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LES CHÉTODONS. (Cuaeiodoh.)
1. Chaetodon strigatus. Pl. XL, fîg. 1 de notre ouvrage. — Découvert et
nommé par Langsdorff, ce poisson a été décrit et figuré dans Cuvier et Valenciennes,
Poissons, tom. Vit, p. 25, Pl. 170. La figure contenue dans cet ouvrage ayant été faite
sur un individu empaillé, nous en publions une autre qui donne une idée plus exacte
des formes de ce poisson, et offre l'avantage d'être faite sur le frais et de représenter
ce poisson sous ses couleurs naturelles. La description de Cuvier étant assez
exacte, nous n'avons à y ajouter que les détails suivans.
Ce poisson se nomme au Japon Simahatate. II parvient à une taille de huit
pouces. On le prend en été de tems à autre, dans les baies de Nagasaki et de Simabari.
La couleur du fond est, à l'état frais, d'un bleu grisâtre pâle nuancé de
verdâtre et passant au blanchâtre sur les parties inférieures. Les pectorales, la caudale
et les ventrales sont teintes, à la base, d'un jaune verdâtre pâle. L'iris de l'oeil
est gris-blanchâtre mélé de jaune. Les bandes du corps sont d'un brun verdâtre
tirant sur le noirâtre; elles varient plus ou moins, suivant les individus, notamment
l'inferieure qui est souvent occonipagnée de plusieurs traits irréguliers formant quelquefois
une sixième bande.
2. Chaetodon modestus. Pl. XLl, lig. 2. — L'espèce que nous nous proposons
de décrire sous ce nom, appartient à la division des Chétodons à épines dorsales
moins nombreuses que d'ordinaire. Elle ressemble beaucoup au Chaetodon melanopus,
Reinwardt, décrit par Cuvier et Val. tome 7, p. 84; mais elle s'en distingue par
ses ventrales et les bandes caudale et oculaire qui ne sont pas noires, ainsi que
par le manque d'une tache noire à l'anale.
La hauteur du corps n'est qu'une fois et demie dans la longueur totale du poisson ;
la téte y est trois fois et un quart, et le museau rentre deux fois et demie dans la
longueur de la téte. Le corps de ce poisson est assez haut par derrière, c'est à
dire au commencement de l'anale et de la dorsale molles. De ce point la ligne du
dos descend rapidement jusqu'à la pointe du museau; le dos est convexe, le profil
concave dans toute son étendue. Le museau est assez étroit et un peu prolongé
en pointe. La bouche est comme à l'ordinaire très étroite, les dents ne présentent
rien de particulier. L'oeil est de grandeur moyenne. La ligne latérale, au commencement
moins courbée que celle du dos, forme, vis-à-vis du milieu de la dorsale, une
légère inflexion vers le haut, et se dirige vers la base du dernier rayon de la dorsale,
au lieu de se prolonger sur le milieu du lobe de la queue. Les ventrales sont
aussi développées que dans le Chaetodon melanopus , et leur premier rayon est uu
peu prolongé en filet ; la caudale est peu échancrée ; ces nageoires ainsi que la
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dorsale l'anale et les pectorales n'oft'rent du reste rien de particulier. D. 11+21; A.
+ 20' V 1 + P- — teintes de ce poisson sont peu brillantes. La
couleur du fond est, à l'état frais, un blanc de lait grisâtre, couvert en grande partie
¿es quatre bandes verticales d'un brun clair qui ornent le corps de ce poisson.
La première de ces bandes est étroite; elle commence au devant de la première épine
de la dorsale, descend sur l'oeil et se prolonge sur le préopercule. La deuxième naît
entre le cinquième et le septième rayon de la dorsale; elle s'étend par devant jusqu'à
la base des pectorales^ occupe en bas l'espace compris entre les ventrales et l'anus et
se répand ensuite sur toute la partie molle des ventrales. La troisième bande est
aussi large que celle qui la précède; elle s'étend depuis la base de la partie molle
de la dorsale sur la partie molle de l'anale. La quatrième est étroite et se trouve
ît la base de la caudale. On voit une tache ronde et noire de moyenne grandeur
sur la partie antérieure de la dorsale molle. La caudale est d'un gris noirâtre;
les pectorales, d'un brun très clair, sont pourvues à leur limbe postérieur d'une
large bordure noirâtre. Il y a du noir sur les deux premières épines de la dorsale
et sur les rayons mous des ventrales. L'iris de l'oeil est blanc de lait mêlé de jaune.
Après la mort, les teintes de ce poisson deviennent pâles et le blanc change en
jaune brunâtre.
On désigne cette espèce, au Japon, sous le nom de Hatatate. Elle y est assez
commune en été, et on en prend beaucoup dans la baie de Nagasaki; on la mange.
Elle n'excède guère quatre à cinq pouces en longueur totale.
3. Chaetodon aureus. Pl. XLIl, fig. 1. — La troisième espèce do Chétodon
que produisent les mers du Japon est très différente des deux précédentes. Elle offre
par sa forme et même par la distribution de ses teintes beaucoup d'analogie avec
les Chétodons vagabundus, decussatus et princeps; mais elle se distingue tout de suite
des deux premiers par le manque d'une bande descendant de la dorsale à l'anale, et
du dernier par les flancs qui ne sont pas réticulés, par le manque du liseré blanc
de la dorsale et de l'anale ainsi que des lisérés blanc et noir de l'anale. Cette espèce
me parait par conséquent inédite. Elle atteint six pouces en longueur totale. La
hauteur du corps est une fois et demie dans cette longueur. La ligne du profil descend
rapidement; elle est un peu convexe à la région des yeux; mais au devant des
narines le museau se prolonge presque en ligne droite. Le préopercule est finement
dentelé à son bord postérieur. La ligne latérale est moins courbée par devant qu'en
arrière, où elle aboutit à la base du dernier rayon de la dorsale. Les ventrales et
les pectorales sont de grandeur moyenne. La dorsale se prolonge jusque vis-à-vis du
bord postérieur de l'oeil; elle est arrondie par derrière ainsi que l'anale. La caudale
est également arrondie à son bord postérieur. D. 12 + 25; A. 3 + 20; V. 1+5;
P. 15; C. 17. — Ce poisson est orné, à l'état frais, de couleurs assez vives. La
teinte générale est un jaune très brillant tirant au brunâtre sur le dos, sur la caudale
et sur la dorsale et l'anale molles, et au jaune doré sur les parties inférieures, teinte
qui occupe également les pectorales et l'anale. Une bande assez large et noire naît
au devant de la dorsale et descend de chaque côté sur l'oeil pour se prolonger ensuite
sur le préoperculc et le sous-opercule oii elle se perd; elle est accompagnée par
derrière d'une bande d'un blanc grisâtre qui s'étend jusqu'à la base de l'opercule;
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