Béion. La ligne latérale a seule une suite d’écailles, dont chacune
a au milieu une très-faible épine ; elles sont d’abord petites et leurs
pointes peu sensibles, mais elles s’alongeiu de plus en plus vers
l’arrière, et ces aiguüléns, croissant aussi, deviennent poignans :
il y en a en tout plus de dent.
Cette ligne, partant du haut de l’ouïe, est un peu concave et
arrive un peu au-dessous du milieu de la hauteur, ensuite ellé' se
rapproche par degrés de l’arête de l’abdomen , et au bout de la queue
elle s’unit sous ce tranchant même à celle de l’autre côté, en sorte,
qu’au lieu d’avoir sur chaque lace une épine, comme dans tout le
reste de sa longueur, le poisson finit par n’en porter sous le bout
de sa queue qu’une seule, tendant vers.le bas, fourchue et dirigeant
une de ses pointes en avant et l’autre en arrière. C’eSt immédiatement
au-dessus que sont les cinq ou six petits filets qui terminent
la queue et représentent, si l’on veut, le lobé inférieur de la caudale.
L’anus est un petit trou percé dans'dê? bord si mince du ventre,
un peu plus avant que le milieu de la longueur. Il n’y a pas de vesdge
d’anale, pas même ces petites épines que l’on voit dans le trichiure :
tout se réduit aux petits tubercules mous, dont nous avons parlé.
Ce poisson ne brille pas d’un éclat d’argent moins vif que le-lépi-
dope.et le trichiure, et ce qui le rélève encore, ce spnt les trois
larges taches noires et rondes,.placées le long de son dos, au-dessous
de la dorsale, à peu près à égales distances ét: de manière à en
diviser la longueur en-trois parties égales. Quelquefois il y é li a,
outre celles du dos, une ou deux du côté du ventre, mais plus
pâles. Enfin, le rose vif qui colore ses nageoires, en fait certainement
l’un des plus beaux poissons de la mer.
Le plus grand dé nos individus, dans cette forme plqs
haute, es.t long de deiix pieds. II nous a été envoyé avec un
plus petit de la baie d’Algésiras eu 1827, par MM. Quoy et
Gaimard.1
1. Notez que la figure publiée dans l’Iconqgrapbie du Règne animal, poissons,
pl. 34, sous le nom de gymneirus faix, a été faite d’après un de ces individus de
MM. Quoy et Gaimard, aîtasi étiqueté dans un premier travail; mais elle est si
mauvaise qu’elle est au-dessous de toute critique.
Nous en avons de neuf ou dix pouces de Messine, par
M. Biberon, et dé Nice, par MM. Risso et Laurillard. Cest
un de’ces derniérsqui a servi d’original à la figure du gym-
nètre cépédîen de M. Risso1; mais, comme nous 1 avons
dit; cétte figure est peu exacte. Les pêcheurs donnaient
ceux de Messine sous,le nom de bandiera impériale.
D’après ^ensemble de§ proposons, nous pensons que
Mst aussi ^re " trach^ptère que Béion,1 a voulu représenter
par son jdJjc Vènetôrûm {Âcj. t>. i3ÿ)|, et qu’Aldrôvande a
aonné sotis le* mêmè®om (Fisc.“p1". 37o] : nous croyons
également que Ropdêüt l’a entendu par son toenià altéra,
p. 827, et Mi Rafiüesque par*sün argÿctius qnadrimacu-
latiis*; mais ces figures sont trop p^somnées, laites d’après
det Individus trop mutîlés,/pour qu’il ÿ ait certitude absolue
dans cette Interprétation. ;
Il n est pas facile non plus de" dire si c’est cette espèce ôti
la suivâiite que 'Goûan a eu sous fe^veux, én fixant les
carahtèreà dé son genre tracliypfi^re, attendu qu’il n y donne
aucun détailspécifique,‘ et que la description plus ample,
qu’il prômettait.dè publier dans les Mémoires de la société
royale dé Montpellier, n i jamais paru.
Le T rachyttère ir is .
\Trachyplerus i r i s , nob.)
Un deuxième de çes; trachyptères, à cent, soixante-dix
rayons dorsaux,- diffère du précédent par une forme plus
alongée, surtout de la partie postérieure, qui est beaucoup
plus grêle.
1. 1 ."édit., pl. 5, fig. l ÿ 2. 'Indice d’itiio^^sic.4 pl. j , fig. 3.