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si que toutes les autres parties du poisson, offrent une peau à surface aljsoluinenl unie.
La ligne latérale est un peu en S et plus rapprochée de celle du dos que de cello
du ventre; elle se divise, comme cela parait avoir lieu généralement dans les Tétraodons,
sur la tète, en plusieurs branches, qui l'ont le tour de la région des jeux pour
se distribuer ensuite sur le museau. Je ne vois pas de pli cutané au bas des lianes.
L'anus s'ouvre au milieu de la distance comprise entre le bord postérieur de l'oeil
et l'extrémité de la caudale. Le bord postérieur des pectorales est un peu éehancré
vers le haut et fortement arrondi vers le bas; leur longueur égale trois quarts
de celle du museau. L'anale, d'un tiers plus longue que les pectorales, est de forme
;'i peu près lancéolée. La dorsale répond à l'anale par sa position, sa longueur et
sa forme; mais elle est im peu plus large. La caudale est coupée carrément ou même
tant soit peu arrondie iî l'extrémité. P. 17; D. 16; A. 14; C. 10.
Le dessus de ce poisson, ainsi que les pectorales et la dorsale sont, à l'état frais,
d'un vert noirâtre très-foncé. Les côtés de la tête sont d'un vert-olivàlre nuancé de
noirâtre. Les flancs sont, depuis l'aiselle des pectorales jusqu'à la base de la caudale,
d'un bleuâtre clair coidenr d'acier; cette partie, ainsi que toute la moitié supérieure
de la téte, sont marquées de taches noires plus ou moins foncées, de grandeur
et forme différentes. On remarque particulièrement deux taches noires très-grandes,
l'une â la base de la dorsale, l'autre sur la région qui couvre en partie la pointe
des pectorales; cette dernière tache est suivie d'une autre plus grande encore, mais
qui laisse entrevoir quatre à cinq taches claires de forme oblongue ou orbiculaire.
D'autres taches foncées renferment un seul espace clair, et les taches inférieures sont
le plus souvent orbicnlaires, moins foncées ou même très-peu apparentes. La ligne
qui sépare le quart inférieur du poisson d'avec les autres parties, est indiquée par
une teinte rosâtre-pâle. L'anale est rouge. Les rayons de la caudale sont d'un
brun-noir; mais ses membranes sont d'un gris bleuâtre. L'iris est d'un jaune pâle,
nuancé de jaune orangé.
Les Japonais désignent ce poisson sous le nom de Mabaku. Il parvient le plus
souvent à une taille de deux pieds et demi, et il pèse alors jusqu'à quinze livres.
On le prend seulement dans les mois de Janvier et de Février sur les côtes du Japon.
Sa chair étant très-estimée, on la paie à des prix assez élevés; on la mange séchée
avec du Saké.
11. Tetraodon xanthopterus. Pl. CXXV, lîg. 1. Cette espèce inédite, non
moins curieuse que la précédente, soit par sa forte taille, soit par les belles teintes
dont elle est ornée, lui ressemble sous le rapport des épines de la peau, par la conformation
de ses narines et par son onganisation en général; mais elle s'en distingue
tout de suite par des formes un peu plus allongées, par ime caudale un peu échancrée,
et par une distribution assez différente des teintes.
La hauteur du tronc égale la longueur de la téte, qui est quatre fois et un quart
dans la longueur totale du poisson. L'oeil entre deux fois et trois quarts dans le museau,
qui lui-même est deux fois et deux tiers dans la tête. L'entre-deux des yeux
égale, au milieu, la distance comprise entre le bord postérieur de l'oeil et le bout
du museau. Les narines, les épines dont le dos ainsi que le ventre sont hérissés,
et la ligne latérale ressemblent exactement à ce que l'on observe dans le Tetraodon
i-ubripes. On remarque vers le has de la queue, au lieu d'un pli de la peau, luic
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très-légère rainure, qui se prolonge jusque sur le ventre, où elle se perd. L'anus
s'ouvre sur le milieu de la longueur du corps. Les pectorales, dont la longueur égale
à peu près la moitié de la longueur de la tête, sont très-peu arrondies à leur bord
postérieur. L'anale naît, comme d'ordinaire, à une distance peu considérable derrière
l'anus; sa forme se rapproche du lancéolé, et sa longueur égale presque la tête
sans le museau. La dorsale répond à l'anale par rapport à sa forme et sa grandeur ; elle
est un peu plus rapprochée de la téte que cette dernière nageoire. La caudale est
un peu échancrée à l'extrémité, mais ses deux lobes sont très-étroits et pointus. P. 17;
D. 16; A. 14; C. 10.
La moitié inférieure de ce poisson est, à l'état frais, d'un blanc assez pur. La
supérieure est d'un bleuâtre couleur d'acier, assez foncé sur la tête, tirant au grisâtre
sur le dos, et très-clair sur les côtés du poisson. Cette teinte est entrecoupée
par des raies passablement larges, d'un bleu noirâtre couleur d'acier, mais dont la
forme est assez sujette à varier suivant les individus; on en remarque le plus souvent
quatre longitudinales qui naissent à la base de la queue, et dont la supéi'ieure enlace
la dorsale, tandis que les trois latérales se dirigent sur le milieu du tronc, où
elles se divisent souvent pour envoyer des embranchements sur le dos et jusque sur
la nuque. L'iris de l'oeil et les nageoires sont d'un jaune orangé.
On désigne ce poisson, au Japon, sous le nom de Zusibaku. On le prend en
abondance, en hiver et au printemps, et on le transporte, soit séché, soit salé, de
Nagasaki dans l'intérieur des terres, où on le mange généralement. Il parvient à une
taille de trois pieds, et pèse souvent quarante jusqu'à cinquante livres. L'individu
qui a servi de modèle à notre figure, est long de treize pouces.
12. Tetraodon rivulatus. Pl. CXXÏV. fig. 3. Un corps comprimé, plus élevé
et moins alongé que d'ordinaire, des narines simples, un oeil reculé vers le haut et
le derrière, des épines du dos et du ventre extrêmement clair-semées, des nageoires
courtes et dont la dorsale commence au devant de l'anale, une queue assez élevée,
et une distribution toute particulière des teintes, tels sont les caractères, au moyen
desquels il est facile de reconnaître au premier coup d'oeil cette espèce inédite parmi
celles que nous venons de decrire. Elle offre, du reste, par rapport à ses formes
et son organisation, beaucoup d'analogie avec le Tetr. rostratus de Bloch, Pl. CXLVI,
fig. 2 , ainsi qu'avec l'espèce suivante, et ces deux espèces méritent de former une petite
subdivision particulière dans le genre des Tetraodons.
La taille de ce poisson varie de quatre à six pouces. La hauteur du tronc est, à l'état
normal, environ trois fois dans la longueur totale du poisson; la tète y entre trois fois
et trois quarts. La grosseur du tronc ne fait que la moitié de sa hauteur. Le museau
est une fois et demie dans la téte, et l'oeil entre trois fois dans le museau. L'entredeux
des yeux ne fait que deux tiers de la longueur du museau, dont la forme, vue
de côté, est conique. L'entre-deux des yeux est un peu excavé, et le dos assez
étroit, mais pas caréné d'une manière sensible. Je n'ai pu découvrir aucune trace
ni de la ligne latérale, ni d'un pli de la peau ou d'une rainure sur le bas des flancs.
Les épines sont extrêmement clair-semées, mais très-apparentes; elles occupent le
ventre depuis la gorge jusque vers l'anus, et les parties supérieures depuis la base
du museau jiisque vers celle de la dorsale. Je ne vois, de chaque côté, qu'un roifice
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