bombée. Le dessus de la téte et les opercules sont striés comme à Tordinaire. La
caudale est très-peu échancrée au limbe postérieur. La dorsale et l'anale molles sont
peu développées. Du reste, ce poisson n'offre, à l'exception de ses teintes, absolument
rien de particulier; il a aussi à la dorsale et à l'anale, les mêmes nombres que les autres
espèces, savoir 13+ 10 et 7 + 9. La teinte générale est k l'état frais un olivâtre
assez vif, qui passe sur le ventre au blanc-bleuâtre. Les pectorales sont plus claires,
et les membranes de l'anale épineuse et des ventrales tirent au grisâtre. On
voit, sur le dessous de la téte et de la poitrine, de larges taches nuageuses d'un
olivâtre foncé ou d'un gris noirâtre. Des taches analogues mais moins confluentes et
d'un brun rougeâtre existent sur les membranes de la dorsale épineuse. Les taches
de l'anale épineuse sont olivâtres et assez mal déterminées; on voit encore les
traces de taches semblables sur les flancs, mais elles sont presque tout-à-fait effacées
et peu nombreuses. L'iris est d'un olivâtre tirant au jaune.
Cette espèce est commune au Japon. On la prend presque à toutes les époques
de l'année, en grand nombre, dans l'intérieur des baies. Sa chair est peu estimée
et ce ne sont que les gens de basse condition qui la mangent. Elle porte ordinairement
huit à dix pouces en longueur. Son nom japonais est Jenoiwo.
2. Amphacanthus aurantiacus. Pl. 68, fig. 2. M. Bürger a fait dessiner sur
le frais cette deuxième espèce d'Amphacanthe du Japon, il nous en a aussi fait parvenir
quelques détails descriptifs, mais l'individu auquel ces détails ont été empruntés ne
se trouvait pas dans les belles collections adressées par ce voyageur au Musée des
Pays-Bas. Cet Amphacanlhe, quoique semblable au précédent par ses teintes uniformes,
s'en distingue cependant par sou corps un peu plus élevé, par son museau plus pointu'
et très-peu bombé au devant des yeux, et par ses teintes d'un orangé sale uniforme,
passant sur le dessous au blanchâtre, au rougeâtre sur les lèvres et au blancbleuâtre
sur les yeux. Cette espèce offre encore un caractère tout-à-fait particulier,
marqué sur la figure ainsi que dans la description envoyée par Mr. Bürger, et qui^
s'il était constant, éloignerait l'espèce de toutes les autres examinées jusqu'à présent
par les naturalistes. Ce sont la dorsale et l'anale qui offrent ce caractère,
en ce que les rayons de ces nageoires, quoique en total au même nombre que d'ordinaire,
sont cependant distribués de manière qu'il y a, dans chacune des nageoires
dont nous venons de parler, une épine de plus et un rayon mou de moins" que
dans les autres espèces, savoir 14 + 9 à la dorsale et 8 + 8 à l'anale. Mr. Büro-er
nous mande que cet Amphacanthe est très-rare au Japon et qu'il y porte le nom "de
Kij enoï wo.
3. Amphacanthus albopunctatus. Cet Amphacanthe parait offrir des rapports
nombreux avec les Amphacanthes margaritiferus et tumifrons, mais il se distin-ue
du premier par la couleur blanche de ses taches, et du deuxième parce que ces taches
ne se trouvent que sur le corps du poisson et non pas sur les nageoires. Nous n'en
possédons malheureusement qu'un seul individu empaillé; il ressemble absolument par
ses formes et ses nombres à l'Amph. fuscescens, et ne parait s'en distinguer que par
les teintes. La couleur du fond est un brun foncé plus clair sur les parties inférieures,
et qui tire au jaunâtre sur la caudale et les pectorales. Les membranes de la
dorsale et de l'anale sont d'un brun grisâtre orné de larges taches nuageuses d'un
brun foncé. Le corps de ce poisson est parsemé de nombreuses taches claires, assez
serrées, rondes et très-petites sur le dos, de forme ovale ou alongée, ou même confluentes
pour former des bandes sur le ventre. Mr. Bürger nous mande que l'on pêche
cette espèce en grand nombre au printemps dans la baie de Nagasaki, et que les
taches dont son corps est parsemé, sont à l'état frais de couleur blanche.
LES NASONS. (NASEDS).
Naseus fronticornis, Pl. 69. Cuvier ayant décrit cette espèce, qui est répandue
depuis la mer rouge et l'Ile de France jusqu'aux iles Sandwich et au Japon, jusque
dans les moindres détails et ayant même donné des indications sur ses couleurs naturelles,
nous n'avons rien à ajouter au travail excellent du savant que nous venons
de citer. Mr. Bürger qui a fait dessiner ce poisson sur le frais, nous a envoyé la
figure que nous publions sans y joindre aucune notice descriptive. On voit par ce
dessin que ce poisson est à l'état frais d'un brun foncé sur le dos, mais très-clair sur
les parties inférieures et à la base de la caudale et des pectorales. L'anale et la dorsale
ont un liséré noir. Les membranes de ces nageoires sont d'un gris noirâtre,
mais cette teinte est relevée sur chaque membrane par quatre bandes jaunes distribuées
de la sorte qu'elles forment, avec les bandes des membranes avoisinantes,
des raies continues, assez étendues et parallèles à l'axe longitudinal du corps. Les
membranes des ventrales et les pectorales sont également d'un gris noirâtre. L'oeil
est d'un jaune assez vif. L'individu figuré, mesuré depuis le bout du museau jusqu'à
l'échancrure de la caudale, porte quatorze pouces en longueur.
LES PRIONÜRES. (PRIOBÎURIIS).
P r i o n u r u s scalprum. Pl. 70. Cuvier et Valenciennes ont établi cette espèce
d'après un individu rapporté du Japon par Mr. de Langsdorff. La description donnée
par les savans que nous venons de nommer ayant été faite sur un individu empaillé,
nous en publions une autre conjointement avec la belle figure que Mr. Bürger a fait
dessiner au Japon sur le frais. Le corps de cette espèce forme, vu de côté, un
ovale presque régulier, mais pointu aux deux bouts. La hauteur du corps est deux
fois et deux cinquièmes dans la longueur totale du poisson, la tête y est quatre fois
et un quart. La ligne du profil est flexueuse, c'est à dire, convexe sur la nuque et
au devant des yeux, et concave sur le museau et le front. Le museau, terminé par
une bouche très-étroite, est pointu et à-peu près d'un tiers plus long que le reste
de la téte. Les dents sont crénélées au bord. Les yeux, assez rapprochés du sommet
de la tête, sont de grandeur moyenne. Les narines, qui sont comme d'ordinaire
doubles, s'ouvrent à une petite distance au devant des yeux. La ligne latérale est
parallèle à celle du dos à la quelle elle est assez rapprochée; elle est pourvue dans
toute sa longueur de petites saillies circulaires. Toute la peau de ce poisson est
couverte de grains excessivement fins, lisses sur la téte mais âpres au toucher sur
les autres parties. Le nombre des lames tranchantes dont les côtés de la queue sont
garnis, varie suivant les individus, de quatre à cinq; elles diminuent en grandeur
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