
bonnets fins bords ou qui ont des bords très-peu fnil-
lans. Plufieurs auteurs ont voulu la faire connoitre ;
mais Eckhel eft celui qui a le mieux réuifi (DoBrtna N»m.
•veter. I I , pag. 116', 117) : je le Cuivrai dans cet article.
Euftathe ( Odyjf. a ) feul a indiqué la forme de la caupa.
Il dit : « Selon Paufanias, c’étoit une coiffure plate,
on vlxos jy qne les Rois de Macédoine ornoient
» d'un diadème blanc. » Plutarque (in Antonio Briani
V pag. 120) raconte qu’Antoine revetit fon fais Pto-
lémée de la chlamyde, des crépides & de la caufiat ceinte
du diadème , « parce que c’étoit le coftume des luccei-
00 feurs d'Alexandre. » Telle en effet avoir ete la coupa
d’Alexandre ( Athen&us, lib. u ,p . m. 53?)- ^JaIS “ ? en
faut pas conclure que cette coiffure n appartint qu aux
Rois. Elle étoit commune à tous les Macédoniens , car
Pollux (lib. IO, §. 16 2) l’appelle « coiffure macédonienne,
oo de même que la tiare étoit la coiffure perfique. « Le
brachmane CalanuS (Strab. Lib. 15, pag. 715 3 edu. î©2© )
rit en voyant un envoyé d’ Alexandre portant la chla-
myde , les crépides & la caufia. Eumène ( Plutarch. Briani
I I I , pag. 348) , à 1 exemple des Rois de Macedoiné,
diftribuoit à fes amis des caufia de pourpre. Démétrius,
voulant échapper à Pyrrhus qui avoit défait fon armee,
& qui l’ avoit mife en fuite ( Bluiarch. Pyrrko, Briani 11,
44 j ) , prend une petite chlamyde & une caufia commune.
Antipater de Theffalonique ( Brunch, Anal. tom. I l ,
pag. 5 ) appelle la caufia « l'utile armure des anciens Ma-
00 cédoniens , qui les mettoit à l’ abri de la neige, & leur
oo fervoit de cafque dans les combats. « On n’en fera pas
étonné fî l’on penfè qu’elle étoit quelquefois faite avec
du cuir, comme les cafques des Paphlagoniens (Suidas,
Quanta la forme de la caufia, on doit la retrouver dans
les bonnets que portoient les marins, & qui ont ete décrits
ci-deffus ; car Plaute la leur donne pour coiffure
(MU. gloriof. IV , 2, 41) :
facito ut venias kùc ornaiu nauclerico, ‘ ”
Caufiam kaSens ferrugineam.....
l’appelle-Hl chapeau qui met à l'o J
Les voyageurs , les chaffeurs le hoient avec des couin«
fous le menton, & le reietoient fut les épaules, iln!®
détacher, lorfqu'ils vouloient fe découvrir la tête, S
voit ici I fous le »0.:,J, PI. C X X X V ll, un pétafe p. j
de forme ronde , tiré des Monumtnti antichi ( 8j jj 3
Wincicelmann. 11 y en avoit aulfi de forme polygone, ®
Les meffagers, les héraults,portoient le pétafe a, 1
marquer qu'ils étoient fous la proteftion de Merci,®
qui eft coiffé le plus Couvent avec ce chapeau. J'en d®,
ic i, fous le'n0. 6 , PI. C X X X V l l, un exemple tiré H
peintures d'Herculanum ( » • M . P“g• 16 3 ) .'Dirai®
Oifeaux d.' Atiftophane ( vcrf. 1203 & fiko l.j, Iris arti,B
travers les airs, coiffée du pétare arcadien ( >,;■
l'attribut des meffagers. La forme générale du pétale*
Mercure, defliné fous le dernier numéro , & celle®
liens qui leur donne quelque reffemblance avec les jt®
des cafques, motivent l'expreffion > n dont fe fero®
les Péloponnéfiens pour défigner leur petafe, celui®
Arcadiens (ibidem). . ,, Ls
Tous ces rapprochemens ont fait reconnoître la caufia far
la tête du génie de la Macedoine, qui fert de type a des
médailles d’Hadrien de moyen b ronze, avec la légende :
Adventui Aug. MacedonU ( Gcjfner. Jmpp. rom. tab. 90,
n°. 42 ) , & à une médaille d’argent d’Antoine, proeonun
de Macédoine (ibid. Famil. rom. tab. 3 , n°. 59). 3 aY®c
la légende : C. Antonius , M. F, pro. cof. On voit ici la
dernière, deffinée fous le «°. 2 , PI. CX X X V ll. Sur une
médaille d’or non publiée de Démétrius I ou Poliocerte
(qu i appartenoit, en 1802, à M. Félix Beaujour , tribun),
on v o it , au revers, unhomme à cheval, avec une
Les pafteurs portoient le petafe. Sur un bas-relief®
palais lie la villa Borghèfe (Monum.ant. B E ® H
le goût de Zethus , frère d'Amphion, pour la vie pdfl
raie eft indiqué par le pétafe qui eft rejete fur fes epauM
ici fous le n°. 7 , M C X X X V ll. Apollon, qui a®
été pafteur chez Admèté, porte le pétafe lut quel)®
m édailles ( Beger. Obf. m num. p. 2 ) . ^ ■
coiffure fîngulière, que je place, avec la caufia fous le
n°. 3 , PI. C X X X V ll, quoiqu’elle n’ait pas Ja meme
forme, mais parce qu’elle fe trouve fur la médaille d un
Roi de Macédoine. C’eft auffi à la caufia que ferr.ble fe
rapporter la coiffure du n°. 4 , PI. C X X X V ll, tiree des
Recueils d'antiquités de Caylus (/. PI. $2.). Lne preuve
évidente que la caufia reffembloit au bonnet des marins
(qui avoit la forme de la moitié d’un oeuf), c’eft que, Dion-
Ghryfoftôme ( Orat." 71 , pag. 628) compare certains
bonnets « à ceux que portoient autrefois les Lacedemo-
„ niens & les Macédoniens. » O r , on fait que le bonnet
des premiers reffembloit à celui des Diofcures qui etoient
nés a Sparte. , r -n »-/ • 1
Le chapeau eft'une^ coiffure à bords faillans : c etoit le
jri] euros des Grecs, 1 e.petafus des Romains. Il fervoit a
garantir du foleil 5 auffi Sophocle ( <Sdip. Colon. 335 )
Les voyageurs portoient aufti le petale, qui, dans*
épigramme ( Kuflcr in Suid. v. g j * ) grecque et®
pelé l'attribut des voyageurs. Sur un vafe grec delà»
bliothèque du Vatican ( Mormmind H ujdt. ■ ■
voit Thefée & Pirithoüs qui châtient le brigand M®
le premier a le chapeau rejeté fur les épaiftwi lefeci«
le porte fur la t ê te , ici fous le n°. 8, PI. CAAAKif. j|
Les adolefcens, du tems du poète Philemon { rom
lib, 10 , fegm. 164 ) portoient le pétafe & la chlamy«
auffi Pollux appelle-t-il le pétafe l’attribüt des jeufl
^ Trois chaffeurs peints fur un vafe de la bibliothèque®
Vatican ( Dempfi. Etr. tab. 47 ) portent le pétafe . J
que Méléagre, fur les médailles des Etoliens, ou lia
tantôt fur la tête , tantôt fur les épaules.
Il y avoir un pétafe theffalien & un petafe arcadj
mais il eft prefqu’impoflible aujourd’hùi d.amgnei
différence. M. Boettiger, dans fa Differtation furies m
( Magafin encyclop. n°. 17 , <2/1X ) , dit que le petale W
falien avoit des bords plats & faillans j « qu’ a ces b j
du pétafe arcadien étoit fixée une bande tournée*
la terre, qui formoit un fécond rebord circula«*
»3 perpendiculaire fous le premier. 33 La preuve*
donne de fon opinion me paroît très-foible. Peut-ett ■
deux pétafes ne diftéroient-ils que par l'ampleur, p *
concavité ou par 1 aplatiffement des bords. Peut*
les retrouveroit-on dans les pétafes des numéros*
vans ; mais je n’oferois l’ affurer. N°, 9 , PI- CX^ |
pétafe tiré des vafes d’Hamilton ( i l , j M L\ j 1
PI. C X X X V l l, pétafe tiré des peintures d Hercw^j
( I V , 101 ).
§. IL Coiffures des Romains.
On peut appliquer aux Romains prefque tout «1
j’ai dit dans le paragraphe précédent des coltI_. 1
Grecs. Comme ceux-ci^ ils avoient ordmairemen J
nue ( Eufiath. Odyjf. 1 ) .Cependant, pour fe deje ■
l’ardeur du foleil ou des rigueurs de l’hiver, ^ 1.
d t *te avec la toge. J’en donne i c i , au n°. 1 1 , ! deur du foleil, & il dit que c’étoit le même vêtement que
VÊCXXXVII un exemple tiré d’ un bas-relief de la villa . le thenfirum. Voyez l’explication de ce dernier dans le
uidicis (Lens, PI. X X X V 11I ) . | paragraphe des coiffures des Romaines.
Scipion-le-Jeune ( Plutarc. Apoph. Briani V I , pag. 7 7 ) , \ Le tkerifirum étoit commun aux hommes & aux femmes
étant arrivé à Alexandrie d’Égypte, & étant defeendu (Pollux, lib. 7 , cap. 13 ) comme le fchalll’eft encore dans
du vaiffeau, s'avança, ayant la tete couverte de fi toge
(Tans doute pour fe défendre de I ardeur du fo le il) , les
Àlxandrins, accourus pour le voir, le prièrent de fe
Æouvrir, & pouffèrent des cris de joie lorfqu il fatisfit
îelr defir. ; . . _
^fflutarque dit ( Qu&ft. rom. 10) que les Romains, ren-
ciiitrant des perfonnes auxquelles ils vouloient témoigner
du refpeét, fe déc ouvraient la tête lorfqu’elle étoit par
hlard couverte avec une partie de leur vêtement extérieur.
C’ eft pourquoi il fait remarauer ( Pompeius-, Bria-
nWlII, pag 41J ) que Sylla, dans les momens où Pom-
pÆ venoit le vifiter, « fe levoit, & rejetoit la toge de
33«effus fa tête; ce qu’on ne le voyoitpas faire ordinai-
33Wement, quoiqu’il y eût auprès de lui un grand nombre
3j(pe perfonnages recommandables.« Le même hiftorien
r^onte comme un trait de vanité exceflive de la part de
ylmétrius ( ibidem , pag. 46$) , affranchi très-aimé de
p||mpée,que, dans des repas où Pompée attendoit &
recevoir des convives, Démétrius ce reftoit orgueilleu-
3>Eement couché, ayant la tête enfoncée dans fa toge
ssffùfqu’auxoreilles. « Sénèque ( Epifi. 1 14) fait auffi re-
imquer que Mécène paroiffoit au tribunal, à la tribune
aux harangues , enfin dans toute affemblée publique,
avpc fon manteau ramené fur la tête , de manière que les
l ’Orient. Luitprand, évêque de Crémone, dit dans la relation
defonambaffade auprès de Nicéphore Phocas, que
cet Empereur avoit la tête couverte du tkerifirum. LeC’u-
ropalate l'avertit que perfonne ne pouvoit paraître devant
l’Émpereur avec le pileus, mais qu'on pouvoit porter le
tkerifirum. Le morceau de toile carré, appelé amict, porté
en certain tems fur la tête par les prêtres catholiques,
rappelle le tkerifirum.
Augufte, dans fon palais.même, ne fe promenoitpas à
l'air fans porter un yétzfe (Suetonius, cap. 82) : domiquoique
non nifi petafatim fub dio fpatiari folitum. J’ai déjà dit
que le pétafe dés Grecs avoit des bords faillans, que les
voyageurs, les chaffeurs en failoient ufage : c’étoit de
même chez les Romains. Cicéron (Epifi. famil. i$ } 17 )
s’exeufe de n’avoir point écrit de lettres en certaine occa-
fion, parce que les porteurs ou couriers ne lui en avoient
pas donné le tems. « Ils fe préfentent à moi, dit-il, en
» habits de voyageur, avec leurs pétafes-, &c. 33 Sed pe-
tafati veniunt : comités adportam expeciare dicunt.
Pileus avoit chez les Romains deux acceptions, l’une
générale, & alors il défîgnoit toutes fortes de coiffure;
l’autre particulière : c’ eft de la fécondé que je parlerai ici.
Le Préteur mettoit le pileus fur la tête des efclaves qu’il
affranchiffoit : de là vint que ce bonnet fut le fymbole de
(Milles feules étoient découvertes. Trimalcion (Petron.) j la Liberté. Cette déeffe le tient ordinairement, comme 011
ctivroit de même fa tête rafée avec un manteau d’écar- ! le verra dans le livre des figures mythologiques. J’en donne
late : adrufum pallio coccinio ineluderat caput. I ici la forme fous le n°. 1 , PI. C X X X V III ( Lens,
:-(’|£ê que j’ai dit jufqu’ici ne regarde pas l^s vieillards ; ] Pl. 4 0 ), d’après des médailles de Brutus, où il eft gravé
ca|Varron (de Vitâpop. rom. 1 ) raconte que les jeunes ; entre deux poignards, avec la date du jour de l’ affafli-
gé|s avoient la tête nue&les cheveux frifés : minoresnatu nat de Céfar , les ides de mars. C ’étoit un bonnet
câgite aperto erant, capillo pexo. Les vieillards, les malades,
les çonvalefcens, les perfonnes d'une fanté déli-
cà& & les efféminés portoient un bonnet ou un chapeau,
pifius, petafus, galerus, & le palliolum. Ovide (lib.: 1 , de
Aid. am. 733) confeille à un amant de feindre d’être ma-
laoe pour attendrir fa maitreffe , & pour cela il l’ invite à
porter le pallioluni':
' Ægrum tu facita ut Jimules, nec turpe putaris
Palliolum nitidis impofuijje comis,
ïliL ne > cap. 8 , feB, 35 ) donne à entendre que
t&mlliolum avoit du prenoit une forme ronde & con-
veje j lorfqu’ il dit d’une plante appelée epitkymum, inconnue
aujourd'hui, qu'elle avoit la forme d'un. p a llio -
luP fimilhudine paüioli. Rutilius Lupus (ae Fig. Jént. 1 1 ,
A • 9) dit : Qui cubando defatigatus , tunicatusfine pallio,
WfftuS Pr& IcBulo , palliolo f igus a capite defendens ; a
*1^ Prouve évidemment que le palliolum n'étoit point un
pallium ni une portion quelconque du pallium , ma’is
ffue c etoit un diminutif du pallium. Quintilien ( inf-
titut. 1 1 , 3 ) dit auffi que la mauvaife fanté pouvoit feule
<^Jyotrver 1 ufàge. Claude ( Sueton. cap. 2) le portoit à
^ contre l'ufage, en préfidant avec fon frère
dafc€UX fUD^^res qu’ils faifoient célébrer .en l'honneur
. iT Ur Per® 5 enfin Sénèque appelle des malades qui fe
. vrotent *a têire avec un palliolum & s'entouroient le
g •VeCT-,U^ ^ S e 3 pahiolati & focaliti.
yn„ai!^ Jeroine nous fait connoître que le palliolum étoit
léepr l*eCe 1 3 ou une pièce d’étoffe ou de tiffù
1 S/ emmes d’Arabie & de Mc'fopotamie fe:
ent t€te & les épaules, pour fe défendre de X’ar- ;
légèrement conique , comme celui des Diofcures, que
les Romains appeloieht fratres pileati. Il étoit fait quelquefois
de laine foulée ou de feutre, quelquefois de
morceaux de drap : c&fis pilea futa de lacerais ( $tat. 4 ,
Silv.
■ Souvent il étoit fait de peaux de brebis, garnies de
leur laine, comme le dit Athénée ( lib. 6 , cap, 11 ) des
pileus que l’on portoit dans les repas. On l’appeloit, du
tems de Vegèce (lib. 1 , cap. 20), pileus pannonicus , &
les foldats le portoient habituellement lorfqu’iîs n’avoientr
pas le calque fur leur tête. Leurs cafques avoient auflï
une doublure ou une coiffe qui reffembloit au bonnet
( Amrnian. Marcellin, lib. i q , cap. 8 ).
Tous les Romains portoient le pileus pendant les fâtur-
nales, & ils quittoient la toge , comme s’ ils euffent alors
habité la campagne, où l'on portoit habituellement cette
coiffure. Le bas peuple de Rome s’en fervoit toute
l’ année.
La forme du pileus ou au pileolus (fon analogue fait-
d’une matière plus fine ) , & l’exclufion des bords l'ail—
lans, fe reconnoiflent évidemment dans le palïage d e
Columelle ( de Arbor. cap. 25 ) , où il dit q u e , pour garantir
du froid & de la gelée les jeunes branches, il faut
les coiffe* avec de? morceaux de gros rofeaux, garnis de
noeuds par un bout, comme avec des bonnets y quafi.pi-
lepios inducere,
Galerus & galericulus avoient deux acceptions differentes
: tantôt ils défignoient des perruques entières ois
partielles ; j’en ai parie au commencement de la première
feérion de ce ehapitre : tantôt ils défigneientune
coiffure , une efpèee de chapeau. Je vais le. décrire. Jus