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 Nous  ne  possédons  de  cette  espèce  que  trois  individus  empaillés.  La  hauteur  du  
 corps  est  à  peu  près  sept  lois  dans  la  longueur  totale  du  poisson  ;  la  longueur  de  la  
 t é t e  y  est  quatre  fois  et  deux  tiers;  le  museau  est  quatre  fois  dans  la  tête,  et  le  diamètre  
 de  l'oeil  fait  deux  tiers  de  la  longueur  du  museau.  Les  maxillaires  s'étendent  
 en  arrière  jusqu'au  delà  de  la  moitié  de  la  longueur  du  tronc.  La  téte  est  lisse;  les  
 autres  parties  du  corps  sont  revêtues  d'écaillés  plutôt  petites  que  grandes.  La  ligne  
 latérale  forme  une  légère  courbure  vers  le  bas;  elle  est  plus  rapprochée  de  celle  du  
 dos  que  de  celle  du  ventre.  L'anus  s'ouvre  sur  la  fin  du  troisième  cinquième  de  la  
 longueur  du  corps.  II  existe  des  dents  en  velours  sur  le  vomer,  sur  les  palatins  et  
 sur  les  mâchoires,  mais  elles  forment  un  ruban  très-étroit  sur  ces  derniers  os,  notamment  
 sur  la  mâchoire  inférieure.  
 Les  jjectorales  naissent  sous  l'angle  du  sous-opercule;  leur  longueur  égale  la  moitié  
 de  celle  de  la  tête.  Les  ventrales  sont  un  peu  plus  grandes  que  les  pectorales,  et  
 naissent  sous  l'aplomb  du  commencement  de  la  dorsale,  un  peu  plus  près  de  l'anus  
 que  des  pectorales.  La  dorsale  est  un  peu  plus  rapprochée  de  l'extrémité  de  la  tête  
 que  de  celle  de  la  caudale;  sa  hauteur  égale  presque  la  hauteur  du  tronc,  elle  est  
 u n  peu  échancrée  et  quatre  fois  plus  basse  par  derrière  que  par  devant.  L'anale  
 res.semble  par  sa  forme  à  la  dorsale,  mais  elle  est  plus  petite,  sa  longueur  par  devant  
 égalant  à  peine  celle  des  ventrales.  La  caudale  est  très-profondément  échancrée  à  
 l'extrémité.  B.  28;  D. .3+18;  A.3  +  11;  V.  14;  P.  18;  C.  18.  
 Ce  poisson  est  à  l'état  frais,  d'un  gris-blanc  tirant  au  bleuâtre,  et  passant  au  
 blanc  sur  les  parties  inférieures,  Les  nageoires  sont  plus  foncées  et  nuancées  de  
 b r u n â t r e ,  à  l'exception  de  la  caudale.  
 Ce  poisson,  dont  le  nom  japonais  est  N i s i n ,  se  pêche  eu  automne  de  temps  à  
 a u t r e  sur  la  cote  sud-ouest  du  Japon,  mais  jamais  en  grand  nombre.  Au  dire  des  
 Japonais,  il  est  commun  sur  les  côtes  de  la  Corée,  oii  il  forme,  après  avoir  été  séché,  
 un  des  principaux  aliments  des  basses  classes  du  peuple.  
 L E S  BUTIRINS.  (BCTIRIIMJS).  
 B u t i r i n u s  glossod  on  t  li s .  Pl.  CIX  ,  fig.  1.  On  ne  connaît  jusqu'à  présent  que  
 deux  espèces  de  Butirins,  l'une  américaine,  Butirinus  brasiliensis,  (Cuv.,  R.  an.,  11,  
 325),  l'autre  originaire  de  la  Mer  rouge,  Butirinus  glossodontus,  (Riippell,  Neue  
 'Wirbelthiere,  Poissons,  p.  80,  Pl.  20,  fig.  8).  Les  mers  du  Japon  produisent  un  But 
 i r i n ,  qui  ne  nous  est  connu  que  par  la  figure  que  nous  en  publions.  Ce  Butirin  
 j a p o n a i s  ne  me  parait  différer  en  aucune  manière  de  celui  de  la  Mer  rouge,  dont  
 Mr.  Riippell  nous  a  adressé  plusieurs  grands  et  beaux  individus.  N'étant  pas  à  même  
 de  donner  des  détails  descriptifs  sur  cette  espèce,  nous  nous  bornons  à  observer,  
 qu'elle  offre  à  l'état  frais,  ainsi  que  le  montre  la  figure  que  nous  en  publions,  un  
 système  de  coloration  très-peu  varié.  La  teinte  dominante  est  alors  un  gris-bleuâtre,  
 passant  au  blanchâtre  sur  les  parties  inférieures,  tirant  au  noirâtre  sur  la  queue,  et  
 offrant  des  nuances  d'un  brun  jaunâtre  à  la  base  des  ventrales  et  des  pectorales,  
 L'individu  qui  a  servi  de  modèle  à  notre  figure,  était  long  de  cinq  pouces;  c'est  le  
 seul  que  Mr.  Bürger  a  vu  lors  de  son  séjour  au  Japon.  Pris  en  automne,  il  lui  fût  
 apporté  par  des  pécheurs,  qui  l'assuraient  que  ce  poisson  ne  fréquente  jamais  les  
 côtes  même  de  l'empire,  et  qu'on  ne  ie  rencontre  que  dans  la  mer  de  Corée  à  des  
 distances  très-considérables  des  terres.  Les  Japonais  désignent  ce  poisson  sous  le  nom  
 de  Ts joozen  Kamazu.  
 LES  COLLIA.  (CoLLiA).  
 C o l l i a  nasus  Pl.  CIX,  fig.  4.  Le  genre  Collia  a  été  établi  par  Mr  Gray  
 dans  l'Ind.an  ¿oology  I,  Pl.  2 ,  fig.  3,  d'après  un  poisson  très-curieux  et  originaire  
 de  la  mer  des  Indes.  Il  est  particulièrement  remarquable  par  le  prolongeme'nt  des  
 premiers  s.x  rayons  de  ses  pectorales,  par  sa  queue  de  forme  lancéolée  et  par  son  
 anale  réunie  â  la  caudale.  Ses  maxillaires  étant  prolongés  comme  dans  les  Thrisse.  
 ot  la  conformation  de  la  téte  semblable  à  ce  que  l'on  observe  dans  ces  poissons'  
 il  convient  de  le  placer  dans  le  voisinage  de  ce  genre,  dont  il  forme  en  quelque'  
 sorte  une  espèce  anomale.  Nous  dirons  en  passant  que  la  Clupea  adara  de  Hamilton  
 Buchanan,  Pl.  2,  fig.  72,  forme  un  autre  genre  non  moins  curieux  et  semblable  
 sous  plusieurs  rapports  à  celui  dont  nous  venons  de  parler,  mais  qui  s'en  éloigne  
 par  ses  pectorales  dont  le  premier  rayon  seulement  est  prolongé  en  un  fil  très-délié  
 par  ses  maxillaires  non  pas  prolongées  à  ce  qu'il  parait,  par  son  anale  séparée  de  iL  
 caudale,  quoiqu'elle  soit  très-longue,  et  par  un  grand  nombre  d'autres  caractères  plus  
 ou  moms  essentiels.  
 L'espèce  indienne  du  genre  Collia,  figurée  par  Gray  sous  le  nom  d'Engraulis  (Collia)  
 Hamiltonii,  est  en  général  assez  voisine  de  celle  du  Japon,  mais  elle  paraît  s'en  
 distinguer  par  la  présence  de  deux  épines  au  devant  de  la  dorsale,  par  ses  maxillaires  
 moms  étendus,  et  par  la  partie  inférieure  des  pectorales  beaucoup  moins  développées. 
   
 La  description  suivante  de  la  Collia  des  mers  du  Japon  est  dressée  d'après  plusieurs  
 individus  de  notre  collection,  dont  chacun  porte  environ  onze  pouces  de  lon-^ueur  
 La  queue  étant  assez  étroite  et  pointue  vers  le  derrière,  et  plus  longue  que  le  reste  
 du  corps,  ce  poisson  oITre  une  forme  tout  à  fait  particulière.  La  plus  grande  élévavation  
 du  tronc  entre  les  ventrales  et  la  dorsale  égale  la  longueur  de  la  téte  et  est  
 euv.ronsept  fois  dans  la  longueur  totale  du  corps.  Le  diamètre  transversal  du  corps  
 Z J Z  ''  de  plus  en  piL  
 omprimé  vers  le  bas,  ou  il  est  mince  et  tranchant  à  l'instar  d'une  lame  de  couteau  
 Les  yeux  sont  de  grandeur  moyenne  et  tout  â  fait  rapprochés  de  la  mâchoire  supérieureeur  
 m  ervalle  est  du  double  plus  considérable  que  leur  diamètre  qui  entre'une  foi^  
 n  h  environ  quatre  fois  
 1  xîr  l ' t f  ;  "-"'-/'--rent  vers  le  haut,  un  peu  plus  près  des  yeux  que  de  
 i exticm  té  du  museau;  elles  sont  entourées  d'un  bord  saillant  très-sensible.  Le  somc 
 i Î  H  fès-peu  arrondi,  et  traversé  dans  toute  sa  longueur  d'une  faible  
 a a n e  cette  carène  devient  plus  large  et  plus  prononcée  sur  le  museau,  dont  le  
 I m  f'T  de  nez  tronqué  à  l'extrémité  et  qui,  vu  d'en  
 i v h J  u  '"^""  '•'^P"'^  La  fente  de  la  bouche  est  
 <'  eù  L  ,  r  ''  fi"  '' - - è m e  tiers  de  la  lon- 
 '»plomb  du  milieu  de  la  base  des  pectorales.  Cet  os  qui  forme  avec  l'intcrmaxil