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japonicus, mais Mr. de Valenciennes ayant appliqué ce nom ¿i une espèce différente,
nous avons cru devoir supprimer cette épithète, dont le choix laisse d'ailleurs beaucoup
à désirer.
Cette espèce est assez carractérisée par sa caudale très-longue. Houttuyn dit que
cette partie portait, dans l'individu examiné par lui, quatre pouces en longueur, tandis
que le reste du corps n'était que de cinq pouces et demi; et nous avons trouvé
ces proportions constantes dans les six individus que le Musée possède de cette espèce.
La l'orme de l'appendice du préopercule offre un autre caractère, non moins facile à
s a i s i r , en ce que celte partie est pourvue d'une épine horizontale, mince, presque
droite, de la longueur environ du diamètre de l'oeil, pointue aux deux bouts, et à bord
supérieur pourvu de dents en scie extrêmement fines, aiguës, dirigées plus ou moins
vers le devant et dont le nombre varie de cinq à neuf; le pédicule de l'opercule,
qui porte la pièce horizontale dont nous venons de parler, est attaché au deuxième
quart de la longueur de cette pièce. La position et la forme de l'orifice des ouïes
n'offrent rien de particulier, cet orifice étant dirigé vers le haut, et placé, comme
dans le Callionymus lyra et dans la plupart des autres espèces, au-dessus de l'épine
operculaire. Les yeux sont tellement rapprochés, que les bords supérieurs des orbites
ne forment qu'une seule créte saillante. Les dents sont, comme à l'ordinaire,
petites et en cardes. Quant la forme du corps, nous ne sommes pas à même d'en
donner des détails, nos individus étant tous empaillés; mais il ne parait pas qu'elle
diffère de celle des autres espèces. Nous n'avons pas non plus observé des particularités
par rapport à la position des nageoires. Les ventrales et les pectorales ne présentent
rien de particulier. La première dorsale commence vis-à-vis du quatrième
rayon mou des ventrales; elle est composée de quatre rayons simples et flexibles, et
dont le premier, qui nait d'une base commune avec le deuxième, est environ de la
longueur de la distance comprise entre l'oeil et le bord de l'opercule; les autres diminuent
successivement en longueur, et le dernier a derrière lui une membrane qui
s'étend jusque vers la base du premier rayon de la seconde dorsale. Cette nageoire
est presque aussi élevée que la première dorsale par devant, partout d'égale hauteur,
et entièrement composée de rayons flexibles et indivisés; le nombre de ces rayons est
de iieuf dans cinq de nos individus, et de dix dans le sixième O. L'anale, naissant
sous l'aplomb du deuxième rayon de la dorsale postérieure, elle est un peu plus placée
vers le derrière que cette nageoire; elle est d'un tiers plus basse, mais également
composée de rayons indivisés et flexibles. La caudale est extrêmement longue et de
forme lancéolée. D. 4 et 9 ou 10; A, 8; V. 1 + 5; C. 9; P. 17. Quant à la distribution
des couleurs de cette espèce, nous avons seulement pu constater sur nos individus
que la première dorsale est nuagée de larges taches brunâtres peu distinctes,
remplacées dans quelques individus, sur le haut de la membrane qui réunit les troisième
et quatrième rayons, d'une large tache anguleuse et noire; que la deuxième
dorsale est variée de taches oblongues brunâtres, de diverse grandeur et longitudinalement
disposées en rangées peu régulières et souvent interrompues ; que la caudale
(1) Cet mdividii ressemble da reste sous tous les rapports aux autres. Le sexe de nos individus n'ay.ni
p u itre constaté, nous ignorons si celte différence est individuelle ou sexuelle. Il est bon de remarquer que
P.nd.vidu examiné par Houttujn avait également la nageoire dont nous parlons pourvue de dix rayons.
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offre des taches brunâtres nuageuses et disposées de luanière à former six à sept laro
cs bandes transversales, et que cette nageoire devient noirâtre vers son bord inférieur;
que l'I moitié inférieure de l'anale est noirâtre; que les veutrales sont brunâtres
et les dorsales jaunât res; et que la moitié inférieure du corps est jaunâtre, taudis que
la supérieure est d'une teinte foncée et variée, à ce qu'il paraît, de taches brimes.
Nos plus grands individus portent un pied treize pouces en longueur.
2. Callionymus variegatus. Ce deuxième Callionyme du Japon ressemble au
précédent sous le rapport de la conformation de son épine préoperculaire ; mais sa
caudale étant beaucoup moins alongée, ses formes plus trapues, ses nombres un peu
divers et sa taille moins forte, il est impossible de confondre ces deux espèces.
Nous ne possédons de l'espèce du présent article que deux individus femelles, d'environ
trois pouces et trois quarts de long. Le corps est comme à l'ordinaire trèsdéprimé
; il offre des formes trapues. La caudale égale en longueur la tête qui est
assez large par derrière et qui entre trois fois et trois quarts dans la longueur totale
du poisson. La position des trous branchiaux, les narines et les dents n'offrent rien
de particulier. Les yeux sont tellement rapprochés l'un de l'autre, que l'entre-deux de
ces organes ne forme qu'une rainure extrêmement étroite. Les os du sommet de la tête
n'étant pas revêtus des téguments, ils présentent une surface rude au toucher. La production
du préopercule offre une forme semblable à ce que l'on observe dans l'espèce
précédente, mais la partie de l'épine qui se prolonge derrière son pédicule est, proportions
gardées, plus courte et munie seulement de quatre à cinq petites dents également
très-aiguës et dirigées vers le devant. Les ventrales et les pectorales n'offrent rien de
particulier. La première dorsale commence vis-à-vis du milieu de la ligne comprise entre
le trou des ouïes et la base des pectorales; elle est basse, sa hauteur égalant à-peine
celle du corps aux pectorales; ses deux premiers rayons naissent d'une base commune,
et son dernier rayon est réuni au dos, vers le derrière, au moyen d'une membrane.
L'anale est d'une hauteur égale à celle de la deuxième dorsale, qui est un peu
plus élevée que la première ; ces deux nageoires sont entièrement composées de rayons
simples et flexibles. La caudale est de forme lancéolée. D. 4 et 8; A. 7; V. 1+5;
C. I I ; P. 17.
Ce poisson, jaunâtre en dessous, est en dessus d'un brun clair, varié de larges taches
d'un brun plus foncé, et qui confluent le plus souvent pour former des bandes
transversales au nombre de cinq ou six. On voit entre ces bandes des taches grisâtres
nombreuses et de différente grandeur. L'anale est blanchâtre, mais cette couletu'
passe au noirâtre vers le bord inférieur de cette nageoire. Les autres nageoires
sont parsemées de petites taches noirâtres, disposées sur un fond jaune; mais ces taches
sont beaucoup moins distinctes sur les ventrales et les pectorales que sur la
caudale et la deuxième dorsale, où elles forment des rangées plus ou moins régulières,
tandis qu'elles sont en grande partie remplacées, sur le haut de la première
dorsale, par une large tache noire.
3. Callionymus Valenciennei, Pl. LXXVIII, fig. 3. Mr. de Valenciennes, en
examinant plusieurs individus de cette espèce recueillis au Japon par Mr. de Langsdorff,
les a rapportés au Callionymus japonicus de Houttuyn, mais ce dernier, que
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