CHAPITRE II.
Des Acanîhures.
Le nom àacanthare ou queue épineuse exprime le
caractère le plus saillant de ces poissons, celui d’une
queue armée de chaque coté dune forte épine;les nasons,
les prionures et plusieurs balistes ont aussi des armures
analogues, mais dans les acanthures l’épine est mobile
et, dans l’état dé repos, couchée contre le corps; elle se
redresse à la volonté du pOïsson, tandis que dans les genres
que nous venons de citer, elle est toujours fixe.
Le genre des acanthures est d’ailleurs très-naturel; toutes
les espèces qui le composent ont la tête baute, comprimée,
l’ceil élevé, Cinq rayons aux ouïes, la bouche peu fendue,
les dents sur une seule rangée, tranchantes et denteléeS'à
leur bord; une seule dorsale, la peau -épaisse .et le plus
généralement revêtue de petites écailles. Ils offrent des
rapports très-sensibles ayec les amphacanthes/ sans avoir
cependant ni le double aiguillon dèTeurs ventrales, ni surtout
à l’intérieur çes longs os claviculaires 's'étendant
jusques aux interépineux de la queue.
Les espèces de ce genre sont assez nombreuses'entré
les tropiques, dans les deux océans/ surtout dans la mer
des ïndès. Liés colons français et espagnols de l’Amérique
les connaissent sous les noms de chirurgien, de barbier
et de porte-lancette, à cause de l’aiguillon mobile et tranchant
en forme de cet instrument qu’ils portent die chaque
coté de leur queue et avec lequel ils coupent souvent
jusqu’au sang la peau de ceux qui les saisissent imprudéminent.
Ces noms ont été transportés dans les colonies
de ces deux nations aux Indes orientales.
Les Hollandais des Indes leur donnent, ainsi qu’aux
balistes, lé nom île leer-visch ou poissons de cuir, mais
ils l’affectent surtout aux espèces à petites écailles, dont
la ressemble en effet à un cuir.
Linniyeg avait lailsês parmi les chétodons; Forskal a
eu le premier l’idée, de» les en retirer et d’en former un
genre qu’il sê proposait de nommer acanthurus.1
Forster eut aussi cette idée de son côté et avait préféré
Je nom dlharpurus. Nous avons trouvé le même genre
établi dans les papiers' 'dé Commersôn, sous celui à'opi-
sotomus; mâis Bloch et M. de Lacépèdë âfànt suivi Forskal,
le nojqn â^açanthurus a prévalu. Il faut remarquer ici que
l’aspisyre de ,M. de Lacépède ne diffère point des acan-
thure^Aet qu’il faut aussi rapportés à ce genre ses çhéto-
dons nigricmis.^êblongus, èouagga.
^Nfousï'déêrïfcOfls d’abordles espèces de l’Atlantique, qui
sont môiüs nombreuses, éî ’< dont l’histoire n a été faite
jh^qu’à présent que sur des documens peu complets.
Z /A c a n t iiu r e c h ir u r g ie n .
X(C^cCloâop chirurgus,tÎQch,-pt2o8) Açanthurus chirurgus,
Èl. Sçhn., p,ai| ^ B
L’espèce que l’on connaît plus particulièrement dans
nos îles ions le nom de chirurgien, a été dessinée à la
Martiniqué ‘par le p f || Plumîêf; Bloch a fait graver ce
dessin, pt.y©&,et l’a accompagné d’une courte description
1. Forskal, p..%, C. acanthùfus.