102
nuancée de noi rât re au c ent r e , et par t icul ièrement à son bord supérieur,
est d'un blanc bleuât re.
L e nom j apona i s de cet te espèce est N a g o t s i .
L' i r i s de l'oeil
L E S TRTCUIURES . (Triciiuikus.)
T r i c h i u r u s l e p t u r u s j a p o n i c u s . Pl . LIV. — C'est un fai t digne de l'attention
des natural i s tes que le Tr i chiure des mers du J a pon ressemble presque en tout point
au Tr i chiure observé sur les côtes at lant iques de l'Amérique ainsi qu' au S éné g a l , (Tr i -
chiurus lepturus , Cuvier), et qu'il s'éloigne de l'espèce commune, (Tr ichiurus haume l a ,
Guy.), qui habi l e depui s la mer rouge jusqu' aux iles de la Sonde. Ne pos sédant qu'un
individu j e une du Tr i chiure de l'océan a t l ant ique , nous ne sommes pa s à même de
constater si les diU'érences, que présentent le Tr i chiure du J a pon avec cet te e spè c e ,
sont suffisantes pour regarder ce premier comme espèce pa r t icul ière; et c'est par cette
raison que nous avons choi s i , pour ce Tr i chiur e , une dénomination qui désigne son
or igine, tout en r appel ant son alfinité avec l'espèce de l'océan at lant ique. L a descr iption
et la figure que nous donnerons de ce Tr i chiure du J a p on mettront nos lecteurs
à même de j u g e r des relat ions qui existent entre cet te e spè c e , celle de l'océan a t l ant
ique et les deux autres de la mer des Indes.
L e Tr i chiure du J a pon parvient à une taille assez considérable. Nous possédons la
téte d'un individu de trois pieds de longueur totale ; l'individu figuré sur notre
pl anche 5 4 , est à -peu-près de la même t a i l l e ; nous en avons également un plus pe t i t ,
qui n'offre que vingt -deux pouces. L a longueur de la téte occupe le neuvi ème , la
hauteur des pectorales le quinzième de cette longueur totale du poisson. Le museau
est deux fois et deux tiers dans la longueur de la téte. Il parai t que les dents sont
un peu plus faibles que dans l'espèce de l'océan a t l ant ique , elles sont beaucoup moins
robustes que dans celle des [ndes; ma i s elles n'offrent d'ailleurs aucune di spa r i t é , ni
pa r leur nombre , ni pa r leur disposition. L e sous -orbi tai re est pourvu de onze à douze
stries. L a coupe des opercules et la ligne latérale n'offrent rien de pa r t i cul i e r ; il en
est de même des nageoi res pectorales . L'oei l est absolument de la même grandeur que
dans les Tr ichiures des océans a t l ant ique et indien. L a do r s a l e , étant pourvue de
140 rayons , en offre pa r conséquent à peu près le même nombre que celle des deux
espèces que nous venons de nommer ; ma i s l'anale ne présente que 107 épines. A l'exception
des caractères que nous venons d'énumérer , le Tr i chiure du J apon est absolument
modelé sur le même type que les aut res espèces du genre , et ses couleurs
n'offrent non plus aucune di spa r i t é; il parai t seulement que la queue tire un peu plus
sur le noirât re que dans les autres e spè c e s , notamment celle de l'océan at lant ique.
L' e spè c e décrite par Cuvier sous le nom de Tr i chiure s ava l a , étant assez caractér i sée
pa r des formes t r apue s , il est inutile d'en faire ici la comparai son.
On voit par ces détails que le Tr i chiure du J a p on ne diffère de celui de l'océan a t l ant
ique que pa r un nombre un peu moindre des épines anales et des stries du sous -
ope r cul e , par une tête un peu plus pe t i t e , un corps un peu moins haut , et des dents
un peu plus faibles. Il s'éloigne au cont rai re de celui de l'océan indien, (Tr ichiurus
haume l a ) , pa r sa téte beaucoup plus pe t i t e , par son corps beaucoup moins ha u t , par son
musean plus long, pa r des dents plus f a ibl e s , et par le nombre moindre des épines anales .
103
Le nom j apona i s de ce Tr i chiure est T a t s i u w o . Il est t rès -commun dans la baie
de S imaba r a , notamment au printemps . On le porte en grand nombre sur les ma r ché s ,
où il est t rès - recherché, sa chai r étant très-fine cl d'un goût exquis. C'est indubi t a -
blement l'espèce réprésentée dans les ouvrages j a p ona i s imprimés et manus c r i t s , que
Cuvier a eus sous les yeux, et dont ce savant par le dans son grand ouvrage sur les
poissons. Tome 8 , p. 247. El l e est à l'état f r a i s , d'une belle couleur argentée pa s s ant ,
sur le dos , au bleuâ t re, et au noi rât re sur la queue. L a par t ie supérieure de la dorsale
est gr i s â t re, finement pointillée de noir.
L E S VOI L I ERS . (IlisiiopaoRus).
I l i s t i o p h o r u s o r i e n t a l i s , Pl . LV. — L' e spè c e que nous faisons connaître sous
l'épithète d'or iental , se r approche , à plus ieur s é g a rds , de l'Nistiophore de l ' Inde; mais
elle s'en di s t ingue par son front très-élevé et un peu bombé , ainsi que par sa grande
nao-eoire dorsale, qui est plus bas se par devant qu'au mi l ieu; la di s t ribut ion des teintes
offre également quelques di spar i tés légères. Il pa ra î t qu'il f aut rappor ter â cet te nouvelle
espèce le voilier figuré par Rena rd, I , Fol . 3 4 , fig. 182, sous le nom de L a y e r ;
cette figure quoique très mauva i s e , offre en effet beaucoup plus de res semblance avec
notre espèce du J apon qu'avec celle des mers des Indes , dont on voit des figures dans
Brous sonnet , Mém. de l'Acad. des sciences , 178ß, Pl . 10, fig. 4 5 4 , dans S h aw, Gener.
Zool., Vol. IV, Pa r t I , Pl . 13, et dans Cuvier et Valenciennes , Pl. 229. Cette espèce
inédite ne nous est malheureusement connue que pa r la figure que nous en publ ions ,
ainsi que pa r quelques détails descript i f s , fai t s sur le frais par Mr. Bürge r . L' individu
qui a servi de modèle à notre figure, por tai t sept pieds en longueur totale.
Mr. Bürger observe que le bec de cet individu, rond vers l 'ext rémi té, y ét a i t comme
t ronqué, ce qui me fai t penser que la pointe en avai t été enlevée antér ieurement pa r
quelque accident Le s deux mâchoi res étaient garnies de plus ieur s rangées de fines
dents très-pointues. Le corps étai t t rès -compr imé vers les par t ies pos tér ieures , et revêtu
d'une peau épa i s s e , rude au loucher et recouverte d'écaillés peine visibles. Il y
avai t de chaque côté deux orifices nasaux rapprochés l'un de l 'aut re, et perçant la pe au
très-près du bord antérieur de l'oeil. L a membrane des ouïes étai t suppor tée par seize
rayons O. Le dos est pourvu, le long de la première dor sale, d'une profonde rainure
destinée à recevoir cette nageoi re lorsque le poisson la couche en arrière. Cel te na -
geoire est supportée par qua rante qua t re rayons , dont les qua t r e premier s sont épineux,
tandis que les autres sont mous , mai s de ces rayons mous les six premiers seulement
sont branchus vers l 'ext rémi té, tous les suivans ét ant s imples ou indivisés dans toute
leur longueur. L e treizième rayon mou forme le point le plus élevé de cel te nageoire.
Ver s le derrière de ce point , le bord de la nageoi re descend en bas subi tement et d'une
manière i r régul ière; en avant de ce point le bord supér ieur de la nageoire forme une
penle moins r apide , el ne s'étend que vers le dernier des rayons branchus , qui sont
tous d'égale haut eur , et environ de moi t ié plus courts que le treizième rayon mou.
Le s rayons épineux qui précèdent la grande dor sale, sont intimement réunis l'un à
l 'aut re; le premier olire un peu plus du tiers de la longueur du qua t r i ème , qui n'est
( I ) Cu v i e r , P o i s s o n s , Tome 8 , p. 2 9 6 et 3 0 6 , n ' e n d o n n e q u e s e p t à ce g enr e .