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La hauteur du corps est un peu plus considérable que la longueur de la tête, et
entre trois fois et demie dans la distance comprise entre l'extrémité du museau et
l'échancrure de la caudale. La grosseur du corps vis-à-vis du commencement de la
dorsale n'entre que deux fuis et demie dans sa hauteur. Le museau occupe le tiers
de la longueur de la tête; les yeux sont une fois et demie dans la longueur du museau,
et l'entre-deux des yeux est d'un cinquième plus considérable que la longueur
du museau. Le museau offre une forme conique, tant en le regardant d'en haut que
de profil; il est par conséquent nullement obtus, comme cela a lieu dans les espèces
précédentes et dans celles d'Europe. La bouche s'ouvre précisément au milieu
des deux lignes qui déterminent le profil du museau; elle fait, avec l'axe longitudinal
du corps, un angle très-aigu; elle est peu fendue, et l'angle postérieur du maxillaire
s'étend jusque sous l'aplomb des narines, qui sont très-rapprochées des yeux, mais
dont la supérieure est, comme dans l'espèce précédente, susceptible d'être fermée
au moyen d'une valvule. Le barbillon postérieur est de la longueur du diamètre de
l'oeil; l'antérieur est beaucoup plus grêle, et d'un tiers plus court. Les osselets
sous-orbitaires, offrent, derrière l'oeil, la moitié du diamètre de ces organes; ils sont
pourvus, au milieu, d'une ligne saillante, plus nu moins régulièrement dentelée vers
le bas, et qui se prolonge, en ligne droite, sur les côtés du museau. Les pièces
operculaires sont arrondies, et l'opercule même a sa surface couverte de rugosités
disposées par stries divergentes. La ligne qui sépare la tête de la nuque est en
croissant. La peau nue dont la tête se trouve revêtue, n'est nulle part percée par
des pores muqueux. La ligne latérale monte, vers le devant, un peu en haut; elle
est droite dans le reste de sa longueur. Les écailles sont, comme d'ordinaire, arrondies
et marquées de stries très-fines à leur surface; on en compte trente-quatre sur
la ligne latérale, et treize rangées entre le dos et le ventre; il en existe cinq au
dessus de la ligne latérale.
La dorsale olfre une forme un peu lancéolée; elle s'étend avec son extrémité un
peu au delà de la base des ventrales; ces nageoires sont d'un sixième plus courtes
que les pectorales, et leur pointe est éloignée de l'anus à une distance égale au quart
de leur diamètre. L'anale est un peu échanerée à son bord inférieur; la caudale
est au contraire très-profondément échancrée. Une ligne perpendiculaire, tirée du
commencement de la dorsale, marque la fin de la longueur comprise entre les
pectorales et les ventrales; la forme de la dorsale ne présente, du reste, rien de
particulier. D. 4 + 16, 17, 18 ou 19; A. 3 + 5; V. 1 + 8; P. 15; C. 20, outre les
rayons accessoires latéraux.
Ce poisson, conservé dans la liqueur forte, est d'un jaune à reflets dorés, et
t i r a n t un peu au brun sur le dos. Les nageoires sont d'un jaune clair uniforme.
L E S CA.RASSmS. (CARASSITJS.)
1. Carassius Langsdorfi i , Pl. XCVIII, fig. 1. En comprenant, avec Niisson,
sous le nom de Carassius, les Carpes dépourvues de barbillons, nous avons été guidés
par les mêmes raisons qui nous ont fait adopter le genre Capoeta de Valenciennes,
car ce genre est, comme nous le verrons plus bas, en comparant notre Capoeta
rhombea au Leuciscus amarus d'Europe, non moins artificiel que celui de Carassius.
Les raisons qui nous ont porté à agir ainsi, sont que les caractères do ces deux
coupes artificielles, quoique de très-peu d'importance, étant assez faciles k saisir,
ils peuvent servir de guide pour se reconnaître dans cette quantité étonnante
d'espèces de Cyprinoïdes, tantôt très-voisines, tantôt très-différentes les unes des
autres, mais que l'on n'est pas encore parvenu à distribuer en sous-genres suivant
les lois de la méthode naturelle.
Le Japon nous a fourni quatre espèces de Carassius très-voisines les unes des
autres, et s'éloignant en général des espèces d'Europe par leurs formes un peu plus
allongées. L'espèce dont nous traiterons d'abord, nous parait celle que Mr. do
Valenciennes, XVI, p. 99, a indiquée sous le nom de Cyprinus Langsdorffii, d'après
un individu rapporté du Japon par Mr. de Langsdorff. Nous en possédons une
dizaine d'individus, tant empaillés que conservés dans la liqueur forte, et dont la
taille varie de trois à onze pouces.
Cette espèce ressemble en général par ses formes aux races de la Carpe commune
à corps peu élevé. La plus grande hauteur du corps fait environ le tiers de la
longueur comprise entre le bout du museau et l'échancrure de la caudale, et la tête
y est quatre fois et un sixième. La grosseur du corps près du commencement de
la dorsale entre deux fois et demie dans sa hauteur; le museau égale le diamètre de
l'oeil et entre quatre fois et un quart dans la longueur de la tête; l'entre-deux des
yeux, mesuré au milieu, surpasse de deux tiers le diamètre de ces organes; la mâchoire
inférieure, enfin, égale le tiers de la longueur de la tête, Les orifices de la
narine sont rapprochées de l'angle supérieur et antérieur des yeux; l'antérieur de ces
orifices est orbiculaire, le postérieur en croissant et susceptible d'être fermé au moyen
d'un lobe de la peau disposé en guise de valvule. Le museau est conique et très-peu
obtus. La fente de la bouche s'étend jusqu'à l'extrémité du museau; elle forme,
avec l'axe longitudinal du corps, un angle très-aigu; le maxillaire se prolonge en
arrière jusque sous l'aplomb du bord antérieur de l'orbite. Il y a, comme d'ordinaire,
cinq sous-orbitaires; le troisième de ces os est évasé en un angle obtus et
arrondi, de sorte que sou diamètre égale trois quarts de celui de l'oeil; la surface
de ces os, ainsi que celle de l'opercule est marquée de stries divergentes. La lio-ne
latérale est droite, mais elle monte un peu par devant, pour rejoindre l'angle supérieur
de la fente des ouiës. Les écailles, de grandeur moyenne, sont finement "-ranulées
à leur surface qui se trouve en outre munie de sept ou huit stries divergentes
partant d'un centre commun, mais dont trois ou quatre seulement sont
visibles, lorsque les écailles se recouvrent les unes les autres; on compte environ
trente écailles sur la ligne latérale, et entre le dos et le ventre treize rangées
d'écaillés, d(rat cinq au dessus de la ligne latérale.
Les pectorales commencent derrière l'opercule, sur la fin du troisième quart de
la hauteur du corps; elles sont de forme allongée, et atteignent presque la base
des ventrales, qui sont tant soit peu plus longues que les pectorales, et dont l'extrémité
est à peine distante de l'anus du quart de leur longueur. L'anale est coupée
carrément à son bord inférieur; sa première épine sort à peine de la peau; la
troisième est comme à l'ordinaire, très-forte et dentelée vers le haut de son bord
postérieur. La caudale, assez échancrée au milieu, se prolonge en deux lobes pointus.
La dorsale naît vis-à-vis de la fin du troisième quart de la distance comprise entre
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