navigation sur la corvette la Favorite, des collections qu’il a
déposées dans’ le. cabinet du Jardin des Plantes. MM. Sgan-
zin et Goudot nous ont donné des poissons de. Madagascar,
et M. Nivoy s’en était procuré pour nous quelques-uns à
Bourbon.
M. Gaudichaud, à son retour du Chili , a encore ajouté
aux riches collections que nous avait données précédemment
M. Gây. Mon ami,, le docteur Holbrook, de Cbarlèstown,
a bien voulu continuer pour notre ouvrage de faire des recherches
fructueuses dans les eau& douces où salées *de la
Caroline du Sud. Nous devons aussi signaler la collection dé
poissons, du .Nil, faite à bord du Loügsor par M. Joannis,
et qu’il a donnée au- Jardin des Plantes : plusieurs acquisitions
scientifiques fort importantes sont» le résultat de ce
travail, ^fous y avons trouvé entre autres l’hétérobranche
découvert, il y a plus de trente ans* par M. Geoffroy Saint-
Ililaire , et qui manquait à la collection ichthyologique, le
Muséum n’en possédant que le squelette.
MM. Webb et Berthellot, dont les connaissances dans
les diverses branches de l’histoire naturelle sont si étendues ,'
m’ont communiqué, avec la plus grande libéralité, leurs
collections ichthyologiques des Canaries. 11 est étonnant
qu$ les voyageurs nous aient laissé ignorer jusqu’à ce jour
la richesse de cette partie de l’Atlantique. Les espèces réunies
par ces deux savons nous montrent que les côtes de Ténériffe
nourrissent un grand nombre de formes méditerranéennes,
et qu’avec elles y sont mêlées plusieurs autres regardées
jusqu’à présent comme -propres aux plages américaines
Madère n’en avait encore fourni qu’un seul exemple dans
une espèce du genre Héliase (Héliazes Madurensis, nob.),
que l’on a découvert récemment à Sainte-Croix de Téneriffe.
Nous avons aussi observé dans ces collections plusieurs genres
nouveaux, d’autres rares dans la Méditerranée; tel est le
Rovetto (Rovettus acanthoderma). Elles feront connaître
à nos lecteurs la patrie du poisson si curieux que nous
avons nommé Berybc decadactÿlus, et de bien d’autres que
nous supposions de mers plus éloignées et que nous avons
l’espoir de faire paraître dans nos prochains supplémens.
Enfin, au moment de mettre sous presse, M. Dussumier,
toujours plein de zèle, revient de rindè|âvec une nouvelle
collection, non moins riche que les précédentes. Il a* dans
efe voyage, porté ses recherches sur les poissons d’eau douce
de la côte malabare, et il a encore acquis à l’ichthyologie
plusieurs genres nouveaux, qui seront établis sur des combinaisons
de caractères jusqu’à présent inconnus dans les
poissons de l’Inde, mais qui ont le plu$ d’affinité avec ceux
que nous avons observés sur des poissons d’eau douce d’Amérique,
entre autres nos pomotis. ;
J’ose espérer que l’exactitude avec laquelle paraîtront
les livraisons suivantes de cet ouvrage, témoignera aux
savans des différens pays de mon assiduité pour finir le
grand ouvrage qui me reste à publier, et qu’ils voudront
bien continuer à m’aider de leurs conseils et de leurs communications
officieuses. Je m’empresseraf toujours de leur
donner des preuves publiques de ma reconnaissance.
Au Jardin des Plantes , Juin 1855.
10. b