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sible. Les couleurs s'(5tant presque totalement effacées dans nos six individus montés,
nous ne sommes pas à même de donner des détails précis sous ce rapport. La
couleur du fond est un jaune brunâtre, marqué de marbrures et de taches assez obsolètes
sur les nageoires; on voit une large tache noire sur la partie postérieure de la
dorsale épineuse, mais elle manque dans notre grand individu, long de neuf pouces.
D. 11 et 1 + 9 ; A. 3 + 5; V. 1 + 5 ; C. 11 à 13 entiers; P. 9 rameux et 11 simples.
LES PÉLORS.
1. Pe l o r j a p o n i c um, Cuv. et Val. IV, p. 4-37, Pl. 93. C'est sur un individu empaillé
de ce poisson, que les savans que nous venons de citer ont établi l'espèce.
Le Musée des Pays-Bas en possède des sujets conservés à l'esprit de vin, et le dessin,
fait sur le frais, publié dans notre planche XVI I I , fig. 2. Les parties postérieures
du corps sont un peu plus alongées que dans les espèces voisines. Le dos est assez
haut auprès des pectorales, mais il descend rapidement vers le crâne. Outre les deux
lambeaux antérieurs de la mâchoire inférieure, il eu existe encore de plus petits
sur les bords latéraux de cette partie, et on en voit un grand sur l'angle de la
bouche. Les joues sont également garnies en bas d'une rangée de lambeaux de différente
longueur, quoique Cuvier n'en fasse pas mention dans sa description. Tout
le reste du corps, ainsi que les nageoires sont hérissés de petits fîlamens mous
de forme irrégulière et assez diverse. Les nombres des rayons des nageoires nous ont
également offert quelques petites différences. Nous en observons seize à la première
dorsale, et sept à la seconde; l'anale en a douze et point d'épineux; la caudale
dix; les anales 1 + 5 ; et les pectorales, outre les deux filets libres, dix dont les deux
ou trois inférieurs ne sont pas branchus. La teinte générale est un gris-brun foncé
tirant sur le pourpre, mais assez pâle sur l'abdomen. Tout le corps, à l'exception de
la tête, est couvert de grandes taches d'un blanc rougeâtre; elles forment sur la pectorale
de larges bandes transversales; mais sur le ventre, elles offrent la forme de
marbrures assez fines. On voit en outre, sur les parties inférieures, plusieurs rangées
de points noirâtres; d'autres points isolés se trouvent sur les ventrales et k la base
des pectorales. L'iris de l'oeil est noir, pointillée de jaune citron. Ce poisson atteint
ordinairement une taille de neuf à dix pouces. On le prend quelquefois, durant
l'été, dans les baies près de Nagasaki. 11 est très recherché à cause de sa chair
qui offre un mets aussi délicat que celle des autres Scorpènes. Son nom japonais est
Oni o g o s e .
2. Pe l o r a u r a n t i a c um, n. esp. Pl. XVI I l , fig. 1, (sur le frais). Beaucoup plus
rare au Japon que la précédente, cette nouvelle espèce ne nous est connue que d'après
deux individus pris à l'entrée de la baie de Oomur a . Elle ressemble par ses
formes au Pelor japonicum, mais la ligne de son dos est moins courbée; l'intervalle
des yeux est plus étroit, et les deux arrêtes qui se prolongent de l'oeil vers le museau
sont plus rapprochées; les appendices charnues de la tête présentent une forme diverse;
les couleurs enfin sont très différentes; et c'est particulièrement sous ce dernier
rapport que cette espèce s'éloigne de toutes les autres. Du reste, il n'existe guère
de différence entre cette espèce et la précédente, vu que les nageoires offrent les mémes
nombres, que les cavités du crâne ainsi que les arrêtes et les pointes dont la tête
est hérissée, offrent absolument la même forme que dans l'espèce précédente. Les
appendices nombreuses dont la tête est pourvue, sont assez développées et divisées
chacune en plusieurs pointes; mais on voit seulement quelques appendices éparses sur
les autres partiel de l'animal, qui s'en trouvent comme hérissées dans les autres espèces.
Ce poisson est à l'état frais d'une belle teinte jaune orange, plus pâle sur les pectorales
ainsi que sur l'anale, et nuancée de blanc sur les flancs. Tout le corps est
irrégulièrement parsemé de petits points noirs très fins; on voit quelques gouttes
isolées noires sur le dessous de la queue, sur les pectorales, sur l'anale et sur la caudale.
La longueur de ce poisson est de neuf pouces et demi. Les japonais de Nagasaki'
le désignent sous le nom de Kiwo g o z e . Sa chair ne se mange pas.
. LES SYNANCÉES.
S y n a n c e i a e r o s a . Pl. XVI I , fig. 1. On doit la découverte de cette jolie espèce à Mr.de
Langsdorf; elle est décrite dans Cuv. et Val. IV, p. 459; mais la figure que ces savans en ont
donnée Pl. 96, ayant été tracée sur un individu empaillé, nous en publions une autre faite
sur le frais, figure dans laquelle les formes et les couleurs sont parfaitement bien rendues.
L a teinte générale de ce poisson est d'un rouge pourpre foncé, varié de brun-jaunatre
sur le milieu du tronc, sur l'opercule et sur la partie postérieure de la dorsale épineuse.
L a caudale et la partie postérieure des pectorales ainsi que l'anale sont
brunâtre, couvert de lignes onduleuses d'un rouge sale, lesquelles ont une direction
oblique sur l'anale. Les pectorales portent à leur centre des taches plus claires que
la couleur du fond. Cette espèce atteint une taille de cinq à six pouces; son nom j a -
ponais est B e n iwo g o z e ; on la prend quelquefois au printems dans les baies près de
Nagasaki; sa chair est estimée.
LES PTEROÏS.
P t e r o i s l u n u l a t a . Pl. XIX. Cette nouvelle espèce rappelle par sa physionomie
et par la forme de sa pectorale, les Pterois volitans et muricata; mais elle s'en
distingue, ainsi que de toutes les autres espèces connues par la petitesse de ses lambeaux
sourcilliers, et par l'étendue de sa nageoire caudale. Quant à ses formes générales,
elle ressemble absolument aux espèces que nous venons de citer et s'éloigne,
comme elles, des Pterois zebra, Cuv. et cincta, Riipp., qui se rapprochent par leur physionomie,
des Scorpènes proprement dites. La tête est hérissée d'épines aussi nombreuses
que dans le Pt. muricata: il s'en trouve une de chaque côté au dessus des narines,
une ou deux sur le devant de la crête des sourcils et une forte par derrière de cette
créte; l'épine qui se voit de chaque côté de l'occiput est haute, très comprimée et divisée
en deux pointes; il y en a deux sur la tempe et derrière elles une troisième qui appartient
au surscapulaire; il existe ordinairement trois épines horizontales sur l'angle
du préopercule, plusieurs de plus faibles sur le premier sousorbitaire, et une rangée
de trois, de quatre, de cinq ou de plus sur la grande crête des joues. La comparaison
de plusieurs individus de cette espèce m'a cependant fourni la preuve, que les parties
que nous venons de décrire, sont assez susceptibles de varier; notamment les épi-
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