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mêmes plus larges que les intervalles clairs qui les séparent, s'étendent depuis le dos
jusqu'au ventre; elles forment tantôt des anneaux complets, tantôt des bandes transversales;
tantôt elles sont disposées de manière que celles de l'un côté alternent avec
celles de l'autre côté du corps,, La tête n'est ornée, outre les petites marbrures, que
d'une seule grande tache, qui occupe la nuque.
l i E S ECHEI ÎKIS.
1. Echeneis naucrates . Pl. CXX, fig. 1. L'Echénéis commun des mers du Japon
ne parait pas différer de l'espèce déjà indiquée par Linnaeus sous l'épithète de
naucrates, et figurée ensuite sous ce même nom par Bloch, Pl. 171. Celte espèce
étant répandue dans des parages assez distants les uns des autres, et ses teintes
ainsi que le nombre des lames de son disque étant assez sujettes à varier suivant les
individus, il est arrivé que l'on en a séparé une espèce nominale, Ggurée par Russell,
Pl. 49, et indiquée par Ruppell, Neue Wirbelthiere, Poissons, p. 82, sous le
nom d'Echeneis vittata. Mr. Rùppell a du reste très-bien indiqué les changements
de forme que subit la nageoire caudale de cette espèce par l'âge. Le Musée des
Pays-Bas possède dix-sept individus de cette espèce, dont la taille varie de cinq pouces
k deux pieds et demi. Neuf de ces individus proviennent du Japon; les autres
sont originaires de l'Archipel des Indes, de la côte de Guinée, des Antilles et de la
Méditerraniiée. Quant au nombre des lames de leur disque, il varie de vingt et un à
vingt-six. Nous n'avons observé ce premier nombre que dans un seul individu du Japon;
cinq de nos individus, dont trois proviennent du Japon, un de Tripoli et un d'Haiti,
ont ce disque pourvu de vingt-deux rayons; on en observe vingt-trois dans quatre
individus pris par nos voyageurs et Mr. Ruppell, au Japon, à Timor, à la côte de
Guinée et dans la mer rouge; quatre autres individus, dont deux sont du Japon, un
de la mer rouge, et un de la mer des Indes, offrent vingt-quatre lames à leur disque;
nous en avons deux de la mer des Indes à disque garni de vingt-cinq lames; et
ce nombre s'élève même à vingt-six dans deux de nos individus du Japon. Nous
faisons encore observer à l'égard de la distribution des teintes de ces poissons, qu'elle
n'olFre pas toujours un caractère constant. Nous avons des individus de la Méditerrannée,
de la mer rouge, des Indes et du Japon, dont le corps est orné d'une large
bande longitudinale foncée, accompagnée quelquefois de chaque côté d'une bande claire;
ces bandes sont peu sensibles dans d'autres individus, et dans d'autres encore elles
sont remplacées par des taches foncées, de forme irrégulière et le plus souvent assez
grandes. Quelques-uns ont la caudale bordée latéralement de blanc, et dans d'autres
cette nageoire est d'une couleur foncée uniforme. La figure que nous publions de
celte espèce à été faite d'après un individu de quatorze pouces de long, et qui a la
moitié postérieure du corps marquée de larges taches foncées, tandis que l'on voit
encore les traces des bandes sur le tronc; la caudale n'est pas bordée de blanc dans
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cet individu. Il paraît enfin, que le nombre des rayons des nageoires offre encore
des différences plus ou moins sensibles suivant les individus; ceux de la dorsale sont
ord,na.rement au nombre de 37; ceux de l'anale montent jusqu'à 38; on en observe
22 à 24 aux pectorales, quinze à la caudale, et aux ventrales constamment quatre
rayons branchus, précédés de deux rayons indivisés, intimément réunis ensemble
et dont le premier est d'un tiers ou de moitié plus court que le deuxième (')
Cette espèce étant très-commune dans les collections et connue de tout le monde
nous le croyons inutile de faire accompagner l'excellente figure que nous en donnons'
par une description détaillée. Les teintes sont, à l'état frais, d'un gris bleuâtre couleur
de plomb; les taches et raies foncées sont d'un noirâtre enfumé, assez profond
sur les pectorales, les ventrales et la caudale. L'iris est d'un beau blanc. On prend
ce poisson en automne, à l'entrée de la baie de Nagasaki, où on le voit ordinairement
attache a des rochers. Son nom japonais est Kobaniwo.
2. Echeneis remora. Ce poisson de la Méditerrannée et de l'Océan atlantique,
qui s égare quelquefois jusque sur les côtes de la grande Bretagne, (Yarrell, II
280 , et dont nous possédons un individu pris au Cap de Bonne Espérance, paraii
également fréquenter les mers du .Japon. Il nous est, du moins, parvenu de cette
contrée distante, un individu empaillée d'un Echéuéis, long de neuf pouces , et cfui
ne pr sente la moindre différence d'avec ceux pris au Cap de Bonne Espérance et
dans 1 Océan atlantique Nous faisons toutefois observer que le nombre des lames du
disque parait varier dans cette espèce de dix-sept à dix-huit, et que l'individu du
Japon, amsi que celui du Cap de Bonne Espérance appartiennent au nombre de ceux,
dont on ne compte que dix-sept lames au disque.
3 pa l l i d a . Pl. CXX, fig. 2 et 3. Il existe, dans les mers du Japon,
n n troisième Eehénéis, absolument modelé sur le même type que le rémora, mais qui
s e n distingue constamment par sa tête plus courte, par son disque beaucoup m i s
allongé et pourvu seulement de seize A dix-sept lames, par son oeil un peu plus grand,
par sa bouche fendue jusque sous l'aplomb du bord antérieur de l'oeil, par ses pectorales
et ses ventrales plus petites, par son anale et sa dorsale un peu plus longues
par sa caudale coupée à peu près carrément à l'extrémité, par ses teintes d'un brun
uniforme très-pâle, et avant tout par sa peau qui. au lieu d'être simplement grenue
offre une surface spongieuse, attendu qu'elle est divisée en un grand nombre de compartiments
concaves, très-sensibles à l'oeil nu, et dans la profondeur desquels s'apperçoivent
les petits grains qui représentent les écailles
Notre collection ne renferme que deux individus de cette espèce inédite; ils sont
conservés dans a liqueur forte; l'im porte six pouces, l'autre cinq pouces et demi
en longueur. Ils offrent les proportions suivantes. La tête est quatre fois et deux
t i e r s , le disque trois lois et trois quarts dans la longueur totale du poisson La
grosseur du corps aux pectorales égale sa hauteur, qni est une fois et deux tiers dans
la tête. Le mnseau y est deux fois et trois quarts, et l'oeil entre deux fois et un
(1) Mr. Rtìppell qai ne donne à cette espèce , „ c quatre rayons aux ventrales, n'a probablement pas comnld
les deux rayons rndivisés, dont nous venons de parler. ^