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dans rintcrmaxillairc que dans la mâchoire inférieure, et se rétrdeissant assez sensiblement
vers l'angle de la bouche. Cette bande de dents est précédée d'une rangée
de plus larges mais assez serrées et pointues. Le chevron du vomer est également
garni de fines dents en velours, et il en existe aussi de semblables sur les
pharyngiens, mais les palatins en sont dépourvus. La bouche est un peu protractile,
ainsi comme on le peut voir dans notre première figure. Le museau est peu long, et
convexe en dessus de même qu'entre des yeux. L'oeil est de grandeur moyenne, et les
sourcils sont surmontés vers leur partie postérieure d'une petite aigrette dont l'extrémité
se trouve souvent divisée en deux ou plusieurs pointes O.
Il n'existe de chaque côté qu'un orifice externe unique des narines s'ouvrant
au centre de la membrane qui ferme la cavité nasale à l'extérieur; mais on voit au
dessus de cette membrane, de chaque côté du museau, deux ou trois petits orifices ou
pores, très peu marqués, par oh s'ouvrent les vaisseaux qui excrètent le mucilage
destiné à humecter la peau de la tête. La membrane des ouies est constamment
pourvue de six rayons L'opercule et la membrane dont son bord est garni sont
prolongés en pointe. La ligne latérale proprement dite commence près de l'angle supérieur
de l'orifice des ouies, et se prolonge parallèlement à celle du dos, jusque
vers le milieu de la nageoire caudale. Les séries de pores qui forment les lignes
latérales accessoires sont distribuées de la manière suivante. La première paire de
ces séries part d'un point commun sur le dessus de la tête; en se divisant dès l'origine,
elle se prolonge le long de la base de la dorsale, environ jusqu'au deuxième
rayon de la partie postérieure de cette nageoire; il arrive cependant ordinairement
dans les petits individus ou dans ceux de taille moyenne que cette série de pores
n'est visible qu'à leur partie antérieure. La deuxième série de pores est beaucoup
plus rapprochée de la ligne du dos que de la ligne latérale, à laquelle elle est parallèle;
elle s'étend depuis les côtés de le nuque jusque sur la base de la nageoire caudale.
La série ventrale commence, sur la poitrine, mais à une distance plus ou moins considérable
de la gorge selon les individus; après avoir suivi la ligne du ventre jusqu'au
milieu de la distance comprise entre les nageoires ventrales et l'anale, elle se bifurque
pour s'étendre, de chaque côté du ventre, le long de la base de l'anale jusqu'à la base
de la caudale. Indépendamment de ces séries de pores, il existe de chaque côté du poisson.
(1) Pallas a Dcgligé ce caractère, mais il a été indiqué par Steller et Tilésius dans les descriptions et dans Jes
figures qu'il donnent des Labrax octogramnus et hexagi-ammus ; il existe en effet chez ces poissons, comme me
le prouvent les individus provenant de la collection de Pallas, et il se voit aussi dans l'espèce nouvelle que nous
décrirons sous le nom de Labrax agrammus; ce qui me fait supposer que toutes les espèces de ce gem-c sont
pourvues d'aigrettes aux sourcils.
(2) Toici encore un de ces caractères qui, quoique de peu d'importance, éloignent cependant les Labrax de
tous les autres poissons osseux. Je l'ai trouvé constant chez tous les individus des quatre espèces, que j'ai pu
examiner. Il paraît que ce caractère a échappé à Pallas et à Tilesius, puisqu'il n'en font pas mention dans
leurs descriptions, et puisqu'ils citent les assertions erronnées de Steller. Ce voyageur, ayant négligé de faire
mention de la forme des narines en parlant du Labrax superciliosus, dit ensuite erronuément du Labrax hexagrammus:
nares exiguae duplices; voir le mémoire de Pallas, p. 391 et celui de Tilesius, p. 345.
(3) J'en trouve également six aux Labrax agrammus, superciliosus et octogrammus. Pallas prétend que cette
dernière espèce n'est pourvue que de cinq rayons; mais cette indication est inexacte, ce qui fait conjecturer
qu'il s'est également trompé en n'assignant que cinq rayons aux Labrax lagocéphale et décagramme.
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entre les nageoires pectorales et l'anale, une autre petite série do pores, qui s'éteud
en avant jusque près de la base des pectorales, et qui finit par derrière près du
point de bifurcation de la série inférieure ''); sa partie antérieure est le plus souvent
bifurquée. Les écailles de ce poisson sont assez petites et de forme ovale; elles sont
pourvues à leur face extérieure vers les parties latérales de lignes onduleuses saillantes,
couvertes d'aspérités vers leur partie antérieure, profondément crénelées à leur
bord antérieur, et assez rudes au toucher. On observe des écailles semblables mais
plus petites au dessus et sur les côtés de la tête; mais le sousorbitaire et la
pièce qui réunit cet os au préopercule sont revêtus d'une peau nue. Quant aux formes
et à l'étendue des nageoires elles n'offrent rien de bien remarquable, et il suffit
d'examiner notre première figure pour s'en former une idée complète; mais l'organisation
de ces nageoires est remarquable sous plusieurs rapports. D'abord tous les rayons
qui représentent les rayons épineux des autres poissons son tellement faibles et flexibles
qu'ils ne se distinguent guère des rayons mous, et qu'ils méritent à peine l'épithète
d'épineux. Les rayons des nageoires en général, à l'exception de ceux de la caudale
offrent encore cela de remarquable qu'ils sont simples jusqu'à l'extrémité, ou en
d'autres mots qu'ils ne sont pas branchus vers le bout; on observe cependant dans
les rayons des pectorales de quelques individus une légère apparence de division produite
par un sillon superficiel qui s'étend depuis le milieu des rayons jusqu'à leur
extrémité. Ce caractère d'avoir des rayons indivisés à la plupart des nageoires fait
que les Labrax se rappochent de l'Aploacte ainsi que de certaines espèces des genres
Cottus et Synanceia. Le nombre des rayons des nageoires présente de légères variétés
suivant les individus. J'en ai constamment trouvé vingt à la première dorsale; à la
seconde dorsale il en existe ordinairement vingt-deux, mais dans d'autres individus il
n'y en a que vingt et un. L'anale en présente vingt et un ou vingt-deux. Enfin on
en compte 1 + 5 aux ventrales, 18 aux pectorales et 16 de grandes à la caudale.
Il n'existe dans les Labrax qu'un seul sousorbitaire d'une étendue assez considérable
qui s'étend jusqu'au maxillaire et dont la face externe est pourvue de quatre
côtes saillantes. Derrière cet os se trouve la pièce qui s'étend depuis l'orbite jusqu'au
préopercule, il parait par conséquent qu'il faut considérer cette pièce comme l'analogue
du deuxième sousorbitaire: c'est un os applati à-peu-près trois fois plus long
que large, et dont le bord antérieur cerne la moitié inférieure de l'orbite. Le
préopercule est en forme de lanle courbée en arc et peu large. La structure des
parties molles se trouve telle que la décrit Steller; les appendices coecales sont
cependant en nombre plus considérable que ceux indiqués par ce savant, car il en
existe deux paquets dont l'un est composé d'une douzaine, l'autre d'une vingtaine
de ces appendices.
Les teintes de cette espèce sont assez sujettes à varier, et leur distribution offre de
nombreuses disparités selon les individus; on peut s'en faire une idée en comparant
(1) Steller et Tilesius ont omis de parler de cette dernière série de pores, qui se trouve constamment dans
tous les mdividus que j'ai examinés. Steller, en traitant de l'anatomie des Labrax, décrit pour la seconde fois ces
sénés accessoires de pores ; mais on voit évidemment, par ce qu'il dit de l'étendue considérable de la quatrième
série de pores, qu'il a eu sous les yeux, au lieu de l'hexagramme, une autre espèce, probablement l'octogrnnime
ou le Labrax superciliosus.