112
la science. Elle se reconnaît à la ligne de son profil, aux teintes foncdes dont la
seconde dorsale et l'anale sont ornées, aux petits boucliers de la ligne latérale et en
général à sa physionomie, qui rappelle en quelque sorte celle des Equula. Elle atteint
une taille considérable ; nous en avons un individu dont la longueur totale n'est pas
moins de deux pieds. La hauteur du corps n'entre que deux fois et un tiers dans la
longueur totale du poisson; la téte y est trois fois et demie, et le museau est un peu
plus de deux fois et demie dans la tête. La forme générale du poisson est un ovale
assez régulier, mais allongé en pointe vers les deux bouts La ligne du profil descend
presque en ligne droite de la première dorsale jusqu'à l'extrémité du museau. Les
yeux sont latéraux et médiocres. La bouche est fendue jusque sous le bord antérieur
de l'oeil; chacune des mâchoires est garnie d'une seule rangée de dents, faibles pour
la taille de l'animal, aiguës et courbées un peu en arrière dans les jeunes individus,
moins serrées, droites et mousses dans les adultes. Le vomer et les palatins sont
revêtus d'une peau épaisse et rude au toucher. La ligne latérale forme un arc assez
étendu et parallèle à la ligne du dos; elle ne devient droite que vers le tiers postérieur
de la dorsale molle, et elle n'est garnie de boucliers qu'à cette partie droite.
Ces boucliers, au nombre d'une trentaine environ, sont en général petits et assez comprimés
vers le centre qui est pourvu d'une carène, prolongée par derrière en une
dent aiguë; vers le devant, ces boucliers prennent insensiblement la forme d'écaillés,
qu'ils gardent sur toute la partie courbée de la ligne latérale. Les nageoires pectorales
sont en faux et s'étendent en arrière jusque sous la fin de la première moitié
de la dorsale molle. Les ventrales et la première anale n'offrent rien de particulier.
La première dorsale est composée de huit rayons, dont le premier est de moitié plus
court que les deux suivans; vers le derrière ces rayons diminuent graduellement en
hauteur, de sorte que le dernier rayon est très-court. La dorsale molle est par devant
à peu près du double plus haut que par derrière, mais son bord supérieur forme
une ligne presque droite. L'anale correspond, par sa hauteur et sa forme, à la seconde
dorsale, mais elle est un peu plus courte que cette nageoire. La caudale est échancrée.
D. 8 et 1 + 24; A. 2 et 1 + 23; V. 1 + 5; P. 18; G. 18. La couleur dominante
de ce poisson est, à l'état frais, un bleu blanchâtre sale, passant au blanc vers
les parties inférieures. Les pectorales, la dorsale épineuse et la première anale sont
d'un gris bleuâtre; mais il y a du noirâtre sur le bord supérieur de cette première
dorsale. La dorsale molle et la seconde anale sont d'un jaune verdâtre tirant sur
l'olivâtre; mais cette teinte passe au noirâtre vers la moitié extérieure de ces nageoires,
particulièrement à leur partie antérieure. La caudale est olivâtre; les ventrales sont
d'un grisâtre mélé, au centre de la nageoire, de jaune brunâtre, et à la base, de rouge
pourpre pâle. L'iris de l'oeil est bleuâtre, la membrane des ouïes noirâtre; il y a
également du noirâtre sur le bord postérieur de l'opercule.
Ce poisson dont le nom japonais est Hira-adsi , se trouve en abondance dans la baie
de Nagasaki, notamment au printemps. On le prend avec d'autres Caranx ou Scombéroïdes.
On le mange généralement au Japon.
6. Caranx ciliaris, Cuv. et Val. Tome 9, pag. 129; Russell Pl. 151. — Nous
n'avons reçu que de jeunes individus de ce poisson, qui est répandu depuis le Japon
jusque dans les mers de la Sonde et l'océan indien. On sait que cette espèce appartient
113
à la division des Caranx à corps élevé, à front bombé et dont les premiers rayons de
la dorsale et de l'anale molles sont prolongés en filet, division que feu Cuvier avait
antérieurement comprise sous le nom générique de Citula.
Nos individus sont longs de quatre à six pouces. Le rayon mou de la dorsale
molle atteint avec sa pointe jusqu'à la fin du troisième quart de cette nageoire. A
l'anale molle, ce rayon allongé est, proportions gardées, un peu plus court. La
hauteur du corps est deux fois dans la longueur totale du poisson. Les pectorales
s'étendent en arrière jusque sous le huitième rayon mou de la seconde dorsale. Les
boucliers qui existent sur la partie droite de la ligne latérale sont petits, mais assez
saillans et comprimés au centre, oii ils sont prolongés en un crochet aigu couché
en arrière. D. 8 et I + 2l; A. 2 et 1 + 18. — Conservé dans de l'esprit de vin, ce poisson
est d'un blanc argenté tirant au dos sur le brun. Les dorsales sont bordées de noir
par devant, mais je ne vois du noir ni aux membranes de ces nageoires ni au bord
postérieur de la caudale. Les dents sont très-fines. Ce poisson se rapporte du
reste en tout point à la description qu'en a donnée Cuvier.
LES BLÉPHARIS. (BLEPHARIS).
L Blepharis indicus, PL LX, fig. 2. Ce poisson, dont nous avons reçu plusieurs
individus des mers de la Sonde, fréquente également les côtes du Japon. Il
a été décrit en détail par Cuvier et Valenciennes, Tome 9, p. 154, et c'est probablement
à cette espèce qu'il convient de rapporter le Zens ciliaris de Bloch, Pl. 191.
Assez différente du Blepharis sutor des Antilles, Cuv. et Val. 1. c. Pl. 193, elle s'éloigne
également du Blepharis fasciatus de Riippell, Atlas, Pl. 33, fig. 2, par son
front régulièrement bombé, par des yeux plus petits, par deux rayons de moins à
l'anale et à la seconde dorsale, ainsi que par sa ligne latérale moins fortement courbée
en S. Nous n'avons que peu de détails à ajouter à l'excellente description de
Cuvier. Nos plus grands individus portent six pouces en longueur totale. Le nombre
des rayons est absolument comme l'indique Cuvier, c'est à dire 6 de très-petits à la
dorsale épineuse, 1 + 19 à la dorsale molle et 1 + 16 à l'anale. A l'état frais, ce
poisson est d'un bleu verdâtre pâle, passant au blanchâtre sur les parties inférieures.
Les nageoires sont d'un gris plus ou moins foncé ; mais la partie allongée de la seconde
dorsale et de l'anale offre une grande tache noire. On voit aussi du noirâtre
à la base des ventrales. Les côtés de la tête, la base des pectorales, les boucliers
de la ligne latérale et la caudale sont un peu nuancés de jaune brunâtre.
L'iris de l'oeil est d'un gris bleuâtre. Dans les jeunes individus, le tronc est orné
de cinq bandes verticales noirâtres, un peu en croissant à bord convexe tourné vers
le devant. La première de ces bandes descend derrière l'opercule, la dernière
derrière la deuxième dorsale. Il est bon d'observer que ces bandes disparaissent
totalement avec l'âge et que le noir des nageoires se rétrécit successivement dans un
espace plus ou moins circonscrit.
L E S SÉRIOLES. (SERIOLA).
1. Sér iol a purpurascens. Pl. LXI. On sait que le genre Sériola se divise
naturellement en trois groupes, savoir: 1. les Sérioles, proprement dites, observées
29