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nous venons de dócrire sous l'épithèle de longicaudatus, élant très-différent de
l'espèce du présent article ou du Callionyraus japonicus de Valenciennes, 1. c. XIII,
p. 299, nous nous sommes vus obligés d'introduire cette espèce sous une épitliète
nouvelle.
Cette espèce se reconnaît à l'appendice de son préopercule recourbée vers le haut,
année à la base de la courbure d'une épine horizontale dirigée vers le devant et pourvue
à son bord supérieur de trois à cinq épines aiguës et divergeantes d'un centre
commun à l'instar des dents d'une roue d'éperon, en sorte que la postérieure est un peu
dirigée vers le haut, tandis que l'antérieure regarde le museau. La forme de ce poisson,
la position des trous des ouïes, les yeux, les narines, les dents et les nageoires
paires antérieures n'offrent rien de particulier. Le bord supérieur des orbites est saillant,
et l'entre-deux des yeux forme une rainure très-étroite. Les pectorales se prolongent
en une pointe conique très-courte. La première dorsale commence au-dessus
du milieu de la ligne comprise entre le trou branchial et la base des pectorales; elle
est attachée au dos, par derrière, au moyen d'une membrane qui s'étend presque
jusqu'à la base du premier rayon de la deuxième dorsale; la hauteur de ses membranes
égale la distance comprise entre les yeux et l'orifice branchial; ses deux premiers
rayons naissent d'une base commune, et ils sont dans le mâle tous les quatres prolongés
en des fils de plus du double de la longueur des membranes. La seconde dorsale
est un peu plus haute que les membranes de la première; ses rayons sont tous
simples, à l'exception du dernier qui, comme à l'ordinaire, est double. L'anale est
un peu plus basse et elle nait un peu plus vers le derrière que la deuxième dorsale;
ses rayons sont également indivisés, à l'exception du dernier; ils sont ordinairement
au nombre de neuf; la figure de l'individu mâle que nous a adressée Mr. Bürger, en offre
autant, mais le seul mâle que nous possédions de cette espèce, n'est pourvue que de
huit rayons à l'anale. La caudale occupe le quart postérieur de la longueur totale
du corps; elle est, comme à l'ordinaire, de forme lancéolée. D. 4 et 9; A. 9 ou 8;
V. 1+5; P. 18; C. 10.
A l'état frais, ce poisson est blanchâtre en dessous, et d'un brun grisâtre pâle en
dessus ; mais cette teinte est couverte d'un grand nombre de taches d'un gris foncé,
entremêlées dans quelques individus de taches brunes ou noirâtres, qui confluent
souvent sur le dos pour former des marbrures, et qui sont ordinairement disposées
sur les flancs en une rangée longitudinale. La première dorsale est d'un blanchâtre,
orné de larges taches conlluentes noirâtres, qui, dans deux de nos quatre femelles,
se trouvent remplacées, sur le haut de la membrane qui réunit les troisième et quatrième
rayons, par une large tache ovale d'un noir profond. L'anale est d'un blanchâtre,
quelquefois parsemé de taches brunâtres, et ornée dans le mâle d'un bord
noirâtre très-large. Les autres nageoires sont d'un brun grisâtre pâle, interrompu
sur la seconde dorsale de taches blanchâtres orbiculaires ou alongées, et sur la caudale,
de petites taches rondes grises et noirâtres. L'iris de l'oeil est d'un brun grisâtre
très-pâle. Nos individus sont longs de quatre à six pouces.
Cette espèce est commune dans la baie de Nagasaki, notamment au printemps.
On en prend en abondance, mais sa chair étant dure et sèche, on la mange rarement.
Il parait que les .Japonais comprennent cette espèce avec les précédentes sous le nom
commun de Tegurikutsi.
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4 Callionymus lunatus. Pl. LXXVIII, fîg. 4. La quatrième espèce de Callionyme
du Japon ne nous est connue que d'après un seul individu, conservé dans la
liqueur forte. Les intestins de cet individu, ayant été en grande partie détruits,
nous n'avons d'autant moins pu constater avec certitude le sexe auquel il appartient,
qu'il est souvent très-dilRcile de distinguer, hors de l'époque de la propagation, les
ovaires des laitances, notamment dans les individus conservés dans l'esprit de vin.
II parait cependant, à juger du sac membraneux qui enveloppe les organes de notre
individu, que c'est une femelle.
Cet individu est long environ de huit pouces. Les orifices de l'ouïe, les narines,
les pectorales et les ventrales sont comme dans les espèces précédentes. Le bord
supérieur des orbites est saillant, et l'entre-deux des yeux est très-étroit et concave.
Les os du sommet de la téte ont leur surface nue et couverte d'aspérités. La production
osseuse du préopercule étant cassée à sa partie postérieure, nous avons seulement
pu constater, que cette appendice est pourvue vers le bas de sa base d'une
épine dirigée vers le devant, et que son bord supérieur est armé d'épines verticales,
dont il ne reste qu'une grande épine précédée d'une autre assez petite. Les deux dorsales
sont à-peu-près d'égale hauteur, et cette hauteur surpasse un peu celle du corps; mais
les trois derniers rayons de la seconde dorsale sont plus alongés que les autres, et le
premier rayon de la dorsale antérieure se prolonge en un fil trois fois plus long que
les autres rayons; la membrane du dernier rayon de cette nageoire se prolonge jusqu'à
la base du premier rayon de la dorsale postérieure. L'anale est d'un tiers moins
élevée que la deuxième dorsale; les rayons de ces deux nageoires sont indivisés, à
l'exception du dernier qui est double et branchu. La caudale est de forme alongée
et sa longueur est environ trois fois et demie dans la longueur totale du poisson. Les
pectorales sont un peu coniques. D. 4 et 9; A. 9; V. 1+5; P. 17; C. 10. L'individu
dont nous venons d'énumérer les caractères, est d'un brun rougeâtre pâle, passant
au blanc sur le ventre. Le bas de la caudale et des ventrales tire au brun foncé.
L'anale offre de larges marbrures et la seconde dorsale des traits longitudinaux d'un
brun pâle. La membrane qui réunit le dernier rayon de la dorsale antérieure au
dos, est ornée vers le haut d'une grande tache noire et en croissant, et cette tache
est entourée vers le bas d'un bord blanc assez large.
5. Callionymus altivelis. Pl. LXXIX, fig. 1. C'est sans contredit l'espèce la
plus curieuse des Callionymes du Japon. Elle appartient, avec les Callionymus opercularis,
lineatus et ocellatus, à la division des espèces à orifice branchial reculé
en arrière et vers le bas. Du reste, elle est caractérisée d'une manière saillante par
la forme de sa première dorsale, dépourvue de membrane par derrière, par l'élévavation
de la seconde dorsale entièrement composée de rayons divisés, et par l'appendice
de son préopercule qui se prolonge simplement en deux épines assez larges.
L'individu que Mr. Bürger a fait dessiner sur le vivant, ne nous est pas parvenu,
mais nous en avions reçu antérieurement un autre, apparemment un mâle et en tout
point semblable à ce premier. Ces poissons portent huit pouces en longueur totale.
La téte entre quatre fois et deux tiers, la caudale trois fois et un tiers dans cette
longueur. Le front est un peu bombé, quoique le bord supérieur des orbites soit
saillant et l'entre-deux des yeux étroit et concave. Les os du sommet de la tête sont
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