Mr. Bürger nous mande, dans ses notes sur cette espèce, que la plupart des individus
que l'on prend n'offrent que six pouces en longueur totale. Ce même voyageur qui a
examiné cette espèce à l'état frais, confirme qu'il est très-difficile de la distinguer de
la grande race, qui atteint constamment une taille plus forte et qui se trouve ordinairement
en plus grand nombre que la petite race. On la prend particulièrement
en automne avec des Caranx et d'autres poissons de la famille des Scombèroïdes.
Son nom japonais est Jane-saba.
La grande race de Maquereau pneumatophore du Japon, désignée sous l'épithète
de major, parait offrir beaucoup d'analogie avec le Scomber colias de la Méditerranée,
espèce décrite et figurée par Cuvier et Val. Vol., VIII, p. 39, Pl. 209. Quant au caractère
tiré de la présence d'écaillés plus grandes sur la région pectorale, et que
G. Cuvier a indiqué comme trait distinctif du Maquereau colias, je n'ai pas été à
même de l'observer sur nos grands Maquereaux pneumatophores du Japon, ces individus
se trouvant dans un état de conservation peu satisfaisant. Je n'ai pas non plus
remarqué, dans notre race du Japon, les petites taches grises que Cuvier a observées sur
les flancs de plusieurs individus du Scomber colias. En un mot, le grand Maquereau
pneumatophore ne m'a pas offert des détails d'organisation divers de la petite race,
et ce sont seulement les teintes qui paraissent présenter de légères différences, lesquelles
cependant pourraient bien ne pas être toujours constantes. Les teintes et leur distribution
en général sont les mêmes dans la grande race que dans la petite, et on
remarque dans celle-là jusqu'à l'espace blanchâtre sur le dessus du museau. Les seules
différences que présente la grande race est que la teinte du fond tire un peu
plus sur le verdâtre, que les nageoires supérieures, les pectorales et la caudale ofirent
une teinte un peu plus foncée, et que les raies du dos ne sont pas en chevron régulier,
mais ondulées, courbées en plusieurs sens et formant tantôt des anneaux, tantôt de
simples petites taches rondes. Ce Maquereau, que les Japonais désignent sous le nom
de Saba, porte ordinairement douze à quinze pouces en longueur totale. On le
prend, pendant l'été, en grande quantité, dans les baies situées à la côte sud-ouest
du Japon. On le mange soit cru, soit salé.
LES THONS. (THTNBUS).
1. Thynnus orientalis. La première espèce de Thon des mers du Japon, que
nous faisons connaître, se rapproche du Thon commun par les nombreuses petites taches
claires dont ses parties inférieures sont parsemées, mais elle s'en éloigne en revanche
par ses nageoires pectorales aussi courtes que dans le brachypterus, dont elle se distingue
par un rayon de plus à la première dorsale, ainsi que parce que les premières
fausses nageoires sont tellement rapprochées de l'anale et de la seconde dorsale qu'elles
font pour ainsi dire partie de ces nageoires. Manquant de détails sur les couleurs
naturelles et n'en possédant qu'un seul individu empaillé, nous ne sommes pas à même
de donner une description complète de ce Thon, qui parait cependant former une
espèce distincte de toutes celles indiquées jusqu'à présent.
L'individu qui nous a servi de modèle, pour établir cette espèce, porte dix-huit pouces
en longueur totale. Les nageoires pectorales entrent environ sept fois dans cette longueur
totale, et deux fois dans la longueur de la tête; elles sont peu larges à la base
et courbées en faux vers leur extrémité. Les rayons antérieurs de la première dorsale
ne sont guère plus longs que les ventrales qui sont de deux cinquièmes plus courtes
que les pectorales. L'anale et la seconde dorsale n'occupent que la moitié de la
longueur des pectorales. Les fausses nageoires sont, en dessus comme en dessous, au
nombre de neuf; mais les antérieures étant tellement rapprochées de l'anale et de
la seconde dorsale qu'elles en font partie, le nombre des fausses nageoires libres n'est
que de huit de chaque côté. Les deux nageoires dorsales sont contigiies l'une à l'autre
comme dans les autres Thons. La caudale et les carènes dont elle est munie à la
base ne présentent rien de particulier. Les deux mâchoires sont d'égale longueur;
chacune d'elles est armée de chaque côté de vingt-six à vingt-huit dents semblables
à celles du Thon commun. La bouche est fendue jusque vis-à-vis l'axe perpendiculaire
de l'oeil. L'oeil paraît être plus volumineux que dans le Thon commun. La
coupe des opercules est comme dans le Thon braohyptère. La ligne latérale ne m'a
pas non plus offert de différence. La pointe supérieure du corselet s'étend jusqu'à
l'extrémité de la deuxième dorsale; l'inférieure se prolonge un peu au delà de l'extrémité
des pectorales, lorsqu'elles sont couchées sur le corps. L'échancrure supérieure du
corselet se porte jusque vis-à-vis la sixième épine de la dorsale. Les écailles et toutes
les autres parties de ce poissson ne présentent rien de particulier. Les teintes de
notre individu étant complètement effacées, nous pouvons seulement observer que
les flancs et les parties inférieures de ce poisson sont parsemées de nombreuses petites
taches claires ovales, mais qui prennent une forme plus allongée vers les parties
postérieures, et qui sont disposées dans le sens longitudinal. Indépendamment de ces
taches on voit sur les flancs une série de rubans étroits, verticaux et de teinte claire,
qui sont distans l'un de l'autre de dix à onze lignes. Les nageoires de cette espèce
m'ont offert le nombre suivant de rayons. D. 14 et 1 + 13 + 1 fausse nageoire, et
8 fausses nageoires libres; A. 2 + 11 + 1 fausse nageoire et 8 fausses nageoires libres;
V. 1 + 5 et une appendice surnuméraire; P. 31; C. 50.
2. Thynnus thunnina. Pl. XLVIIL — Le Japon nourrit une Thonine qui ne
paraît se distinguer en aucune manière de l'espèce commune de la Méditerranée, décrite
et figurée dans l'Hist. nat. des poissons Vol. VIII, p. 104, Pl. 212, sous le nom
de Thonine, Thynnus thunnina. La figure que nous publions de cette espèce a été
faite au Japon sur le frais, et sous les yeux de Mr. Bürger. En la comparant à celle
de M. M. Cuvier et Valenciennes, je ne vois d'autre différence que dans les proportions
des trois premières épines de la dorsale; j'ai cependant vérifié sur nos individus
de la Thonine de la Méditerranée que la figure de Cuvier est inexacte sous ce rapport,
et que la longueur relative de ces trois premières épines se trouve être dans la
Thonine de la Méditerranée exactement comme dans celle du Japon, et comme il est
indiqué dans la figuré que nous publions de cette espèce. Quant à la forme un peu
diverse des raies foncées que présente le dos de l'individu figuré sur notre planche 48,
il faut observer que cette disparité est purement accidentelle; car nous possédons
plusieurs individus de la Thonine du Japon, oii ces raies présentent absolument la
même forme que dans l'individu de la Thonine de la Méditerranée, figuré par Cuvier.
En effet, la seule différence entre ces poissons habitant des parages aussi distans l'un de
l'autre, se borne à l'absence des taches noires et irrégulières semées, suivant Cuvier,