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pcrcule l'orme uii angle un peu obtus et arrondi; l'angle de l'opercule est très-court
et conique. La ligne latérale est presque droite, et ne forme qu'à sa partie antér
i e u r e , une légère inflexion en S. Les écailles sont très-finement crénelées à leur bord
p o s t é r i e u r , et tellement larges que leur diamètre égale presque la moitié du diamèt
r e de l'oeil; celles du côté inférieur du poisson sont plus petites. La position de
l'anus et les nageoires ressemblent iY ce que l'on observe dans l'espèce précédente;
mais la longueur de la pectorale supérieure ne surpasse pas la longueur de la téte;
la pectorale inférieure est de plus d'un tiers plus courte que colle de l'autre côté
D. 76; A. 58; V. 6; P. 11; G. 16.
Quant aux couleurs de ce poisson, nous pouvons seulement observer que dans nos
individus conservés dans la liqueur forte les teintes sont en grande partie elTacées;
ils se montrent jaunâtre en dessous et brun en dessus; cette dernière teinte est variée
de brun foncé, et l'on voit des bigarrures de cette même couleur sur les nageoires.
LES FLÉTANS. (lIlPPOGLOSSUS.)
ï l i p p o g l o s s u s olivaceus. Pl. XCiV. Cette espèce offrant des yeux à gauche,
il est impossible de la confondre avec celles des mers septentrionales de l 'Europe, telles
que le flétan commun et l'Hippoglossus pinguis, qui ont les yeux à droite. Quant
aux Hipp, macrolepidotiis, Boscii, arnoglossus, Erumei etc., dont les trois premiers
h a b i t e n t la Méditerranée, et le dernier la Mer rouge et la Mer des Indes et qui ont
tous les yeux k gauche, notre espèce du Japon s'en distingue au premier abord, des
t r o i s premiers par des yeux beaucoup moins rapprochés, et du dernier par sa nageoire
dorsale plus prolongée vers le devant, par sa bouche armée d'une seule rangée de
d e n t s , par sa ligne latérale fortement arquée par devant, et par plusieurs autres caractères
moins saillants. Cette espèce parait inédite, à moins que ce ne soit le poisson
indiqué par Houttuyn, 1. c. p. 317, n°. 5 , sous le nom de Pleuronectes japonicus;
mais comme les descriptions que cet auteur a données des poissons du Japon sont
tellement incomplètes, que l'on ne peut guère en tirer parti, nous nous croyons justifiés
en ne faisant d'autre usage de son travail que de le citer.
Celte espèce offre, comme toutes celles de ce sous-genre, des formes alongées.
La hauteur du corps, sans les nageoires, entre deux fois et cinq sixièmes dans la
longueur totale du poisson; la téte y est quatre fois et un tiers, et le museau fait
le quart de la tête. Le dessus du museau est un peu bombé. Les yeux sont de
moyenne grandeur, et leur intervalle est d'un quart plus considérable que leur diamètre.
La bouche étant assez fendue, le bord postérieur du maxillaire s'étend jusque
sous l'aplomb du bord postérieur de l'oeil. Il n'existe des dents que le long des bords
des mâchoires; elles sont longues, pointues, grêles, un peu recourbées en arrière,
clair-semées et disposées sur une seule rangée; celles de la mâchoire supérieure sont
plus petites que celles de l'inférieure, notamment vers le derrière de cette mâchoire.
Le bord du préopercule est fortement arrondi, et l'opercule est prolongé en un pointe
conique qui s'étend jusqu'au dessus de la base des pectorales. Le crâne n'oll're nullepart
des crêtes saillantes, et l'entre-deux des yeux est parfaitement plane. La ligne
l a t é r a l e forme, par devant, une courbure très-forte vers le haut. Les écailles recouvrent
assez uniformément les deux faces du corps, à l'exception des mâchoires, et il
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en a même de très-petites sur les rayons des nageoires; elles sont en général petites
à surface couverte de stries excessivement fines et à bord postérieur pourvu do
crénelures extrêmement délicates.
L'anus s'ouvre sous l'aplomb des pectorales; ces nageoires sont arrondies, et envîjon
de la longueur de la fente de la bouche. Les ventrales sont d'un tiers plus
courtes que les pectorales. La dorsale commence yis-à-vis du bord antérieur de
l'orbite de l'oeil supérieur; sa hauteur, à sa moitié postérieure, entre quatre fois et
demie dans la hauteur du corps; l'anale ressemble par sa forme à cette nageoire.
La caudale a son bord postérieur arrondi au milieu, et un peu échancré vers les
côtés. D. 83; A. 63; V. 6; P. 13; C. 17.
Le côté inférieur de ce poisson est, à l'état frais, de couleur blanchâtre. Le
dessus est olivâtre tirant un peu au gris, et parsemé de taches noirâtres, en partie
petites, en partie de moyenne grandeur, et dont les dernières sont souvent en oeil ou
incomplètes. Les pectorales offrent également une teinte olivâtre; mais les autres
nageoires sont d'un brun jaunâtre, plus foncé sur la caudale; la dorsale et l'anale
ont leur rayons pointillés de brun.
Notre figure a été faite d'après un individu de treize pouces de long, c'est la taille
qu'atteint ordinairement l'espèce. On la nomme au Japon Makarei ; sa chair est
excellente; on la prend beaucoup, notamment au printemps, sur les fonds vaseux
dans les environs de Nagasaki.
L E S SOLES. (SoLEA.)
S o l e a zebr ina. Pl. XCV, flg. 1. Les mers des Indes produisent une Sole remarquable
par son corps orné de larges bandes verticales foncées. Ce poisson a été
figuré par Bloch, Pl. 187, sous le nom de Solea zebra; mais il est représenté comme
ayant la dorsale prolongée jusqu'à à la fin du museau, et le corps tellement étroit
que sa hauteur entre quatre fois et demie dans la longueur totale du poisson, tandis
que dans nos individus recueillis à Java, la dorsale ne se prolonge, par devant,
que jusque vis-à-vis des yeux, et qu'ils ont le corps plus haut, de sorte que cette
hauteur n'entre que trois fois et un tiers dans la longueur totale. Ignorant s'il faut
attribuer ces différences à une véritable différence spécifique, ou à la négligence du
dessinateur de Bloch, ou aux changements que peut avoir subis l'individu de Bloch
par la contraction produite par l'action de la liqueur forte, nous ne signalons ces
différences que pour provoquer de nouvelles recherches à l'égard des Soles à corps
orné de bandes verticales, dont il paraît exister plusieurs espèces assez voisines,
mais s'éloignant cependant l'une de l'autre d'une manière plus ou moins sensible.
Nous ne parlerons dans cet ouvrage que de la Sole zèbre du Japon, et nous ferons
observer qu'elle paraît constamment se distinguer de celle de Java dont nous venons
de parler, par son corps plus large ainsi que par ses pectorales plus longues. Ce
sont ces considérations qui nous ont engagés à désigner sous une épithète particulière
cette Sole du Japon, dont la description va suivre.
La hauteur du corps do cette Sole sans les nageoires, est deux fois et cinq sixièmes,
et y compris les nageoires, deux fois et un sixième, dans la longueur totale du poisson.
La tête y est sept fois et demie. Les yeux sont à droite. Le museau n'offre pas
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