CHAPITRE IY.
D u Lophote.
. Voici encore un de ces poissons de la Mediterranée,
très-grand, très-singulier par .ses formes, remarquable en
un mot à tous égards, et qui n’est parvenu à la co,nnais-
sance des naturalistes que depuis un petit nombre d’années.
M. Giorna, professeur d’histoire naturelle à Turin j
en a donné la première description dans un mémoire lu
en Septembre i 8o3 à l’académie de cetté ville ,"vet inséré
dans le recueil de cette compagnie, t. IX, p. ig, avec line
figure, p i . 1 1 , fig. 1 • Mais n’ayant eu à sa disposition qu’un
individu mal desséché, qui. avait perdu ses ventrales et
sa caudale, et dont la grande corne était tronquée presque
jusqu’à sa racine* ce qu’il en avait pu dire était
nécessairement incorrect. Un autre individu, pêché.dans
le golfe de Gênes, en Juillet 1813 , ayant été envoyé
à M. Cuvier par M. Martial Duvaucel, son beau-fils, il en
à profité pour compléter et rectifier la description de
l’espèce. Son mémoire, lu à l’Académie des sciences, au
mois de Novembre i 8 i 3 , est imprimé dans le vingtième
volume-des Annales du Muséum, p. 3g3, et le poisson y
est gravé pl. 17. 1
Cependant cet individu manquait encore de la pointe
aiguë dé sa corne, et on n’a pu observer cette partie que
sur un troisième, pris, il y a deux ans, en Sardaigne,
dont M. Bonnelli, successeur de M. Giorna, a bien voulu
nous communiquer une figure supérieurement dessinée
et colorée. Cest d’après ces trois documens que nous
noW sommes occupés de'î nouveau de ce poisson, et que
là .dësmptiàn qui'Va suivre a lté rédigée. Deux de ces
éehantilldns'aont, eqmmé on voit; conservés à Turin , e t
nous );en aVons un au Mtf&éutm Sel Paris. Quelques paroles
de|pbiaw m’avaient fait penser quiby en a un quatrième
à Londres.'Aprësiavoir décrit le ^m n è tre dé Russe!, dont
nous parlons p. 278=,' ce zoologiste ajoute1:
- « Lie1'?Muséum britannique possède ün échantillon des^
séqhéunüppisson' éjùi parait allié. de. près- à'u précédent;
maif qui n’esttpas âssëz bieqcomkervé: pour que l’on puisse
le décrire exàulementcfS'dn Vètrps est beaucoup plus court
à proportion 3 sa ligne latérale est’ très-distincte; toutesa
cou|eur,, .excepté les nageoires eh proéminences' qui isont
rouges*? »est un ^argenté brillant* set du sommet de sàï tête
s’élève une très4@tte apopfhyse^en forme dé corne ^longue
de plusieurs poucês’fë ï qui diminue pàrldêgréâ' d^aisséur
jüsqu’à^db extrérhiw'Cff^échantiBS'h est long’Aè quatre
pieds’ m; demi, euhâut de quatre ’poucessans comptèr là
dorsàpî. ” ^
Mad.e S. Lee a bfqn voulu, prendre la peine de me fàirë
ijn dessin dê-ee ppisson, il ne m’em reste aucun doùte
sûr. son identité avec les autres lophôtes; M. Gray est
absolument do la même opinion.
Malheureusement Shaw tië dit point oh éblpfoisson
avàWPété pris, et il nÿ-’a'aucune note â'c'e/^njeÿ^joint€|
à l’individu; peutëtre était-il deufès nombreuses espèces
rares que les cpurans et les tempêtes Jettent quelquefois
des parties les plus él^igppqs de l’Qçqap .vei-s la pointe
sud-ouest de l’Angleterre. M. Risso içLft .aussi dans sa
1. Tome lYj a.e part.,