ólé figuré par Bloch, Pl. CXXXIII, qui habite l'Archipel Indien el plus particulièrement
la mer des Molluques, se trouve aussi dans colles de la Chine et du
Japon, d'oii nous en avons reçu plusieurs jeunes individus. Comme elle est connue
de tout le monde et assez commime dans les collections, nous croyons inutile
d'en donner la description. Toutefois, nous lerons observer que les jeunes individus
dont nous publions nne figure prise sur le frais, ofTrent , comme cela arrive ordinan-cment,
des formes beaucoup plus ramassées que les adultes, que les épines frontales et
abdominales sont, proportions gardées, beaucoup plus longues, les dernières s'étendent
parfois jusqu'il l'éxtrémité de la caudale; enfin on remarque souvent, dans ces
jeunes individus, sur le milieu du dos, une protubérance conique, accompagnée
d'une protubérance semblable sur le milieu des arrêtes latérales du dos.
Ce poisson est, à l'état frais, d'un jaune verdâtre, uniforme sur le ventre, nuancé
de larges taches nébuleuses plus foncées sur les autres parties du corps, et tirant au
brunâtre sur les nageoires.
l i E S CIIOliDBOPTÉRYGIElfS.
LES CUIMÈRES. (CUIHÌERA).
1. Chimaera m'onstrosa. Pl. CXXXII, (mâle). — 11 parait que la Chimère
qui habite les parages septentrionaux du grand Océan pacifique et que les voyageurs
hollandais ont observée au Japon, ne diffère pas, par l'espèce, de celle des mers d'Europe
, connue sous le nom de Chimaera monstrosa, et dont le mâle a été figuré par
Bloch, Pl. CXXTV, et la femelle par Lacépède, tome I, Pl. XTX, fig 1. Il est
vrai que l'on décrit ordinairement la Chimère d'Europe comme étant tachetée de
brun, caractère que l'on n'observe pas dans les individus japonais; mais comme
nous possédons un individu de la Méditerranée qui n'offre non plus aucune trace de
taches foncées, il se pourrait très-bien que ce caractère fût purement individuel.
Cet individu de la Méditerranée étant, du reste, empaillé, comme tous ceux qui nous
ont été adressés du Japon, nous ne saurions constater avec certitude l'identité de ces
poissons, habitants de mers aussi distantes les unes des autres , et qui n'ont point
encore été observés dans les parages intermédiocres les tropiques ni dans l'iiémisphère
austral. Quoiqu'il en soit, la belle figure que nous publions d'un individu japonais
de cette Chimère fournira à ceux, qui ont à leur disposition des individus frais de
la Chimère d'Europe, les moyens d'obtenir un résultat plus positif que nous n'avons
été à même de le donner.
La figure que nous publions sur notre planche CXXXIT, est faite au Japon, sur
le frais, et d'après un individu mâle de deux pieds de longueur. Les femelles ne se
distinguent des mâles que par le manque des organes extérieurs de la génération,
et par l'absence de l'appendice osseux, qui surmonte le museau à sa base, appendice
courbé et terminé en avant par un disque i surface inférieure liémispliérique
et hérissé d'aiguillons. Ces poissons sont, à l'état frais, de couleur argentée,
passant sur le devant du museau, sur le haut de la tête et du dos, et sur la moitié
postérieure de la queue, au brun foncé ; les nageoires offrent cette même
teinte.
Les individus examinés par M. Bürger avaient été pris en pleine mer, au milieu
de l'été, près des lies Goto. Ce poisson ne fréquente, au dire des Japonais,
que rarement les côtes méridionales du Japon; il se trouve au contraire, et surtout
en automne, en griind nombre sur les côtes septentrionales ainsi que près de l'ile de
Jézo, où il poursuit les harengs jusqu'au fond des baies.
LES ÄOUSETTES. (SCÏLLUIM).
L Scyl l ium Biirgeri, Müller et Henle (1), p. 8, Pl. H. — On doit à M. Bür^
ger la découverte de cette jolie espèce, reconnaissable, au premier abord, à ses parties
supérieures d'un beau brun clair, orné de bandes transversales plus foncées,
mais très-peu apparentes, relevées par un joli dessin de petites taches orbiculaires
noirâtres, et disposées de manière à former dos rangées transversales ou toutes sortes
de figures. Les individus recueillis par M. Bürger, et accompagnés d'un beau
dessin que ce voyageur a fait faire sur un exemplaire frais de cette espèce, ayant
été communiqués ¿i M M. Müller et líenle, ces savants en ont donné une description
et la figure sur la planche III du bel ouvrage qu'ils ont publié sur la famille des
Sélaciens ou Plagiostomes. Il ne nous reste qu'à observer que l'individu qui a servi
de modèle à la figure de M. Bürger ne mesure que dix-sept pouces en longueur
totale, et que les autres que ce voyageur nous a adressés, sont d'une taille encore
moins forte. M. Bürger noiis mande du reste que ce poisson ne fréquente que trèsrarement
les baies de la côte Sud-Ouest du Japon, qu'on le prend quelquefois en
pleine mer, et qu'il atteint, au dire des Japonais, nue taille beaucoup plus forte
que les individus qui furent apportés i\ M. Bürger. Les Japonais le désignent sous
les noms de Tora et de Jamurinozoo. La chair de ce poisson au jeune âge,
ainsi que celle des jeunes de la plupart des autres requins, se mange assez généralement
crue au Japon (2).
LES CROSSORIIiNES. (CROSSORUINUS.)
1. Crossorhinus barbatus, Müller et líenle, p. 21, Pl. V.— Les savauts que nous
(1) Systcmatîscbi; Bcsclircibung der Plagiostomen , fo]., ßcrün , 1841.
(2) Il est bon d'observer que M. M. Müller et IJenle, Plagiostomes, p. 18 et 19, ont indiqué mal à propos les
C l i i l o s c j l l i um plagiosum et griseum , comme se tiouvant au Japon; les individus de ces deux espaces que possède
l e Musée des Pays-Bas proviennent de Java et non pas de cette première contrée.
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