m.
rales sont d'un jaune clair. La couleur du fond est, chez les individus conservés dans la
liqueur forte, d'un jaune doré, passant au brun sur le dos et sur les parties postérieures.
5. Apogon semilineatus. Pl. 2, fig. 3. (téte du male). Cet Apogon inédit ne
diirère guère par sa forme générale et par sa taille de l'Apogon à neuf rubans, figuré
sur notre Planche 2, flg. 2.; son oeil cependant est plus grand et le museau est un peu
plus long. 11 a le bord du préopercule finement dentelé, la caudale assez fourchue,
et l'anale un peu échancrée. Il se distingue de toutes les autres espèces connues par
son système de coloration. La couleur du fond est, comme c'est ordinairement le cas
chez les individus conservés dans la liqueur forte, d'un brun-rougeâtre avec une forte
teinte argentée sur les flancs et sur la téte. Une raie noirâtre s'étend de chaque côté
depuis la pointe du museau, en passant au dessus de l'oeil, sur les côtés du dos, jusqu'à
la seconde dorsale, où elle se perd insensiblement. Une autre raie se prolonge,
en partant du même point, par l'oeil jusqu'à la pointe de l'opercule. Le bout de la
première dorsale est noir, et il existe une tache noire et ronde à la base de la queue;
du reste les nageoires sont jaunâtres. La ligne latérale est marquée par une carène
assez prononcée. J'ai observé dans cette espèce un caractère tout particulier, consistant
dans la conformation de la peau qui revête les intermaxillaires. Cette peau
est beaucoup plus épaisse qu'à l'ordinaire, et se prolonge, chez les mâles, en une
petite pointe lâche et conique, ce qui donne à cette espèce quelque analogie avec
le poisson singulier, décrit par Cuvier sous le nom de Rhynchichthys. Dans les
femelles, cette peau, quoique également noire, n'est cependant nullement prolongée
en pointe. L'examen des parties molles m'a démontré que tous nos individus ont été
pris dans le temps du frai; il s'agit par conséquent de savoir, si la particularité que
nous venons de consigner, n'existe que dans cette époque, et si elle est également
propre aux autres espèces. D. 7 et 1 + 10; A. 2+8; V. 1 + 5; P. 13; C. 19.
LES SERRANS.
Les mers du Japon produisent un nombre assez considérable de Serrans, dont la
plupart ne nous sont parvenus qu'à l'état sec, sans la moindre indication relative
aux couleurs et aux formes naturelles. Plusieurs d'entre eux ont déjà été décrits
dans le grand ouvrage de MM. Cuvier et Valenciennes; mais c'est en vain que nous
avons tenté de rapporter les autres à quelques unes des nombreuses espèces déjà connues
des naturalistes. Nous nous voyons donc contraint d'en augmenter le nombre
de plusieurs autres que nous croyons inédites, mais que nous aurions voulu supprimer,
s'il ne s'agissait pas dans cet ouvrage d'une énumération autant que possible
complète des productions d'un pays aussi peu connu et aussi remarquable sous tous les
rapports. Nous avons laissé aux espèces, lorsqu'il nous est connu, leur nom japonais,
parceque ces noms ne cesseront d'offrir de l'utilité, même lorsque les espèces qui le
portent, viendraient être reconnues identiques avec d'autres déjà décrites antérieurement.
Nous remarquons ici comme fait digne de l'attention des naturalistes et qui est généralement
connu au Japon, que ces poissons présentent souvent des variétés constantes
en rapport des couleurs, et selon la nature des différentes eaux qu'ils habitent; il arrive
même souvent que les deux côtes d'une baie nourrissent chacune une variété particulière.
1. Serranus Kawa-mebari. Cette petite espèce, qui n'excède guère quatre pouces
en longueur, appartient à la division des Serrans proprement dits ou à mâchoires
nues, et parait remplacer dans les mers du Japon notre Serr. hepatus de la
Méditerranée, qui nous a été également envoyé du Cap de B. Esp. Les formes sont
à-peu-près les mêmes que dans le Serr. hepatus, mais le système de coloration est
différent. Le bord du préopercule est muni de dents fines mais assez profondes et en
peigne : dans l'un de nos individus son angle est divisé en deux lobes arrondis ; dans
un autre on voit au devant de son bord horizontal une dent isolée très forte. Les
bords de l'interopercule sont également pourvus de dentelures très fines. L'opercule
est revêtu d'écaillés plus grandes que le préopercule, et muni de deux pointes assez
aiguës, entre lesquelles se trouve une profonde échancrure sémilunaire. Le surseapulaire
forme, si l'on veut, une troisième pointe, mais qui est arrondie et finement
dentelée. Les écailles du corps sont plus grandes que dans le Serr. hepatus. La ligne
latérale est parallèle avec le dos, mais en avant elle forme une légère courbure. La
nageoire dorsale est assez longue et peu élevée en avant; ses trois rayons antérieurs
diminuent peu-à-peu en longueur. La pectorale est plus petite que celle du Serr.
hepatus, l'anale au contraire est plus longue; la caudale est très peu arrondie à l'extrémité.
Les dents des mâchoires sont nombreuses, en forme de carde, et il s'y trouve
des canines faibles; le vomer et les palatins sont également pourvus d'un grand nombre
de petites dents. — D. 12+ 12; A. 2 + 10. — Dans nos individus empaillés, la couleur générale
est d'un brun-gris assez clair; la dorsale épineuse est d'un brun-foncé; on voit sur
le tronc des traces de cinq bandes transversales, et sur la nageoire molle du dos, sur
la caudale et l'anale les restes de petites taches disposées en séries, absolument comme
on le voit sur la caudale du Serr. hepatus. Mais ce qui caractérise particulièrement
cette espèce, c'est une grande tache noire sur la membrane qui remplit la profonde
échancrure semilunaire de l'opercule; on remarque en outre sur le préopercule deux
lignes brunes, qui viennent de l'oeil et dont l'inférieure va au bord du préopercule.
Nous avons laissé à cette petite espèce le nom qu'elle porte au Japon.
2. Serranus oculatus. Cuvier, 1.1. Il, p. 2R6, Pl. 32, a décrit et figuré sous ce
nom un beau poisson originaire des mers des Antilles; il l'a rangé à la suite de la
division des barbiers, quoiqu'il s'en éloigne beaucoup par sa physionomie. Nous avons
reçu du Japon deux individus, accompagnés d'un beau dessin d'un Serran, qui porte
une ressemblance tellement parfaite avec le barbier gros-yeux, que nous n'hésitons pas
à les regarder comme identiques, quoique ces deux poissons aient été trouvés dans des
mers si distantes l'une de l'autre et séparées par un espace de terre plus étendu en longueur
qu'aucune autre qui existe sur notre planète. La comparaison la plus minutieuse
que nous avons faite entre ces deux poissons, ne nous ayant fourni la moindre différence,
nous n'avons rien à ajouter ni à la description exacte de M. Valenciennes, ni à la figure
de ce poisson, qui offre au Japon les mêmes teintes que sur les côtes de la Martinique
: c'est-à-dire que sa couleur naturelle est vm beau rouge aurore et uniforme,
plus clair sur le ventre et passant au rose sur la mâchoire inférieure. Il est très
rare au Japon, et ne se prend que de temps à temps dans les baies extérieures à
l'entrée de la baie de Nagasaki. Sa chair est très estimée. C'est l'Onbuts' des Japonais.