tale, tandis que la supérieure se courbe un peu en haut, et perce la peau avec sa petite
pointe libre. La pièce articulaire de la mâclioire inférieure forme avec son bord inférieur
un arc saillant. Les narines se trouvent dans une faible concavité en avant
de l'orbite. La ligne du dessus de la téte est très peu inclinée, et la bouche forme
avec cette ligne un angle d'environ 80 degrés. Les mâchoires sont armées d'une bande
de dents en velours ras, et on en voit de semblables sur le chevron du vomer; mais
les palatins en sont dégarnis. La nageoire dorsale s'étend depuis le crâne, vis i vis
du bord postérieur de l'orbite, jusque près de la base de la caudale; son premier
rayon est de moitié plus court que le deuxième, et elle est échancrée derrière le
troisième rayon, de façon que les trois premiers rayons forment en quelque sorte une
petite nageoire séparée comme cela s'observe dans la plupart des Apistes. Les rayons
mous de cette nageoire sont un peu plus longs que les épineux, qui sont extrêmement
faibles et à pointe un peu recourbée en arrière. L'anale répond à-peu-près à
la dorsale molle, mais elle s'étend plus en avant et elle est un peu moins haute.
Les pectorales égalent la téte en longueur et sont dépourvues de rayons libres. Les
ventrales occupent l'espace laissé sous le ventre entre la base des pectorales; elles
sont de moitié plus courtes que celles-ci et très étroites. La caudale est de la même
étendue que les pectorales, et faiblement arrondie au bout. Tous les rayons mous de
ce poisson, même ceux des pectorales et de la caudale, sont simples, c'est à dire
que leurs pointes sont indivisées au lieu d'être branchues; ces pointes dépassent un
peu les membranes des nageoires et sont faiblement recourbées. La peau de ce poisson,
absolument dépourvue d'écaillés, est couverte de petits grains en guise de pointes
très serrées, à-peu-près comme on l'observe dans les Agriopes; ces grains, plus clairsemés
sur les opercules, sout très rudes au loucher. La ligne latérale est plus rapprochée
du dos que du ventre; en avant, elle monte pour se replier derrière le surscapulaire.
Les pores de cette ligne latérale sont très distans les uns des autres, et
réunis par des lignes saillantes. L'anus se trouve vis-à-vis du onzième rayon de la
dorsale. La couleur générale est un brun unifortne tirant sur le pourpre et pointillé
de noirâtre sur les nageoires, — D. 14 + 11; A. 12; V. 1 + 2 ; C. 15; P. 13; M. B. 5.
LES LABRAX.
On sait que G. Cuvier m, embarassé de la place que doivent occuper dans le système
naturel les Labrax, avait rangé ces poissons à la suite de la famille des Gobioïdes.
M. de Valenciennes P), ayant depuis reconnu que le sous-orbitaire de ces poissons
est réuni au préopercule, par le moyen d'une apophyse, et que Cuvier s'est
trompé en constatant que les intestins des Labrax sont dépourvus d'appendices coecales,
il jugea dèslors que ces poissons devraient être retirés de la famille des Gobioïdes
et placés dans celle des poissons à joues cuirassées. Nous avons été à même de constater
ces vues par nos propres observations faites sur un bon nombre d'individus de
plusieurs espèces du genre Labrax, et nous regrettons seulement que le mémoire que
M. de Valenciennes avait promis de publier sur ce genre, n'ait pas encore vu le jour
(1) Règne animal, Ilmc ¿dit. vol. II, p 249.
(2) Histoire nat. des poissons, vol. Xil, p. 7, et vol. XIV, p. vu.
jusqu'à présent. Le plan et le cadre do co travail ne nous permet pas d'entrer dans
les détails minutieux de l'anatomie; le petit nombre d'individus conservés en esprit
de vin, que nous possédons de ces poissons nous en ôte ausi les moyens; nous bornons
conséquemment nos observations aux généralités relatives à leur structure et à la
description des espèces du Japon. Nos voyageurs n'ont rapporté des mers du Japon
que deux espèces du genre Labrax dont l'une, le Labrax hexagraramus appartient au
nombre de celles que les voyageurs allemands au service de la Russie avaient également
observé dans les parages septentrionaux de l'Océan pacifique. L'autre espèce,
notre Labrax agrammus, est nouvelle, et mérite d'autant plus de fixer l'attention des
naturalistes qu'elle manque absolement ce caractère que l'on avait cru être le trait
distinctif du genre, savoir la multiplicité de la ligne latérale. Cette espèce nouvelle,
quoique ressemblant sous tous les rapports aux autres espèces du genre, s'en éloigne
constamment par l'absence des séries de pores accessoires, et n'offre par conséquent,
comme la plupart des poissons, qu'une ligne latérale unique.
h Labrax hexagrammus. Pl. XXIIL On doit au savant Steller la découverte de
celte espèce qu'il nomma Hexagrammos asper; mais la description excellente que ce
voyageur infortuné en a faite en 1741, n'a vu le jour qu'en 1810 M. Tilesius,
en publiant cette description, y ajouta celle qu'il avait faite lui-même sur des individus
de ce poisson dont il donne également une bonne figure, sous le nom de Uexa^
grammos Stelleri P). Pallas a fait connaître plusieurs autres espèces de ce genre,
mais il changea le nom générique d'Hexagrammus en celui de Labrax, et donnant à notre
espèce la dénomination de Labrax hexagrammus, il en publia une nouvelle description
accompagnée d'une figure assez médiocre ('*). Ce dernier travail a été depuis reproduit
dans la Zoographie rosso-asiatique
Le muséum des Pays-Bas ayant reçu de Pallas lui-même des individus des Labrax
octogrammus, superciliosus et hexagrammus, nous avons été à portée de constater
par une comparaison immédiate que notre espèce du Japon ne diffère pas spécifiquement
du Labrax hexagrammus de Pallas.
On peut se faire une idée des formes générales de ce poisson en examinant la deuxième
figure que nous avons donnée de cette espèce, la première quoique également
faite sur le frais est moins axacte et représente un individu dont les traits ont
été altérés par la mort. On voit par cette figure que le corps de cette espèce est
passablement allongé et que sa hauteur prend un peu plus du quart de la longueur
totale. La téte est petite, sa longueur rentrant quatre fois et demi dans la
longueur totale du poisson. Les lèvres sont assez charnues. La gueule est peu
spacieuse, l'ouverture de la bouche n'étant fendue que vis-à-vis du bord antérieur
de l'oeil. Les mâchoires sont armées d'une bande de dents en velours, plus large
(1) Mémoires de l'Académie impériale des sciences de St. Petersbourg, Tome II, pour les années 1807 et 1808?
St. Petersbourg 1810, p. 343. '
(2) Ib. p. 335 et suiv. Pl. 15.
(3) Ibid. p. 382 et suiv.
(4) Pl. 23, fig. 3.
(5) Vol. III, p. 275.