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dans la Seriola aureovillala; et cependant elle s'en distingue par un caraotòre tròsfacile
à saisir et que nous avons trou-vó constant dans un grand nombre d'individus.
C'est la dorsale épineuse qui offre ce caractère, en ce qu'elle n'est pourvue que de cinq
rayons, au lieu de sept; cependant on observe, dans quelques individus, un sixième
rayon caché en grande partie sous la peau. La dorsale molle et l'anale offrent également
quelques rayons de moins, et les couleurs présentent des nuances un peu diverses
de celles de l'espèce précédente, eu ce qu'elles sont en général moins vives et que
la raie latérale d'un jaune d'or est remplacée par une raie mal déterminée d'un vert
jaunâtre pâle. Ces indications, ainsi que la comparaison des figures publiées sur
notre plauche 62, suffiront pour faire reconnaître l'espèce dont nous venons de parler,
et dont il serait par conséquent inutile de donner une description détaillée. Elle
offre les nombres suivans: D. 5 et 1 + 32; A. 2 et 1 + 19; V. 1 + 5; P. 22; G. 22.
Mr. Bürger nous mande que cette espèce, dont le nom Japonais est Ooiwo,
parvient à une taille de six pieds, et qu'on la prend en grand nombre, notamment
en hiver, à l'entrée des baies qui se trouvent le long de la côte sud-ouest dn Japon.
Sa chair sert généralement de nourriture aux classes moins aisées et aux pauvres,
et on la sale pour la transporter de Nagasaki dans l'intérieur de l'empire.
4, Seriola intermedia. Indépendamment des trois espèces de Sérioles proprement
dites, dont nous venons de donner la description, il en existe dans les mers du
Japon une quatrième qui appartient à la division des Sérioles à corps pourvu de
bandes verticales et à nageoires ventrales alongées. Cette espèce inédite s'éloigne
de celles décrites jusqu'à présent, par ses ventrales beaucoup moins développées que
d'ordinaire, ainsi qiie par la direction oblique des bandes dont son corps est orné;
elle parait être, par ces raisons, en quelque sorte intermédiaire entre ce groupe et
les Sérioles proprement dites. Nous n'en possédons malheureusement qu'un seul individu
empaillé et assez mal conservé, envoyé au Musée des Pays-Bas par Mr. Bürger.
Ce voyageur n'ayant pu se procurer que cet individu unique, et n'y ayant ajouté
aucun détail sur son nom Japonais ni sur ses couleurs naturelles, nous présumons
que l'espèce appartient au nombre des poissons rares des mers du Japon.
L'individu dont nous parlons porte neuf pouces en longueur totale. Son profil forme
une courbe assez prononcée. Les dents, quoique très-fines et disposées comme dans les
Sérioles proprement dites, sont cependant plus longues mais courbées en arrière. Le
maxillaire est très-étroit et s'étend jusque sous l'axe vertical de l'oeil. Les ventrales
ne s'étendent en arrière que jusqu'à la fin de la première moitié de la distance
comprise entre ces nageoires et l'anale. Les pectorales sont d'un quart plus courtes
que les ventrales. La première dorsale nait au dessus de la base des pectorales, ses
deux derniers rayons sont à peine visibles, et elle est de plus de moitié moins haute
que la dorsale molle qui est assez longue , mais de deux tiers plus basse à sa partie
postérieure qu'c\ l'antérieure. L'anale répond par sa forme à la dorsale molle, mais
elle est de moitié plus courte, et elle ne parait être précédée que par une seule épine
isolée. La caudale est assez éebancrée à l'extrémité. Les écailles sont très-petites,
et la ligne latérale forme, comme d'ordinaire, à sa moitié antérieure, une courbure
étendue mais douce. D. 7 et ] + 32; A. 1 et I + 15; V. 1 + 3; P. 21; C. 16, et quatre
paires de petites. Les couleurs de notre individu étant en grande partie effacées
c'est à peine si je puis distinguer les quatre à cinq larges bandes foncées du corps;
mais ces bandes, au lieu d'être verticales, se dirigent, en descendant, obliquement
en avant. Je découvre aussi du noir à la partie antérieure de la dorsale molle et
sur les ventrales.
L'ÉRYTHRICTE. (ERTTHBicninrs),
Pl. LXIII, fig. l.
Le poisson que nous faisons connaître sous le nom d'Erythricte, est du nombre
de ceux qui offrent une combinaison de caractères tout-îi-fait inconnue et particulière;
de sorte qu'il est impossible de le ranger dans un des genres décrits jusqu'à
présent par les naturalistes. Je suis même incertain de la place qu'il convient de lui
assigner dans la famille des Scombéroïdes, à laquelle, à juger de son aspect général,
il parait appartenir, quoiqu'il n'offre guère d'étroite affinité avec quelqu'un
des genres de cette famille. N'en possédant que des individus empaillés, nous regrettons
de ne pouvoir faire connaître que les parties extérieures de ce poisson, curieux
sous plusieurs rapports et remarquable par la belle couleur rouge dont il est orné.
Les individus que nous avons sous les yeux, offrent une longueur totale d'environ
vingt pouces. Le corps est passablement allongé et comprimé; sa plus grande hauteur
se trouve entre les ventrales et le commencement des pectorales, elle occupe un peu
plus du cinquième de la longueur totale du poisson. Vers le derrière, le corps devient
très-étroit, de sorte que son diamètre perpendiculaire, mesuré à la base du lobe
de la queue, est plus de quatre fois moins considérable que sur le point de sa plus
grande hauteur. La ligne du dos forme une courbure assez douce, régulière et assez
semblable à celle du ventre. La membrane des ouïes est supportée par six rayons. I^a
tête entre quatre fois et demie dans la longueur totale du poisson. La bouche étant
peu fendue, le maxillaire ne s'étend que sous le bord antérieur de l'oeil. La bouche
est un peu protractile; les bords latéraux de l'intermaxillaire offrent, quand la bouche
est fermée, une direction oblique, mais inclinée plutôt vers l'axe vertical du corps
que vers son axe longitudinal, et la mâchoire inférieure est alors dirigée vers le
haut. L'intérieur de la bouche est totalement dégarni de dents; on en voit seulement
de très-fines sur le devant des mâchoires, disposées en une seule rangée dans
l'intermaxillaire, et sur une bande trés-étroite dans la mâchoire inférieure; encore ces
dents sont-elles sujettes à tomber facilement. L'intermaxillaire et la mâchoire inférieure
sont couverts à l'intérieur d'une peau nue. Les maxillaires sont très-larges par
derrière. On observe de chaque côté du museau, au dessus du bord antérieur de l'oeil,
deux orifices des narines, elles sont étroites, contiguës et assez rappi'ochées de la
face supérieure du museau. L'oeil est très-volumineux, le diamètre des orbites égale
à-peu-près la longueur du museau, qui entre environ trois fois et demie dans la
longueur totale de la téte. L'entre-deux des yeux est au milieu égal au diamètre
de l'oeil, mais cet espace est vers le derrière plus large; vers le devant au contraire
il est plus étroit. Le préopercule forme vers le bas un angle un peu aigu, et dont
le bord est strié. L'opercule se prolonge également par derrière en un angle, mais
cette pointe est arrondie et peu saillante; au dessus de cette pointe, l'opercule est
assez profondément écbancré, mais cette échancrure étant tendue par une membrane
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