
petite-fille de Tithys , l’epoufe de 1 Océan , femme de
Pelée & mère d'Achille. Ün la trouve fur plusieurs mo-
numens où fes noces font repréfentëes 5 mais elle n'a
aucun attribut particulier.
VENTS. On voit ici les figures de deux des Vmts qui
font fculptés à Athènes fur les faces de la tour ofto-
gone, appelée /* tour des Vents. Borée, le vent du nord,
eft reprefenté fous la forme d'un vieillard qui tient une
conque de la main droite, & qui de là gauche s enveloppe
dans fon manteau j il porte une tunique a longues
manches , liée avec deux ceintures , & des chauffures
couvertes, plus élevées que les chevilles. — Lucien
(Timon.') le repréfente avec une longueroarbe, des
fourcils épais, & les cheveux rejetés du front en arrière.
(N ° . 23 PL CCVl. ) — C é d a s , le nord-eft : vieillard
qui tient des deux mains un bouclier avec lequel il verfe
de la grêle ou -3 félon d'autres, des olives. — Apeliotes,
l ’eft : jeune homme légèrement vêtu , portant dans fon
manteau des épis & des fruits. — Eurus, le fud-eft, .
pluvieux à Athènes : vieillard qui ne porte aucun fym-
bole , mais qui s’enveloppe dans fa vafte draperie.
Notus, le fua : jeune homme portant un vafe pour fe
rafraîchir. — Lips, le fud-oueft : jeune homme qui tient
un acroftole ( ornement de la proue des navires anciens).
Il annonçoit la faifon favorable aux voyageurs. — Zéphy
r, l’oueft, favorable à la végétation : jeune homme
grand bronze de Sabine paroît Vefia affife, tenant le
palladium & une hafte ( Çefneri I I 3 tab. 93 , «°. n ) ,
avec la légende Vesta. Sur une médaille d'argent de
Vefpafien (Gefneri I l3 tab. $63 n°. 12) , elle eft debout,
tient un capéduncule & une hafte, avec fon nom en
légende. Le capéduncule défignoit la première & la deri
nière libation des feftins qui fe faifoient en l’honneur de
Vefia.
prefque nu , fans tunique ni chauffure, légèrement cou- ■
vert d’ un manteau, dans un pan duquel il porte des
fleurs. Philoftrate lui donne de petites ailes fixées aux
tempes. ( N°. 3 , PL CCVI.) — Schiron, lenord-oueft,
le plus fec de tous : vieillard qui tient un vafe renverfé.
— Tous ces Vents ont des ailes & la tête nue. Lips &
Zéphyr feuls ne portent point de chauffure. — Les Vents
froids ou pluvieux font vêtus comme les Barbares, pa-
roiffent âgés & portent de longues barbes. Les Vents
doux, légèrement vêtus , font repréfentés fous les traits
de l'adolefcence. ,
Sur le planifphère où font gravées les Divinités qui
JANUS. Sur une médaille d'argent de Pertinax (Gefn.
Impp. tab. iz 8 , n°. 51 ) , on.voit Janus debout, s'appuyant
préfident aux jours de la femaine, on voit un Vent qui
porte de petites ailes au front. — ( N °. 1 ,P L CCVI1. )
Les Vents d’ orient & d’occident font repréfentés fur un
tombeau de la villa Borghèfe, où l’on voit la chute de
Phaéton, publié par Winckelmann ( Monumentiantichi,
n°. 43) 5 ils y paroiffent fous l’emblème de Génies ailé
s , les ailes etendues, foufflant dans une trompette
droite ou plutôt dans une corne droite qu’ils tiennent
d’ une main, & appuyant l’autre main fur le derrière de
leur tête , dans l’ intention apparente de pouffer l’air plus
fortement.
On conferve au Capitole quatre autels ronds, trouvés
dans le port d’Antium. On lit fur un : Ara Ventorum. Au
deffous de cette infcription, le Vent eft repréfenté fous
la figure d’un jeune homme, fans ailes , porté dans les
airs : il fouffle dans une conque de mer qu’il tient de la
main droite, & il appuie la gauche fur le derrière de fa
tête ; il n’a d’autre vêtement qu'un manteau flottant,
qui eft entièrement rejeté fur les épaules.
ATLAS . M. Guattani a publié ( Monumenti antichi,
1786) le bas-relief fuiv^nt, qui eft confervé à la villa
Albani. —, (N°. 1 y P l.,CCVU. ) Atlas agenouillé porte
un Zodiaque furmonté d'un aigle , dans le milieu duquel
Jupiter eft affis.
VESTA. (N°. 1 , PI. CCVIU. ) Sur une médaille de
fur une hafte, avec fes deux faces & la légende
Jano conservât. On le voit de même fur une médaille
de Commode, du cabinet de Vienne.
N°. 2 , PL CCVU1. Il eft placé de-même au revers J
d’une médaille de moyen bronze d’Hadrien ( Ibid. tab.ç)i3
n°. 7 ) ; mais il a quatre faces. C e dieu des Romains
préfidoit à l’année, &.ces quatre faces étoient relatives
aux quatre faifons.
JUPITER. Entre les petits bronzes trouvés dans les
fouilles d’Herculanum , on remarque ce Jupiter (tom. V Iy
tav. 87 ) , parce qu’il a tous fes attributs, le feeptre,
le foudre, l’aigle, la barbe touffue & la couronne dans
le milieu de laquelle on voit un corps rond qu’ on ne
peut caraétérifer. ( N°. 3 , PL CCVI1I. )
Dans la même colleêlion ( ibidem, tav. 3) on voit Jupiter
nu , avec un légère draperie fur le bras gauche >
ce qui eft affez rate.
Le n®. 4 , Pl. CCVlIIy repréfente Jupiter affis & deux
chiens à fes côtés. (Pafcrii Lucern. Pistil. I, tab. 30.) Ces
animauxfont reconnoître Jupiter eufios, Jupiter gardien.
Jupiter exfuperantiftmus, fouverain maître de toutes
ch ofes, eft gravé fur une fardoine du Palais-Royal
(tom. I , PL 111). La corne d'abondance qu’ il tient de
la droite , la corbeille ( calathus ) pofée fur fa te te , & la
patère qu’il tient de la gauche, défignent les biens que
Jupiter verfe fur les mortels. Enfin le papillon, fymbole
de l’ ame, qui eft pofé fur la patère, défigne le dieu qui
leur donne la vie. 11 eft vêtu d’ une tunique fans_manches,
qui defeend jufqu’aux pieds, & d’ une draperie qui enveloppe
Te torfe feulement.
Ji°. 1 , PL CCIX. Jupiter pluvius, qui donne la pluie,
eft ainfi repréfenté fur la colonne prétendue Antonine.
( Tab. 15 , édit. 1704. ) — On voit enfin dans le centre
du Zodiaque porté par Atlas , Jupiter a-ffis , tenant
un.feeptre, & l’ aigle à fon côté.
Jupiter, dans les peintures antiques, porte une draperie
rouge, il eft ordinairement couronné de laurier ou
de fleurs.
T IT A N .(N * . 2 , PL CCIX. ) Sur un jade de la collection
du Palais-Royal ( tom. I , PL V l l l ) , eft gravé
ce Titan, On le reconnoîtà fon corps terminé en ferpens.
Serpentipedefque gigantas, dit C v id e .( T ri fi 4 , Lieg. 7 ,
v. 15.) Cette conformation appartientexclufivementaux
Titans > fi l’on excepte la feule Échidna 3'monftre moitié
femme & moitié ferpent. Notre Titan tient d’une main,
un corps fphérique qu’ il va lancer , & de 1 autre la dépouille
d’ un lion, dont il fe fert comme d un bouclier..
JUNON. ( N°. 3 , PL CCIX. ) Junon-nourrice , belle
I ftatue du muféum Pio-Clémentin, qui a été publiée par
Winckelmann. ( Monum. antichi , n°. 14. )/ Il a cru re-
| connoître Hercule dans l’ enfant allaité par JW ? que Jupiter
avoit trompée, félon Paufanias. Mais M. Vifconti,
éditeur du Muféum, dit que cet enfant eft Mars , dont
Junon fut mère fans le fecours d'aucun homme, & par
la vertu feule d’une fleur.—■N ° . 1 , Pl. CCX. Junon-reine
paroît fouvent fur les médailles des impératrices romaines
, avec le paon fon oifeau favori, & la 1 ' gende Juno
résina. On voit celle-ci fur les médailles de Crifpme.
( Gefn. Impp. tab. 11%, n°. 19. ) — Junon des mariages
( Pronuba ) , fur un farcophage antique. ( Admir, Rom.
n°. yé. ) Junon3 placée entre deux epou x, les unit. On
voit fa main droite placée fur l’épaulé droite de 1 epoux,
& la gauche fur l’ épaule gauche de l’époufe. — Junon-
Lucine eft le”type d’une médaille de moyen bronze, de
Fauftine la jeune. Une femme debout porte un enfant
fur le bras gauche s deux autres font à fes côtés. Son nom
fert de légende. ( Gefn. tab. 11 y , n°. 2 c. ) Junon-Lu-
cine paroît affile fur les médailles de Julie, femme de
Sévère. ( Gefn.. tab. 138, n°. 6. ) Elle porte un enfant
au maillot, & tient une fleur.
Junon pourroit être vêtue de bleu, parce qu’elle dé-
figne l’air 5 mais Marcianus Capella l’a introduite couverte
d’ une draperie blanche.
Nonnus (Dionyfiac. lib. 8 , verfu 223 ) donne à entendre
que, feule entre les Déeffes , Jtin'on portoit une
chauffure d’or. — L’épithète , par laquelle Homère
défigne les yeux de Junon, a été mal rendue par
celle-ci, aux yeux de boeuf. Elle eft formée de la fyllabe
augmentative & elle doit être traduite, aux grands i
yeux. - ’ ' ' ‘
ILITHYE préfidoit aux accouchemens. Les Grecs lui
donnoient pour mère Junon ; mais les Romains lui fubf-
titùèrent Junon-Lucint.
' IRIS. Sur un des vafes grecs publiés en 1795' pour
faire fuite à ceux d’Hamilton , on voir Iris qui apporte'
un cafque à un héros. Elle a de longues ailes, un bandeau
lie fes cheveux. Le caducée, fymbole qui caradlé-
rifoit les envoyés & les hérauts, fait reconnoître ici
la meffagère des Dieux. (N9. 2 , PL CCX.)
CASTO R E T POLLUX , ou LES DIOSCURES
( fils de Jupiter ). Je ne puis mieux dépeindre les célèbres
Gémeaux qu’ en tranferivant l’endroit où Paufanias
raconte ( Mefen. cap. 2 7 , pag. 344 , Kuhnii ) que deux
jeunes gens d’Andana, ville de la Meffénie, prirent leur
coftume pour tromper lès Lacédémoniens, dévoués au
culte des Diofcures. « Revêtus de tuniques blanches , de
« chlamydes de pourpre, montés fur de très-beaux che-
» Vaux, portant des bonnets (ronds) & des lances. «
Apulée, décrivant une pantomime dont le fujet étoit le
jugement de Paris (lib. 10, pag. 347 , inufum ) , dit que
les Diofcures portoient des cafques allongés comme des
oeufs, & furmontés d’ une étoile. C ’eft ainfi qu'ils pa-
rbiffent fur les monumens. C ’eft auffi pourquoi on ne
peut les reconnoître dans le groupe fameux dont l ’original
eft en Efpagne, à Saint-Ildephonfe, & dont les
copies font dans les jardins de Verfailles & des Tuileries.
M. Vifconti y reçonnoît Antinous déifié, avec fon’génie.
— Les deux jumeaux fe plaifoient à dompter les chevaux
j ils en ont ordinairement auprès d’eux ; mais on
attribue particuliérement ce goût à Caftor. — Pollux avoit
remporté la victoire aux premiers jeux pythiques de
Delphes, aux combats du Pancrace’ , dont celui du
cefte faifoit partie. C ’eft pourquoi il a les oreilles écra-
fées , fur un grand bas-relief de la villa Albani ( Winch.
Mon. ant. n°. 6 1 ) , à fa ftatue du Capitole, & à celle
du palais Farnèfe. — On voit ici au«®. 3 , PL CCX3 un
dès Cafiors ( on donne quelquefois le même nom aux
deux frères ) qui font graves fur une fardoine de la galerie
de Florence (tom. 13 tab. 9 7 , n°. 5). Les étoiles placées
au deffus de leurs têtes les font reconnoître. Leurs
bonnets font ici moins élevés qu’ on ne les voit ordinairement.
Celui que je ne donne pas ne diffère de l’autre que
par l’abfence de la draperie. Le cheval qui eft auprès de
lui n’a point de bride.
GANYMÈDE. Ce beau Troyen que Jupiter fit enlever
par fon aigle 3 eft repréfenté, comme on le voit ici n°. 4,
PL CCX, fur une pierre gravée de la galerie de Florence
( tom. I , tab. 56 , «°. 6 ). Coiffé du bonnet phrygien ,
couvert de la feule chlamyde, portant un carquois, il
careffe l’aigle de fon maître. — 11 porte fouvent le bâton
courbé des bergers, & le vafe qui défigne les fondions
de l’échanfon des Dieux.— Lesartiftes qui repréfentent
Ganymède enlevé fur le dos de l’ aigle, n’ont point con-
fulté les anciens auteurs ni les monumens. Pour qu’il fût
ainfi placé, il faudroit qu’il eût confenti à fon enlèvement
, & qu’ il fe fût placé de fon gré. La tradition mythologique
nous apprend le contraire. Dans la lettre cinquante
neuvième (lib. 3) d’Alciphron,un Grec dit qu’ en
fonge il croyoit être Ganymède.........«Je portois le bâton
» courbé & la flûte des bergers , la tiare phrygienne 5
» je conduifois les brebis fur le mont Ida. n
P ALLA S ou MINERVE. C ’eft en vain que l’on vou-
droit établir une diftin&ion formelle entre ces deux
noms, & ne donner le premier qu’à la déefle des combats.
P allas eft auffi la déeffe des Arts & la déeffe de la
Prudence, caraêtérifée par la chouette, qui voit dans les
ténèbres. — P allas eft repréfentée avec des yeux bleus.
(Lùcian. Dialog. VIII.) Elle n’a jamais le fein découvert
, peut-être parce qu’ on lui attribuoit une virginité
perpétuelle. C ’en pour la même raifon que fes cheveux
font ordinairement relevés. La beauté de fes mains étoit
paflée en proverbe. Sur une des frefques des thermes de
Titus , la tunique courte de P allas eft gorge de pigeon :
la plus longue eft couleur de feu , quoiqu'elle foit ordinairement
bleue. Sa ceinture eft de couleur de laque,
& le cimier du cafque eft d’un rouge éclatant , comme
la tunique longue. On peut dire généralement que cette
dernière couleur convient à une divinité guerrière. Dans
les peintures d’Herculanum (tom. V , pag. 9 ) , Minerve
porte Une longue tunique violette, & par-defliis une draperie
d’ un jaune-clair.
■ N9. 1, PL CCXl. On voyoit dans le cabinet de Sainte-
Geneyiève cette P allas de bronze , qui tenoit une lance
& une patère. La fimplicité en fait le prix. Elle eft deffi-
née de la grandeur de l’ original.
Pl. C C X ly n°. 2. Ce bronzé, trouvé à Herculanum
(tom. V I , pag. 23) , eft ici defliné de la grandeur de
l'original. P allas eft repréfentée tenant une patère ,
for laquelle eft pofée la chouette, fon attribut ordinaire.
.
Pindare (Olymp. X I I I , verf. 100) appelle Minerve s
la Vierge à l’égide bleue. — Je ferai obferver ici que
Jupiter porte l’égide fur un beau camée du muféum
français. M. Vifconti l’a écrit dans une Differtation. Homère
donne l'égide à plufieurs Dieux ; mais depuis la victoire
de Minerve fur Je monftre Egide, dont elle porta la
dépouille, ce nom futréfervé pour le bouclier de P atlasy
[ & pour l’ ornement particulier qui lui fert quelquefois