86 87
une forte nuance cuivrée sur la caudale et la dorsale. Les pectorales sont d'un brun
rouge. L'anale et la caudale sont assez foncées à la base, et la dernière l'est également
à son bord postérieur. L'iris est jaune d'or.
LES PIMÉLEPTÈRES. (PlBElEPTERlIS.)
P i m e l e p t e r u s indicus, Kulil et yan Hasselt. — Cuvier et Valenciennes, en introduisant
cette espèce dans leur grand ouvrage sur les poissons, tome VII, p. 270,
d'après un individu conservé au Musée des Pays-Bas, ne lui donnent que 10 rayons
mous tant à la dorsale qu'à l'anale; mais en examinant cet individu, nous lui trouvons
onze rayons mous à l'anale et il est évident que la dorsale molle était originairement
composée de douze rayons, dont les deux derniers ont été enlevés, ainsi
que le démontre la peau déchirée en cet endroit. Le Japon produit un Piméleptère
qui est à tel point semblable à ce Piméleptère indien que nous n'avons pu l'en distinguer.
Nous ne possédons malheureusement que des individus empaillés de ce Piméleptère
du .Japon, aussi leurs formes ayant été altérées par l'empaillage, nous ne saurions
en donner une description exacte. Quiconque s'est occupé de l'étude de ces poissons
sait du reste que les diiférentes espèces de ce genre indiquées jusqu'à ce jour,
se ressemblent entre elles de telle manière qu'il est ordinairement difficile de saisir
les caractères assignés à chacune d'elles, même dans les individus conservés h la liqueur
forte. Ce serait par conséquent embrouiller d'avantage l'étude de ce genre que d'établir
des traits distinctifs d'après des individus qui n'offrent plus leurs formes naturelles.
Le Piméleptère qui se trouve dans les mers du Japon parvient à une taille considérable;
car nous en possédons un individu qui porte vingt pouces en longueur.
Les jeunes ont le corps orné de raies longitudinales qui disparaissent avec l'âge. Il
offre les nombres suivans. D. 11 +12; A. 3 + 11.
LES HISTIOPTÈRES. (HISIIOPTERCS.)
H i s t i o p t e r u s typus, Pl. XLV. — Le genre que nous établissons sous le nom
d'Histioptère, comprend deux espèces nouvelles de poissons de la famille des Chétodons.
Ces deux poissons, quoique facile à distinguer l'un de l'autre, se ressemblent cependant
parfaitement par l'ensemble de leur organisation, et forment un petit genre qu'il
convient de ranger à la suite des Tauriehtes et Hénioehes. Cependant les disparités qu'il
offre avec les deux genres que nous venons de nommer, ainsi qu'avec tous les autres
poissons de la famille des Chétodons, sont nombreuses, et il suffira d'énumérer les
caractères suivans pour se faire une idée des traits distinctifs des Histioptères. Ces
poissons sont d'une taille considérable. La forme de leur corps rappelle en quelque
sorte celle du corps des Hénioehes et Tauriehtes. La dorsale est très haute et armée
seulement de quatre épines. Ces épines ainsi que celles de l'anale et des ventrales
sont extrêmement vigoureuses. La plupart des os de la tête et des extrémités antérieures
ne sont pas couverts de la peau à leur face extérieure, cette surface étant
au contraire hérissée par des aspérités. Les dents, quoique en cardes, sont assez
grosses et disposées sur une bande très large. Enfin, les écailles du corps forment.
à la base de la dorsale et de l'anale une gaine destinée i recevoir en partie ces
nageoires, quand elles sont couchées en arrière; du reste on ne voit pas la moindre
trace d'écaillés sur les nageoires.
L'espèce que nous nous proposons de décrire d'abord, sous le nom do Histiopterus
typus, ne paraît pas parvenir à une taille aussi forte que la suivante. Nous
en possédons deux individus, exactement semblables ; ils portent neuf pouces
en longueur totale. La hauteur du corps est deux fois dans cette longueur. Le
corps est fortement comprimé, particulièrement vers le haut où il est tranchant.
La forme du corps est presque triangulaire. L'angle supérieur de ce triangle se
trouve près de la base des épines de la dorsale et forme le point le plus élevé
du corps. En arrière de ce point la ligne du dos forme une courbure assez douce
mais régulière. La ligne qui s'étend depuis l'extrémité du museau jusqu'à l'anale
est presque droite. La ligne de la nuque descend rapidement et forme avec celle du
front un angle très obtus. L'entre-deux des yeux est convexe et un peu bombé.
La ligne du museau est droite et forme en descendant une pente peu roide. La tête
est trois fois et demie dans la longueur totale du poisson. Le museau est deux fois
et un tiers dans la longueur de la tête. Les yeux sont grands, la partie supérieure
et antérieure de l'orbite sont saillantes et bombées. Les narines, au nombre de
deux de chaque côté, sont un peu plus rapprochées des yeux que de l'extrémité du museau.
La bouche, quoique étroite, est cependant plus spacieuse que dans la plupart
des autres Chétodons et fendue jusque sous les narines. Les dents, disposées
sur une bande assez large, sont en cardes, et par conséquent petites, serrées et un
peu courbées en arrière; mais elles sont, par rapport à leur petitesse, assez vigoureuses,
particulièrement celles de la rangée extérieure. Il n'existe des dents ni sur
les palatins ni sur le vomer. A l'extérieur, les mâchoires sont revêtues d'une peau nue
dont la surface se divise en un grand nombre de papilles semblables à celles de la
langue de l'homme; ces papilles, très serrées sur les lèvi-es qui sont assez charnues,
prennent même, au dessous de la mâchoire inférieure, la forme de petits barbillons
analogues à ceux qui garnissent la mâchoire inférieure de certains Sciénoïdes tels que
des Pogonias et Micropogon. Les joues, un petit espace sur les tempes et un autre
qui se trouve au dessus de l'opercule, sont revêtus d'écaillés semblables à celles du
corps. Toutes les autres parties de la tête sont nues, c'est à dire la surface des os,
au lieu d'être cachée sous les tégumens, se présente à l'oeil avec ses aspérités qui
sont tantôt disposées sur des stries, tantôt elles olïrent une forme plus ou moins
irrégulière. Il en est de même des os de l'épaule et du bras, dont la surface nue
est également couverte d'aspérités. Le préopercule forme en bas un angle un peu
saillant mais arrondi; cet os est pourvu sur ses bords de fines dentelures provenant
des stries dont sa surface est hérissée. Le bord de l'opercule est lisse. La membrane
des ouies est supportée par six rayons. Les écailles sont petites pour la taille de l'animal,
à bord postérieur arrondi et finement cilié; on n'en voit pas sur les nageoires,
mais elles forment, à la base de la dorsale et de l'anale, une espèce de gaine, dans
laquelle ces nageoires se cachent en partie, quand le poisson les couche en arrière.
Une gaine analogue revêt la base de la caudale. La ligne latérale offre absolument
la même courbure que celle du dos, à laquelle elle est à-peu-près parallèle. La longueur
des nageoires pectorales égale celle de la tête; elles sont un peu arrondies;