CHAPITRE III.
Des Nasons *®aseus, Commerson).
La mer des Indes produit un genre de poissons très-
voisin des acanthures, tant par lés détails des formes ëxté-'
rieures quê par leur anatomie; mais dont la queue est
armée de boucliers porteurs dé lames jfixes et tranchant#,
et non pas d’épines ou de lancJNp^’ mobiles; leqrs dents
sont coniques et p o i n t u e s s a n s dentelures,, réunion àé
caractères qui les distingue amplement'des-genres voisins.
Les espèèéstque l’on a connuesides premières* et" dont
Willûghby a déjà représenté une,^%nt Sur le front Une
corné épaisse et proéminenteT^Cette ciroenstgncè <esfc*^1%,
qui a décidé ceux qui en ont établi le genre dans le choix
de leurs dénominations. Ainsi Commerson avait imaginé
celle de naseus) que M. de Lacépède-a francisée en nasofi t,
et Bloch, dans son Système posthume3*avait pris celle de
monoceros. Nous' préférons la première, non-seulement
comme la plus ancienne^ mais comme la moins significative,
attendu qu’il y a de ces'poissons qui, avec tous les
autres caractères du genre,l et qui ne pourraient en être
séparés sans rompre les rapports naturels, n’ont point cette
corne, ou montrent- tout art plus une légère tubérosité
soit au front, soit sur le museau. _
Parmi ceux de ces naseus à corne saillante, et que l’on
a confondus jusqu’à présent sous les noms de çhoetodon
unicornis, de nason licornet et de monoceros biaculeatus,
nous avons reconnu des différences qui obligent de les
distinguer et de constituer au moins trois espèces, auxquelles,
à en juger par les descriptions et les figures des
auteurs, oh^sera peut-être dans le cas d’en ajouter par la
suite encom deux ou trois.
Forskal, qui en a décrit une, l’a laissée parmi les chéto-
dons sous le nom dutïîcornis, et Çmelin a suivi cette
classification , bien que cette espèce ni aucune autre n’ait
le caractère .de dents en. cheveux. Forster en avait mieux
sâisi les rapports naturels, en transportant celles qu’il a
connues dans ses karpurus^qh il les place avec nps acan-
thùres; mais il est infiniment plus convenable d’en faire
un genre séparera
Outre la forme simple de ses dents et ses deux boucliers
.fixes, cé genre se distinguera par un caractère que
nous n’avons encore observé qu’à lui parmi les acanthop-
térygiens* celui de ne compter que trois rayons mous à
ses ÿentrales.
Le Nason l i c q ^ e t .
frontieornis, Coxnm. )
L’esp èce qui paraît la plus commune a été représentée
par Willughby^et bien que la figure ait été faite d’après
un.individu mutité et qui avait la caudale en très-mauvais
étatffeest encore la seule qui-donne une idée convenable
des caractères-de Espèce, pris de la force et de la longueur
des épines de la dorsale.
| > Ce poisson; conservé dans le musée de la société royale
de Londres, et communiqué par Grew% est le même indi