•2. Mul lus Bo i i s a s i , Pl. XI , fig. 2. Ce poisson me parait inédit. Au printems
et en été, on le prend en quantité dans la baie de Nagasaki. Sa chair blauchc est
très recherchée. Son nom japonais est B e n s a s i . Nous n'en avons reçu qu'un individu
très mal conservé. 11 est long de sis pouces, taille des adultes suivant les
observations de Mr. Bürger. Les mâchoires sont garnies de dents en velours ras; il
y en a également sur les palatins et sur le chevron du vomer. L'opercule est muni
d'une épine faible. Les saillies de la ligne latérale sont en forme d'arbuscules. Cette
espèce est d'un rouge-brunâtre très pâle, passant au blanc sur les parties inférieures.
On voit des taches d'un rouge de laque sur la tête, à la base des pectorales, et sur
les flancs, où elles sont seulement au nombre de deux de chaque côté. Le lobe
inférieur de la caudale est teint de cette même couleur; mais le lobe supérieur de
cette nageoire, ainsi que la seconde dorsale, sont ornés de quatre raies obliques d'un
rouge-brunâtre ; ces raies sont disposées sur un fond blanchâtre. La dorsale épineuse
offre des taches rougeâtres effacées, et sur le milieu une série de points plus foncés.
Les pectorales et les ventrales tirent sur le j aune , l'anale est blanchâtre, l'oeil est
rouge de sang, les barbillons sont d'un jaune citron. D. 7 et 1 + 9 ; V. 1 + 7 .
3. Mul lus s u b v i t t a t u s . M. M. Cuvier et Valenc. III, p. 450, ont examiné un individu
desséché de ce poisson, rapporté par Mr. LangsdoriT. Ils le regardent comme variété
du Mullus vittatus. La comparaison d'individus conservés dans l'esprit de vin m'a cependant
démontré que ce Mulle du Japon forme une espèce distincte du Mulle rayé,
ainsi que des autres espèces voisines, telles que le t a e n i o p t e r u s et b i v i t t a t u s .
Comparée au Mulle rayé, cette nouvelle espèce offre les traits distinctifs suivans.
Le corps est plus haut et moins allongé. Le museau est plus court et le front beaucoup
plus convexe mais presque plane entre les yeux; les écailles sont plus petites,
et les teintes sont un peu différentes. Nos individus portent cinq pouces en longueur.
Les dents sont comme dans le Mulle rayé. La couleur générale des individus conservés
dans la liqueur forte, est d'un jaune d'or, passant au brun sur le dos et à
l'argenté sur les côtés de la tête. Les raies latérales sont à peine sensibles. La
distribution des bandes et des taches sur les nageoires dorsales et sur la caudale est
comme dans le Mulle rayé. D. 7 et 1 + 8 ou 9; A. 1 + 7 .
4. Mu l l u s d u b i u s . Pl. XI , fig. 3. Je n'ai pu rapporter ce Mulle à aucune des
espèces connues. 11 appartient k la division des Mulles, ou si l'on veut, des Upénés
à dents maxillaires disposées sur une seule rangée. Nous n'en possédons qu'un seul
individu très mal conservé. Il est long de 3 pouces. La ligne latérale est formée
par une série de petits arbuscules. La tête et le corps sont rouge, couleur qui passe
au blanc sur le ventre. Une raie jaune s'étend sur les flancs depuis l'oeil jusqu'à la
base de la queue. Les nageoires sont d'un blanc sale bleuâtre, et l'on voit des raies
brunes et obliques sur les dorsales et sur l'anale. D. 7 et 1 + 8 ; A. 1 + 6 ^ .
(1) Nons n'avons pas reçu le Mulins j a p o n i c u s , Uout. (conf. Ca v . et Ta). I I I . p. 4 6 0 ) , r appor t e (In J a p o n
jiar Mr. de Langsdoi'ir.
L'ACROPOME. ACROPOMA.
Pl. XI I , fig. 2, 3.
Nous avons ainsi nommé un poisson inédit qui ne rentre dans aucun des genres
connus jusqu'à ce jour. Abstraction faite de la tête, il offre une telle ressemblance
avec les Mulles, que l'on est tenté, en le regardant superficiellement, de l'associer à
ce genre; désabusé même de cette erreur en examinant sa tète, on sera, pour ainsi
dire, étonné de ne point trouver barbillons au menton, qu'on lui aurait pu supposer.
Si par conséquent on avait donné à ce poisson le nom de Mullus imberbis, l'application en
eut été plus exacte qu'en nommant ainsi l'Apogon qui diffère des Mulles sous tous les
rapports. L'Acropome est à la vérité intermédiaire entre les Sphyrènes et les Mulles,
de sorte qu'il lie ces derniers à la grande famille des Percoïdes, à la suite desquels
ce genre demeurait jusqu'à présent comme isolé. Ce poisson présente absolument
les mêmes proportions du corps que les Mulles; ses nageoires n'en diffèrent guère,
soit par leur forme, soit par leur position ; elles sont pourvues d'épines assez faibles;
ses écailles offrent des formes semblables et tombent de même facilement; en un mot,
il existerait une ressemblance parfaite entre les Mulles et l'Acropome, sauf la structure
très différente de la tête et la position de l'anus de ce dernier. La tête au lieu d'offrir
un front élevé, un museau bombé, une bouche petite et garnie de dents en velours,
un opercule arrondi et des barbillons au menton, cette tête présente au contraire un
museau plane en dessus et court, des yeux assez grands, une gueule spacieuse et armée
de dents pointues dont les antérieures prennent la forme de canines, un opercule
allongé en pointe tronquée et une mâchoire inférieure assez vigoureuse, plus longue
que la supérieure et sans la moindre trace de barbillons. La position de l'orifice de
l'anus, rapproché des nageoires ventrales, et le nombre des épines de l'anale et de la
dorsale molle, offrent d'autres traits, par lesquels l'Acropome s'éloigne des Mulles.
Il ne nous est parvenu de ce poisson qu'un seul individu conservé dans l'esprit de
vin, mais étant privé de ses intestins. Cet individu est long de 5 pouces, et porte un
pouce 4 lignes en largeur. Il a les formes un peu ramassées et le corps est passablement
épais. La" tête parait assez longue par l'étendue considérable des opercules. La ligne
du dos est légèrement courbée et suit la même direction jusq'au bout du museau.
Celle des parties inférieures offre absolument la même courbure, et monte par conséquent
vers le devant, quand la bouche est fermée. Les yeux sont volumineux; leur
distance égale à-peu-près leur diamètre vertical, mesure qui peut encore servir pour
indiquer la longueur du museau. Les deux paires d'orifices de la narine, dont le
postérieur est plus grand et de forme oblongue, percent la peau un peu en avant de
l'oeil et sont très rapprochées du sommet du museau. La fente de la bouche est un
peu oblique, et s'étend jusque vis-à-vis du centre de l'oeil. La bouche est protractile
de quelques lignes, l'intermaxillaire très étroit, le maxillaire finissant en large lame
coupée obliquement, qui a la faculté de se retirer en partie sous le premier sousorbitaire
qui est large, sans armure et à bord extrêmement mince. Le bord du préopercule
est mince, sans armures; il forme vers le bas un angle prononcé mais arrondi. L'opercule
est assez étendu et armé de deux pointes qui sont cependant enveloppées de la
membrane transparente entourant le bord de cette partie: cette membrane forme
vers le haut un angle arrondi, mais elle se prolonge du milieu en un lobe long de