
 
        
         
		í  Ni  
 124  
 qui  s'éloigne  par  coiiséqueiil  de  toutes  les  espèces  coiinues  du  genre;  car  on  sait  que  
 toutes  celles  décrites  jusqu'à  présent,  savoir:  les  Zens  faber,  pungió,  capensis  et  japoiiicus, 
   sont  absolument  modelées  sur  le  même  type  et  ne  se  distinguent  guère  entre  
 elles  que  par  le  nombre  de  leurs  boucliers  ou  la  forme  des  épines  qui  les  garnissent.  
 En  comparant  au  contraire  aux  espèces  que  nous  venons  d'énumérer  celle  que  nous  
 avons  désignée  sous  l'épithète  de  nebulosus,  on  voit  qu'elle  en  dilfére  d'une  manière  
 tranchante  par  son  corps  beaucoup  plus  élevé,  par  une  forme  très-diverse  du  profil,  
 par  une  bouche  plus  étroite,  par  l'absence  totale  d'écaillés,  par  des  boucliers  striés,  
 pourvus  d'une  seule  épine  et  qui  s'étendent  sur  le  dos  jusque  près  du  commencement  
 de  la  dorsale,  par  une  épine  de  moins  la  dorsale  et  à  l'anale,  par  quelques  rayons  
 mous  de  plus  à  ces  nageoires,  par  les  couleurs  et  par  plusieurs  autres  caractères  de  
 moindre  importance  dont  nous  ferons  mention  dans  lu  description  que  nous  donnerons  
 incessament  de  cette  Dorée.  
 Nous  possédons  de  cette  espèce  une  sixaine  d'individus  de  différente  taille,  le  plus  
 grand  portant  seize  pouces,  les  plus  petits  quatre  pouces  en  longueur  totale.  Dans  
 les  adultes,  la  hauteur  du  corps  est  presque  deux  fois  dans  la  longueur  totale  du  
 poisson;  dans  les  jeunes,  elle  n'y  est  qu'une  fois  et  demie.  La  ligne  du  dos  forme  une  
 courbure  qui  se  prolonge  assez  régulièrement  jusqu'à  l'oeil;  elle  est  assez  douce  dans  
 les  adultes,  mais  beaucoup  plus  prononcée  dans  les  jeunes.  La  ligne  de  la  téte  est  
 presque  horizontale  dans  les  adultes,  et  forme  avec  celle  du  dos  un  angle,  très-obtus  
 à  la  vérité,  mais  qui  ne  laisse  pas  de  donner  à  cette  espèce  une  physionomie  très-particulière. 
   La  ligne  du  ventre  forme  une  courbure  beaucoup  plus  prononcée  que  celle  
 du  dos,  et  elle  se  prolonge  assez  régulièrement  depuis  l'extrémité  du  museau  jusqu'à  
 la  fin  de  l'anale.  La  téte  occupe  le  tiers  de  la  longueur  totale  du  poisson.  Les  yeux  
 sont  plus  volumineux  que  d'ordinaire  et  l'entre-deux  des  yeux  est  beaucoup  plus  large  
 que  dans  les  autres  espèces,  ce  qui  est  d'autant  plus  remarquable  que  le  corps  de  
 cette  Dorée  est  excessivement  comprimé.  Les  narines  se  trouvent,  comme  d'habitude,  
 tout-à-fait  rapprochées  du  bord  antérieur  de  l'orbite.  Le  museau  est  un  peu  plus  
 long  que  dans  la  Dorée  commune,  mais  la  bouche,  très  protractile  comme  d'ordinaire,  
 est  beaucoup  moins  fendue,  de  sorte  que  le  maxillaire  ne  s'étend  pas  même  jusque  
 sous  le  bord  antérieur  de  l'oeil.  Les  dents  ressemblent  à  celles  des  autres  espèces,  
 mais  elles  sont  plus  longues  et  plus  vigoureuses,  notamment  celles  de  la  mâchoire  
 inférieure.  Les  pièces  operculaires  n'offrent  rien  de  particulier;  j e  trouve  seulement  que  
 le  préopercule  forme  un  angle  plus  saillant  et  que  l'interopercule  est  plus  large  que  
 dans  la  Dorée  commune.  Les  épines  dont  la  tête  et  les  os  des  extrémités  antérieures  
 sont  armés,  présentent  aussi  quelques  différences.  Il  n'y  a  des  crochets  ni  sur  l'occiput  
 ni  sur  le  surscapulaire  ;  l'épine  qui  sort  de  l'angle  postérieur  de  l'articulaire  
 de  la  mâchoire  inférieure,  est  peu  développée,  mais  celles  qui  se  voient  à  l'angulaire  
 de  cette  mâchoire  et  à  l'humérus,  sont  aussi  fortes  que  dans  l'espèce  commune.  Le  
 bord  supérieur  de  l'orbite  est  garni  de  quatre  à  cinq  épines,  moins  sensibles  et  plus  
 obtuses  dans  les  adultes  que  dans  les  jeunes,  où  l'on  aperçoit  quelquefois  même  une  
 petite  épine  de  chaque  côté  de  l'occiput.  La  peau  se  présente  à  l'oeil  nu,  comme  sous  
 la  loupe;  absolument  nue,  elle  est  lisse  et  luisante  La  ligne  latérale  est  plus  fortement  
 courbée  en  S.  que  dans  les  autres  espèces;  aussi  est-elle,  par  devant  plus  rapprochée  
 du  dos,  et  elle  devient  droite  sous  le  tiers  antérieur  de  la  seconde  dorsale  
 125  
 Les  nageoires  prises  en  général,  quoiqu'elles  offrent  à  peu  près  la  même  disposition  
 que  dans  les  autres  espèces,  présentent  néanmoins  des  modifications  plus  ou  moins  
 sensibles.  Quant  à  la  dorsale  épineuse,  elle  est  un  peu  plus  haute  que  dans  les  autres  
 espèces,  ses  rayons  sont  un  peu  plus  faibles  et  seulement  au  nombre  de  neuf,  le  
 premier  est  presque  aussi  long  que  le  deuxième,  et  aucune  de  ses  épines  est  armée  à  
 la  base  de  crochets  comme  cela  a  lieu  dans  les  autres  espèces.  Les  filaments  que  
 l'on  voit  au  sommet  des  membranes  de  ces  rayons  ne  sont  guère  plus  longs  dans  les  
 adultes  que  les  rayons  mêmes,  dans  les  jeunes  au  contraire  elles  sont  presque  du  
 double  plus  longs.  Le  dernier  rayon  de  la  dorsale  épineuse  étant,  proportions  gardées, 
   beaucoup  plus  long  que  dans  l'espèce  commune,  il  arrive  qu'il  n'existe  pas  
 d'échancrure  entre  cette  nageoire  et  la  seconde  dorsale.  Cette  seconde  dorsale,  un  
 peu  moins  développée  que  dans  la  dorée  commune,  n'offre  du  reste  rien  de  particulier, 
   sinon  qu'on  lui  compte  quelques  rayons  de  plus.  Il  en  est  de  même  de  l'anale  
 molle.  L'anale  épineuse  au  contraire  est  remarquable  parcequ'elle  ne  présente  que  
 trois  rayons,  plus  courts,  plus  faibles  que  dans  les  autres  espèces,  et  dépourvus  de  
 crochets  à  la  base.  La  caudale  est  à  l'extrémité  moins  arrondie  que  d'ordinaire.  
 Les  pectorales  sont  sept  fois  dans  la  longueur  du  corps,  et  un  peu  arrondies  à  leur  
 bord  postérieur.  L'épine  des  ventrales  est  longue  mais  très-faible;  ces  nageoires,  
 beaucoup  plus  longues  dans  les  jeunes  que  dans  les  adultes,  n'atteignent  chez  ceux-ci,  
 lorsqu'elles  sont  couchées  en  arrière,  pas  même  l'anus,  tandis  qu'elles  s'étendent  
 chez  ceux  là  jusqu'au  delà  de  la  dernière  épine  de  l'anale,  anomalie  qui  parait  se  
 présenter  également  chez  plusieurs  autres  poissons,  entre  autres  chez  les  Priacanthes,  
 comme  nous  l'avons  démontré  en  traitant  de  ce  genre  dans  le  cours  de  notre  ouvrage.  
 Les  boucliers  dont  le  pourtour  du  corps  de  la  dorée  nébuleuse  est  garni,  présentent  
 des  différences  assez  sensibles  avec  ceux  des  autres  espèces.  Ces  boucliers  sont  en  
 général  peu  développés  et  pourvus  à  leur  surface  de  stries  divergeantes  d'un  centre  
 commun,  qui  est  formé  par  l'épine  ou  le  crochet  dont  ces  boucliers  sont  armés  et  
 dont  il  n'existe  qu'un  seul  sur  chaque  bouclier.  Les  boucliers  du  dos  sont  disposés  
 sur  une  rangée  continue  qui  occupe  la  base  de  la  dorsale  dans  toute  son  étendue,  
 mais  vers  le  devant,  ces  boucliers  deviennent  successivement  plus  petits,  de  sorte  que  
 le  premier  qui  se  trouve  à  la  base  de  la  première  épine  est  simplement  converti  en  
 une  saillie  longitudinale  dépourvue  de  crochet;  il  y  a  en  tout  à  la  base  de  la  dorsale,  
 quatorze  boucliers,  dont  six  répondent  ordinairement  à  la  partie  molle,  et  huit  à  la  
 partie  épineuse  de  cette  nageoire.  Les  boucliers  qui  garnissent  la  base  de  l'anale  
 sont  ordinairement  au  nombre  de  sept;  le  premier  se  trouve  à  la  base  de  la  troisième  
 épine  de  cette  nageoire.  On  voit  sur  la  ligne  du  ventre  huit  à  neuf  boucliers;  
 ils  s'étendent  depuis  la  base  des  ventrales  jusqu'à  l'anale;  le  premier  n'est  pourvu,  
 comme  d'ordinaire,  que  d'un  seul  crochet,  les  autres  en  portent  deux,  mais  ces  
 crochets  sont  moins  vigoureux  et  plus  courts  que  dans  les  autres  espèces.  Il  
 n'existe  sur  la  ligne  de  la  poitrine  que  six  boucliers,  dont  les  antérieurs  sont  peu  
 développés  et  dont  le  premier  ne  porte  qu'une  seule  épine.  On  voit  par  cette  description  
 que  les  boucliers  de  cette  espèce  offrent  des  modifications  nombreuses,  soit  
 par  leur  forme,  soit  par  leur  nombre  que  l'on  peut  exprimer  par  la  formule  suivante:  
 D.  8  +  6  ou  7  +  7,  A.  1  -f-  6  ou  I  + 7 ;  V.  8  ou  9;  P.  6.  Ce  poisson  est  à  l'état  
 frais  d'un  gris  bleuâtre  passant  sur  les  parties  inférieures  au  blanchâtre.  L'iris  de  
 32