , un
- veiju d’ une tunique courte, à longues manches,
. s cheveux longs, coiffé d’un bonnet plat & rond,
: j3 Ult . l,x chevaux? fur le fécond, un homme vêtu'
: avecV11111^116 m®^ocrement longue, fendue fur le cô té,
m v es ttaces.d’un capuchon rabattu, la tête ntie, conduit
un chariot à quatre roues évidées , & chargé d’un
long tonneau femblable aux nôtres. Oh fait que Pline
(X IV , 27) attribue l’invention des tonneaux (de douves
reliées ) aux Gaulois qui habitoient les Alpes.
Montfaucon a publié dans fon Antiquité expliquée &
dans le Supplément, plufieurs figures de Gaulois, tirées
de bas-reliefs que l’ on avoit trouvés à Langres , à
Autun ( l'ancienne Bibraéte), à Narbonne, à Metz & à
Paris. Celles qui font les plus authentiques furent déterrées
en 1711 dans la cathédrale de Paris ; mais elles ne
peuvent être ici d'aucun ufage, parce qu’elles font trop
mutilées. Celles qui ont été trouvées en aifférens endroits
de là Bourgogne, & dont M. Charlet donna les deflins
à Montfaucon, paroiffent être deflinées exaétemerit}
mais le travail eft fi groflier, qu'on ne peut les confi-
dérer qu’en maffe, fans juger les détails. On en voit une
ici fous le n°. 4 , PI. CCCII. Le jeune homme qu’elle
repréfente , eft vêtu d'une tunique de moyenne longueur,
garnie de longues manches, & fur cette tunique d'un
habillement moins long que la tunique, entièrement
fermé, excepté une ouverture ronde avec une fente pour
laiffer paffer la tête. Cet habillement n’a point de manches
ni d’ouverture pour les bras} c'eft une véritable
penula ou cafula ( Antiq. expliq. I I I , PI. X LV I I ). Ces
figures portent quelquefois fur la tunique un pallium femblable
a celui des Grecs} elles repréfentent peut-être
alors des perfonnages diftingués. On voit ici fous les n o s .
y, PI. CCCII, & 1, PL CCCIII, une femme & un Homme
ainfi vêtus (ibid. PL X L V l l l ) .
Les figures de Gaulois & de Gauloifes fculptées fur
des tombeaux trouvés à Metz, deflinées dans la préface
de l'hiftoire de cette ville par Meuriffe , & dans Montfaucon
, font prefque toutes vêtues de tuniques de
moyenne longueur , & de penula qui n’ont point d’ ouverture
pour les bras. Sous les nos. 2 & 2, PI. CCC11I ,
fe trouvent ici une figure d’ homme & une de femme ,
tirées de ces bas-reliefs ( Antiquit. expliq, Supplém. V ,
PL X X X V I I I , $-7).
Les monumens gaulois de Narbonne font précieux.
Sur l’un (Antiq. expliq. I I I , PL CLX X VII) font gravés
•déux çhaffeurs qui attaquent un fanglier : ils ont une
affez longue chevelure, & la tête nue } ils portent des
efpèces de bottines qui ne s'élèvent que jufqu’au gras
de la jambe ; ils font vêtus d'une tunique courte , liée
avec une ceinture, dont les manches font relevées juf-
qu’aux épaules, & qui eft garnie d’un long & large capuchon
} ils tiennent de la main droite un javelot, & ils
préfentent au fanglier la gauche enveloppée dans une
draperie. On en voit un ici fous le n°. 4 , PL CCCllI.
Dans le tome III du Supplément (Pl. X X V ) fe trouve
un long bas-relief trouvé à Narbonne, compofé de
vingt-trois figures d’hommes, d’ une de femme, & d’un
enfant. Les figures ont le mouvement & les attitudes des
figures peintes dans le Térence du Vatican. Le travail ou
le deflin envoyé à Montfaucon eft fi mauvais, qu'on ne
peut, en le confidérant, tirer que des inductions générales.
La forme & le travail du fiége fur lequel eft aflife
la principale figure , l’ofîer treffé, rappellent les petites
figures de femmes affifes, d’ argile , que l'on a trouvées
dans plufieurs fépultures gauloifes > ainfi l'on ne peut
attribuer qu’à des Gaulois ce bas-relief. La femme eft
vêtue d’une longue tunique à manches larges, terminées
peu au deffous du coude, liée avec une ceinture, &
d ’une draperie femblable à la palla des Romaines , jetée
fur la tête en forme de voile. Trois des figures d’hommes
portent un bonnet plat avec un bord circulaire relevé :