
de guerriers captifs, que Winckelmann ( Hiß. de l'Art. , j
édit de Tarifen , tonu l , PL I I & I l I , lib. I, r.h. 3, §. 6 ) j
reconnoît à leurs mouftaches & à leurs cheveux plats , 1
pour des Gaulois & des Celtes. Leurs pieds tiennent en
partie à la bafe qui les porte ; de forte que leur chauf-
fure, fi elle a été reftaurée, a du l’être d'après les débris
des pieds : c’eft pourquoi je la donne ici fous le n°. 8 ,
PL CXXX. Ce fönt peut-être les Gallien dont parlé C icéron
( I I , Pkïlippic.y n°. 76 ) 3 qui avoient une femelle
de bois. Sur les monumens trouvés à Metz, en Bourgogne,
&c. & publiés par Montfaucon ( tom. I I I ) , les
Gaulois portent des chauffures qui paroiffent ne faire
qu'un feul vêtement avec leurs longues chauffes 5 ce que
nous appellerions aujourd’hui des pantalons garnis de
pieds. ' . A.
Perses. On voit fur les monumens de Perfépolis deux
fortes de chauffures : l’une reffemble à notre foulier ;
l’autre reffemble à des brodequins,, dont le coudepied
feroit ouvert par plufîeurs fentes ( n°. 1» PL C X X X I ) .
Sur ceux des Pârthes & des Saffanides, on trouve une
chauffure qui reffemble à un foulier, mais dont les liens
font très-grands , & paroiffent fe foutenir par leur propre
fermeté. On voit à la villa Medicis des figures de Barbares
captifs, qui reffemblentaux Parthes de l’arc deSep-
time-Sévère. Je donne ici , fous le n°. 2 , PL C X X X I ,
la chauffure de l’ un d’eux ( Perrier, tab. 16 ). Sous le
n°. 3 , PL CXXXI3 on voit la chauffure d’ un Roi captif,
de la villa Albani, qui a beaucoup de reffemblance avec
la précédente ( Hiß. de l'Art 3. édit dc Janfen3 tom. I ,
P l .X V I l l. ) Tertullien ( de cultu Feminarum Ilyfegm. io > |
dit que les brodequins des Parthes étoient ornés de perle
s , & ( üb. 1 3 fegm. 7 ) qu’elles étoient attachées à la
partie même de cette chauffure qui entroit dans la
boue. " ■
O r ien tau x en général. J’ ai donné plus haut la chauffure
du prétendu Sardanapale. M. Vifconti le reconnoît
pour un Bacchus indien : fa chauffure appartiendroit alors
au même peuple.
Sous le n°. 4, PL CXX X I3 on voit celle d’un Palmyré-
nien. Elle eft tirée du monument unique de Palmyte, qui
eft confervé au Capitole (Muf Capitol, tom. I V 3 tab. 18 ).
—; Sous le n°. y., PL CXX X I, une chauffure afiatique,
celle- de Mithra, qui porte, fur tous les monumens, le
coftume oriental. Elle-eft tirée d'un bas-relief que l’on
voit dans le câlin de la villa Albani (Hift. de l ’A r t, édit,
de Tarif, tom. I, PL X IX ) .— Sous le «°. 6 , PL CXXXI,
eft la chauffure d’Amycus, Roi-des Bébryces, depuis les
Ritr.yniehs. On la voit fur un coffret_de bronze1 du Collè
g e romain, où eft gravée la victoire de Pollux fur ce
Roi ( Hift. del’A n é d it , de Janfen, tom. 113 PL I ). ..
S E C T I Ö N y.
Chauffures des femmes.
des Peintures d’Herculanum ( tom. I , pag. 9 5 ) , à caufe|
de fon extrême légèreté, & fous le n°. 8 , PL CXXXlI
celle d’une Vénus d’Herculanum (Bron^v 113 pag.
à caufe de fa forme particulière.
On obferve fur lés chauffures des Pallas, des Melpo.1
mènes, de la prétendue Cléopâtre, &c. une forme
femelles extraordinaires. Elles ont ordinairement un doigtÿ
d’épaiffeur, & fontcompofées de plufîeurs couches. UnJ
Pallas- de la villa Albani, dans le câlin, porte des créJ
pides dont les femelles, épaiffes de deux doigts, font!
formées de cinq couches coufues enfemble. Q-iadrijoif
( ad Acta Archelai Difput. Zaccagnii , pag. 13 ) étoient!
celles qui avoient la femelle quadruple. Winckelmann
(Hiß. de l'Art y liv. 4 , chap. y , §. 39) conjecture quelej
liège faifoit partie de ces femelles ; il étoit garni en déf i
fus & en deffous d’un cuir qui le déborde viliblementl
A la villa Ludovifî on voit une Pallas plus grande quel
nature, ouvrage d’Antioehus d’Athènes , dont les cre.l
pides ont la même forme. Cette chauffure, entourée dei
trois1 rangs de différens ornemens piqués, a trois doigts!
de hauteur. — Quant à la chauffure. très -élevée des!
Melpomènes, c’eft le cothurne des aCteurs tragiques,^1
ceux-ci portoient auffi en jouant les rôles de femmes. I
Sic yo n ia . On fait de cette chauffure, qu’elle étoit}
exclusivement à l’ ufage des femmes, & qu’un homniej
eût été déshonoré s’il l ’eut portéé ( Cïcero, de Oram J
lib. 1 1 cap. y4 ).
Persicæ . Suidas nous apprend feulement que cette}
chauffure appartenoit aux femmes. Arittophane en il
parlé dans içs Nuées.
Ba uc id es. Hefychius dit que c’étoit une chaulïtirel
de femme très-ornée. Pollux ajoute qu’elle étoit jaune. I
Dans le roman grec d’Ifmè'ne 8s d’ ifménias, Euftathel
dit que la Prudence portoit une chauffure noire, trèsl
ornée} mais que cette couleur ne' cpnvenoit pas àunel
vierge. Elien {Hift. Varr. V II3 12) dit que le plus grarnl.
nombre des Romaines portoient la même chauffure quel
leurs maris. Cette chauffure eft.le plus fouvent fèrméej
c ’eft le calceus ,■ mais elles portoient auliî la crépide, h l
folea , le joccus & lé focculus décrits plus haut. Sons les};
Empereurs, elles ornèrent leiir chauffure de broderie!
d’or & d’argent. Pline ( lib. 9 , cap.- 35 y/elt. ^6 ) leurr&|
proche de les charger de perles. On( fait enfin q u ’ o n jl
ênchâffoit auffi des pierres gravées.' , /
La chauffure des,femmes .barbares"ne diffère pointai
celle de leurs époux-;. On voit auffi dans l’article
C ampagus y une chauffure qui rèffemble à celle <h|
prétendu Silence de la villa Medicis, ftatue que jectoil
être la figure d’une nation barbare, faifar.t portion
trophée ou d’un arc de triomphe. Cette çhauflure eu |
même que celle des Rois captifs du Capitole ; elle e I
formée d’une femelle très-épaiffe, d’une étoffe qw c(jJj
vre tout.le pied, excepté le coudepied, fur lequeIe"
efl affemblée par des laçures , dont plufîeurs naiffeiit I
la femelle.
Les chauffures des Grecques furent le plus fouvent des
chauffures ouvertes} cependant quelques-unes ont des
chauffures fermées ou des fouliers dans les Peintures
d’ Herculanum (tom. / , tab. 7 , 2 1 , 23). Vénus porte
des fouliers jaunes dans une peinture des Thermes de
Titus ( Partoli y Pitt. ant. tav. 6). La crépide .des Grecques
diffère peu de celle des hommes } c’eft pourquoi je
n’en donnerai point ici de modèle : feulement on voit
fous Je 7 , PL C X X X I , la crépide d’une danfeufe
SECTION VI.
Chauffures des enfans.
Je n’ai rien obfervé de particulier fur cet objet. Jjjl
dirai en général que les enfans ne portent pas fofi y
de chauffures, & , quand ils en portent, que eelt 1
même que celle de leurs parens. . , ,,f|
■ ' SECTION
S E C T IO N VII.
Chauffure des R o is , des Empereurs. d esRànes , &c.
'■ Jf.es Rois grecs portoient des chauffures dorées. avec
leBWnteau de pourpre s du moins Saumaife ( de Vallio,
„ 1 , 2r) donne-t-il comme un ufage confiant de porter
des chauffures dorées ou ornées de bandelettes dorées
quand on étoit vê.tu de pourpre. Ô r , la chlamyde des
fféis grecs.étoit le plus fouvent faite avec cette matière
^ t e s Rois de Rome prirent des anciens Rois dJA lb e,
felbn Feftus, l ’ufage du mulleus ou de la chauffure
îfffige. 9 | . , . , , •
Iules-Céfar & les Empereurs qui lui fuccederent,
JBptèrent auffi (Dio-Cajf. lib. 43 , cap. 43 ) la chauffure
élidée & rouge ( >9 k v6î cXZ°?) ^es E°ts d’AIbe,
delqui Céfar prétendoit defcen.dre par Iule, fils d’Enée.
—IÇaligula ( Senec. de Benefic, lib. 2 , cap. 12 ) portoit
uni chauffure ouverte (focculum), très-légère , ornée de
dofures & de perles. — Elagabale avoit chargé fes ha-
fiiê & fes chauffures de pierres précieufes 5 mais Alexan-
dre-Sévère ( Lamprid. 4 6?40) répudia ce luxe honteux}
il lorta des bandelettes autour de fes cuiffes, & une
chauffure blanche, quoique fes prédéceffeurs l’euffent
poftée de couleur d’écarlate. — Gallien ( Trebel. Poil,
cap, 16) reprit la caliga3 qu’il enrichit de pierres pré-
çieufes. — Tacite l’imita ( Vopifc. cap. 10 ). — Dioclétien
étala le même luxe, prit le coftume des Rois les plus
efféminés, & il fut imité par tous fes fucceffeurs jufqu’à
la®flru<ftion de l’Empire d’Orient. Corippus décrit dans
1 9 3 .
•fon Panégyrique de Juftin I I , fucceflèur de Juftinien
( lib. z , n°. 18) , la chauffure rouge de cuir perfîque ,
& les bandelettes de pourpre qui la lioient, couleur ré-
fervée exclufivement pour l’Empereur
Purpureo fur* refonant fulgente cothumo,
Cruraque puniceis induxit regia vinclis,
Parthica campano dederant qu* tergora fuco,
. Auguftis Jolis hoc competit uni..... ■
J’ ai recueilli dans deux Mémoires fur le coftume des
anciens Perfes., imprimés dans les Recueils de l’Inftitut
(an 1 1 ) , quelques notions fur les chauffures' de leurs
Rois. Cyrus portoit dans fon entrée triomphale à Baby-
Ione , de longues chauffes de couleur rouge , ou , pour
rendre plus exactement le texte de XénOphon ( Cyri
Inftitut. lib. 8, cap. 3 , n°. 7 ) , teintes avec Yhyfginum,
plante que l’ on croyoit porter des fleurs de même couleur,
& qui eft confondue par quelques philologues avec
l’hyacinthe à fleurs purpurines. Darius, dans les Perfes.
d’ Efchyle (1>erf. 612) ., porte une chauffure jaune. Sur
un criftal gravé de la Collection des Antiques impériales
de France, qui étoit jadis dans le tréfor de l’abbaye de
Saint-Denis, on voit un Roi de la dynaftre des Saffani-
des, celle qui remplaça la dynaftie des Arfacides ou
Parthes. 11 porte une chauffure dont les liens font fail-
lans & paroiffent avoir de la confiftance, & font auffi
longs, auffi larges que la chauffure elle-même. Une figure
affife , tenant un arc, fert de type au revers de plusieurs
médailles des Arfacides : fa chauffure eft auffi liée
avec des courroies très-apparentes.
CHAPITRE III.
■
C O I F F U R E S E T B A R B E .
O b s e r v â t i o n s g én é ra le s .
J-i4l employé le mot coiffure, parce qu’il a plufîeurs
acceptions. Les mots cheveux 3 chevelure 3 Sec. rt’ auroient
pa||annoncé tous les objets que je dois traiter dans les’
premières feCtions de ce chapitre. Je parlerai, dans.
h ■ première, des cheveux & de leur arrangement, ou
LL-fi C0lfture proprement dite (au fingulier). Les divers
ap|llemens de la tête, appelés auffi coiffures (au pluriel)
en general, feront décrits dans la fécondé feftion. La
0|ieme fera confacrée aux détails qui concernent la
barberchez les Anciens.
raliÜ>r £S ^eiiX premières feCtions je ferai obferver géné-
enlaent ^Ue ^es Peupies qui coupoient leurs cheveux
«pprement ou en grande partie, le couvroient la tête.
^ H f ^ r e a ceux-làmarenoient la tête nue, qui por-
1 .0noS cheveux. Saumaife fait cette obfervation
j. fa e oans fon favant T raité de Tonfurâ veterum, & il
^^Mique particuliérement aux Daces, qui étoient divifés
*mieau & en comatL ^
h SECTION TREMIÈRE.
Coiffure ou chevelure.
i^ant de parler de. la chevelure des peuples ancier
je ferai obferver qu’ ils portèrent quelquefois de faufles
chevelures ou des perruques , ro ■ zrgox.ofuoi, galericulus
(Sue ton. in O thon. cap. 12) fgalerus ( Juvénal, V I 3120) ,
foit pour remplacer les cheveux ,Toit pour montrer cette
chevelure blonde, fi recherchée chez les peuples dont
lés cheveux étoientvnoirs. Ces perruques étoient Eûtes
quelquefois avec des peaux de chevreaux. Les cheveux
ajoutés ne l’étoient quelquefois que partiellement, fur
les tempes, derrière la tête ou enfin fur la tête (Petron.
cap. 70 ) . .
Les mafques, qui font deflinés dans le livre des Jeux,
préfenteront une grande variété de coiffure.
§. Ier. Coiffure des Grecs.
. Les Grecs, pris.en général, portoient les cheveux
courts, bouclés, légèrement rabattus fur le front, &
coupés également dans toutes les parties de la tête , qui
font garnies de. cheveux. Plutarque ( de- Virtute mulier.
■ Xenocrita) raconte qu’ un tyran de la Cyrénaïque contraignit
les femmes à porter le coftume des hom.nes,
coftume .qu’ il défigne particuliérement par ces mots......
Avoir les cheveux coupés en rond, *ùçi<r6*t.
Je n’en donne point ici d’ exemples, parce qu’on en trou-*.
B b