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les bases des pectorales et des ventrales; ses deux premières épines sont en grande
partie cachées dans la peau du dos; la quatrième est semblable, par sa grandeur,
sa forme et les dents dont elle est munie, à la troisième épine do l'anale; la dorsale
s'abaisse vers le derrière, de sorte que son dernier rayon mou est presque de
moitié plus court que le premier. D. 14 + 15, 16, 17 ou 18; A. 3 + 5; V. 1 + 8; P. 15;
C. 18, outre les rayons latéraux accessoires.
Ce poisson est, à l'état frais, d'un vert grisâtre très-pâle, passant au blanc argenté
sur les parties inférieures; mais sur le dos, celte teinte verdâtre est reculée vers le
bord des écailles qui tirent au noirâtre ainsi que le dessus et les côtés de la tête.
La dorsale et la caudale sont d'un gris foncé, tirant un peu au rougeâtre sur les
rayons; l'anale et les ventrales offrent des teintes analogues, mais extrêmement pâles.
Les pectorales sont d'un brun très-clair, et l'iris des yeux est bleuâtre. Toutes ces
teintes s'elfacent en grande partie après la mort, et souvent il ne reste plus aucune
trace des teintes foncées de la dorsale et de la caudale.
Le tubercule du basilaire de cette espèce est assez développé, et sa surface est
finement granulée. Les dents pharyngiennes, disposées sur une seule rangée, sont
au nombre de quatre de chaque côté; l'inférieure est de forme conique et plus
petite que les autres, dont la couronne est très-large et obliquement taillée. Les
trois espèces suivantes ne paraissent offrir, sous ces rapports, aucune différence notable.
Les Japonais désignent ce poisson sous le nom de Funa. Il est commun, dans
l'empire japonais, tant dans les rivières que dans les eaux stagnantes; mais on le
mange rarement, à cause de l'abondance des poissons de mer dont les Japonais
préfèrent la chair.
2. Carassius Burgeri, Pl. XCVIII, fig. 2 Les eaux douces du Japon nourrissent
un deuxième Carassin absolument modelé sur le même type que le précédent,
qui lui est presque en tout point semblable, mais qui s'en distingue cependant par
les caractères suivants, constatés sur une douzaine d'individus conservés dans la
liqueur forte, et dont la longueur varie de trois à sept pouces.
En effet, en comparant ensemble les deux Carassins dont nous venons de parler,
on remarque que celui du présent article a le corps moins élevé et plus gros, que
son troisième sous-orbitaire est plus étroit et plus arrondi, enfin que la dorsale nait
un peu plus en arrière, c'est-à-dire au dessus de la base des ventrales; mais ce
sont là les seules différences qui existent entre ces poissons, à moins que leur couleur
naturelle ne présente des modifications, dont on ne peut guère juger d'après
les individus conservés dans l'esprit de vin. Le nombre des rayons mous de la dorsale
n'est pas moins sujet à varier individuellement que dans le Carassin de Langsdorff;
car dans quelques individus il est de quinze, dans d'autres de seize, dans d'autres
encore de dix-huit. Nous terminons les données sur cette espèce, en constatant que
la grosseur de son corps entre trois fois et demie dans sa hauteur, et que cette
hauteur est tant soit peu plus de trois fois et demie dans la longueur comprise
entre le bout du museau et l'échancrure de la caudale.
3. Carassius Cuvieri, Pl. XCVIII, fig. 3. Le troisième Carassin du Japon est
encore très-voisin des deux précédents, dont il se distingue par son corps même un
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peu plus élevé que dans le Carassin de Langsdorif, par sa tétc plus grande et son
museau plus large, par sa mâchoire inférieure un peu plus longue et un peu plus
saillante, et par ses ventrales prolongées jusque près de l'orifice de l'anus; du reste
ces poissons se ressemblent jusque dans la moindre particularité de leur organisation.
Nous ajoutons à ces données générales les détails suivants:
Hauteur du corps deux fois et deux tiers, longueur de la tête trois fois et trois
quarts dans la longueur comprise entre l'extrémité du museau et l'échrancrure de la
caudale. Entre-deux des yeux presque du double plus large que le diamètre de ces
organes. Longueur de la mâchoire inférieure deux fois et demie dans la longueur
de la tête. Grosseur du corps trois fois dans sa hauteur. Position des ventrales à
l'égard de la dorsale, comme dans le Carassin de Langsdorif, Sous-orbitaires étroits*
le troisième à peine de moitié aussi large que le diamètre de l'oeil. Les jeunes
individus, c'est à dire ceux dont la taille varie de deux à quatre pouces, ont les
nageoires souvent teintes de noirâtre; ils ont aussi le corps un peu moins haut et
les yeux plus grands que les adultes qui portent six à sept pouces en longueur
totale. Les nombres ne présentent aucune différence avec ceux des deux Carassins
précédents; nous avons seulement trouvé que les rayons mous de la dorsale varient
de seize à dix-huit.
Notre collection renferme une vingtaine d'individus de ce Carassin.
4. Carassius grandoculis, PL XCVIII, fig. 4. Nous avons reçu un individu
d'un Carassin qui semble appartenir à une espèce assez différente de celles que nous
venons de faire connaître. Cet individu, dont nous avons donné la figure, porte six
pouces et demi en longueur totale. Il se distingue, au premier coup d'oeil, des
espèces précédentes, par ses formes plus allongées même que dans le Carassin de
Bürger, par ses yeux plus volumineux, par la fente de sa bouche un peu plus verticale,
par sa mâchoire inférieure plus longue et plus saillante et par ses pectorales
s'étendant un peu au delà de la base des ventrales. La dorsale nait vis-à-vis des ventrales,
comme dans le Carassin de Bürger, et il a la téte aussi grande que le Carassin
de Cuvier; la pointe des ventrales est éloignée de l'anus à une distance égalant le
tiers de la longueur de ces nageoires. La dorsale est composée de dix-sept rayons
mous; les nombres des autres nageoires, ainsi que toutes les autres parties, sont en
tout point conformes à ce que nous avons avancé à l'égard des autres espèces. Il ne
nous reste donc qu'à donner quelques détails sur les proportions des principales
parties de cette espèce.
La grosseur du corps entre les ventrales et le dos est deux fois et un tiers dans
la hauteur du poisson, tandis que cette hauteur qui ne surpasse que de peu la longueur
de la téte, est trois fois et demie dans la longueur comprise entre l'extrémité
du museau et l'échancrure de la caudale. Le diamètre de l'oeil est trois fois et
demie dans la longueur de la téte, et le museau y est cinq fois. L'entre-deux des
yeux est de plus de moitié plus large que le diamètre de l'oeil, et la mâchoire
mférieure qui dépasse considérablement la supérieure, quand la bouche se trouve
ouverte, est deux fois et un tiers dans la longueur de la téte.