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les opercules. La nageoire dorsale et l'anale sont assez longues et leurs rayons mous
sont nombreux et serrés. La partie épineuse de la dorsale est beaucoup plus basse
que sa partie molle; elle diminue même insensiblement en hauteur depuis sa dernière
épine, qui est la plus longue de toutes, jusqu'à la première qui est plus de la
moitié plus courte que la dernière. La partie molle de l'anale est pour ainsi dire
divisée en deux moitiés, yu que les rayons mous de la moitié postérieure sont un peu
plus longs que ceux de la moitié antérieure; ces rayons mous sont précédés de trois
épines plus courtes, qui diminuent en longueur d'arrière en avant. La caudale est
large à la base et assez profondément échancrée à l'extrémité. Les pectorales sont
de grandeur moyenne et ne présentent, ainsi que les ventrales, rien de particulier.
L'orifice de l'anus est précisément placé au milieu de l'espace compris entre la première
épine de l'anus et la membrane qui réunit les ventrales au ventre. On voit
entre cet orifice et la première épine de l'anale l'orifice particulier dont nous avons
fait mention plus haut. La membrane des ouies de ce poisson est pourvue de 6 rayons ,
assertion que je n'ai pu vérifier vu le mauvais état de conservation de nos échantillons.
D. 10 + 22; A. 3 + 27; P. 19; C. 16; V. 1 +5.
La couleur générale de ce poisson est, à l'état frais, d'un vert bleuâtre sale et pâle,
plus clair sur les flancs et passant au blanchâtre sur le ventre. Les lèvres oifrent une légère
teinte couleur de chair. Les pectorales sont d'un brun jaunâtre assez clair mais vif.
La dorsale épineuse est d'un gris brunâtre, mélé de jaune sale k la base, des membranes
dont le limbe supérieur offre une bordure noire passablement large. La dorsale
molle et l'anale sont d'un brun grisâtre sale. La caudale est noirâtre ; les ventrales
sont d'un gris noirâtre, nuancé de brun jaumitre à la base de ses rayons mous.
L'iris de l'oeil est blanc argenté.
Cette espèce ne surpasse pas huit à neuf pouces en longueur totale. Son nom
japonais est Tanago. On la pêche en grand nombre, au printems, dans l'intérieur
de la baie de Nagasaki, et on la mange journellement durant cette époquei
L E CHÉTOPTÈRE. (CHAETOPTBKUS.)
Le poisson inédit que nous faisons connaître sous le nom de Chaetoptère offre par
son aspect général, par ses formes et son port, ainsi que par la configuration des
nageoires, tant d'analogie avec les Aphareus de Cuvier, que l'on serait tenté,
en ne l'examinant que superficiellement, de le placer dans ce genre. Il s'en éloigne
cependant d'une manière remarquable par un nombre moins considérable des rayons
des ouies, par la forme du vomer qui est en losange et dont la face externe est
entièrement revêtue de nombreuses petites dents en velours ras, enfin par sa bouche
beaucoup plus étroite. On voit par ces données que le Chétoptère, tout en se rapprochant
par ses formes des Aphareus, par sa bouche étroite des Gerres et par son
#omer garnie de dents des Mendoles, ne rentre cependant dans aucun des genres connus
de la famille des Sparoïdes, dans laquelle nous le plaçons à cause de son aIBnité
avec l'Aphareus et parceque nous n'avons su lui assigner une place plus convenable
dans le système.
Il parait que ce poisson est assez rare au Japon. Il ne nous en est parvenu qu'un
seul individu empaillé, mais parfaitement conservé. Nous en avons tracé la figure,
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réduite à la moitié de la grandeur naturelle. Les formes de ce poisson sont assez
belles et régulières. Les lignes du dos et du ventre sont légèrement courbées et
suivent cette même direction jusqu'au bout du museau. La tête est plutôt petite
en proportion de la longueur du corps. L'oeil est volumineux et moins haut que large.
La longueur du museau est moindre que le diamètre horizontal de l'oeil. Le front
ou l'espace compris entre les yeux, égale par devant, le diamètre perpendiculaire
de l'oeil, par derrière sa largeur forme le double de ce diamètre. La bouche n'étant
fendue que jusqu'au bord antérieur de l'oeil, est par conséquent peu large. Lorsqu'elle
est fermée, le maxillaire se cache presque entièrement sous le premier sousorbitaire,
dont le bord est sinueux, mais sans aucune trace de dentelure. La mâchoire
inférieure dépasse un peu la supérieure; toutes deux sont garnies d'une bande
étroite de dents en velours extrêmement fines. On voit des dents plus fines encore sur
la saillie du vomer qui est en forme de flèche et sur celles des palatins qui oirtune forme
lancéolée. Les opercules sont couverts d'écaillés. Le bord du préopercule est finement
strié, et a le limbe muni de dentelures extrêmement délicates. Il existe une
épine plate mais assez forte à l'angle de l'opercule. La nageoire dorsale est assez
longue, de moyenne hauteur, et la séparation de ses deux parties n'est guère sensible
que par la différence de la structure des rayons; les troisième, quatrième et cinquième
rayons sont presque d'égale hauteur, les suivants diminuent très peu, mais le
dernier rayon de la partie molle se prolonge en un filet qui est du double de la longueur
des rayons précédents, et légèrement courbé vers le corps. Le dernier rayon
de l'anale, qui est placée vis-à-vis de la seconde dorsale, oUre absolument la même
forme. Cette nageoire est peu longue et munie par devant de trois rayons épineux,
dont le mitoyen est le plus fort, tandis que le premier est de moitié plus court que
les deux autres. Les ventrales sont situées un peu en arrière des pectorales et offrent
une épine longue, mais plus mince que celles de la dorsale et de l'anale. Les pectorales
s'allongent en une pointe assez considérable, qui atteint, dans la position ordinaire,
la base de la dorsale. La caudale est vigoureuse, très fourchue, et par conséquent
séparée en deux lobes à pointe un peu recourbée en dedans; toutes les
membranes entre les rayons sont recouvertes d'une rangée d'écaillés très serrées, mais
sujettes à tomber facilement. La ligne latérale est sur tous les points parallèle
à la ligne du dos. Les écailles sont de moyenne grandeur, plus larges que longues,
à bord antérieur arrondi et finement cilié, à bord postérieur presque tronqué. Leur
surface est couverte de stries, presque imperceptibles cà leur partie antérieure, plus
fortes sur les parties latérales ; on voit six lignes saillantes ou côtes qui vont en
divergeant du centre jusqu'au bord postérieur de l'écaillé. — Ce poisson parait être
à l'état frais, d'une rouge uniforme. Il porte environ 15 pouces en longueur;
la largeur du son corps est de 3 pouces et demi. Il n'existe, à la membrane
des ouies que 4 rayons assez plats. Les rangées d'écaillés entre l'opercule et la base
des rayons de la caudale sont de 75. Il y en a, sur le point le plus large du corps,
de chaque côté 14 rangées au dessous de la ligne latérale et 6 en dessus.
D. 10+ 10; A. 3 + 8 ; V. 1 + 5 ; P. 17; C. 18. — Il ne nous est parvenu aucune
notice sur genre de vie de ce poisson ni sur le nom qu'il porte au Japon.