lobes du museau ne sont pas parallèles entre enx, niais assez divergens ou dirigés vers
le côté. La grande créte horizontale des joues existe, mais ses bords sont lisses et
sous elle, le bord des os se recourbe beaucoup plus fortement en dessous que dans
l'espèce commune. Les aspérités de la tête, ainsi que celles du tronc sont moins prononcées,
et toutes les épines sont en général moins aiguës.
LES CHABOTS. (COTIUS.)
1. Cottus intermedins. Cette espèce inédite habite les côtes de Jezo, nous
n'en avons reçu qu'un seul individu desséché. Elle parait tenir le milieu entre les
Cottus diceraus et pistilliger de Pallas, espèces dont elle se distingue facilement parceque
la grande épine de son préopercule est armée de quatre ou de cinq pointes,
tandis que l'on en observe huit dans le diceraus et trois seulement dans le pistilliger.
Notre individu porte sept pouces en longueur totale. Il ressemble par son port et par les
formes générales auCott. bubalis; mais l'intervalle de ses yeux est plus étroit et légèrement
concave, et la partie postérieure de son corps est plus d.éliée. Le bord antérieur
de l'orbite est un peu relevé, et le bord supérieur forme par derrière une petite saillie.
La surface du crâne est âpre et divisée en un assez grand nombre de compartimens
de forme irrégulière; les autres parties de la téte sont revêtues d'une peau nue. Les
deux épines nasales sont vigoureuses et courbées en arrière. Le' bord du sous-orbitraire
est sinueux mais lisse. L'épine principale du préopercule dépasse à peine le
bord descendant de l'opercule; elle est horizontale, comprimée, large à la base, et
armée le long de son bord supérieur de cinq pointes fortes et recourbées en avant,
mais dont la première est en grande partie enveloppée par les membranes du préopercule.
Les trois épines inférieures de cet os sont larges, à pointe émoussée et assez
distantes les unes des autres; la première est dirigée en bas et en avant, la dernière
est un peu en crochet. L'opercule n'est pas muni d'épine, mais on voit à sa surface
plusieurs lignes saillantes et disposées en rayon. L'huméral est armé d'une forte
pointe dirigée obliquement en haut. Les dents des mâchoires sont en velours; il n'en
existe ni sur les palatins, ni sur le vomer. La peau est dépourvue d'écaillés, et la
ligne latérale n'est formée que par une série continue de tubercules. La couleur générale
parait avoir été d'un brun-jaunâtre, marbré en dessus de larges taches plus foncées,
et passant sur le jaune aux parties inférieures et aux nageoires. Les pectorales portent
trois bandes brunes, il en existe quelques unes sur l'a caudale, mais celles de la première
pectorale sont composées de taches plus ou moins séparées. D. 9 et 13; A. 14; V. 4.
2. Cottus uncinatus. Cette petite espèce nouvelle, provenant des mers du Japon,
est très différente de la précédente. Elle se reconnaît à la grande épine de son préopercule
qui est en crochet à pointe tournée en haut. Nous en possédons trois individus,
longs de trois ponces à trois pouces et demi. La tête est un peu déprimée.
L'intervalle des yeux est à-peu-près égal au diamètre de ces organes, et en gouttière
bordée latéralement par les arrêtes surcilières qui sont glabres, saillantes et assez épaisses.
On voit de chaque côté du crâne deux arrêtes également saillantes et épaisses. Les
épines nasales ne sont pas très fortes, mais assez aiguës. La surface du sousorbitaire
oiTre plusieurs lignes saillantes. Les trois épines inférieures du préopercule sont courtes
mais larges et pointues, et non pas dirigées en avant; la supérieure est foHe,
maL très courte, et se recourbe depuis la moitié de sa longueur pour finir en pointe
aio-uë dirigée en haut. L'arrête de l'opercule forme une simple ligne saillante sans
pointe. Il n'y a pas d'épines sur les os de l'épaule. La peau du tronc est parsemée
de nombreuses aspérités fines mais rudes au toucher. La ligne latérale est formée de
tubercules. 11 existe des dents en velours aux mâchoires, sur le vomer et sur les
palatins. Les parties intérieures sont d'un blanc argenté; les supérieures sont d'un
brun d'ombre, relevé par quatre bandes noires, dont la dernière occupe la base de
la caudale et forme une tache. Il existe mie tache semblable à la base des pectorales
et de la première dorsale. Toutes les nageoires ont leurs rayons parsemés de points
bruns. D. 8 et 19; A. 17; V. 4.
LES PLATYCEPIIÀLES.
1 Platycephalus insidiator. PL XV, fig. 1. Nous renvoyons, pour la description
et la synonymie de ce poisson â l'ouvrage souvent cité de M. M. Cuvier et Valenc.
IV p 227. Cette espèce, une des plus communes et des plus répandues du genre,
se'trouve également dans les mers du Japon; car je n'ai pu trouver aucune différence
entre les individus de ces parages, et ceux qui nous ont été adressés de la mer rouge,
de Sumatra, de Java, des Moluques et de la Nouvelle-Guinée. On voit par la figure que
nous en donnons, que les couleurs naturelles sont un peu différentes de celles des individus
desséchés ou conservés dans la liqueur forte. La teinte du fond des parties
supérieures est, dans le vivant, un gris-brun olivâtre, légèrement nuancé de pourpre
sur le dessus de la tête. Les parties inférieures et l'anale sont d'un blanc de lait; les flancs
tirent sur le jaune. Les nageoires pectorales et les ventrales offrent la même teinte
que le haut du corps, mais leurs rayons sout pointillés de brun, et leurs membranes
tirent sur le gris-bleu. Les dorsales sont d'un blanc verdâtre. L'iris est jaunâtre. La
caudale est d'un jaune pâle et ornée de quatre larges taches noires, en forme de bandes
obliques. On voit, dans l'individu figuré, quelques taches rondes et foncées, placées
sur les membranes entre les quatre ou cinq premiers rayons de la dorsale molle. —
C'est le Gingotsi des Japonais. On le pêche moins fréquemment que les autres
espèces du genre, il est recherché sur les tables à l'égal des Trigles. L'individu figuré
porte quatorze pouces en longueur.
2. Platycephalus guttatus. Pl. XV, fig. 2. Cette belle espèce, établie par Cuvier
et Val. 1. 1. IV, p. 244, d'après un individu rapporté du Japon par Mr. Langsdorff,
est probablement identique avec le Pl. crocodilus de Krusenstern, voyage, Atlas
Pl. 59. fig. I , et ne parait guère différer spécifiquement du Pl. punctatus p. 243,
des auteurs cités. A l'état sec, la téte parait être beaucoup plus étroite que ne la
montre notre figure. Dans nos individus, la seconde dorsale est pourvue de douze
rayons, et non de dix, comme l'indique Cuvier. On en compte autant à l'anale, neuf
à la première dorsale, maiS le dernier est à peine sensible, lorsqu'il est étendu sur
le dos. La teinte générale est un brun grisâtre tirant fortement au rouge pourpre.
Toutes les parties supérieures sont parsemées d'innombrables petits points noirs. ^ On
voit sur le crâne, au dessous des yeux, et au museau quelques grosses gouttes noirâtres